mercredi 10 juin 2015

LA BIPOLARISATION NORD-SUD : L'AUTRE TALON D'ACHILLE AFRICAIN

LA BIPOLARISATION NORD-SUD : L'AUTRE TALON D'ACHILLE AFRICAIN IMPUTABLE AU DEFICIT STRUCTUREL EN MATIERE D'INTEGRATION

En Afrique au sud du Sahara, les trois grandes variables « explicatives des conflits politico-armés » se résument à :
  • la bipolarisation Chrétiens-Musulmans
  • la bipolarisation Nord-Sud
  • l'ethnicité et le tribalisme.
Cela veut dire qu'en Afrique, les populations ne sont censées développer des relations de paix et de cordialité que lorsqu'ils appartiennent à la même religion (Chrétiens ou Musulmans), ou parce qu'ils habitent la même région selon qu'elle est australe ou septentrionale, ou alors lorsqu'ils appartiennent à la même ethnie ou à la même tribu.
Vraie ou fausse, nul ne peut apporter une contradiction formelle à cette assertion qui colle à la peau des Africains à la manière d'un arbre et son écorce, et qui s'est propagée sur la planète entière comme une traînée de poudre pour deux raisons :
  • les Africains eux-mêmes ne se sont pas encore exprimés sur cette assertion, via un organe officiel et crédible qui les représente pour l'infirmer.
  • Tout ce que l'on sait, c'est que dans leurs comportements et certains propos qu'ils tiennent par voie de retransmission des masse-médias, plusieurs sont des Africains qui soutiennent effectivement que les conflits dans leurs pays opposent véritablement Chrétiens et Musulmans d'une part, quand ils opposent les nordistes et les sudistes d'autre part, avec en fond, des haines tribales avec affrontements interethniques.

De ce qui précède, quelque chose devrait intriguer quand même : c'est que, le découpage des agglomérations voire des pays et des continents entre le Nord et le Sud est un fait universellement reconnu. En tant que tel, il ne devrait pas occasionner des troubles ni des conflits. C'est ainsi qu'ailleurs, sur les autres continents, ce découpage entre le nord et le sud n'est pas fauteur de troubles ni de conflits armés qui soient à même d'embraser les peuples.
Insistons pour dire que ce constat est seulement valable en dehors des frontières de l'Afrique subsaharienne où, effectivement, le découpage Nord-Sud ne constitue aucune problématique.

Mais, pour ce qui est de l'Afrique au Sud du Sahara, le découpage entre Nord et Sud est instrumentalisé pour répondre aux besoins de la cause politique, de sorte que partout sur le continent noir, ce découpage Nord-Sud est la petite flamme qui provoque de géants brasiers.
Et comment !
En effet, en Afrique noire, le découpage entre le nord et le sud, c'est tout un fond de commerce pour les femmes et hommes politiques. Et c'est peu de dire que ce découpage entre le Nord et le Sud est la sève qui irrigue tous les arbres de « la flore politicienne » sur le continent.
N'ayons pas peur de le dire, sans l'exploitation non pas bénéfique mais maléfique, de surcroît malsaine et abusive à des fins politiciennes de ce découpage naturel (admis de manière universelle entre le nord et le sud partout dans le monde), en Afrique noire, les femmes et hommes politiques n'auraient pas d'arguments pour leur électorat. En tout cas, c'est l'impression qu'ils donnent au reste du monde qui constate avec nous autres que sur ce continent noir, tout se passe comme si les femmes et hommes politiques n'avaient pas d'autres arguments intellectuels, économiques, éthiques et moraux pour prospérer dans le champs politique à part le clivage Nord-Sud.

Ce qu'il faut savoir et retenir est que cette dérive de nos femmes et hommes politiques qui fondent leur prospérité politique sur les clivages Nord-Sud n'est pas sans raisons.
Au contraire, cette dérive politicienne a son explication qui remonte à la Conférence de Berlin du 15 novembre 1884 au 26 février 1885. Laquelle Conférence de Berlin a vu le partage de l'Afrique en territoires séparés pour donner lieu à des États-nations, autonomes, les uns, vis-à-vis des autres.
En effet, c'est cet esprit des États-nations, avec sa politique obsessionnelle de souverainisme qui inspire tous les États africains jusqu'aujourd'hui au 21ème siècle.
Ainsi, depuis 1844 jusqu'aux indépendances des pays africains, les seules politiques des États africains sont celles du renforcement des États-nations.
Du coup, en Afrique noire, consciemment ou inconsciemment, une préférence en matière de politiques publiques est accordée à la rigidification des frontières terrestres et maritimes. Et comme il fallait s'y attendre, ces politiques d'étanchéité des frontières sont celles qui sont favorisées au détriment de celles favorisant le rapprochement des peuples et par delà, la mixité sociale. Et, c'est à ce niveau que le régionalisme et le tribalisme ne sont pas loin de tout Africain, qu'ils guettent à la manière d'une fauve guettant sa proie.
En clair, en Afrique noire, nous avons des sociétés humaines disséminées et sclérosées à cause des politiques agrémentant l'étanchéité des frontières terrestres et maritimes, plutôt que des politiques de brassage des peuples et des cultures.
Et, c'est dans la logique d'une telle politique de rigidification des frontières que les Africains qui accèdent au pouvoir d’État dans nos pays respectifs au Sud du Sahara, sont très nombreux à se préoccuper d'abord de la construction et de la modernisation de leur région natale, plutôt que celles de leur pays tout entier, délaissant ainsi certaines régions entières de leur pays qu'ils considèrent comme ne leur appartiennent pas, sans électrification ni eau potable, ni hôpitaux, ni écoles !
D'où, partout sur le continent noir, les variables d’occurrence pour qualifier nos gouvernements sont le tribalisme, le népotisme, le régionalisme, la corruption...etc.
De même, de cette politique d'étanchéité des frontières est né le clivage Nord-Sud qui est aujourd'hui, la lime qui aiguise les machettes qui tranchent, non plus les frontières géographiques, mais bien les cous et les têtes des Africains !
A bon entendeur, salut !

De son côté, l'UPACEB veut et elle peut effacer tous ces faux clivages pour regrouper les filles et fils d'Africains ensemble, autour d'un seul et même projet : le développement de l'Afrique entière et de ses peuples sans exceptions de pays ni de peuples. Vive l'UPACEB !



Yéble Martine-Blanche OGA épouse POUPIN

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire