mardi 9 juin 2015

L'AFRIQUE NOIRE : LA CATASTROPHE DE LA BIPOLARISATION RELIGIEUSE

L'AFRIQUE NOIRE : LA CATASTROPHE DE LA BIPOLARISATION RELIGIEUSE IMPUTABLE AU DEFICIT STRUCTUREL

Dans l'histoire humaine, la grandeur et la force des peuples se trouvent dans les leçons qu'ils ont sues tirer de leur histoire commune, de même que leur fidélité vis-à-vis des principes, normes et valeurs qu'ils ont en partage. Et l'histoire commune des peuples, leurs principes, leurs normes et leurs valeurs, il faut pouvoir les identifier, et les regrouper dans des supports qui puissent garantir leur survie, et en même temps assurer leur propagation, voire même leur retransmission aussi bien aux générations ascendantes qu'aux générations descendantes, dans le temps et dans l'espace.
Et ne l'oublions pas, ces supports de conservation de l'histoire et des cultures des peuples eux aussi tour créés et gérés par les peuples eux-mêmes, qui les transforment en des structures, des institutions pérennes...etc., lesquelles ont vocation à survivre aux humains, encore une fois, dans le temps et dans l'espace.
Par exemple, dans les civilisations qui ont les traditions écrites, les supports de conservation de leur histoire commune sont les livres dont les structures et institutions de propagande sont les écoles, collèges, lycées, universités, ...etc.
Ensuite, pour ces civilisations écrites, les associations et les organisations politiques et humanitaires servent à promouvoir et servir certains idéaux qu'elles veulent défendre.
Venons-en maintenant en Afrique noire.
Disons qu'en Afrique noire, si traditionnellement notre tradition était orale, ce qui la menaçait de disparition partielle ou totale avec le décès de ses dépositaires, depuis, avec la colonisation, la tradition écrite a été intégrée dans nos us et coutumes. Nous disposons ainsi des structures et des institutions modernes pour assurer la survie à notre histoire commune, nos principes, nos normes et nos valeurs dont un travail d'unification reste à faire. Or, à défaut de ce travail d'unification de notre histoire commune, de nos principes, nos normes, nos us et coutumes, mais aussi à cause de notre manque de volonté d'entamer un tel travail d'unification de ce qu'il convient d'appeler notre patrimoine commun, et vu le déficit de structures et d'institutions pour les regrouper, les gérer et les promouvoir, un vide abyssal subsiste.
Or, dit l'adage, la nature a horreur du vide. Par conséquent, ce vide abyssal né de l'absence de travail d'unification de notre histoire commune, de nos principes et valeurs, de même que de l'absence de structures et d'institutions qui les promeuvent, - il fallait s'y attendre, - ne pouvait rester vide pendant longtemps.
Ainsi, c'est dans ce vide abyssal que chacun peut débarquer de nulle part, pour y déposer tout ce qui lui plaît, y compris y déverser les eaux les plus infestes et les plus immondes qui polluent notre continent d'un point de vue humain et moral.
En effet, dans ce vide abyssal constitué par le déficit structurel en matière de promotion de notre civilisation, tout ce qui est déposé se trouve être en général, à l'opposé de tout ce qui est valeureux, admissible, tolérable, et valorisable sur le champs des principes africains.

Est-il besoin d'insister pour le dire et le faire comprendre ; le prix que l'Afrique paie au manque de structures et d'institutions continentales en charge de promotion de sa civilisation est lourde !
C'est pourquoi, au 21ème siècle, le continent noir est perçu comme celui de la bipolarité entre deux religions : d'une part, la religion chrétienne et d'autre part, la religion musulmane.
Comme si depuis ses origines, l'Afrique noire connaissait ses deux religions !
Idiotie et absurdité, quand vous tenez l'Africain !

En tout cas, des deux côtés, Chrétiens et Musulmans sont instrumentalisés pour s'affronter dans le virtuel comme dans le réel. Ainsi, transformés du jour au lendemain en protagonistes, ils sont devenus dans plusieurs pays africains le glaive que l'on utilise pour détruire le continent noir, y semer la zizanie, la déstabilisation et le tirer par le bas.
Du coup, chauffés à blancs par des idéologies néfastes, extrémisés, fanatisés et radicalisés dans la violence, ces filles et fils d'Afrique, premières victimes du déficit structurel de promotion de la civilisation africaine sèment dans l'ignorance, mort et désolation sur leur passage avec : extermination de populations, tueries massives, incendies de villages entiers, viols massifs de femmes, assassinats d'enfants et de vieillards, atteintes graves aux personnes et aux biens au nom de la religion...etc.
Devant ce chaos, une question se pose avec acuité : que dit la coutume africaine ? Ordonne-t-elle de violer les femmes, de tuer les enfants et les vieillards au cours des guerres ; et permet-elle le versement du sang du prochain ?
Réponse : Non, non, et non !
En effet, dans la coutume africaine, le Droit de la guerre prohibe fortement de faire des victimes parmi les femmes, les enfants et les vieillards. Et voilà pourquoi, au cours d'une guerre dans l'Afrique traditionnelle, ils ont beau assiéger le village ou la tribu adversaire, les guerriers traditionnels ne touchaient jamais à l'intégrité des enfants, des femmes et des vieillards qu'ils choisissent d'épargner, soit en les laissant là, où, ils les ont trouvés, soit en les constituant simplement comme otages qu'on libérera après pourparlers entre les deux parties !
Questions :
1) Pourquoi au 21ème siècle, dans cette Afrique moderne, les femmes, les enfants et les vieillards sont des chairs à canon ?
Réponse : par ignorance des coutumes africaines frappées d'oubli et de manque de structures pour les promouvoir.

2) Qu'en est-il du versement de sang de son prochain dans le droit coutumier africain ?
Réponse : En Afrique traditionnelle, le crime de sang constitue la plus grande des infractions. Ce qui vaut à son auteur, la peine suprême du bannissement.
En effet, en Afrique traditionnelle, le meurtre ou l'assassinat d'une personne n'engage pas que la responsabilité pénale de l'auteur du crime, mais plutôt celle de la société toute entière qui subit ainsi la disgrâce d'un tel acte ignominieux. Et voilà pourquoi la réparation d'une telle infraction passe d'une part par l'extraction de l'auteur du sein de la communauté (son bannissement) mais aussi par des rites d'expiation dédiés aux ancêtres considérés comme les seuls pourvoyeurs d'enfants aux vivants. Ces sacrifices d'expiation du mal ainsi né du versement du sang de l'autre visent d'une part à demander le pardon et la grâce aux ancêtres pourvoyeurs d'enfants aux familles, mais aussi à purifier la société ainsi salie et souillée par l'abomination du crime de sang.
Questions :
1) pourquoi, au 21ème siècle, en terre africaine, on tue le prochain sans remords, comme si on tuait une mouche ?
Réponse : parce que les Africains ignorent leurs coutumes ancestrales. En effet, aux jeunes générations africaines, on ne leur enseigne pas leurs coutumes, et en plus, en Afrique noire, il n'y pas de structures ni d'institutions modernes qui soient basées sur les coutumes africaines pour les promouvoir et faire connaître aux jeunes générations les interdits et les usages coutumiers.

2) Pourquoi, en Afrique noir, au 21ème siècle, les peuples ne sont appréhendés que sous le prisme de la religion chrétienne et musulmane ?
Réponse : parce que sur tout le continent noir, il n'y a que ces deux religions qui se sont structurées, se sont organisées en institutions et savent propager leurs idéaux et leur idéologie.
Quant à la civilisation africaine, ses us et coutumes, ses principes, ses normes et ses valeurs, elles sont reléguées aux oubliettes, piétinées, malmenées, méprisées, et il n'y a aucune structure, ni institution pour les promouvoir.

Finalement, l'Afrique toute entière a intérêt à mettre en place un organe officiel, une institution continentale et internationale qui promeuve ses principes, ses normes, ses valeurs, ses us et coutumes. C'est de cette manière que le continent noir se protégera du radicalisme, du sectarisme, de l'extrémisme et des fanatismes religieux avec leurs multiples ravages sur les personnes et les biens.
Pareillement, une telle organisation continentale et internationale basée sur le respects des normes et principes africains en matière de droits de l'Homme sera un formidable outil de réduction et de prévention des conflits qui mettra un frein aux tueries massives pendant les conflits.
Assurément, l'UPACEB est le bienvenu !


Yéble Martine-Blanche OGA épouse POUPIN

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