dimanche 25 octobre 2015

ILS ETAIENT NOS PHILOSOPHES DES LUMIERES, MAIS LA MONDIALISATION SOUS SA FORME ACTUELLE LES A TUES UNE SECONDE FOIS

ILS ETAIENT NOS PHILOSOPHES DES LUMIERES, MAIS LA MONDIALISATION SOUS SA FORME ACTUELLE LES A TUES UNE SECONDE FOIS

LA MONDIALISATION ECONOMICO-CAPITALISTE
LA BOMBE ATOMIQUE QUI A FOUDROYE LES OBJECTIFS DE LA NEGRITUDE
LE FUSILLIER MARIN QUI A LAMINE LES ACQUIS DU PANAFRICANISME
L'AMORTISSEUSE DE LA DYNAMIQUE DES GENERATIONS CHEZ LES PACEB

A l'avènement de la Négritude au 20ème siècle, les écrivains qui ont promu ce mouvement ont montré qu'ils n'étaient pas seulement des nostalgiques d'un passé glorieux africain mais bien qu'ils inscrivaient l'Afrique et ses peuples dans le futur.
En effet, en même temps qu'ils pensaient l'Afrique et ses vaillants peuple au passé, ils les pensaient concomitamment dans le présent et dans le futur. C'est le lieu d'affirmer que les auteurs de la Négritude n'étaient pas des écrivains illuminés qui restaient au niveau des idées, dans une posture contemplative. Au contraire, les Négritudiens s'enracinaient dans le concret, et ils avaient un programme que leur action militante et leur œuvre littéraire mettaient clairement en exergue à savoir, leur lutte contre un monde trop inégalitaire et trop injuste. Et, devant la complexité du monde moderne, le leur, mais aussi le nôtre, et face à la menace de l'uniformisation culturelle palpable dans l’œuvre de la colonisation avec la politique de la table rase opérée sur les cultures des colonisés, les auteurs de la Négritude se sont posés en véritables défenseurs des civilisations ébènes qu'ils ne voulaient pas voir assimilées dans la civilisation du colonisateur. Dans la même perspective, et face au péril que constituaient les velléités hégémoniques d'une culture, - la culture dominante, celle du colonisateur, et ce, au détriment des autres cultures du monde, avec pour corollaire, l'appauvrissement culturel du monde, les auteurs Négritudiens ont surtout contribué à mettre en place, une nouvelle politique, une nouvelle intelligence pour la compréhension de leur société mais aussi pour la compréhension du monde. Une telle stratégie des auteurs négritudiens avait un but : apporter une âme à l'humanité. En d'autres termes, créer un humanisme à la fois concret et universel qui puisse concilier le particulier et l'universel dans la poursuite d'une harmonie entre les humains. Naturellement, un tel idéal ne pouvait pas se nourrir d'approches rétrogrades et autarciques, a fortiori de nombrilisme. En effet, un tel idéal de réconciliation du monde avec lui-même ne pouvait qu'être global, à la fois tourné vers le passé, mais aussi vers le présent et surtout l'avenir. Voilà pourquoi les écrivains de la Négritude comme Amé Césaire par exemple évoquaient des notions comme « le dialogue universel », « le rendez-vous du dialogue universel », « le métissage culturel »...
Par l'évocation de ces notions, les auteurs de la Négritude pensaient au siècle qui était le leur, - le 20ème siècle, - mais surtout ils pensaient au 21ème siècle, le siècle à venir. C'est pour cela que dans sa mémorable allocution en date de 1971, reprise en 1997, lors de l'année de la francophonie, Léopold Sédar Senghor pouvait affirmer, nous le citons : « C’est un des nôtres, le philosophe Gaston Berger, un métis né à Saint Louis du Sénégal, à la fin du siècle dernier, qui a fondé la Prospective, cette science qui permet d’étudier l’évolution future du monde pour la prévoir. Celle-ci nous enseigne, essentiellement, que la civilisation du XXIème siècle sera celle de l’universel, à laquelle chaque ethnie, chaque nation, pourra apporter sa contribution. Je dis " pourra ", car il n’est pas inéluctable que chacun soit, comme l’écrivait Césaire, " présente au rendez-vous du donner ". Seules y seront présentes, contribueront à bâtir la Civilisation de l’Universel et les nations qui croient avoir un message que nulle autre ne possède et qui veulent, consciemment, proférer ce message. »
On le voit bien, tout en évoquant le passé de l'Homme Noir, les écrivains de la Négritude évoquaient aussi son présent, et ils le projetaient dans l'avenir. En outre, les auteurs de la Négritude ne concevaient pas l'Homme Noir comme un sujet atomisé, appelé à vivre à part. Au contraire, ils l'inscrivaient dans un ensemble, dynamique, et prospère, celui du monde, celui de l'humanité tout simplement. Et pour ces auteurs, il ne fait pas de doute, le 21ème siècle, c'était le siècle du « rendez-vous du dialogue universel », le siècle du « métissage culturel », le siècle « du donner et du recevoir », le siècle où, chaque peuple de la terre irait à la rencontre des autres peuples avec ce qu'il avait de plus beau dans sa culture, dans le respect mutuel des uns et des autres, pour la construction d'un monde fraternel, égalitaire et juste. A travers les expressions « dialogue universel », « rendez-vous du dialogue universel », « métissage culturel », « rendez-vous du donner et du recevoir », Aimé Césaire et ses pairs Négritudiens désignaient tout simplement ce que nous appelons aujourd'hui : « la mondialisation ». Et pourtant, à voir la mondialisation sous sa forme actuelle, telle qu'elle se déploie, elle ne présente aucun lien avec les prévisions des auteurs Négritudiens. Pour s'en convaincre, il suffit pour cela de voir la définition que donne Sylvie Brunel ( une géographeéconomiste et écrivain français professeur des universités à l'université Paris IV-Sorbonne) de la notion de mondialisation lorsqu'elle dit : « La mondialisation actuelle, ce « processus géohistorique d’extension progressive du capitalisme à l’échelle planétaire », selon la formule de Laurent Carroué (3), est à la fois une idéologie – le libéralisme –, une monnaie – le dollar –, un outil – le capitalisme –, un système politique – la démocratie –, une langue – l’anglais. »1
Cette définition très objective de la Mondialisation mérite qu'on s'y attarde. En effet, nulle part dans cette définition, la notion de culture n'est mentionnée. De surcroît, aucune mention des peuples de la terre avec leurs civilisations n'y est perceptible. Et dans cette définition très réaliste de la mondialisation que fait bien le Professeur Sylvie Brunel, aucune référence n'est faite aux notions chères aux Négritudiens et leurs héritiers à savoir « le rendez-vous du dialogue universel », « le rendez-vous du donner et du recevoir », « le métissage culturel ».
Au contraire, en lieu et place du pluralisme culturel prophétisé par les auteurs négritudiens, c'est plutôt à un mono-culturalisme, un totalitarisme culturel auquel l'on fait face et le Professeur Sylvie Brunel le met bien en exergue par l'usage qu'elle fait de l'article indéfini « un », décliné entre le masculin et le féminin selon le cas : « une idéologie », « une monnaie », « un outil », « un système politique », « une langue ». Au fond, le « métissage culturel » rêvé et prophétisé par les auteurs Négritudiens et leurs héritiers est complètement ignoré par la Mondialisation sous sa forme actuelle qui se présente à nous comme un véritable système total. Pareillement, « le dialogue universel » annoncé au 21ème siècle par les Négritudiens est seulement devenu « un monologue universel » où seule, la culture dominante s'exprime. Et finalement « le rendez-vous du dialogue universel » n'a simplement pas eu lieu. Inutile de mentionner que le Mythe Fondateur des Peuples Africains de Civilisations du Ébènes, le Panafricanisme, qui visait l'africanisation, en tout, et pour tout, a lui aussi mordu la poussière, vu qu'il est relégué lui aussi aux calendes grecques.
C'est le lieu de rappeler la littérature africaine du 20ème siècle et les finalités qu'elle s'est assignées (I), pour relever qu'en fin de compte, cette littérature africaine reste inachevée « II).

    I) LA LITTERATURE AFRICAINE AU 20ème SIECLE ET SES FINALITES
Pour comprendre la Littérature Africaine du 20ème siècle et ses finalités (A), sa mise en parallèle avec les philosophes des lumières du 18ème siècle s'impose (B)

A) La littérature négro-africaine du 20ème siècle, Une littérature marquée par deux générations d'écrivains
Malheureusement, nous ne pouvons pas évoquer la littérature africaine dans le monde africain anglophone, hispanophone, lusophone et néerlandophone, littérature à laquelle nous n'avons accès à cause de la barrière des langues. Notre réflexion portera donc sur le monde africain francophone exclusivement, par la prise en compte de la première génération des écrivains africains au 20ème siècle (1) et de la deuxième génération des écrivains africains dits écrivains des indépendances (2).
  1. La première génération : les Négritudiens, une littérature de combat et d'affirmation des valeurs ébènes
Le trio formé par Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon Gontran Damas et les autres écrivains à l'origine de la Négritude, lorsqu'ils ont pris la plume, c'était avant tout pour s'opposer farouchement à l'ensevelissement des civilisations ébènes par le mécanisme de la colonisation assimilationniste.
Aimé Césaire ne dit pas autre chose lorsqu'il affirme : «La négritude est la simple reconnaissance du fait d'être noir, et l'acceptation de ce fait, de notre destin de noir, et de notre culture.»
Son ami Léopold Sédar Senghor ne le contredit pas lorsqu'il affirme : "La négritude est le patrimoine culturel, les valeurs et surtout l'esprit de la Civilisation négro-africaine ".
A travers ces deux citations des pères de la Négritude, il est manifeste qu'être noir n'est pas une affaire de couleur de peau mais bien une manière d'exister, consistant en des manières de faire, d'agir, de penser le monde et son environnement social. A ce sujet, et, dans un article publié sur le site du Lycée Pablo Picasso en France, un article citant Lilyan Kesteloot dans « Anthologie négro-africaine » le mentionne bien lorsqu'il dit : «Les noirs d'Afrique ont créé au cours des siècles des religions, des sociétés, des littératures et des arts tellement particuliers qu'on les reconnaît entre toutes les autres civilisations de la terre. Cette civilisation a marqué de façon indélébile les manières de penser, de sentir et d'agir des Négro-Africains, elle a forgé l'âme noire. Ce n'est pas une affaire de race. Ce n'est pas parce qu'il est noir que l'Africain a telle manière de danser, de prier, d'aimer, de concevoir le travail, l'autorité, la justice ou la famille. L'Africain est différent des autres parce qu'il hérite d'une civilisation différente et de laquelle il réapprend à être fier. Car on lui a menti en lui enseignant, pour mieux de dominer, qu'il n'avait qu'une civilisation inférieure ou même pas de civilisation du tout ! »

C'est dire que les auteurs de la Négritude menaient avant tout, un combat, celui de sauver les civilisations ébènes du naufrage de la colonisation assimilationniste, et ils avaient un but, celui de mener l'Afrique vers l'indépendance. Ce combat, c'est par la plume qu'ils l'ont mené, et c'est par les idées qu'ils l'ont remporté. Cependant, dans les années 1960, lorsque la majorité des pays africains accèdent à l'indépendance, plutôt que se complaire dans le triomphe et l'arrogance, les poètes Négritudiens ont trouvé une autre finalité à leur mouvement : projeter leur action dans le futur, afin que le 21ème siècle soit véritablement différent des deux siècles qui l'ont précédé (19ème et 20ème siècles), lesquels siècles ont promu la supériorité de la race blanche sur d'autres races, - comme si la race humaine était à concevoir au pluriel et non au singulier, de même que l'ethnocentrisme. En tout cas, après avoir gagné la lutte pour l'indépendance des pays Africains et la sauvegarde des civilisations ébènes menacées de disparition, les auteurs négritudiens ont engagé une autre bataille : celle du 21ème siècle qu'ils ont conçu comme devant être celui du rendrez-vous du dialogue universel et du métissage culturel, le siècle du « rendez-vous du donner et du recevoir ». A ce niveau, les écrivains Négritudiens n'ont fait que planter un nouveau décor, consistant à relever un nouveau défi, celui de lutter pour l'égalité des civilisations, et de la concrétisation de l'universalisme culturelle. Ils seront rejoints par les écrivains de la deuxième génération.
  1. La deuxième génération : les Écrivains des indépendances, une littérature de consolidation et de veille
Au moment où apparaissent les écrivains africains dits de la deuxième génération, plusieurs écrivains négritudiens étaient encore en vie. Ces écrivains africains de la deuxième génération sont, pour ne pas donner une liste exhaustive, l'Ivoirien Bernard B Dadié, les Zairois Mabika Kalanda et V.Y Mudimbe ; les Camerounais Martien Towa et Njoh Moullé ; le Béninois  Stanislas  Adotevi...etc. Ils seront suivis par le groupe du Sénégalais Ousmane Sembène, le Camerounais Mongo Béti , le Béninois Olympe Bhêly-Quenun, l'Ivoirien Jean-Marie-Adiaffi, le Congolais Jean-Pierre Makouta Mbuku, le Camerounais Ferdinand Oyono...etc. Cette deuxième génération d'écrivains africains se distinguera des écrivains Négritudiens à deux niveaux :
  • au niveau du genre littéraire : si les auteurs Négritudiens étaient des poètes, les écrivains africains de la deuxième génération sont quant à eux des romanciers.
  • Si l'oeuvre littéraire des Négritudiens peut être considérée comme descriptive des sociétés ébènes présentées comme idylliques, uniformes et croulant sous le joug du colonialisme, les auteurs de la deuxième génération d'écrivains africains ont une approche analytique des sociétés africaines. Sans renier les traditions africaines défendues par les Négritudiens, les écrivains des indépendances tiennent à révéler le caractère hétéroclite des civilisations ébènes. En cela, l'histoire institutionnelle et politique africaine du 21ème siècle leur donne pleinement raison : entre instabilités politiques récurrentes et fragilités institutionnelles, l'Afrique montre au 21ème siècle, l'image d'un continent profondément désintégré, où, les individus n'ont que deux voies d'intégration possibles : le tribalisme (régionalisme) et la religion. Deux voies d'intégration qui sont au fond, deux facteurs de désintégration à cause des fanatismes, extrémismes et intégrismes qu'elles sont susceptibles d'engendrer.
Malgré ces deux différences, ces deux générations d'écrivains avaient une visée commune : la renaissance d'une Afrique désormais dépouillée de tous oripeaux colonialistes, de tous préjugés qui rabaisseraient l'Homme Noir. On retiendra surtout des écrivains de la deuxième génération qu'ils voulaient avant tout consolider l'oeuvre de la première génération qui a mené la lutte pour les indépendances des pays africains par l'éveil de la conscience noire. Du coup, les écrivains de la deuxième génération de la littérature négro-africaine ont, non seulement consolidé les acquis des auteurs Négritudiens, mais encore, ils ont assuré une veille littéraire, pour préserver les acquis négritudiens au sein des PACEB (Peuples Africains de Civilisations Ébènes). Au même titre que leurs aînés Négritudiens, les auteurs de la deuxième génération de la littérature négro-africaine ont conçu le 21ème siècle comme le siècle qui devait concrétiser l'égalité des civilisations, le siècle du rendez-vous du dialogue universel. D'où, les auteurs africains de la période dite des indépendances étaient de réels critiques des maux qui ravageaient la société africaine indépendante comme par exemple, la corruption, le népotisme, le conflit de générations, l'immoralité, la méconnaissance des droits des femmes et des droits des enfants...etc.
En effet, ayant pour souci de garantir l'égalité des armes entre l'Afrique, les Peuples Africains de Civilisations Ébènes et le reste du monde à l'occasion de ce grand rendez-vous du dialogue universel et du métissage culturel annoncé par les auteurs négritudiens, les écrivains africains de la deuxième génération, de concert avec l'héritage négritudien ont préparé les consciences ébènes à rentrer dans la nouvelle ère, c'est-à-dire, dans le nouveau siècle, celui du 21ème siècle, considéré comme siècle de tous les enjeux, siècle de tous les défis, avec la fierté de leurs traditions ancestrales, pour les promouvoir sans complexe mais avec honneur et dignité. Et c'est à ce niveau qu'il faut établir un parallélisme entre la littérature négro-africaine du 20ème siècle et le siècle des lumières en France.

B) Parallélisme entre le 20ème siècle africain et le 18ème siècle européen
On ne peut pas comprendre l'oeuvre littéraire négro-africaine du 20ème siècle et ses finalités sans un rappel de l'oeuvre littéraire des auteurs de l'Aufklerung et les finalités que ces derniers poursuivaient.

  1. le 18ème siècle européen, siècle des lumières
Quatre questions viennent à l'esprit de quiconque connaît un peu l'histoire de la France sous l'Ancien Régime, ce sont : sans les écrivains des lumières, y aurait-il eu la Révolution Française ? La Monarchie aurait-elle été abolie ? La république aurait-elle été rendue légale ? Les progrès scientifiques du 19ème siècle auraient-ils été possibles ?
En réponse à ces questions, une définition faite du «siècle des lumières» par une page Wikipédia insinue des réponses : «Le siècle des Lumières est un mouvement intellectuel lancé en Europe au XIIIe siècle (1715-1789), dont le but était de dépasser l'obscurantisme et de promouvoir les connaissances. Des philosophes et des intellectuels encourageaient la science par l’échange intellectuel, s’opposant à la superstition, à l’intolérance et aux abus des Églises et des États. Le terme de «Lumières» a été consacré par l'usage pour rassembler la diversité des manifestations de cet ensemble d’objets, de courants de pensée ou de sensibilité et d’acteurs historiques. »
En effet, sous l'Ancien Régime, la société était fortement inégalitaire. Fondée sur trois ordres à savoir la Noblesse, le Clergé et le Tiers-Etat. Dans ce système aux trois ordres, tous les droits féodaux en grande partie faisaient peser leur poids sur le Tiers-Etat. Depuis les corvées royales jusqu'à l'impôt, le Tiers-Etat était était la vache à traire car au nom de la tripartition fonctionnelle, les tâches étaient bien reparties : la Noblesse combat, le Clergé prie, et le Tiers-Etat travaille. Du coup, si la Noblesse et le Clergé bénéficient de l'exemption fiscale, il n'en est pas ainsi du Tiers-Etat qui lui, subissait la pression fiscale pour entretenir la Noblesse et le Clergé. La situation d'immobilisme avait de réelles chances de prospérer et de s'installer dans la durée pour la simple raison que l'absolutisme royal était de droit divin. De ce fait, il ne pouvait souffrir d'aucune contestation puisque venant du Dieu suprême. Et pourtant, les choses vont changer à une vitesse V. D'abord, les Physiocrates décriaient le caractère illégal de l'impôt. Plus tard, ils seront relayés par les Philosophes des Lumières qui éclaireront les consciences sur la notion du pouvoir (Montesquieu)et la notion du contrat social (Rousseau) c'est-à-dire du vivre ensemble. Mais surtout, les philosophes des Lumières feront découvrir à leurs contemporains, des notions simples qui pourtant constituaient de véritables découvertes pour l'époque. Ce sont : la raison, l'individu, la Nature, le bonheur, le progrès, la liberté, la connaissance, le savoir. Ces notions, enseignées par les philosophes des lumières ont simplement rendu caduques les droits féodaux avec le joug des corvées. Mieux, ces notions se sont transformées dans l'inconscient collectif en droits fondamentaux à conquérir, et en projets à réaliser. Dans cette perspective, le lit était fait pour accueillir la Révolution Française, et le 19ème siècle pouvait advenir sans difficultés pour qu'enfin se déploie la Raison, pour le bonheur, le progrès, la liberté de l'Individu, dans le respect de la Nature. Il résulte de ce qui précède que la Révolution Française s'est opérée, et le 19ème siècle est pour l'Europe le siècle de la Raison et du progrès, comme l'ont enseigné les Philosophes des Lumières au XVIIIème siècle. Et voilà pourquoi le 19ème siècle a façonné l'histoire de l'Europe qu'il a inscrite à jamais dans la modernité, par le développement culturel et industriel, jusqu’aujourd’hui. Cela veut dire que sans l'apport des philosophes des lumières au 18ème siècle, l'Europe ne serait sans doute pas ce qu'elle a été au 19ème siècle, et elle ne serait sans doute pas ce qu'elle est aujourd'hui, au 21ème siècle. D'où, le cas africain du 20ème siècle peut-être étudié par l'exemple de l'Europe du 18ème siècle.

2) Le 20ème siècle africain, siècle du réveil, de la prise de conscience africaine

Tout comme le 18ème siècle en Europe, la première moitié du 20ème siècle africain est marqué par la colonisation mais aussi par l'apogée du IIIème Reich qui propageait une doctrine raciste et antisémite. Avant la colonisation, l'Afrique au sud du Sahara avait été victime de l'esclavage sur plusieurs siècles, ce qui l'avait dépeuplé de ses bras valides. Ensuite, prenant pour prétexte qu'il y avait des peuples éclairés (les pays esclavagistes) et des peuples non éclairés (l'Afrique) qu'il fallait évangéliser à tout prix, les pays d'Europe mettent en place le dispositif de la colonisation après s'être partagé l'Afrique à la conférence de Berlin en 1884. Le régime colonial n'avait d'équivalent dans l'histoire que le régime féodal où, les droits les plus élémentaires étaient ignorés. Le joug colonial sur les populations opprimées était terrible car, comme le dit le proverbe français, « La tyrannie la plus dure est celle qui s'exerce au nom des droits les plus sacrés. » Ainsi, le système colonial s'apparentait à l'absolutisme royal, cette forme de régime politique qui se disait initié par Dieu et qui ne connaissait aucun contre-pouvoir. Autant, le monarque féodal européen venait de Dieu, pour le bien de son peuple, autant le colonisateur était l'envoyé de Dieu pour apporter la lumière à ceux qui vivaient dans l'obscurité. Tous les excès du régime féodal européen seront repris dans les colonies sans état d'âme. Par exemple, les corvées royales dans le régime féodal deviennent les travaux forcés dans les colonies. La pression fiscale chez les colonisés n'est pas en reste. Pire, le colonisateur entreprendra l'oeuvre de déshumanisation du colonisé en tentant de lui retirer ses traditions, ses croyances, bref, ses civilisations pour les échanger avec les siennes. Dans cette situation, l'urgence justifiait une contre-offensive pour sauver les Civilisations Ébènes de disparitions. C'est ainsi que comme les Philosophes des Lumières en leur temps ont éclairé la conscience de leurs contemporains pour les pousser à la révolte et à la revendication de leurs droits fondamentaux, parmi lesquels la connaissance et le savoir, le Mouvement de la Négritude lui aussi est né. Grâce à la poésie, ce Mouvement de la Négritude a ouvert l'intelligence aux colonisés et les a conduits à revendiquer leur identité culturelle, et à réclamer leur indépendance vis-à-vis du colonisateur. En outre, les Négritudiens ont inscrit leur mouvement dans la durée, dans la mesure où, après les indépendances, ils ont eu des héritiers (les écrivains de la deuxième génération), mais aussi, du fait de leurs prévisions pour le 21ème siècle qu'ils envisageaient pour être le siècle du rendez-vous du dialogue universel, celui du métissage culturel.
Cependant, à voir la réalité qui prévaut au 21ème siècle sous couvert de la Mondialisation, on réalise que la Littérature Négro-africaine du 20ème siècle est une littérature inachevée.


II) LA LITTERATURE AFRICAINE DU 20ème SIECLE, UNE LITTERATURE INACHEVEE AYANT MANQUE SA CIBLE
La littérature négro-africaine du 20ème siècle n'a pas produit les effets escomptés au 21ème siècle comme ce fut le cas du siècle des lumières sur le 19ème siècle (A) et en cela, l'Afrique a été abusée, et les Peuples Africains de Civilisations Ébènes flouées (B)
A) Comparaison entre le 19ème siècle Européen et le 21ème siècle Africain

En comparant le 19ème siècle qui a suivi le 18ème siècle en Europe, on voit bien que l'oeuvre des philosophes des lumières n'a pas été fortuite (1), mais à voir le 21ème siècle tel que prédit par les Négritudiens et leurs héritiers, c'est le désenchantement total (2)
  1. Le 19ème siècle progressiste Européen, fruit des entrailles du 18ème siècle européen
Le siècle des lumières a insufflé à ses contemporains des notions qui sont devenues des droits fondamentaux à défendre et à faire fructifier. Ce sont, la Raison, l'Individu, le Progrès, le Bonheur, la Nature, la Connaissance, le Savoir...etc.
Toutes ces notions transformées en projets de vie ont entièrement été réalisées. C'est au 19ème siècle qu'est né le Code Civil (1804) français qui a fixé les droits des individus dans la société. Toujours au 19ème siècle, on a vu naître un code pénal (le code de sciences criminelles en 1816) qui a défini le principe de la légalité des délits et des peines pour en finir avec l’arbitraire dans le système juridique. Dans le domaine de la santé, c'est au 19ème siècle qu'est née la notion d'hygiène publique devenue de nos jours « la santé publique ». La Raison découverte au 18ème siècle grâce aux Philosophes des Lumières mise en avant, de nouvelles sciences humaines ont vu le jour pour expliquer les faits sociaux de façon rationnelle et non plus par le truchement de la superstition. De nouvelles disciplines vont apparaître comme par exemple, la sociologie, l’anthropologie, l'ethnologie, la psychologie, l’École de Tubigen avec la Méthode Historico-critique...etc.
C'est donc à juste titre qu'en sa qualité de fondateur du positivisme, Auguste Compte peut énoncer sa fameuse loi des des trois États en disant qu'après l’État Théologique caractérisé par le fétichisme, le polythéisme et le monothéisme, puis l’État Métaphysique, le 19ème siècle inaugurait sous sa direction l’État scientifique ! Au 19ème siècle, et grâce la Raison, surviennent la révolution industrielle, la révolution culturelle, le renforcement des droits et libertés comme par exemple la liberté de la presse, l'avènement du parlementarisme,...etc. On n'oubliera pas de mentionner les Institutions publiques napoléoniennes dans les domaines politiques, administratifs, financiers, judiciaires, du 19ème siècle encore opérationnelles au 21ème siècles !
Bref, on ne peut pas dresser une liste exhaustive des progrès réalisés par l'Europe au 19ème, suite au travail littéraire de conscientisation effectuée par les philosophes des lumières au XVIIIème siècle.
En ce qui concerne le 21ème siècle tel que projeté par les Négritudiens et leurs héritiers au 20ème siècle, il a été englouti par la marée trop haute de la mondialisation économico-capitaliste.
  1. La mondialisation économico-capitaliste, la grande faucheuse des acquis négritudiens du 20ème siècle africain
Au fond, les Négritudiens et les auteurs des indépendances n'avaient prévu pour le 21ème siècle qu'un seul scénario : le dialogue universel, le métissage culturel, le rendez-vous du donner et du recevoir, basés sur la prise en compte de toutes les civilisations du monde sur le même pied d'égalité. C'était sans compter avec le caractère totalitaire de la Mondialisation sous sa forme actuelle que décrit bien le Professeur Sylvie Brunel. Une Mondialisation véhiculant une système total dans l'absolu, à telle enseigne qu'il n'existe de place pour une quelconque culture pour se déployer aux côtés de la culture dominante. Et pourtant, la vision des Négritudiens concernant le 21ème siècle était sans équivoque ainsi que Sédar Senghor le mentionne bien : « Ainsi, la Négritude de demain fera la synthèse de cette civilisation ancestrale et des apports étrangers, particulièrement scientifique et technique, qui permettra à l'Afrique de s'adapter au monde moderne. »
En lieu et place du dialogue des cultures prophétisé par le Négritudiens et leurs héritiers, c'est plutôt l'économie capitaliste qui a pris les rennes du pouvoir au 21ème siècle. Plus aucune mention des civilisations à travers le monde n'est faite. La culture est ainsi reléguée aux calendes grecques surtout pour ce qui concerne les Peuples Africains de civilisations ébènes. Les Négritudiens les ont préparés au rendez-vous du dialogue universel, du métissage culturel, au rendez-vous du donner et du recevoir. Mais voilà que les pro-mondialistes leur ont donné l'économie, comme pour les distraire de poursuivre leur but, comme pour anéantir l'effort des Négritudiens et leurs héritiers, les écrivains des indépendances.
Là où les Peuples Africains de Civilisations deviennent complètement ridicules, c'est que toute l'Afrique est à feu et sang avec pour enjeu, la bataille pour le contrôle des matières premières et non pour la promotion des civilisations ébènes !
En effet, au 21ème siècle, les Africains de Civilisations Ébènes ont a oublié le défi de la culture, ils ont oublié l'essentiel du mouvement de la Négritude et de ses héritiers. A travers tout le continent africain au sud du Sahara, un seul sujet est dans les bouches : l'économie africaine. Et parlant de cette économie africaine, d'après ce que la presse nous transmet, elle concerne « la pauvreté des Africains », « le sous-développement du continent africain », «le pillage des matières premières en Afrique », « les taux de croissance dans les pays africains »...etc. Tels sont les sujets qui préoccupent les Africains et leurs farceurs (les promoteurs de la Mondialisation économico-capitaliste) au 21ème siècle.
Et voilà comment, en mettant l'économie capitaliste au centre de la mondialisation, on a distrait l'Afrique et les Civilisations Ébènes en leur faisant perdre de vue, l'essentiel de ce qui devait constituer leur préoccupation au 21ème siècle : la promotion de leurs civilisations.

B) L'Afrique de nouveau abusée, les Peuples Africains de Civilisations Ébènes flouées

En mettant l'accent sur l'économie dans le processus de la mondialisation et en plaçant le capitalisme au cœur cette mondialisation, les initiateurs de ce système géopolitique n'agissaient pas par hasard. En effet, ils savaient que les Négritudiens et leurs héritiers avaient préparé les Peuples Africains de Civilisations Ébènes à engager, et à gagner la bataille du dialogue des civilisations. Par ailleurs, les promoteurs de ce nouveau paradigme qu'est la mondialisation savaient pertinemment que les Peuples Africains de Civilisations Ébènes étaient préparés, mieux que quiconque à répondre qualitativement à ce rendez-vous du dialogue universel. Le souci des promoteurs de la Mondialisation sous sa forme actuelle n'était pas donc de savoir qui l'emporterait mais plutôt comment faire, pour que les Peuples Africains de Civilisations soient les éternels perdants. La réponse, ils l'ont trouvée : vider le contenant de son contenu, c'est-à-dire, enlever à la Mondialisation (le dialogue Universel) son but primordial (le métissage culturel) pour le remplacer par le « pognon ».
En effet, les promoteurs de la Mondialisation qui ne sont rien d'autres que les anciens colonisateurs des Peuples Africains de Civilisations Ébènes connaissent bien les Africains pour les avoir colonisés. Ils savent où se trouve la faiblesse des Africains : dans le pognon !
Ils savent que les Africains ont une passion maladive pour l'argent. Mettre le pognon au cœur de la Mondialisation, c'était assurément distraire l'Afrique et l'empêcher ainsi de poursuivre son but, celui que lui ont assigné la Négritude et ses héritiers à savoir, la défense et la promotion de ses civilisations, au rendez-vous du dialogue universel. C'est ce qui fut. Ainsi gagnèrent les farceurs !
C'est ainsi que la Mondialisation économico-capitaliste a tué pour une seconde fois, les poètes Négritudiens, c'est-à-dire, les Philosophes des Lumières des Peuples Africains de Civilisations Ébènes.
Et voilà comment en réussissant à asphyxier la prophétie des poètes Négritudiens sur le dialogue universel au 21ème siècle, la Mondialisation sous sa forme actuelle qui promeut l'économie seule, au détriment des cultures, est devenue à la fois la bombe atomique qui a foudroyé les travaux de la Négritude, le fusiller marin qui a laminé le Panafricanisme et l'amortisseuse de la dynamique des générations chez les Peuples Africains de Civilisations Ébènes (PACE).
En effet, les générations des PACEB qui avaient pour rôle de faire fructifier l'oeuvre de la Négritude pour répondre présentes au rendez-vous du dialogue universel ont jeté l'éponge, préoccupées qu'elles sont par les questions économiques, plutôt que par la promotion des leur culture, de leurs civilisations.
En un mot comme en mille, au 21ème siècle, et par une prétendue mondialisation, c'est plutôt l'abus de l'Afrique qui a été perpétré, en douceur, en catimini. Car véritablement, en lieu et place de la mondialisation, c'est l'Afrique qui est abusée, et les peuples Africains de Civilisations Ébènes qui sont flouées !
Il ne reste plus qu'une chose  à faire pour les Africains de Civilisations Ébènes, c'est-à-dire, ce qu'ils savent le mieux faire : déployer leur originel argumentaire fondé sur le discours victimaire.
Sans l'UPACEB bien sûr !
En effet, l'UPACEB agira pour qu'ait lieu, le rendez-vous du dialogue universel, comme promis par les philosophes des lumières africains du 20ème siècle, c'est-à-dire les Négritudiens et leurs héritiers.


Yéble Martine-Blanche OGA épouse POUPIN






1Sylvie Brunel, « Qu'est-ce la mondialisation ? » in Sciences Humaines, 6 juillet 2015

samedi 17 octobre 2015

UN DROIT OPPOSABLE AUX EXTREMISMES ET FANATISMES ETNHICO-RELIGIEUX EN AFRIQUE AU SUD DU SAHARA

LES FONDAMENTAUX DU PANAFRICANISME
NOURRIS DES AUTRES NORMES NATIONALES ET INTERNATIONALES SOUSCRITES
UN DROIT OPPOSABLE AUX EXTREMISMES ET FANATISMES ETNHICO-RELIGIEUX EN AFRIQUE AU SUD DU SAHARA
En Afrique, avec un peu plus de lucidité, de sérénité, de considération et de respect pour nos traditions ancestrales, nos normes nationales et les normes internationales souscrites, nous ferions l'économie de plusieurs de tragédies non seulement sur notre continent, parmi nos populations, mais encore dans le reste du monde. Mais, à défaut du respect de nos traditions ancestrales, de nos normes séculaires voire millénaires, par méconnaissance consciente ou inconsciente de nos normes nationales et des normes internationales souscrites, notre continent et nos populations sont rendus fragiles, vulnérables, et ils sont la proie facile de tous les dangers. Si nous en sommes là, c'est non seulement parce que nous négligeons nos normes et institutions coutumières par simple mépris ou par ignorance, mais encore parce que le plus souvent, nous donnons l'impression de piétiner, à titre individuel ou collectif, nos normes nationales et les normes internationales auxquelles nous avons dûment souscrites. Pourtant, à voir de près, les choses ne sont pas si simples. Surtout pour ce qui concerne nos normes nationales et les normes internationales.
En effet, au regard de la vie politique africaine, il arrive parfois d'avoir l'impression que les Droits de l'Homme contenus dans nos constitutions nationales et dans les traités internationaux souscrits ne sont pas souvent respectés. Plusieurs militants de droits de l'homme le dénoncent régulièrement à l'égard de nos instances dirigeantes, mais aussi à l'égard des rébellions africaines.
Cependant, une réflexion rigoureuse permet bien d'affirmer que si les droits de l'homme semblent être méconnus en Afrique, ce n'est pas parce que les Africains eux-mêmes ignorent les Droits de l'Homme mais au contraire, c'est plutôt pour une raison très simple, et la voici : les Peuples Africains de Civilisations Ébènes apprécient beaucoup les rites qui donnent aux questions de société tout le sérieux qu'elles mérites. De même, en dehors des peuples Africains de Civilisations Ébènes, il est notoriété que tous les processus d'émergence des normes sociales sont des rites qui obéissent à un ordre, se déroulant étape par étape. Parmi ces étapes, se trouve celle qui vise à présenter la norme à la société en insistant sur ses bienfaits, notamment sur ses propriétés de régulation sociale et c'est le sociologue Américain Haward Becker, dans son célèbre ouvrage intitulé « Outsiders » qui a su qualifier cette étape décisive de l'émergence des normes en parlant de « croisade morale ».
Du coup, dans le processus d'émergence des normes, cette étape de « croisade morale » est capitale parce que c'est elle qui permet de concilier la norme à naître, avec la société à laquelle elle est destinée à s'appliquer. Autant dire la maïeutique des normes sociales qui vise des réformes sociales va de paire avec ce rite processuel qui les précède. De ce point de vue, lorsqu'on jette un coup d’œil dans l'histoire des Droits de l'Homme sous leur forme actuelle, depuis la naissance de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen (DDHC) de 1789 qui date de la révolution française de1789, jusqu'à son aggiornamento en 1948, après les comportements liberticides au cours des deux guerres mondiales, on voit bien que tous les peuples Africains, surtout ceux vivant en Afrique subsaharienne n'ont pas pris part au processus de son émergence, en d'autres termes, au rite de sa conception puis de sa naissance. Et dire que les peuples Africains de Civilisations apprécient bien les rites !
On pourrait du coup présumer qu'une telle non-participation des Peuples Africains de civilisations Ébènes au sud du Sahara, au processus d'émergence de cette norme suprême qu'est la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, soit un début de réponse à nos questions sur les manquements aux Droits de l'Homme en Afrique. En effet, on peut présumer que, les peuples Africains au sud du Sahara n'ayant pas pris part au rite d'accouchement de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, cette norme suprême est pour eux, une Foraine, une Pérégrine, une Métèque, quand bien même, en terre africaine, il existe des normes endogènes, jumelles à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. En clair, les peuples Afro-subsahariens qui n'ont pas pris par à la croisade morale caractérisant le rite qui a précédé à l'émergence de la Norme de la DDHC de 1789 sembleraient ne pas s'y reconnaître. En effet, les normes sociales étant faites pour les hommes et non les hommes pour les normes sociales, les peuples ne se reconnaissent qu'à travers les normes qu'ils se sont eux-mêmes données.
Or, un des buts du projet de l'UPACEB, est justement d'aller à la recherche de ces normes jumelles de la DUDH en terre africaine, pour les conduire à produire leurs effet. Une telle recherche de ces normes endogènes à l'Afrique et jumelles à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme devant s'effectuer par les Peuples Africains de Civilisations Ébènes eux-mêmes, il va sans dire qu'ils se les approprieront sans la moindre hésitation, vu qu'ils assisteront eux-mêmes au processus de leur émergence, c'est-à-dire, aux rites qui précèdent leur avènement.
Ceci dit, soulignons que si, après réflexion rigoureuse, des présomptions de réponses peuvent expliquer la banalisation des normes issues de la DDHC de 1789 confirmée dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH) de 1948 par les Peuples Afro-subsahariens, - par le fait qu'il n'ont pas pris part à son élaboration -, les questions demeurent pendantes, rampantes, entières, quant au mépris par les Peuples Africains de Civilisations Ébènes de leurs fondamentaux !
Comment comprendre que les Africains soient nombreux à méconnaître les règles qui, de tout temps ont inspiré puis garanti le contrôle social dans leurs environnements sociaux depuis des temps reculés jusqu'à nos jours, et comment ils sont parvenus à prendre partie pour des normes contraires à leurs mœurs, conduisant leur continent et leurs populations dans le gouffre, au travers de conflits saugrenus, où, le sang africain coule à flot, dans les quatre coins du continent ; et comment comprendre que les conflits s'éternisent sur le continent noir...!!!??!
En face de ces interrogations, deux tentatives de réponse: les contresens imputables à la méconnaissance du concept du Panafricanisme (I) sans oublier qu'enfin de compte, la méconnaissance des fondamentaux du Panafricanisme ainsi que celle de nos normes nationales et des normes internationales sont à l'origine des conflits qui secouent notre continent (II).
I) Les contresens imputables au concept du Panafricanisme, sources de débauche de la pensée et de disputes inutiles
Les confusions sur le concept de Panafricanisme proviennent du fait que nombreux sont les Africains qui réduisent le concept à un Fédéralisme d’États (A), écartant de ce fait, la portée philosophique et normative du concept (B)

A) Le Panafricanisme compris au sens de Fédéralisme d’États, une conception réductrice du Panafricanisme
Pour bon nombre d'Africains, le Panafricanisme signifie qu'il faut faire du continent africain, un État-nation. Cette doctrine fédéraliste du Panafricanisme aurait été incarnée par feu le Président du Ghana, Kwamé Nkrumah, doctrine combattue par feu le Président Houphouët-Boigny dans une phrase restée célèbre :
 « La Côte d'Ivoire ne veut pas être la vache à lait de l'Afrique Occidentale
Ce sont les tenants d'une approche fédéraliste du Panafricanisme qui assimilent le Panafricanisme à une nationalité, voire une citoyenne africaines qui emploient les expressions du genre : «Je suis panafricain» ou alors, « je suis panafricaniste ». Dans une telle perspective, le Panafricanisme ne serait alors qu'une doctrine visant l'état, et probablement la capacité des personnes, selon qu'ils habitent sur le continent, selon qu'ils appartiennent à un pays de ce continent. L'état et la capacité des personnes parce que cette approche peut justifier de l'obtention d'une nationalité ou d'une citoyenneté des individus, en vertu de ce qu'ils prétendent être, ou en fonction de ce qu'ils prétendent être capables d'être ou de faire pour l'Afrique.
Naturellement, une telle approche du panafricanisme est réductrice de la notion. En effet, l'Afrique État-nation ou l'Afrique État Fédéral qu'elle insinue reste fermée dans des notions de géographie et de territoire, viciée dans les critères de nationalité et de citoyenneté, cette approche est exclusive. Elle ne prend pas en compte les Africains issus de la déportation, les alliés des Africains par alliance, ni même les Africains de cœur qui pour des raisons multiples, sont proches de ce continent. On ne le dira jamais assez, la géographie qui implique le territoire et la notion de souveraineté est une notion confligène. Rien ne sert donc de vouloir coûte que coûte inscrire le Panafricanisme dans un répertoire géographique. C'est dans ce sens que nous recommandons l'approche philosophique et normative du concept de Panafricanisme.
Si les Africains sont nombreux à assigner au Panafricanisme une fonction géographique, cela n'est pas le fruit du hasard. C'est tout simplement parce que les Africains ont fait table rase de leurs propres civilisations. Du coup, les contresens faits sur la notion du Panafricanisme ne s'arrêtent pas que sur la considération géographique. Ils relèvent aussi du mépris qu'affichent de nombreux Africains à l'égard de leurs civilisations. Par exemple, aujourd'hui, les civilisations ébènes intéressent plus les Européens, les Asiatiques et d'autres peuples que les Africains eux-mêmes. La preuve en est que dans nos grandes villes d'Afrique, des enfants nés de père et de mère africains ne comprennent aucune langue africaine. Les habillements traditionnels sont sujets de moqueries dans certains pays africains. Les repas traditionnels africains ne pas consommés du tout dans certains foyers africains qui préfèrent les repas exotiques. Le droit coutumier africain garant de l'équilibre social qui, de tout temps a protégé les sociétés africaines de conflits et de dérive est en voie de disparition en Afrique car seuls les villages, campagnes et milieux ruraux les appliquent. L'Afrique moderne s'est construite sans les civilisations ébènes, elle poursuit tranquillement sa trajectoire en se construisant sans les fondamentaux du Panafricanisme qui fonde ses civilisations. On comprend que les conflits soient récurrents sur le continent noir où tout est rattaché à l’État-nation, au territoire, à la souveraineté, à la nationalité, à la citoyenneté, au grand mépris des fondamentaux du Panafricanisme. D'où, l'importance d'insister sur l'aspect philosophique et normatif du concept de Panafricanisme.
B) Le Concept de Panafricanisme : une approche philosophique et normative inclusive
Le Panafricanisme dans son approche philosophique et normative est inclusive en tant qu'il englobe, au delà des frontières, toutes les personnes se reconnaissant dans les valeurs, voire les fondamentaux du Panafricanisme. L'approche philosophique et normative du concept de Panafricanisme est plus digeste pour deux raisons :
  1. elle ne mélange pas le concept à une nationalité ni même à une citoyenneté, ce qui pourrait lui imputer des germes de discriminations et d'exclusions,
  2. elle inscrit le concept dans une abstraction qui lui garantit une neutralité absolue en matière de jugement de valeurs mais aussi en matière de descriptions physiques de potentielles personnes pouvant s'y reconnaître tandis que d'autres en seraient exclues.
C'est cela qui facilite la création d'un espace sans frontière où pourrait se déployer cette doctrine philosophie que normative du Panafricanisme. Il devient alors plus aisé de parler d'un espace Afro-Ebène, ou de l'Union des Peuples Africains de Civilisations Ébènes.Dans ce contexte, il devient plus léger de dire par exemple, « je suis Africain de Civilisations » (Je suis ACEB), plutôt que dire « je suis Panafricain », « je suis panafricanisme », expressions trop lourdes tant dans sa forme que dans son contenu à cause des supputations malsaines qu'elles peuvent véhiculer ou laisser entendre.
On ne peut pas assimiler le Panafricanisme à une nationalité pour la simple raison que le Panafricanisme est une philosophie de vie, une manière d'être, une manière d'exister des peuples Africains de civilisations ébènes. Il est le mythe fondateur des Afro-ébènes dont il régule la cosmogonie, d'où la portée normative de la notion. En tant que tel, on ne peut pas assimiler le Panafricanisme à une nationalité, bien entendu, cela reviendrait à le confiner sur un territoire, ce qui exclurait d'emblée les Afro-ébènes des diasporas.
En effet, la nationalité et la citoyenneté, tout comme la notion d’État-nation s'inscrivent au sein d'un territoire. Mais, les idées philosophiques n'ont pas de territoire et elles n'ont pas de frontières. C'est çà le Panafricanisme. Et donc, on peut se reconnaître dans les fondamentaux du Panafricanisme sans forcément être un Africain, ni même être vivre sur le territoire africain. Et de surcroît, le Panafricanisme qui est censé véhiculer les fondamentaux du Panafricanisme n'implique pas forcément que l'on soit de teint noir. En tout cas, du panafricanisme, un travail d'abstraction est nécessaire car à l'heure actuelle, plusieurs Africains assignent au Panafricanisme des fonctions assez réductrices :comme par exemple le fédéralisme d’État, la Nationalité, la Citoyenneté...etc.
C'est le lieu de préciser que quand l'UPACEB évoque un espace afro-ébène et un passeport ébène, ces propos ne sont pas à inscrire dans la géographie, dans le territoire, ils sont à inscrire dans les civilisations, dans les fondamentaux du panafricanisme.
Dans tous les cas, l'Afrique moderne qui a choisi de faire route seule, sans ses civilisations originelles et leurs fondamentaux, ni même les fondamentaux des ses normes nationales et ceux des traités internationaux souscrits paie un lourd tribut aux guerres.
II) L'impact de la méconnaissance des fondamentaux du panafricanisme, des normes nationales africaines et des traités internationaux sur l'Afrique
Il devient maintenant unanime que les crises qui secouent l'Afrique sont le fait de l'ignorance des fondamentaux du Panafricanisme (A) et la méconnaissance des normes nationales et internationales (B)


A) Les dégâts nés de la méconnaissance des fondamentaux du Panafricanisme en Afrique

Aujourd'hui, l'Afrique est ravagée par des guerres à caractère religieux, parce que des sectes de tous genres y prônent des États théocratiques. Cela veut dire que c'est Dieu qui dictera à l'Afrique des décrets pour la gestion de ses cités. Des Chrétiens extrémistes voudraient que ce soit la Bible qui guide les cités africaines, lorsque les extrémistes musulmans souhaitent quant à eux imposer la charria dans les pays africains. Faut-il le rappeler, aussi longtemps que l'on puisse remonter dans l'histoire de nos traditions, aucun peuple africain, aucune civilisation africaine n'a attendu des décrets divins avant de pouvoir gérer la cité. Toutes nos civilisations ébènes dans leur ensemble sont dotés d'Arbres à Palabres, signe visible de la Démocratie, et que la gestion de la cité africaine se décide toujours sous l'Arbre à Palabres.
Aujourd'hui, tuer son prochain en Afrique est devenu une banalité. Alors que dans nos civilisations ébènes, le meurtre n'engage pas seulement la responsabilité pénale du seul auteur, il engage celle de la collectivité toute entière qui doit s'en repentir par des libations, des cérémonies d'expiations collectives et de conjuration du mauvais sort.
Aujourd'hui, par fanatisme religieux, l'on impose des voiles intégrales à des femmes africaines pour dissimuler leur corps, ce qui de fait, est attentatoire à la notion d'esthétique dans nos civilisations ébènes, mais encore attentatoire à l'image de la femme dans nos civilisations ébènes.
En effet, dans nos civilisations ébènes, la femme est un enjeu social parce qu'elle porte en elle, dans son corps, la machine qui fabrique la vie. Pour cette raison, le corps de la femme est objet de culte. Dans nos civilisations ébènes, la puissance économique d'une homme, d'un clan, d'une famille est mesurable à la beauté des filles, des épouses, des sœurs, des  mères, des tantes, des grand-mères,...etc.
Chez les Peuples Africains de Civilisations Ébènes, C'est dans la mise en valeur physique et esthétique de la femme qu'est évaluée les ressources économiques de son époux, de son père, de son oncle, bref, de ses alliés en ligne masculine et en ligne féminine. Sans nul doute, dans les Civilisations Ebènes, l'indicateur fiable du poids économique des hommes à titre privé et des clans à titre collectif reste et demeure la santé et la beauté du corps de leurs femmes. Et le pouvoir d'achat d'un homme se mesure toujours à l'aune de l'apparence physique généreuse de sa conjointe. En effet, les femmes dans leur élégance soutenue sont les marqueurs de la prospérité économique de leur clan, de leur conjoint. De ce fait, dissimuler une femme africaine de Civilisations Ébènes sous quelque apparat que ce soit, c'est la recouvrir d'opprobre tout simplement, et recouvrir par delà même d'opprobre, son clan en entier. Au fond, chez les Peuples Africains de Civilisations Ébènes, dissimuler la beauté de la femme, camoufler la femme dans une technologie quelconque, - la femme dont la beauté du corps est un gage de réussite sociale collective, - c'est en tout et pour tout, un réel renoncement à la lutte des classes. Cela signifie une défaite acceptée, et assumée, sans aucun effort, mais en toute lâcheté. Dans les Civilisations Ebènes, ce qui est beau ne se de dissimule pas, il se montre. En ce qui concerne le corps humain, sa dissimulation n'est envisageable que dans les cas des dépouilles, et dans les cas diminués, réduits, malmenés et défigurés par la maladie, l'asthénie, le handicap et les plaies. D'où, dissimuler un être humain, a fortiori une femme sous un lot de tissus alors qu'elle n'est pas frappée d'infirmité ni de maladie, c'est assurément consacrer l'effacement de tout un clan dans le tissu socio-économique de la contrée, prendre résolument acte du retrait du clan dans la compétition sociale.
Il n'y a pas de mot pour évoquer une telle ignominie dans les civilisations ébènes, tant elle est constitutive de l'humiliation parce qu'attentatoire à la dignité du clan, mais aussi qu'elle consacre l'échec social à un niveau clanique dans toutes ses dimensions.
En effet, sauf à être gravement malade, le corps humain ne se cache pas dans les civilisations ébènes. Ceci, d'autant plus que chaque enfant qui naît dans les civilisations ébènes est donné pour être la réincarnation d'un ancêtre. Dissimuler un être humain dans l'espace public revient à dire qu'il est retiré de la collectivité, qu'il n'appartient plus à la collectivité, et cela peut être qualifié d'acte de défiance à l'égard de la collectivité, des ancêtres et des dieux. En clair, il s'agit d'une malédiction !
Les Africains qui imposent le voile intégral et la charria du côté des extrémistes musulmans, et en appellent à des États théocratiques en Afrique, qu'il s'agisse des extrémistes musulmans ou des fanatiques chrétiens connaissent-ils vraiment tous ces fondamentaux des Civilisations Ébènes ?
Pas si sûr.
Plus grave, alors qu'en théologie africaine, il est formellement interdit de tenter de mettre les dieux en conflits, et que la prohibition de toute manipulation des dieux est sans appel, aujourd'hui, en terre africaine, ont lieu des guerres de religion ! Cela veut dire que la malédiction est à son comble !
Mais, là, où, le bât blesse, c'est qu'il n'y a pas que les Fondamentaux du Panafricanisme issus des Civilisations Ébènes qui sont ignorées. Mêmes les normes nationales contenues dans les Constitutions des pays, ainsi que les traités internationaux dûment souscrits sont foulés au pied !

B) Le manifeste foulement aux pieds des normes nationales et internationales en Afrique

Il a été dit au départ des réflexions sur l'UPACEB que l'Afrique était un continent tait très désintégré pour prétendre former une homogénéité politique sur son territoire. L'important donc, est de l'intégrer d'abord. Et ce travail d'intégration africaine passe par la prise en compte de ses fondamentaux. Prenons les pays de l'Afrique au sud du Sahara. Presque dans tous les pays dans leur majorité, la laïcité est un principe à valeur constitutionnelle car ce principe est inscrit au cœur de la Constitution de chaque pays. Ce principe est inscrit au cœur de plusieurs traités internationaux souscrits. Cela veut dire que dans la plupart des pays africains au sud du Sahara, en majorité, il est admis, et écrit noir sur blanc, le principe de la séparation entre l’Église entre l’État.
Or, le premier corollaire du principe de la séparation entre l’Église et l’État, c'est que "la République ne reconnaît ni ne salarie aucun culte."
Questions :
    1) si en Afrique, le principe de la séparation entre l’Église et l’État étaient scrupuleusement respecté avec ses corollaires, que font nos États africains en se mêlant de financer des pèlerinages à Jérusalem ; à Rome ; à Lourdes ; au Portugal, à la Mecque ...?
    2) Comment est-ce possible qu'en terre africaine, des religieux illuminés en appellent à des États théocratiques ?
Voilà comment on se compromet gravement en Afrique, en compromettant nous-mêmes, l'unité de nos États !
C'est pour tous ces problèmes qu'on crée nous-mêmes, et qui impactent notre unité nationale et notre unité continentale qu'il convient de s'asseoir pour réfléchir à tête reposée, poser les bonnes questions et trouver les bonnes réponses.
Il a déjà été dit, répétons-le, l'Afrique est un continent très fragile. Ses vulnérabilités ne sont pas qu'institutionnelles, elles sont globales en tant qu'elles touchent la paix civile, la sécurité nationale, la sécurité continentale, l'équilibre sociale et finalement les individus dans leur vie et leur personne. En effet, plusieurs sont les Africains qui ignorent leurs droits à titre individuel mais aussi à titre collectif. C'est l'une des raisons pour lesquelles il est très facile d'abuser d'un Africain, d'une Africaine. Et voilà pourquoi la corruption est difficilement érédiquable à court terme sur ce continent.
L'ignorance de nos Fondamentaux est grande parmi nous, et à tous les niveaux. Il urge donc que l'Afrique saisisse à bras le corps la question des Fondamentaux du Panafricanisme issus des Civilisations Ébènes mais aussi celle des Fondamentaux issus de nos normes nationales et des traités internationaux. Et vraisemblablement, les Fondamentaux du Panafricanisme nourris des autres normes en vigueur dans nos pays africains sont un droit opposable aux extrémismes et aux fanatismes.
En effet, grâce à nos Fondamentaux nous pouvons dire individuellement et collectivement à tous les extrémismes et fanatismes qui menacent notre sécurité et notre survie :

NO PASSARAN !