dimanche 29 novembre 2015

LA DESINTEGRATION EN AFRIQUE ALIMENT DU VICE DE L'INCOMPETENCE SOURCE DE DISCRIMINATION DANS LE SECTEUR BANCAIRE

LA DESINTEGRATION EN AFRIQUE
ALIMENT DU VICE DE L'INCOMPETENCE
SOURCE DE DISCRIMINATION DANS LE SECTEUR BANCAIRE
On ne pourra pas évoquer les maux qui ravagent l'Afrique sans se référer à la désintégration systémique de ce continent. Au 21ème siècle, aucun expert crédible, en quelque matière que ce soit ne peut se passer d'incriminer la désintégration nationale et continentale en Afrique dans l'analyse des problématiques africaines. En effet, tout ce qui concerne l'Afrique en matière de sous-développement passe d'abord, et avant tout, par la désintégration. Et aucun fléau qui touche l'Afrique au sud du Sahara n'est concevable sans une prise en compte de la désintégration. Ainsi, qu'il s'agisse de la famine, des pandémies, des guerres civiles, de la corruption, du racket, de la détérioration du service public, du dysfonctionnement structurel de l’État, de la fragilité des institutions, de tous les facteurs de sous-développement, à la base, se trouve la désintégration, c'est-à-dire, la désagrégation de toutes les structures politiques d'insertion sociale de l'individu. Autant dire que n'importe quel désagrément qui peut revêtir un caractère bénin dans le commun des mortels, ailleurs sur un autre continent, en Afrique, le même désagrément, pourtant bénin sous d'autres cieux peut devenir calamiteux, à cause des effets de la désintégration nationale et continentale. De ce fait, inutile de mentionner que pour n'importe quel chercheur se voulant loyal et honnête intellectuellement dans l'appréhension systémique des enjeux africains, la désintégration, en tant que facteur principal de risque aggravant des fléaux sur le continent noir est un instrument essentiel. Indubitablement, nous sommes arrivés à un tel niveau de fermentation sociale pour plusieurs raisons, parmi lesquelles :
  • notre égoïsme atavique : s'il est un qualificatif qui sied bien à l'Africain, c'est celui d'égoïste. Déjà, au siècle dernier, dans son mémorable discours intitulé « Living in poverty », l'homme d’État Tanzanien, l'honorable Juilius NYERERE le mentionnait très bien lorsqu'il évoquait le « selfishness » des fils et filles d'Afrique. Cet égoïsme africain est surtout exacerbé par les intellectuels africains qui n'ont jamais pensé à former un groupe homogène de réflexion à un niveau international et continental pour poser les problèmes africains sur la table et en discuter sans complexe, et sans esprits partisan. Par conséquent, encore au 21ème siècle, siècle de la globalisation qui a fait tomber le mur disciplinaire érigé par le positivisme au 19ème siècle, mur disciplinaire tombé pour faciliter la mutualisation des compétences et privilégier les approches systémiques face aux multiples enjeux nationaux et internationaux pour des solutions à la fois efficaces et efficientes, les intellectuels africains sont les seuls au monde à faire des parcours professionnels solitaires. Et pourtant, l'adage dit bien que l'union fait la force. Jusqu'à quand les intellectuels africains le comprendront ? En attendant, le mal atavique africain de la désintégration ne les épargne pas non plus. C'est ainsi que non seulement les intellectuels africains sont victimes de ce mal congénital qui touche l'Afrique à tous les niveaux, mais encore qu'à défaut d'unir leurs forces pour le combattre, ils contribuent eux-mêmes à l'aggraver vu que chacun d'entre eux veut poursuivre son chemin, en excluant tous les autres de son champ d'action. Au fond, en Afrique, il n'y a pas que la communauté nationale et continentale qui est disloquée. L'action collective intellectuelle elle aussi est disloquée, si elle n'est carrément plombée par l'individualisme des intellectuels. Là, où, le ridicule peut tuer les intellectuels africains, c'est lorsqu'ils viennent étaler leurs connaissances sur les plateaux télés pour critiquer les politiques africaines du FMI et de la Banque Mondiale. On se demande alors où ils sont passés pour réfléchir et donner leurs prétendues solutions meilleures, avant que le FMI et la Banque Mondiale n'agissent à leur place ! C'est un autre aspect de l'égoïsme africain : prétendre avoir des réponses et des solutions aux problèmes africains, mais surtout, ne jamais les divulguer, jusqu'à ce qu'un autre apporte sa solution. Seulement là, les critiques des prétendus connaisseurs affluent. Curieux tout de même. En effet, vous dites que vous êtes instruits. Et que mieux que quiconque, vous connaissez les problèmes de votre continent. Mais en même temps, vos solutions, vous ne les révélez pas. Jusqu'à ce qu'un autre vienne accomplir la tâche à votre place. Et vous le critiquez ? D'où vient ce savoir qui ne produit rien si ce n'est de l'Afrique ?
    En tout cas, plus que jamais, les intellectuels africains de tous bords sont conviés à mettre sur place un comité de réflexion regroupant des experts dans différents domaines aussi bien dans chaque pays, et finalement au niveau continental et international pour réfléchir aux problématiques du continent et apporter des réponses fiables. C'est tout le travail que projette l'UPACEB sous sous sa forme associative.
  • Notre manque de patriotisme : l'amour de la patrie qui anime tout citoyen et le conduit au respect des lois et des valeurs républicaines, voilà qui est en Afrique, un produit à valeur politique. Ainsi, pour un grand nombre de femmes et hommes politiques africains, l'amour de la patrie devient utile seulement lorsqu'ils visent la conquête du pouvoir d’État. Pour d'autres hommes politiques à la tête de l’État, il faudra attendre qu'ils soient en difficultés politiques, que leur pouvoir soit menacé disparition, pour qu'ils se souviennent enfin, qu'ils ont besoin d'aimer leur patrie, et surtout, de l'aimer avec l'ensemble de leurs concitoyens. Mais ce patriotisme en Afrique, il n'a pas que valeur politique, il a aussi valeur pécuniaire. En effet, le patriotisme est monnayable en Afrique dans la mesure où il faut parfois payer les citoyens pour les mobiliser à défendre leur propre patrie en danger. Ce manque de patriotisme à un niveau national est malheureusement transposé à un niveau continental où, les dangers qui menacent un pays frère laissent complètement indifférents les autres pays. Voilà comment le manque de patriotisme national se vit aussi à un niveau continental. Un petit exemple qui paraîtra banal pour certains : sauf à se tromper, en faisant le tour des hymnes nationaux des pays africains, seul le Mali chante dans son hymne nationale, en même temps le Mali et l'Afrique : « Ô pour l'Afrique et pour toi Mali, les champs fleurissent d'espérance. » Autrement, chaque pays africain ne fait que se chanter et se célébrer lui-même, dans son hymne national, en toute ignorance de l'Afrique. C'est le prix de la désintégration.
  • Notre système éducatif : dans un système éducatif normal, c'est dès l'école primaire, en passant par le collège, le lycée et l'université que les valeurs collectivement partagées au niveau national sont enseignées aux élèves et étudiants. En effet, l'acculturation de l'agent social ne se fait pas du jour au lendemain. C'est un processus qui s'inscrit dans le long terme à travers les apprentissages culturels, l'intériorisation des normes...etc. Ceci est d'autant plus important qu'au 21ème siècle, nous sommes dans le siècle de la mobilité, un siècle mouvant, où, les trajectoires de socialisation des agents sociaux s’intensifient et se complexifient. Un siècle aux changements rapides, où, les us et coutumes varient plus rapidement que prévus avec l'émergence de nouvelles catégories sociales comme par exemple celle dite de « citoyens du monde », sans oublier les nouvelles normes universellement partagées et parfois localement ignorées que ces changements entraînent, toute chose qui rend difficile l'acclimatation du citoyen à son milieu ambiant. Plus que jamais, nos systèmes éducatifs nationaux sont appelés à se soumettre aux exigences de rigueur, de qualité, de performance qu'appellent ces profondes mutations du monde tout en gardant du passé, l'essentiel de ce qui constitue les bases, les repères de nos nations. Or, en Afrique, soit on fait des réformes et alors on fait table rase du passé y compris de ce qu'il a de précieux, soit on ne fait pas de réforme et alors on conserve le passé, tout le passé, y compris ses archaïsmes. Dans les cas où, on opère des réformes pour vider entièrement le passé y compris ce qu'il a de précieux, on pourrait citer l'exemple de l'enseignement de l'Instruction Morale et Civique. Autrefois, cette discipline permettait d'enseigner les valeurs morales et éthiques de la république aux enfants. Or, de nos jours, certains pays africains, cet enseignement essentiel a été radié. Ainsi, cette matière qui enseignait l'esprit de groupe et l'amour de la patrie étant bannie du système éducatif, l'égoïsme ne peut être que renforcé en chaque intellectuel africain, et la désintégration nationale et continentale ne peut qu'avoir le vent en poupe.
  • Notre cupidité maladive : L'histoire de France nous enseigne une catégorie sociale qui a porté l’État à bout de bras à l'ère révolutionnaire sans demander le moindre sous  : il s'agit des Volontaires nationaux pendant la Révolution. La même histoire de France nous enseigne le service de l’État rendu par les Hussards noirs : ces instituteurs vêtus de noirs qui allaient dans les campagnes les plus reculées pour instruire les populations, avec un salaire de misère. Concernant les Hussards noirs, les instituteurs de l'ère coloniale les avaient incarnés. Et c'ets grâce à eux que l'Afrique a des intellectuels aujourd'hui. Mais pour ce qui concerne les Volontaires nationaux, force est de reconnaître que ce type d'action relevant de la gratuité n'est pas envisageable en Afrique de nos jours. Cette Afrique d'aujourd'hui, où, l'argent règne en maître. En effet, en Afrique, peu de personnes acceptent de faire le bénévolat. Ainsi, l'argent est un des problèmes majeurs des intellectuels africains. En effet, si les intellectuels africains n'arrivent pas à s'unir pour déployer ensemble leurs compétences et guérir l'Afrique de plusieurs de ses maux, c'est tout simplement pour un problème de fric ! Aucun Africain n'accepterait d'aller contribuer à une réflexion sur l'Afrique sans être payé. Et donc, pour faire déplacer un intellectuel africain pour la cause de l'Afrique, non seulement, il faut payer son déplacement, lui verser une prime, mais encore il faut financer son séjour. Or, comme personne n'a les moyens de prendre en charge tout le monde, c'est-à-dire toutes les compétences requises pour résoudre les problèmes de l'Afrique, ces problèmes restent en l'état. Et comme la plupart de ces problèmes naissent de la désintégration, en maintenant ces problèmes en l'état, c'est la désintégration qui en sort grandie. Le temps est sans doute venu pour les filles et fils d'Afrique d'apprendre à donne rà l'Afrique sans rien exiger en retour.
  • Le désintérêt des pouvoirs publics : Que l'on soit à un niveau national ou que l'on soit à un niveau continental, c'est en toute indifférence que l'Afrique entière subit inéluctablement le fardeau de la désintégration. Sans doute parce que les acteurs politiques tirent un grand profit de la division entre les citoyens selon la maxime « diviser pour régner », rien n'est entrepris pour juguler le phénomène. Ainsi, à défaut de tout effort pour endiguer un mal suffisamment dévastateur, il ne fait que s'étendre, et se propager pour gangrener le tissu social. Les Etats africains devraient sans doute songer à financer des comités de réfléxion regroupant des experts nationaux, imprégnés des réalités locales, régionales, nationales et continentales. Le développement de l'Afrique pourrait être à ce prix.

Quoi qu'il en soit, cette désintégration en Afrique, véritable bactérie qui a contaminé tous les domaines de la vie nationale et continentale n'épargne aucun secteur de la vie sociale sur le continent. Pour exemples, la désintégration est l'aliment du vice de l'Incompétence (I) de même qu'elle est la source de la discrimination dans le secteur bancaire (II).


I) LE VICE DE L'INCOMPETENCE NOURRI PAR LA DESINTEGRATION

Il fallait s'y attendre de toute façon. Laisser prospérer la situation de désintégration sans lui opposer de résistance, c'était ouvrir la boîte de pandore à la médiocrité et par delà même au développement tous azimuts du vice de l'incompétence. Pour s'en rendre compte, il suffit de voir les nominations aux postes de responsabilité tant au niveau administratif (A) qu'au niveau syndical (B).

A) Le vice de compétence dans la fonction publique nationale

Dans un système où, c'est l'appartenance tribale, l'appartenance régionale ou l'appartenance religieuse qui rétribuent, et non pas la méritocratie, l'attribution des postes dans la fonction publique ne connaît pas de rigueur, encore moins de prise en compte des compétences. En effet, les nominations aux fonctions publiques, voire étatiques se font sur des critères subjectifs plutôt que sur des critères objectifs. Dans cette perspective, le plus souvent, celles et ceux qui occupent les postes à la fonction publique et même dans le secte privé ne sont pas forcément les plus compétents, ni même les plus qualifiés. Cela veut dire qu'en Afrique, les bonnes personnes ne sont pas toujours aux bons endroits. En effet, on nomme les agents à des postes de responsabilité, pas en fonction de la rentabilité qu'ils sont censés offrir au pays, à l’État, à la nation, mais plutôt pour le plaisir qu'on entend leur procurer avec leur groupe d'appartenance ou leur groupe d'identification.
Un autre vice de l'incompétence qui relève d'une singularité africaine est l'attribution de portefeuille ministériel aux médecins et aux pharmaciens. Alors que les médecins sont formés pour soigner les malades dans les hôpitaux, les chirurgiens formés pour travailler dans les blocs opératoires, les pharmaciens pour veiller à la dispense régulière de remèdes aux patients, on les retrouve à la tête de ministère, s'occupant de questions administratives. Or, ironie du sort, l'Afrique est le continent qui manque le plus de personnels de santé dans certains pays.
Le vice de l'incompétence consistant à nommer un agent incompétent à la place qu'il ne maîtrise pas, aggrave la désintégration économique de nos pays, il est défavorable au développement de nos États. Le problème est que la pratique n'a pas été inventée par un Parti Politique. Elle existe depuis les indépendances des pays africains où, les gouvernants africains successifs ont eu un goût immodéré du népotisme. Alors, ce qu'a fait le gouvernement précédent, en vertu de quoi le gouvernement qui lui succède ne le ferait pas ? Ainsi va l'Afrique.

B) Le vice de l'incompétence dans le syndicalisme africain

Selon le Dictionnaire Larousse, le syndicalisme est un « Mouvement ayant pour objectif de grouper des personnes exerçant une même profession en vue de la défense de leurs intérêts.» Précisions aussi que dans les pays développés, depuis le 19ème siècle, l'action syndicale est à l'origine de grandes réformes sociales et plusieurs acquis sociaux reconnus comme tels aujourd'hui sont l’œuvre des syndicalistes. En effet, les syndicalistes qui se regroupent pour défendre une cause n'ont à cœur que cette cause, et si le plus souvent, leur lutte finit par être couronnée de triomphe, c'est surtout à cause de leur détermination mais surtout à cause de leur unité. Par ailleurs, le leader syndicaliste est librement choisi par les militants en fonction de ses talents. En Afrique, l'action syndicale échoue le plus souvent pour les raisons suivantes  :
  • très souvent, les syndicats sont le soubassement des Partis Politiques et parfois même l'instrument au service du pouvoir en place pour manipuler le peuple.
  • Le mouvement syndical africain se désintègre pour des motifs tribaux et religieux. Le groupe ethnique du leader pourtant choisi démocratiquement par l'ensemble du groupe finit par mettre la main sur l'ensemble du syndicat pour se comporter comme s'il en était le propriétaire.
  • Le vice de l'incompétence finit par l'emporter sur la méritocratie car le leader syndical tombe dans la tentation de nommer aux postes clés du syndicat, les siens, c'est-à-dire, celles et ceux de sa famille biologique, ou de son groupe ethnique, ou de son groupe religieux.
  • Les incompétents étant aux affaires, forcément, l'action syndicale prend du plomb dans l'aile.
  • Le syndicat part en brioche.
  • Pour finir, pour la même cause, on a plusieurs syndicats satellites qui naissent, pour fonctionner sur les mêmes bases tribales, familiales et religieuses que le syndicat originel.
  • Il résulte que les mêmes syndicats défendant la même cause se transforment en syndicats opposés qui se combattent mutuellement.
  • Par la suite, plus de syndicats porteur d'un idéal à défendre.
  • Et puis, aucune cause syndicale a défendre si ce n'est la lutte pour promouvoir son propre syndicat.
  • Finalement, sans cause à défendre, il n'y a pas de triomphe, et donc pas de réforme sociale d'envergure. Tout est au point mort, c'est-à-dire qu'on retourne à la case départ.
Pour tout dire, la désintégration nationale et continentale, l'Afrique la paie assez cher. Elle n'épargne aucun domaine de la vie. Même le secteur bancaire y passe.

II) UN SECTEUR BANCAIRE AFRICAIN DISCRIMINATOIRE

La désintégration dans le secteur bancaire africain provient du fait que ce secteur laisse sur le banc de touche une majorité de la population (A) alors que les moyens de les inclure ne manque pas (B).

A) L'exclusion du secteur bancaire de la majorité de population africaine

Ces dernières années, s'il y a un mot qui est revenu le plus souvent sur les lèvres en Afrique, c'est celui de « bancarisation ». Cela veut dire que l'Afrique vient de prendre conscience que la majorité de sa population active et une grande partie de sa population passive ne possèdent pas un compte bancaire. La population active, ce sont ces millions de jeunes et d'adultes qui travaillent au quotidien, produisent des richesses, font fonctionner l'économie nationale mais aussi l'économie continentale, mais, qui, par injustice, ne possède aucune protection sociale.
La population passive, c'est la population active d'hier qui a créé des richesses pour fortifier l'économie nationale et continentale, mais qui au soir de la vie, a vu ses forces diminuées. Sans protection sociale, elle continue de travailler malgré l'âge et la fatigue, pour pouvoir se nourrir et nourrir son clan. 
Pour plusieurs motifs, valables ou farfelus, ces populations issues majoritairement du secteur informel ne possèdent pas de compte bancaire. En effet, pour certains, l'illettrisme et l'analphabétisme ne facilitent pas la bancarisation d'une majorité d'Africains. Le problème est que malgré l'illettrisme et l'analphabétisme, les pays africains arrivent quand même à recenser leurs populations respectives et savent au moins le nombre de leurs habitants et le nombre de leurs électeurs ! Cela, pour dire que le motif de l'illettrisme et de l'analphabétisme n'est pas valable pour exclure un nombre aussi important de producteur de richesses de nos systèmes bancaires. C'est sans doute ce que semblent comprendre bon nombre de pays africains. En effet, on peut penser que, si ces dernières années, de plus en plus de pays africains évoquent le mot « bancarisation », c'est justement parce qu'ils pensent de plus en plus à mettre en place des politiques sociales comme par exemple l'assurance maladie et les allocations familiales, deux politiques sociales complètement inconnues en Afrique surtout lorsque l'on vit en campagne, ou alors, lorsque l'on vit à la ville, mais qu'on a en commun, avec les campagnards, de travailler dans le secteur informel. Ainsi donc, l'Afrique commence à penser à ces politiques sociales majeures. Et c'est ainsi qu'elle découvre subitement que sans un compte bancaire, de telles politiques sont impossibles à mettre en place. C'est le lieu de rappeler que la bancarisation des populations africaines peut se faire en un temps record, pourvu que les États africains le veuillent.

B) L'inclusion de toutes les populations africaines dans le secteur bancaire : une justice sociale

Le secteur bancaire africain ne peut pas durablement contribuer à la déchirure sociale trop grande déjà, en continuant d'exclure une grande partie de la population. Rien ne justifie une telle situation qui s'apparente à une évidente injustice sociale. Que la désintégration fasse ses effets dans d'autres domaines qui ne rapportent pas de l'argent à l’État peut se comprendre. Mais que la désintégration aille jusqu'à affecter le portefeuille même des pays Africains y compris celui du continent, voilà qui devient abject dans l'absolu. Mais de toute façon, on n'a pas besoin d'être riche, ni même d'enrichir l'Etat, avant de posséder un compte bancaire. Pour exemple, en Europe, on peut ouvrir un compte bancaire sans le moindre sou. En France même, pour ouvrir un compte d'épargne Livret A, il faut seulement débourser 1,50 Euro. L'Afrique peut donc bancariser toute sa population en permettant à tout le monde d'avoir un compte bancaire sans forcément y mettre de l'argent. Par ailleurs, les États africains ont des moyens efficaces pour bancariser rapidement leurs populations si tel est leur souhait véritable. Et déjà, nous leur indiquons trois moyens qu'ils savent bien employer quand ils le veulent bien :
  1. le modèle du recensement
En Afrique, les agents préfectoraux se déplacent dans les campagnes, villages et quartiers pour recenser les populations sur la place publique. Chaque citoyen vient alors avec la liste des personnes à sa charge à commencer par lui-même et son épouse, leurs enfants, les neuves et nièces, les personnes âgées ne pouvant se déplacer...etc., pour se faire recenser. Il arrivent même que les agents de recensement se déplacent de concession en concession pour atteindre les familles et les clans. Aujourd'hui, au temps des ordinateurs, les banques peuvent utiliser le modèle du recensement de la population pour bancariser tout le monde.
  1. Le modèle des inscriptions scolaires
En Afrique, à chaque rentrée des classes, chaque parent, muni des extraits de naissance de ses enfants à scolariser se rend lui-même à l'école pour rencontrer les autorités administratives et procèdent ainsi à l'inscription des enfants à charge à l'école. Sur convocation à leurs sièges des chefs de familles, munis des extraits de naissance de chaque personne, enfant ou adulte à charge, les banques peuvent en un temps record, bancariser toutes les populations.
  1. L'enregistrement par tranche d'âge
En procédant par enregistrement des citoyens par tranche d'âge, la bancarisation des populations africaines peut se faire sans difficulté. Par exemple :
  • Septembre-Novembre : la bancarisation des enfants de zéro à quinze (0-15) ans.
  • Décembre-Février : la bancarisation des seize-vingt-cinq (16-25) ans
  • Mars-Mai : la bancarisation des vingt-six - trente-cinq (26-35) ans
  • Juin-juillet : la bancarisation des trente-six-quarante-cinq (36-45) ans
  • Août : la bancarisation des quarante-six ans et plus (46 ans et +).
     
    1. La bancarisation dès la naissance
    Les États peuvent imposer l'ouverture d'un compte bancaire pour chaque enfant qui naît. Ainsi, dès la naissance d'un bébé, sa déclaration à l'état civil doit être suivi d'une ouverture de compte à son nom. Par exemple, en France, certaines communes offrent un chèque à chaque bébé qui vient de naître. Le chèque étant établi à l'ordre de l'enfant, cela contraint les parents à lui ouvrir immédiatement un compte bancaire à son nom. C'est un modèle qui peut être imité.
Inutile de le rappeler, la bancarisation des populations marque incontestablement la modernisation de la vie publique.


Yèble Martine-Blanche OGA épouse POUPIN

dimanche 22 novembre 2015

INVENTAIRE DES CAUSES DE LA PHENOMENOLOGIE DE LA DESINTEGRATION EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

INVENTAIRE DES CAUSES
DE LA PHENOMENOLOGIE DE LA DESINTEGRATION
EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
PROPOSITIONS DE SOLUTIONS

Au cours de son premier mandat, le président Américain, son Excellence Monsieur Barack Obama a effectué une tournée africaine qui est restée mémorable à cause des discours tout aussi mémorables qu'il a prononcés au Ghana et dans d'autres pays africains qu'il a visités au même moment. On se souvient que le président américain qui a recommandé à ses parents africains de privilégier des institutions fortes, plutôt que des hommes forts, a eu aussi le mérite de poser une question aux Africains qui est restée jusque là sans réponse. Ainsi, aurait-il demandé à l'Afrique entière : « pourquoi les Africains réussissent toujours ailleurs ; en dehors du continent africain, et jamais chez eux en Afrique ? » Cette question prêtée au président Barack Obama, à tort ou à raison vaut pourtant son pesant d'or. Elle méritait une réponse de nos Chefs d’États et Gouvernements, ou même de nos universitaires africains. Toutefois, elle est restée sans réponse. Bien dommage !
Dans le présent article, nous nous proposons d'indiquer quelques pistes de réflexions qui, sans avoir la prétention d'apporter des réponses sûres, sont à même d'éclairer le lecteur, et le conduire à se faire une idée sur de probables réponses.
Rappelons que dans les articles précédents, plusieurs problèmes rencontrés sur le continent africain ont trouvé leur explication dans le phénomène de la désintégration nationale et continentale, si l'ont tient à la perspective de l’École endogène dont l'UPACEB représente le courant.
Par ailleurs, il a été démontré dans les mêmes articles que les deux grands facteurs de désintégration nationale et continentale en Afrique restent le régionalisme (tribalisme) et la religion. Le facteur tribaliste et le facteur religieux isolés, et indexés en tant que principaux aliments de la désintégration nationale et continentale en Afrique, on pouvait s'en tenir là, sans chercher davantage de causes à ce mal pernicieux qui ronge l'Afrique. Tel n'est pas le choix de l'UPACEB. En effet, la résolution d'un mal ne devient définitive que lorsqu'elle est exhaustive. Par analogie, prenons les traitements contre la maladie du cancer. Une chose est de découvrir un cancer dans le corps humain pour le soigner, et une autre est de rechercher les métastases qu'il a pu occasionner par la contamination de certaines cellules. Se contenter de soigner un cancer sur le seul organe qu'il a affecté, sans rechercher et guérir d'éventuelles métastases qu'il a entraînées par l'identification de cellules malines en vue de leur éradication, c'est prendre le risque d'une récidive de ce cancer chez le même patient.
Ainsi en est-il des deux facteurs de désintégration nationale et continentale en Afrique que sont le régionalisme (tribalisme) et la religion. Il était bien de les identifier comme principaux facteurs de désintégration nationale et continentale en Afrique. Mieux, il convient d'identifier les autres facteurs qui agissent en parasites pour aggraver non seulement ces deux facteurs principaux de désintégration nationale et continentale en Afrique, mais encore, par leur action indépendante, maintiennent une virulence nuisible à l'intégration nationale et continentale en Afrique.
C'est pourquoi, après avoir identifié les deux principaux facteurs de désintégration en Afrique comme tels, l'UPACEB a poussé plus loin l'exploration, pour identifier d'autres facteurs de désintégration nationale et continentale en Afrique, et ce, qu'ils soient liés ou indépendants des deux grands facteurs précédemment identifiés.
Le présent article a donc pour objet de présenter un inventaire des causes de désintégration nationale et continentale en Afrique. Mais, se pose d'emblée une question de lexicologie : faut-il parler d'inventaire des causes de la Phénoménologie de la Désintégration en Afrique ou tout simplement de l’Analyse Factorielle de la phénoménologie de la désintégration en Afrique ?
Sachant que le terme « Analyse Factorielle » selon que l'on l'appréhende dans une perspective anglo-saxone ou alors dans une perspective française n'a pas forcément le même sens.
Dans tous les cas, quelque soit la terminologie utilisée, on découvrira qu'en Afrique, un facteur de désintégration en appelle toujours un autre facteur de désintégration, et que pour finir, tous les facteurs de désintégration nationale et continentale sont liés, l'un découlant toujours de l'autre, l'un étant la cause de l'autre, l'autre étant la conséquence de l'un. On est véritablement dans un plat de spaghettis, un cas systémique.
En effet, à part les deux facteurs de régionalisme et de religion constitutifs de facteurs principaux de désintégration, une multiplicité de facteurs de désintégration nationale et continentale existe, de façon implicite ou explicite. Pour finir, on a une vraie typologie de causes nourrissant la désintégration en Afrique, si ce n'est carrément une taxinomie de facteurs de risques aggravants le phénomène de la désintégration nationale et continentale. C'est donc à juste titre, que ce travail d'inventaire des causes de désintégration nationale et continentale passe nécessairement par l'identification taxonomique des facteurs de désintégration en Afrique (I) pour aboutir à des propositions de solutions visant à venir à bout d'un simple fait de société, devenu ensuite un phénomène, pour finir en fin de compte en un véritable fléau (II).


      I) TAXONOMIES DES FACTEURS DE DESINTEGRATION NATIONALE ET CONTINENTALE EN AFRIQUE AU SUD DU SAHARA
L'inventaire des causes de désintégration nationale et continentale en Afrique révèle une première génération de facteurs de risques aggravants (A) et une seconde génération de facteurs de risques aggravants (B)


A) PREMIERE GENERATION DES CAUSES DE DESINTEGRATION EN AFRIQUE : LES FACTEURS CLASSIQUES DE DESINTEGRATION AFRICAINE

La liste des causes classiques de désintégration nationale et continentale en Afrique est trop longue, et il serait illusoire de prétendre dresser une liste exhaustive. Notons seulement qu'il existe dans la première génération de facteurs de désintégration nationale et continentale, des facteurs d'abord humains (1), ensuite des facteurs culturels (2), et puis des facteurs politico-professionnels (3), enfin des facteurs géopolitiques (4).

  1. Les facteurs humains de désintégration nationale et continentale en Afrique 
Au titre des facteurs humains de désintégration en Afrique, citons l'ethnicisme (a) et l'ethnisme (b)
    a) l'ethnicisme, un facteur de cloisonnement humain et de désintégration nationale et continentale en Afrique

En sociologie, l'ethnicisme signifie «une forme de racisme qui au lieu d'exclure un individu parce qu'il appartient à une ethnie différente, l'exclut parce qu'il n'est pas identifié ethniquement.»1 En Afrique au Sud du Sahara, les victimes de ce qui semble être un ethnicisme, même s'il n'est pas défini et systématisé en tant que tel de manière officielle sont les Albinos et les Roux. A eux, on peut ajouter les nains, les bossus, les trisomiques et toutes les autres formes de handicaps. Victimes de relégation sociale, le mépris et les traitements inhumains à eux accordés sont tels qu'ils contribuent à désintégrer la communauté africaine.
Le cas des Albinos mérite que l'on s'y attarde un peu. En effet, que l'Afrique malmène l'Albinos pour sa spécificité ne fait pas que révolter, il interroge aussi profondément sur la compréhension et l'acceptation de ce bénéfice, de ce mystère de la Providence dont les Africains disposent en l'Albinos, pour contredire les racistes Blancs.
Avant de poursuivre, disons un mot sur l'Albinos africain.
L'Albinos Africain, c'est un enfant né de deux Africains, et ses parents sont des Africains à la peau noire. Pourtant, le mystère de la providence fait que l'Albinos en Afrique est ce type d'Africain qui naît Blanc, comme un Européen Caucasien, et possède des cheveux à la fois crépus et blonds !
Sauf à démontrer que l'Albinos Africain est apparu très tardivement dans l'humanité, ou qu'il est le fruit d'un métissage, ou qu'il est porteur d'un gène blanc d'un ascendant, nous pensons, et disons que l'Albinos Africain qui existe dès le commencement de l'Homme sur terre suffit à lui seul à contredire toutes les doctrines raciales et précisément les théories évolutionnistes de Charles Darwin selon lequel l'Homme, surtout l'Africain, descendrait du singe et qu'il aurait muté.
Questions :
  • l'Albinos Africain, né de deux Africains, de surcroît noirs, qui pourtant est un Blanc aux cheveux blonds ; descend-t-il lui aussi des singes ?
  • Au fond, qui est l'Albinos Africain ? Un Blanc de type caucasien ; ou un noir d'Afrique ?
Cette petite réflexion vise à alerter l'Afrique sur l'intérêt qu'elle a à protéger ses Albinos car cette catégorie défie tous les énoncés scientifiques d'obédience racialiste. L'Albinos Africain, c'est l'homme, la femme, l'enfant, l'adulte africain qui remet en cause toutes les théories évolutionnistes et fait battre en retraite les travaux de Charles Darwin. L'Afrique doit veiller sur ses Albinos comme la prunelle de ses yeux. En effet, grâce à ses Albinos, l'Afrique n'a pas besoin de chercher des théories pour contredire Charles Darwin et les tenants des théories raciales car l'Albinos Africain est là, il se voit à l’œil nu, et il est la preuve vivante qu'il n'y a qu'une seule race humaine, jamais deux, ni trois races humaines.
Toutefois, il n'y a pas que les racistes qui ne le comprennent pas, et ne veulent pas comprendre. l'Afrique elle aussi ne comprend pas qu'il n'y a qu'une seule race humaine, cette Afrique qui pratique le cloisonnement humain en stigmatisant les Albinos, les Roux, les Nains, les Bossus, ...etc. Cette stigmatisation entre humains opérée sur un critère anatomique à savoir les traits physiques de l'individu est le facteur ethnique qui porte atteinte à l'intégration à un niveau local, régional, national et finalement continental sur le continent noir. Sans oublier son autre pendant qu'est l'enthnisme.

b) L'ethnisme, un facteur de cloisonnement humain et de désintégration nationale et continentale en Afrique :

L'ethnisme est la science qui définit la nation « comme une communauté linguistique »2. Sans avoir systématisé cette notion, l'Afrique la vit dans la pratique. Et, c'est cette pratique de l'ethnisme qui est à l'origine du régionalisme, c'est-à-dire, du morcellement tribal. De ce fait, les communautés ayant en partage une même langue forment un groupe très hermétique, fermé aux autres communautés partageant une autre langue différente, lesquelles sont tout aussi fermées sur elles-mêmes vis-à-vis des autres. Ce phénomène qui alimente l'autarcie et le repli identitaire en Afrique désintègre fortement les pays africains. Il est à l'origine du népotisme en Afrique. En effet, pourvu qu'un citoyen africain soit élu président de la république de son pays pour que son groupe ethnique par ses comportements attentatoires au principe d'unité de la nation, s'autoproclame implicitement et surtout illégalement propriétaire du pays et de ses biens. L'appareil d'état étant ainsi sous le seul contrôle d'un groupe ethnique, les autres groupes ethniques composant la nation ne profitent ni des biens de l’État, ni même des services de l’État. Ainsi, ils sont exclus des fonctions publiques en grande partie, sont victimes du chômage, et contraints de débourser de l'argent pour obtenir toutes sortes de services, même lorsque ces services sont publics. En général, le groupe ethnique dominant est toujours celui du détenteur de la souveraineté, c'est-à-dire, du Chef de l’État lui-même. Précisons aussi que le groupe ethnique dominant n'est pas forcément le groupe ethnique majoritaire dans le pays, ni celui qui regroupe le plus grand nombre de compétences intellectuelles et professionnelles. Les politiques ethniques sont purement et simplement des politiques arbitraires qui excluent des pans entiers de la population nationale sans réels motifs. C'est là, où, l'injustice est vraiment caractérisée et qu'elle devient intolérable et inacceptable. Mais, ce qui est désolant, c'est qu'en cas de malheur frappant le pays, on réagira surtout en fonction de son appartenance à un groupe ethnique. Par exemple, si le Chef de l’État est renversé par un coup d'état, naturellement, c'est un cas d'abaissement de l’État qui devrait amener au soulèvement du peuple contre la forfaiture, et pour la défense de ses institutions. En Afrique au contraire, à cause de la profonde désintégration nationale, un coup d'état fera la joie et le bonheur d'une partie de la population, - les groupes ethniques exclus au nom de l'ethnicisme des biens et services publics, les partis d'opposition, - alors qu'il fera la tristesse des seuls profiteurs du régime, le Parti politique au pouvoir ou tous les partis politiques coalisés pour soutenir le régime en place, de même que la tristesse du seul groupe ethnique du Chef de l’État renversé.
En cas de catastrophe nationale comme par exemple une barbarie terroriste ayant causé de nombreux morts, la tristesse qui devait être nationale est toujours segmentée : soit elle prend des couleurs de l'ethnie du président de la république, soit elle prend des couleurs de sa religion. Dans un pays africain, on ne verra jamais des souffrances nationales comme celles qui rappellent « Je suis Charlie » ou « Je suis Paris » ou « Je prie pour Paris. » Quelque soit le drame que connaît le pays, il pèsera sur le seul régime en place, les partis politiques concernés, et la tribu du Chef de l’État. Ainsi en est-il de des occasions de joie qui devraient être nationale. L’équipe nationale peut gagner un trophée continental ou mondial. Tant qu'on n'appartient pas au même Parti Politique et au même groupe ethnique que le Chef de l’État, on peut ne pas sentir concerné. C'est la preuve que les États Africains sont des États faillis, des États désintégrés.
Dans la première génération des facteurs de désintégration nationale et continentale, figurent aussi les facteurs culturels.

    2) Les facteurs culturels de désintégration nationale et continentale en Afrique 

Dans la rubrique des facteurs culturels de désintégration nationale et continentale en Afrique figurent les facteurs religieux (a), les facteurs linguistiques (b) et les facteurs juridiques (c)

a) Les facteurs religieux de désintégration nationale et continentale en Afrique

Le plus grand commun diviseur en Afrique au Sud du Sahara est assurément la religion. Les dégâts des grandes religions monothéistes sur ce continent sont incommensurables. Alors que dans leur essence même, les religions Abrahamiques sont des religions de paix, en Afrique, elles ont pris d'autres allures. L'intégrisme religieux au sein du Christianisme africain a été le premier à commettre des dégâts en perpétrant des tueries massives dans l'Est du continent. Ainsi, dans la première décennie de l'An 2006, la tristement célèbre secte de l'Armée de Résistance du Seigneur ARS (en français) et LRA (en anglais) a commis des massacres d'hommes, de femmes, d'enfants et de vieillards à grande échelle. Certains chiffres font état de Trois Cent Mille (300 000) pertes en vies humaines sans oublier de centaines de milliers de déplacés dans la région. Encore aujourd'hui, cette secte chrétienne serait très active en République Démocratique du Congo où elle sème mort et désolation. Après cette secte chrétienne, d'autres sectes nées de l'Islamisme radical comme Aqmi, Ançardine, Boko Haram...etc., sévissent dangereusement dans plusieurs pays où l'on déplore des assassinats de masse au nom du Seigneur.
Ces ravages d'une gravité extrême qu'opèrent les fanatiques religieux sont à dénoncer à double titre :
  1. ni le Christianisme, ni l'Islam ne relèvent des religions traditionnelles africaines. Les deux religions ont été importées en Afrique. Une question se pose alors : pourquoi l'Afrique devrait-elle subir les atrocités de religions qu'elle n'a inventées ni de près, ni de loin ?
  2. Les religions traditionnelles africaines ont un but : l'intégration sociale, en donnant un sens aux phénomènes métaphysiques. A ce titre, les religions traditionnelles africaines sont des religions de paix. Dans la cosmogonie des civilisations ébènes, les croyances ne conçoivent pas la guerre des dieux, ni même celles des croyants des dieux respectifs. La théologie africaine ne pratique pas le prosélytisme car il appartient aux dieux de prouver leur efficacité dans la solution qu'ils apportent aux maux des individus ; et c'est par ces solutions probatoires que les dieux africains se font des adeptes. En clair, en Afrique, devient adepte d'un dieu africain, celle ou celui qui a obtenu la guérison de sa maladie, la guérison de la maladie des siens, par la consultation d'un dieu. Il est blasphématoire de manipuler les dieux en les mettant en conflits, et en mettant en conflits les différents croyants de différents dieux. C'est dire si les fanatismes religieux qui désintègrent fortement l'Afrique sont aux antipodes des religions traditionnelles africaines.
Là, où, tout est à la fois déplorable et révoltant, c'est que les Africains n'ont que deux manières de s'intégrer : soit par la religion (chrétienne ou musulmane), soit par l'etnisme (tribalisme), c'est-à-dire les deux facteurs de leur désintégration locale, régionale, nationale et continentale !
Et que dire des facteurs linguistiques ?

b) Les facteurs linguistiques de désintégration nationale et continentale

En Afrique, les nombreuses langues traditionnelles constituent un vrai obstacle à la communication entre citoyens d'un même pays. Sur un plan continental, n'en parlons pas. C'est à ce niveau qu'on reconnaît le mérite de la colonisation. En effet, on a beau combattre la colonisation, on ne peut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Grâce à la colonisation, nous bénéficions de langues véhiculaires qui nous permettent de communiquer entre citoyens d'un même pays, mais encore entre citoyens de différents pays sur le continent. Mais à ce niveau aussi, il y a trois problèmes qui constituent des facteurs de désintégration :
  1. les langues véhiculaires africaines sont des langues de lettrés : il faut être allé à l'école, s'instruire pour savoir lire, écrire, parler et comprendre les langues véhiculaires. Or, en Afrique, les illettrés, les analphabètes sont plus nombreux que les lettrés. Ceci est facteur de désintégration car les lettrés et les illettrés selon qu'ils n'appartiennent pas au même groupe ethnique partageant la même langue traditionnelle ne peuvent se comprendre. Et même lorsqu'ils ont la même langue traditionnelle en partage, il arrive que le lettré africain et l'illettré africain ne raisonnement pas toujours de la même façon. En effet , la culture du lettré Africain est influencée par la culture du pays colonisateur dont il parle la langue véhiculaire, tandis que l'illettré n'a qu'une seule culture, celle de sa tribu.
  2. L'autre problème que pose les langues véhiculaires africaines est leur grand nombre : l'anglais, l'arabe, l'espagnol, le français, le néerlandais, le portugais...etc. Il faut être d'un pays pratiquant l'une de ces langues véhiculaires pour se parler et se comprendre. Ou alors, il faut avoir étudié ces langues avant de les comprendre. Seules les polyglottes s'en sortent dans ce cas de figure. Du coup, non seulement certains lettrés n'ayant appris qu'une seule langue véhiculaire ne peuvent pas communiquer avec les autres africains ayant d'autres langues véhiculaires, mais encore, pour les analphabètes, c'est simplement le désenchantement. En effet, non seulement à cause de leur illettrisme, ils ne peuvent lire, écrire, parler et comprendre la langue véhiculaire de leur pays, mais encore, ils ne peuvent le faire avec les autres langues véhiculaires. Ceci explique le cloisonnement entre citoyens Africains à un niveau national mais aussi à un niveau continental.
  3. La cacophonie linguistique et culturelle entre différentes zones linguistiques : En Afrique au Sud du Sahara, selon que l'on est Anglophone, Arabophone, Francophone, Hispanophone, Lusophone, Néerlandophone, on n'a pas la même culture et donc on n'a pas la même approche des problématiques. Cette cacophonie linguistique, culturelle et intellectuelle entre différentes zones linguistiques impacte gravement les politiques continentales. On comprend que l'Union Africaine, construite sur un critère géographique peine à mettre en place des politiques vigoureuses d'intégration continentale. D'où, la proposition de l'UPACEB d'enrichir le continent par une organisation complémentaire mais cette fois, sur le critère culturel des civilisations ébènes, c'est-à-dire, sur le critère des civilisations negro-africaines. C'est ce que l'Europe a fait : construire l'Union Européenne, sur la base des civilisations Européennes fondées sur le respect des droits de l'Homme, après le Conseil de l'Europe fondé sur un critère géographique.

Ainsi en va-t-il de la désintégration nationale et continentale en Afrique pour des motifs juridiques.

c) facteurs juridiques

Dans toute société humaine, les normes sociales fondées sur le permis et l'interdit visent la régulation sociale. Il se trouve qu'en Afrique, la multiplicité des groupes ethniques impliquent la multiplicité des blocs légalité. De plus, il n'y a pas de normes universelles, a-t-on coutume de dire. Et donc, ce qui est valable chez l'un, ne l'est pas forcément chez l'autre. On comprend alors que très souvent, les conflits en Afrique soient le fait de conflits de normes. En effet, il peut arriver qu'une personne étrangère à un groupe ethnique adopte un comportement contraire aux normes en vigueur dans le groupe ethnique hôte. Ceci peut aller d'une simple atteinte, à une violation caractérisée des normes en vigueur qui plus est, peut constituer un sacrilège. Une telle méconnaissance des normes de l'autre suscite des conflits dont la gravité varie d'un groupe ethnique à une autre.
A ce niveau aussi, la colonisation a été secourable à l'Afrique. En effet, à la place de ce qu'il convient d'appeler une réelle inflation législative due à la multiplicité des coutumes, la colonisation nous a pourvus de constitutions nationales qui, bien que parfois, contenant des dispositions contraires à nos us et coutumes, ont le mérite d'avoir des dispositions inclusives de plusieurs des valeurs africaines. Les choses auraient été simples si tous les Africains avaient été scolarisés, et lettrés. On appliquerait alors ces constitutions reçues de la colonisation, tout en veillant à en extirper d'éventuelles dispositions contraires à certaines de nos valeurs. Mais tel n'est pas le cas. Les analphabètes, encore plus nombreux en Afrique gardent encore les coutumes de leurs tribus. Parfois aussi, la constitution est tripatouillée à tort ou à travers par le pouvoir politique, lui ôtant parfois son âme originelle. Et voici la désintégration africaine se déporte à un niveau juridique :
  • d'une part, un conflit de normes entre coutumes locales et constitution nationale,
  • d'autre part, entre pouvoir politique et opposition contestant le tripatouillage de la constitution.
Notons que ces dernières années, en Afrique au Sud du Sahara, les plus grands conflits politiques qui ont fini sur le terrain militaro-civil ont concerné le tripatouillage constitutionnel par les pouvoirs politiques.
On retiendra aussi qu'à côté de ces facteurs culturels de désintégration nationale et continentale en Afrique, viennent ceux des facteurs politico-professionnels.

  1. Les facteurs de politiques professionnelles contribuant à la désintégration nationale et continentale : la non-intégration du secteur formel par les politiques publiques de l'emploi et les politiques sociales nationales

La désintégration politico-professionnelle en Afrique est marquée par la séparation entre les politiques publiques des États en matière professionnelle et le secteur informel dans le cadre des politiques publiques de l'emploi. Dans leur majorité, les États africains n'intègrent pas le secteur informel dans les politiques publiques de l'emploi, et leurs politiques sociales ne prennent pas en compte les entrepreneurs du secteur formel.
A ce sujet, donnons l'exemple pris en Côte d'ivoire, et qui est valable dans tous les autres pays africains. Si vous voyagez à Abidjan ou dans n'importe quelle autre capitale africaine, depuis votre arrivée à l'aéroport, jusque dans les rues, quartiers, marchés, villes, villages et campagnes, vous êtes marqué par de nombreuses activités spéciales relevant de l'informel. Par exemple, les bagagistes qui vous portent le bagage jusqu'au taxi, les taxis qui vous conduisent à votre hôtel ou votre lieu de résidence. De l'hôtel ou vous résidez, ou même dans d'autres hôtels, bars, restaurants, la population active est à l'ouvrage : des serveurs et serveuses, des techniciens de surface qui font de l'entretien des lieux, des cuisiniers, des vigiles...etc.
Dans le pays, des producteurs et productrices de films, des acteurs et actrices de cinémas, des metteurs en scènes, des artistes musiciens,...etc.
Dans les marchés, des chargeurs de bagages (pousse-pousse), des vendeurs et vendeuses de poissons frais ou poissons fumés, des bouchers, des commerçants de vivriers, riz, d'huile de palme, d'huile d'arachide,...des vendeurs de tout ce qui relève de l'alimentation, des vendeurs de repas tout faits, des vendeurs de chaussures, de vêtements, de bijoux, de maquillages...etc.
Des coiffeurs, des tresseurs et tresseuses, des cordonniers, ...etc. Dans le transport, des chauffeurs, de mini-bus appelés Gbaka, des chauffeurs de taxis et leurs apprentis...
Dans chaque coin de quartiers, des épiciers, des vendeurs de bois de chauffe, des vendeurs de charbons de bois, des vendeurs de bouteille de gaz Butane, des menuisiers, des sculpteurs, des artisans, des gérants de maquis (tenanciers de restaurants), femmes ou hommes, des gérants de bars femmes ou hommes, des vendeurs d'arachides (cacahuètes) femmes ou hommes, des vendeurs de fruits de toutes sortes, femmes ou hommes, des vendeurs de maïs femmes ou hommes, des vendeurs de coco femmes ou hommes, des vendeurs d'eau souvent très jeunes, femmes ou hommes, filles ou garçons, des vendeurs de jus de fruits ou de jus de gingembre, de jus de Bissap, jeunes ou adultes, filles garçons, femmes ou hommes...etc., des balayeurs de rue (entretien de la voirie) et du marché, femmes ou hommes, des gardiens ou vigiles, des travailleurs à domiciles (bonnes et boys)..etc., gardant les enfants, faisant le ménage, ...etc.
Des vendeurs et vendeuses de poisson braisé, poulet braisé, banane braisée, igname braisée...etc.
Des vendeuses de bananes frites (Alloco), de beignets de toutes sortes (Bofloto, Wommi...), des vendeuses de bouillie de riz (Baga), de bouillie de mil (Dêguê)...
Dans les campagnes et villages, des cultivateurs embauchant des journaliers ou salariés à plein temps, des pêcheurs travaillant seuls ou en groupe, des préparatrices d'Attiéké, d'huile de palme, des ramasseurs et ramasseuses de fruits sauvages qui ensuite deviennent vendeurs sur les marchés, des cueilleurs et vendeurs de champignons, des coiffeurs, des vendeuses de produits vivriers, des restauratrices...etc. Toutes ces catégories socio-professionnelles forment le secteur informel.
Ajoutons que le travail ne manque pas en Afrique, et au quotidien, chacun travaille. En effet, l'Afrique n'est pas comme l'occident qui a connu la révolution industrielle, et donc connaît le chômage parce que la machine a remplacé l'homme. En Afrique, jusqu'à preuve de contraire, la machine n'a pas encore remplacé l'homme dans beaucoup de domaines. Et donc, il y a du travail physique, manuel et même intellectuel à foison.
Seulement voilà : il y a un déficit de codification du secteur informel, de l'entrepreneuriat.
En Europe, tous ces corps de métiers exercés au quotidien en Afrique, par des femmes, filles, hommes et garçons, que nous avons cités ci-haut, auraient fait l'objet d'une législation. Chacun exerçant l'une quelconque de ces activités ou même plusieurs de ces activités paierait une ou plusieurs charges sociales. Ce qui fait que lorsqu'il est malade, il a une couverture maladie qui lui garantit des soins de qualité et le préserve de dépenses énormes. De même lorsqu'il va à la retraite, il touche une pension. Ce qui fait que ses enfants ou parents à charge sont couverts par une assurance maladie et peuvent toucher la pension de réversion s'il lui arrivait de mourir.
En effet, que de chefs d'entreprise dans l'informel embauchent soit des journaliers, soit des salariés en Afrique ! On aurait été en Europe qu'ils paieraient des charges patronales à l’État en vertu des dépenses qu'ils effectuent pour leurs employés. Et l’État les récompenserait par des abattements fiscaux. Ce qui les mettraient à l'abri du besoin. En Europe, ces chefs d'entreprise Africains et leurs employés cotiseraient des charges sociales en fonction de leurs revenus, et c'est ainsi qu'ils auraient bénéficié d'une couverture maladie avec les personnes dont ils ont la charge. Et à la retraite, ils percevraient une retraite sans difficulté. Enfin, comme certains enfants commencent à à travailler très tôt en Afrique, dans la vente d'eau, de jus de fruits, parfois même dans les champs, pour aider leurs familles, ils iraient plus tôt à la retraite, en percevant une pension correcte !
Mais, nous sommes en Afrique. Par conséquent, toutes ces femmes tenancières de maquis (restaurants de rue), ces "Abodji" (vendeurs de grillades), ces planteurs de palmiers à huile, de cacao, de café, d'hévéa, de manioc...etc. qui emploient une main d’œuvre importante, journaliers ou salariés, ...etc., qui sont en fait ce que les Européens appellent des CHEFS D'ENTREPRISES sont celles et ceux qui au soir de leur vie, ne perçoivent aucune pension !
Non seulement ils ne cotisent pas des charges sociales pour se couvrir et couvrir les personnes à leur charges, de même que leurs employés, mais encore, ils ne cotisent pas des charges patronales. Les choses sont ainsi parce que les politiques professionnelles ne les intègrent pas dans le dispositif de la population active légale. Et voilà pourquoi même au chômage, ils ne touchent aucune indemnité et qu'à la retraite, ils ne touchent aucune pension.
Au fond, en Afrique, tout le monde travaille, mais en même temps tout le monde est au chômage !

Ainsi, en Afrique, on travaille depuis sa naissance jusqu'à sa mort, mais quand même on meurt pauvre !
En Afrique, on fait travailler des gens très jeunes jusque tard à la retraite, sans compter le nombre d'années de travail qu'ils ont accompli !
Et au final, personne ne touche d'indemnité chômage quand elle fait faillite dans son entreprise informelle, personne n'a d'assurance maladie, et finalement personne ne touche de pension retraite alors que toute sa vie, tout Africain femme ou homme, jeune ou vieux a travaillé dans le secteur formel !
Sur ce continent, au 21ème siècle, on vit comme à l'âge de pierre car nous ne savons pas encore vivre dans une société moderne avec les exigences qui vont avec.
Et pour finir, on accuse les grandes puissances de nous piller et de nous causer des misères alors que c'est nous-mêmes qui ne savons pas adapter nos sociétés au contexte moderne, ce qui fait que nos populations souffrent, parce que condamnés par nos politiques sociales et nos politiques d'emploi rétrogrades et archaïques, à vivre comme à l'âge de pierre !
Il y a du travail à gogo en Afrique. Et chaque Africain travaille au quotidien. Tout ce qui manque, c'est une législation qui vienne aménager le code du travail national, pour intégrer les initiatives privés dans les politiques publiques du travail. A défaut d'une telle initiative, on est dans la galère alors qu'on ne devrait pas l'être.
Le grand paradoxe donc, est que l'Afrique fait partie des continents épargnés par le machinisme, mais en même temps, elle est le continent le plus marqué par le chômage de masse, bien que tout Africain sans distinction de genre et d'âge exerce un métier au quotidien !
Sachant que les mouvements de fanatismes religieux recrutent parmi les plus précaires de nos sociétés, il est peut-être temps que les États africains révisent leurs politiques publiques de l'emploi, de même que leurs politiques sociales, pour les adapter aux législations modernes et au contexte moderne, dans le but de garantir le minimum à leurs citoyens du secteur informel, les protégeant ainsi de tomber dans le piège des intégrismes religieux.

Ceci dit, qu'en est-il des facteurs géopolitiques aggravants la désintégration nationale et continentale en Afrique ?)

4) Les facteurs géopolitiques de la désintégration en Afrique
Dans ce chapitre, il faut mentionner le morcellement territorial (a), le cloisonnement national (b) et finalement le cloisonnement continental (c)

a) Le morcellement territorial : facteur de désintégration nationale et continentale en Afrique

Le cloisonnement territorial est le fruit du cloisonnement ethnique et tribal. Dès l'instant où, sous le fallacieux prétexte du partage d'une même langue traditionnelle, un groupe est replié sur lui-même, vivant et agissant comme si le monde entier se limitait à ses seules frontières terrestres, il n'y a pas de communication possible avec le reste du territoire national et continental. La gravité du morcellement territorial devient de plus en plus évidente en début du 21ème siècle où, des velléités indépendantistes sont devenues légion sur le continent. Du jour au lendemain, alors que depuis des siècles, on partageait la même nation, des groupes se lèvent, s'autoproclament État à part entière. Ainsi, ils prennent un morceau du territoire national en otage, règnent en véritables prédateurs, pillent les ressources locales, commettent des atrocités et de graves atteintes sur les personnes et les biens. Au siècle dernier, les Ibo du Nigeria étaient les premiers à vouloir s'autoproclamer État indépendant dans le même Nigeria. Cela a déclenché l'historique guerre du Biafra. Aujourd'hui, Boko Haram lui emboîte le pas quand au Mali, ce sont les Touaregs qui annoncent les couleurs, voulant à leur tour créer l’État de l'Azawad. Pour ne citer que ces exemples.
Tout ceci est déprimant. En effet, tout se passe comme si quelqu'un les avait chassé du territoire national. Et comme si quelqu'un leur avait dit qu'ils n'étaient plus citoyens de leur pays ! Tout seuls, du jour au lendemain, pour des motifs qui leur sont propres, un groupe ethnique se lève et décide ils décide de s'exclure de la communauté nationale. Sans raison convaincante.
Ainsi, des filles et fils d'Afrique qui de tout temps, ont vécu en parfaite symbiose avec le reste des autres peuples du pays, se lèvent un jour, et veulent prendre leur indépendance, et ce, dans la violence. C'est là, une des raisons du fait que le morcellement territorial est lui aussi facteur de désintégration nationale et continentale en Afrique. Et que dire du cloisonnement national ?

      b) Le cloisonnement national, autre facteur de désintégration nationale et continentale

Le cloisonnement national en Afrique se déploie à un niveau interne. En effet, au niveau interne, les pays manquent terriblement d'infrastructures routières. Les groupes ethniques voire les régions tribales ne sont pas suffisamment reliés par des voies de communications. Encore au 21ème siècle, des Africains naissent et meurent dans leurs villages et campagnes sans savoir qu'en dehors de leurs tribus, il existe d'autres tribus ! Ils ignorent même les notions d’État, de Pays, de Nation, de République. Cela veut dire que pour cette catégorie d'Africains, leur tribu sont en même temps leur village, leur pays, leur continent et le monde. A part leurs langues maternelles, ces Africains qui naissent et vivent coincés dans leurs villages n'ont jamais entendu parler une autre langue étrangère. Cela veut dire qu'ils ne connaissent pas d'autres civilisations. Pour ce type d'Africains, la découverte de l'autre, et la découverte d'une autre culture est toujours source de déstabilisation aussi bien moral que psychologique. On comprend que les conflits interethniques soient récurrents en Afrique, et qu'ils s'aggravent de plus en plus car la découverte de la différence n'ai pas toujours paisible, elle peut dans certains cas être conflictuelle. En effet, lorsqu'on ne se connaît pas, il est plus facile de se combattre que de s'entendre. C'est la situation actuelle de l'Afrique au sud du Sahara où, dans un même pays, il peut arriver qu'un citoyen ne connaisse même pas ses compatriotes des autres tribus. Il peut arriver qu'il ne soit jamais allé dans un village, une localité en dehors des siens. C'est le morcellement territorial à un niveau interne aux pays africains.  Il s'agit d'un réel emprisonnement par assignation à résidence,Sans oublier qu'il existe un morcellement territorial à un niveau externe qui implique un cloisonnement continental.

c) Le cloisonnement continental ou morcellement territorial à un niveau externe : facteur de désintégration continentale

Au 21ème siècle, de même qu'il existe des Africains qui naissent et meurent sans savoir qu'en dehors de leurs campagnes, villages et tribus, il existe d'autres peuples, d'autres tribus, ainsi naissent des Africains qui en dehors de leur pays natal, n'ont jamais vu un autre pays africain.
En effet, en Afrique, à part les pays de la CEDEAO qui connaissent des voies de communications assez sommaires, les autres régions d'Afrique au sud du Sahara sont entièrement cloisonnées. Ni route de voitures, ni chemin de ligne ferroviaire pour les trains, ni voies maritimes pour bateaux n'assurent des liaisons entre les pays et les peuples sur l'ensemble du continent. Les citoyens africains sont condamnés à ne vivre que dans leurs pays de naissance, comme des sardines dans une boîte de conserves. Que la vie soit supportable ou non dans son pays natal, on n'a pas d’échappatoires. On est condamné à demeurer sur place, dans son pays, sous peine d'étouffer de déprime !
Ainsi, assigné à résidence, à l'intérieur de son pays natal, l'Africain est aussi assigné à résidence à l'intérieur même de son continent.
Pour aller d'un pays africain à autre pays africain, les tracasseries douanières et diplomatiques sont plus importantes que celles rencontrées avec les pays occidentaux.
Au fond, en Afrique, les réglementations dissuasives mises en place par des pays africains via leurs ambassades pour tenter d'empêcher un citoyen Africain d'aller d'un pays africain à un autre pays africain en dehors de l'espace CEDEAO sont bien plus corsées que celles en vigueur dans les ambassades des pays occidentaux en Afrique ; et cela, on ne le dit jamais assis.
Tout compte fait, reconnaissons qu'il est plus facile d'obtenir un visa depuis un pays africain pour se rendre d'un pays africain en Europe, en Amérique, en Asie,... que d'obtenir un visa d'entrée dans un pays africain, depuis un autre pays africain.
Eh ! Oui!L'écrivain Ivoirien Bernard B Dadié a raison lorsqu'il affirme : « Elles sont lourdes, lourdes les chaînes que le nègre met au cou du nègre... »
Le plus curieux donc, est que, plusieurs sont les Africains qui critiquent souvent les politiques d'immigration des pays occidentaux. Le faisant, ils oublient les conditions drastiques d'obtention de visas pour un pays africain quand on est Africain, et les politiques d'immigration bien pires des pays africains en dehors de l'espace CEDEAO ; lesquelles expliquent que bien souvent, les Africains candidats à l’émigration se tournent vers les pays occidentaux, même au périls de leurs vies.
Plusieurs Africains donnent dans la verve pour critiquer plus aisément les politiques d'immigration des occidentaux ; les occidentaux (insistons pour le dire) qui méconnaissent le principe de l'Hospitalité, mais curieusement, ils perdent leur langue et se font sourds-muets sur le fait que des pays africains rapatrient d'autres africains de leur territoire national, qu'il existe dans des pays africains, des immigrés africains sans papiers, des immigrés Africains clandestins, alors même que l'Hospitalité est un principe fondamental de la société africaine !
Cet esprit sélectif et partisan qui voile à peine un racisme anti-blanc, il est évident que l'UPACEB qui se revendique de l’École Endogène ne le tolérera guère, et le combattra. Qu'on se le tienne pour dit !

Après ce long chapitre consacré à la première génération des facteurs de désintégration nationale et continentale en Afrique, évoquons brièvement la deuxième génération des facteurs de désintégration nationale et continentale en Afrique.


B) DEUXIEME GENERATION DES CAUSES DE DESINTEGRATION NATIONALE ET CONTINENTALE EN AFRIQUE : LES FACTEURS MODERNES DE DESINTEGRATION AFRICAINE

Comme s'il n'y avait pas assez de facteurs de désintégration nationale et continentale en Afrique au sud du Sahara, avec l'avènement du multipartisme et de l'apprentissage de la démocratie moderne en Afrique, les Africains vont ajouter deux cordes supplémentaires à leur arc, concernant les facteurs de désintégration nationale et continentale. Ainsi naît une deuxième génération de facteurs de désintégration nationale et continentale après la première génération qui concerne les facteurs classiques de désintégration sur le continent noir. D'autres facteurs modernes de désintégration nationale et continentale viennent d'arriver en Afrique.
En effet, désormais, les Partis Politiques constitueront des facteurs de désintégration nationale en Afrique (1), mais encore une nouvelle catégorie de facteurs de désintégration continentale a vu le jour et est fondée sur un concept : celui de l'Afrique digne et de l'Afrique indigne (2).

  1. Les Partis politiques, un grand facteur de désintégration nationale en Afrique au Sud du Sahara
En Afrique au Sud du Sahara, le multipartisme est venu renforcer la dislocation sociale née du régionalisme et des religions, il a accentué le fossé de la discorde. Aujourd'hui, on s'intègre socialement en Afrique au travers de son Parti Politique. Et très souvent, les Partis Politiques sont fondés sur le critère ethnique et sur le critère religieux. En effet, pourvu que le leader ou fondateur du Parti Politique appartienne à telle région, telle ethnie ou telle religion pour que les membres de sa région, de son ethnie et de sa religion deviennent majoritaires au sein du Parti Politique qu'il a fondé.
Là, où, le bat blesse, c'est que le fanatisme religieux et l'extrémisme tribaliste ont été déportés sur le champ politique, où, des passions sont aiguisées, faisant que les fanatismes sont la règle, les violences politiques, le principe. Plus ridicule, au sein d'une même famille biologique, on peut se diviser et devenir ennemi selon qu'on n'appartient pas à la même famille politique. De toute façon, on se marie maintenant en choisissant son conjoint ou sa conjointe dans le même Parti Politique.
La nécessité d'éduquer les populations sur le but d'un Parti Politique s'impose. A savoir qu'un Parti Politique vise uniquement la conquête du pouvoir. Aucun autre but ne lui est assigné. Surtout pas celui de servir de tremplin à la dislocation sociale, à la désintégration sociale.
Entre temps, l'Afrique et l'Afrique indigne sont nées.

2) L'Afrique digne et l'Afrique indique : un nouveau concept africain, facteur de désintégration continentale.

Ces dernières années, en Afrique, suite aux nombreux conflits politiques qui débouchent le plus souvent sur des coups d'états et des crises militaro-civiles avec assassinats de masse, un nouveau concept est né, celui de l'Afrique digne et de l'Afrique indigne. Ce concept est potentiellement confligène d'autant plus qu'il porte sur un jugement de valeurs entre filles et fils d'Afrique. En général, ce concept est souvent utilisé par les deux Écoles d'approche des problèmes africains que sont l’École Exogène et l’École Mixte.
C'est peu de dire que l'apparition de ce nouveau concept qui entraîne de facto la division idéologique de l'Afrique en deux parties distinctes tout en maintenant les facteurs classiques de désintégration porte assurément le coup de semonce à un continent suffisamment affaibli, trop affaibli même, par ses divisions internes. Avec ce nouveau concept, le coup fatal d'une violence assez rare a simplement mis le continent noir KO, à genoux qu'il était déjà, à cause de son émiettement. La désintégration est plus que jamais à son comble. En Afrique au Sud du Sahara.

D'où, quatre questions :
  • l'Afrique n'est-elle pas suffisamment divisée et désintégrée pour que l'on la divise et la désintègre encore par de nouveaux concepts ?
  • Avec sa première génération de facteurs à risques de division et de désintégration, l'Afrique a-t-elle besoin d' instruments supplémentaires de division et de désintégration ?
  • Devrait-on même oser concevoir une Afrique digne et une Afrique indique ?
  • Quelle doit être notre priorité d'Africains aujourd'hui:construire et rassembler les Africains ; ou au contraire, les désunir, les éparpiller encore ?
Ces questions s'adressent à chacune chacun de nous. Il nous appartient de voir où se trouve l'intérêt de l'Afrique, c'est-à-dire, notre intérêt commun.

Après avoir analysé les facteurs de désintégration nationale et continentale en Afrique, depuis la première génération de facteurs classiques en passant par la deuxième génération de facteurs modernes, nous pouvons peut-être tenter de répondre au Président Barack Obama qui posait la question de savoir pourquoi les Africains réussissent toujours ailleurs et jamais chez eux en Afrique. Président OBAMA, voici quelques réponses à votre question. Un Africain réussit toujours ailleurs, et jamais chez lui, pour les raisons suivantes :
  • parce que chez lui, il n'est pas de la même région, ni de la même tribu, ni de la même ethnie que le Chef de l’État.
  • parce que chez lui, il ne parle pas la même langue que le chef de l’État.
  • parce que chez lui, il vit cloîtré dans son village, sa localité de naissance ne pouvant se déplacer aisément d'une localité à une autre à cause du manque du réseau routier et ferroviaire.
  • parce que chez lui, il ne partage pas la même langue de communication que les tribus voisines et a du mal à se faire comprendre.
  • parce que chez lui, il ne partage pas les mêmes coutumes, les mêmes lois que les autres tribus et qu'il ne pourra pas s'adapter aux modes de vie de ces derniers.
  • parce que chez lui, il est illettré ne peut communiquer dans une langue véhiculaire
  • parce que chez lui, il est auto-entrepreneur dans le secteur formel alors que les politiques publiques d'emploi et les politiques sociales de son pays ne prennent pas en compte le secteur formel.
  • Parce que chez lui, il est prisonnier, assigné à résidence, contraint qu'il est, de vivre cloîtré dans son village, sa localité de naissance, ne pouvant se déplacer aisément d'une localité à une autre, à cause du manque du réseau routier et ferroviaire. Il ne peut aller de son pays à un autre pays à cause du cloisonnement entre les pays, et qu'il est condamné à demeurer dans son pays natal même si la chance ne lui sourit pas sur place.
  • parce que chez lui, il est soi francophone, soit anglophone, soit arabophone, soit hispanophone, soit lusophone, soit néerlandophone,
  • parce que chez lui, il ne comprend pas forcément l'anglais, l'arable, l'espagnol, le portugais, l’Afrikaner, le français...etc.
  • parce que chez lui, il ne peut aller de son pays dans un autre pays africain à défaut d'une langue hybride continentale, parlée et comprise de tous.
  • parce que chez lui, les politiques d'immigration des pays africains sont des plus austères, des plus féroces, des plus inhospitaliers en dehors de l'espace CEDEAO. donc, il est condamné à demeurer dans son pays de sa naissance à sa mort, y compris dans la précarité....
  • Président OBAMA, en résumé, il y a deux raisons qui expliquent que l'Africain ne réussit pas chez lui,mais réussit toujours ailleurs :
  • parce que chez lui, l'Africain est soumis à beaucoup de critères et de conditions qui ne lui sont pas forcément imposés ailleurs pour son épanouissement culturel, physique, psychologique, professionnel, économique...etc.
  • Finalement, Président OBAMA, la raison qui explique l'échec social de l'Africain en terre africaine, c'est tout simplement la désintégration, en amont comme en aval, dans tous les domaines de la vie sociale, y compris dans le domaine du travail où, les politiques professionnelles de la majorité des États n'intègrent pas l'entreprise privée, et où, les politiques sociales de plusieurs États excluent les auto-entrepreneurs du secteur informel.
Quelles solutions ?

II) SOLUTIONS : DES POLITIQUES DE DECLOISONNEMENT

Isaac Newton disait, nous le citons : « Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts. » L'avenir de l'Afrique au Sud du Sahara au 21ème siècle réside sans nul doute dans la compréhension de cette citation de Isaac Newton. Plus que tous les autres continents, l'Afrique au Sud du Sahara a besoin de développer ses voies de communications. Cela passe par la réforme des politiques publiques nationales (A) mais aussi par celle des politiques continentales (B)

A) Une nécessaire réforme des politiques publiques nationales

S'il y a une dépense utile et nécessaire pour laquelle les pays africains ne devraient pas s'abstenir de s'endetter massivement, c'est bien la dépense visant le développement des voies de communications à un niveau national comme à un niveau continental. Cela passe par une priorité absolue donnée au développement des réseaux routiers et ferroviaires. Dans un même pays, les Africains ne se connaissent pas ! Ils ne peuvent aller les uns envers les autres. Le réseau routier est des plus sommaire. D'ailleurs, il est la cause principale de la violence routière entraînée par les accidents de la route qui causent de nombreux morts au quotidien. Le développement du réseau routier faciliterait les voyages, le rapprochement des peuples, il limitera les conflits à caractère tribal. Des politiques de développement des voies de communication, ce sont aussi des politiques qui améliorent les relations entre les citoyens. A ce sujet, les pays africains doivent privilégier la laïcité et la neutralité et ils doivent privilégier la méritocratie dans l'accès aux fonctions publiques plutôt que le critère ethnique et le critère religieux qui sont des facteurs de divisions. Des langues nationales hybrides composées des mots des langues traditionnelles sur le territoire national et des langues véhiculaires du pays doivent être construites, enseignées et accessibles à toutes les populations lettrées et illettrées.
Pour venir à bout du tribalisme, des valeurs nationales devraient être enseignées à tous, et des symboles de l’État comme le drapeau, l'hymne national, la devise...etc., devraient constituer des emblèmes connus et respectés de tous. La communauté nationale doit primer sur les groupes de tribus. Les États africains doivent réviser leurs politiques publiques de l'emploi et leurs politiques sociales pour réconcilier le secteur formel avec le secteur public. Tous les États africains doivent opérer des fléchissements en matière de politique d'immigration dans l'esprit d'un principe fondamental du Panafricanisme et de la Négritude qui est l'Hospitalité Africaine. Au 21ème siècle, la rigidité des frontières ne justifie plus. Le disant, on se rappelle que face à l'afflux massif des migrants en Europe et à cause des actes récents de barbarie inouïe sur Paris (13 novembre 2015) attribués au terrorisme qui ont secoué la France et le monde entier, des voix se sont levées pour contester l'espace Schengen. Que par la suite, des mesures de fermeture des frontières ont été prises momentanément par certains pays comme la France par exemple. Qu'enfin, des propositions de lois en vue de la révision des politiques frontalières dans l'espace Schengen sont envisagées.
De ce qui précède, il est sûr que des esprits aimant la facilité, la commodité et les raccourcis diront  que la rigidité des frontières est la seule solution contre le terrorisme. Et que donc, l'Afrique au Sud du Sahara et ses pays devront continuer à renforcer leur arsenal protectionniste en rigidifiant davantage leurs frontières. C'est le lieu de répondre à celles et ceux qui pensent ainsi, que :
  • c'est grâce à l'ouverture des frontières dans l'espace Schengen que la coopération transfrontalière entre les polices est facilitée, et qu'elle porte ses fruits : l'identification et l'arrestation rapide des terroristes présumés et leurs complices.
  • Les terroristes sont riches, et ils ont les moyens. Donc, ils voyagent facilement, obtiennent plus facilement des visas et vont où ils veulent. Même la rigidité des frontières ne constitue pas un obstacle à leur circulation.
  • Il n'est jamais écrit sur le front d'une personne qu'elle est terroriste. Donc, on ne peut pas identifier un terroriste d'emblée, sauf à faire des amalgames, des confusions par la commission de délits de faciès.
Par conséquent, l'ouverture des frontières est plus rentables pour les États et leurs citoyens, que leur fermeture.

B) Une nécessaire réforme des politiques continentales

Ce qui vaut pour les États, vaut en partie pour le Continent. L'Afrique au Sud du Sahara doit inciter au développement des voies de communications. Cela passe par la liaison des pays et donc par la construction des réseaux routiers pour voitures et camions, mais aussi par le développement de lignes ferroviaires de trains à grande vitesse. Au 21ème siècle, il est inacceptable que des Africains naissent et meurent sans savoir qu'en dehors de leur campagne, de leur localité, de leur pays, il existe d'autres Africains ailleurs ! Cela est un crime contre l'humanité !
L'Afrique au Sud du Sahara doit renouer avec les valeurs africaines. Cela veut dire qu'elle doit penser au fléchissement des politiques d'immigration pour mettre fin définitivement au cloisonnement de ses politiques continentales à l'égard de ses pays et de ses peuples. L'Afrique au Sud du Sahara ne peut plus longtemps s'encombrer de tous les facteurs de risques aggravants qui nourrissent sa désintégration.
Il urge que soit construite et rendue accessible, le développement d'une langue véhiculaire à l'échelle nationale et continentale sur la base de toutes les langues traditionnelles parlées sur le continent et de toutes les langues véhiculaires parlées sur le continent. L'intégration continentale passe par la prise en compte de la première génération de facteurs de désintégration nationale et continentale mais aussi de la deuxième génération de facteurs de désintégration nationale et continentale. L'Afrique au Sud du Sahara et ses peuples à l'intérieur du continent comme ses peuples à l'extérieur du continent doivent prendre conscience du fait que les particularismes culturels, (tribaux, religieux, linguistiques..) mais aussi les particularismes humains, ethniques sont autant de richesses qui devraient être mutualisées pour en tirer un maximum de profit pour le rayonnement du continent et de ses peuples. De ce fait, il y a deux façons d'appréhender ces particularismes :
  • soit, on les appréhende de façon négative, et alors ils deviennent de réels obstacles à l'intégration nationale et continentale, de vrais facteurs de cloisonnement et donc de désintégration nationale et continentale.
  • Soit on les appréhende de façon positive, et alors ils se transforment en vrais ciment d'amitié, de fraternité, de solidarité, de développement culturel et économique, et de paix.
Tout un travail est à faire. Et c'est le défi que veut relever l'UPACEB, avec la mobilisation et l'engagement de toutes et tous. L'apport des diasporas africaines issues de la déportation devient incontournable. Le prochain article y sera consacré.


Yéble Martine-Blanche OGA épouse POUPIN


1Citation Wikipédia

2Citation Wikipédia