dimanche 27 décembre 2015

UN CAPITAL COUTUMIER NEGATIF PROMU

UN CAPITAL COUTUMIER NEGATIF PROMU
UN CAPITAL COUTUMIER POSITIF MECONNU
LA DESINTEGRATION AFRICAINE DANS TOUS SES ETATS

La vie sur terre est dominée par la recherche d'un monde juste et équitable. Cette recherche d'un monde meilleur fait que chaque société se dote de valeurs qu'elle considère légitimes pour assurer son équilibre. Ces valeurs ainsi reconnues, c'est le mal qui va être stigmatisé et interdit, là, où, le bien, reconnu comme tel va être permis, souhaité par tous, promu, et encouragé de tous. Cela veut dire que des origines du monde jusqu'à nos jours, le combat contre le mal, et la promotion du bien sont la principale préoccupation de l'être humain, lequel veut compter sur les valeurs qu'il s'est données, dans sa quête du bonheur, et pour son combat visant le triomphe sur le mal.
Cependant, force est de reconnaître que toutes les valeurs en vigueur dans les sociétés humaines ne sont pas universellement partagées car à chaque société humaine ses valeurs, ses permis, et ses interdits. Et voilà pourquoi ce qui est valable ici, peut être interdit ailleurs, faisant que l'humanité connaît une diversité de valeurs, parfois reconnues comme telles par plusieurs sociétés différentes, parfois condamnées par d'autres sociétés qui les trouvent ignominieuses. De même, l'humanité connaît une diversité d'interdits sociaux, parfois communs à plusieurs sociétés qui les partagent, lorsque d'autres sociétés au contraire pensent que ces interdits sociaux prohibés ailleurs, sont pour eux, des valeurs sociales à promouvoir. Que tout cela est compliqué !
Compliqué à cause de la variété des peuples sur terre, mais aussi compliqué à cause de la variété des coutumes. Compliqué davantage lorsqu'on entend dire que le monde est beau à cause de sa diversité, qu'un monde unifié dans ses valeurs et coutumes serait monotone !
On le voit bien, la recherche d'un monde juste et équitable par les humains a encore un bon bout de chemin à faire, la préoccupation de la majorité étant de savoir comment arriver à fédérer le monde entier autour d'un idéal qui formerait pour tous, un contrat social, et comment faire de ce monde, un monde paisible, un monde heureux, respectueux de l'humain, de son environnement... 

Devant la complexité de la situation, certains se veulent philosophes. Pour eux, en tout homme, il y a du bon et du mauvais. Qu'il en est ainsi de toute société humaine où, on peut rencontrer des valeurs morales de cohésion qui forcent l'admiration, mais aussi des pratiques sociales qui heurtent la conscience humaine. Pour ces femmes et hommes qui se veulent philosophes et rassurants, il faut du tout pour faire un monde, c'est-à-dire, en même temps des lâches et des courageux, des menteurs et des honnêtes, des méchants et des gentils, des infidèles et des fidèles...etc. Car pour ces personnes qui se veulent des sages, de toute façon, le monde est ainsi. Et qu'il ne faut pas chercher à le transformer, à le changer, car cela serait contraire à la nature humaine mais aussi contraire à la nature des choses.
Ajoutons que cette philosophie qui, disons-le, est une vision en même temps réaliste et défaitiste va jusqu'à dire qu'il ne faut pas rêver car le monde sera toujours mauvais. C'est d'ailleurs dans cette perspective, que la théologie chrétienne classique soutient l'existence d'un royaume de Dieu, dans l'au-delà, où, les souffrances et toutes les injustices prendront fin, pour assurer à l'homme, enfin, un bonheur éternel, en lui procurant le monde juste et équitable qu'il a passé son existence sur terre à rechercher. A l'opposé, d'autres courants de la théologie chrétienne, portés par exemple par la Process Theology et les Témoins de Jéhovah avancent qu'au contraire, le monde peut devenir meilleur. Que le royaume de Dieu, c'est ici et maintenant. Que nous pouvons vivre éternellement dans un monde qui deviendra un paradis. On le voit bien, quelque soit la société humaine, le courant philosophie, et quelque soit l'époque, les générations, l'idée du bien et du mal est au cœur de la pensée humaine qui cherche à savoir comment éradiquer le mal pour que triomphe le bien.
Cette quête du bien étant inhérente à tout humain et à toute société, l'Afrique au sud du Sahara qui, la première, a inauguré l'humanité l'a de facto poursuivie. Ainsi, l'étude de ses sociétés traditionnelles révèle un patrimoine socio-politique et culturel immense, fondé essentiellement sur le respect de la vie humaine et le bonheur social. Encore aujourd'hui, le sens commun fait de l'Afrique, le synonyme de l'hospitalité, de la solidarité, de la sagesse. En effet, c'est à cela que l'on reconnaît le continent noir ou du moins, c'est à cela qu'il devait être reconnu, vu que l'hospitalité, la solidarité et la sagesse constituent le substrat du «Capital Coutumier Positif» de l'Afrique au sud du Sahara et des Peuples Africains de civilisations Ébènes. Ce «Capital Coutumier Positif» qui constitue les «Fondamentaux du Panafricanisme», c'est l'ensemble des règles qui régissent les rapports familiaux, les rapports amicaux, les rapports avec l'autorité, les rapports avec l'étranger c'est-à-dire les rapports diplomatiques, les rapports entre humains pour ne pas dire les rapports sociaux, les rapports avec les animaux, avec l'environnement, la nature, les rapports avec le divin...etc. Si ce dispositif normatif a consisté à réguler les sociétés de l'Afrique subsaharienne depuis des temps immémoriaux, toutes les valeurs qu'il véhicule n'ont pas une portée universelle.
Ainsi, et, comme partout ailleurs dans le monde où, les valeurs sociales des uns sont réprouvées par d'autres, certaines valeurs prônées en Afrique, de même que certains interdits observés par les Africains ont une portée relative. En effet, les sociétés africaines affirment des principes, des valeurs qui sont partagés par d'autres peuples, en tant qu'ils font le bonheur effectif de l'humain. Par contre, d'autres valeurs prônées, de même que certaines interdits sociaux observés au sein des sociétés africaines sont décriés par d'autres peuples et d'autres sociétés qui les considèrent comme contraignants, et ne favorisant pas l'épanouissement total de l'humain. En tant que tels, ces coutumes contraires à ceux qui promeuvent le bien-être social peuvent être classées au sein du «Capital Coutumier Néfaste», lequel «Capital Coutumier Néfaste» devrait en principe être mis en berne en tant qu'il favorise une minorité et défavorise une majorité, au profit du «Capital Coutumier Positif» faisant le bonheur d'un grand nombre.
Toutefois, au 21ème siècle, il est regrettable de constater que dans bon nombre de sociétés africaines, c'est le «Capital Coutumier Positif» qui est en voie de Disparition (I), là, où, le «Capital Coutumier Négatif» est en plein essor (II).

I) UN «CAPITAL COUTUMIER POSITIF» EN PLEINE DECADENCE

La déchéance du «Capital Coutumier Positif» en Afrique au Sud du Sahara est caractérisée par la disparition des sociétés globales (A) et l'émergence d'un individualisme débridé, accompagnée de l'avènement d'autorités socio-politiques méconnaissant leurs devoirs et obligations(B)

A) La disparition des «sociétés globales»
L'Encyclopédie Universalis définit ainsi les « Société Globales » :
«Les sociétés globales – ainsi appelées parce qu'en chacune d'elles l'individu trouve l'ensemble des réseaux de relations sociales dont il a besoin au cours de sa vie – furent nombreuses dans l'Afrique traditionnelle, celle qui prit fin avec la période coloniale en ses débuts, vers le dernier quart du XIXe siècle.» 1
Les Sociétés globales constituent un principe bien du «Capital Coutumier Positif» africain parce qu'elles donnent un sens aux notions de : «Communauté», «Esprit de Groupe» et «Peuple». Au sein des sociétés globales, les agents sociaux observent les mêmes règles, visent un idéal commun. De ce fait, il existe une synergie des intelligences, des forces et des compétences dans la poursuite du bien commun. C'est ainsi que la solidarité, l'hospitalité et la cordialité sont rendues possibles, inspirées par une sagesse collective. On parlait alors de tel vaillant peuple de telle région ou telle tribu, de tel brave peuple de telle région, de tel peuple généreux de telle tribu. Il y avait une osmose entre les acteurs sociaux, laquelle osmose des acteurs sociaux conduisait à une fusion des mérites, à une unification des talents, pour doter le groupe d'une identité commune à tous ses membres. On se désignait alors par les valeurs du groupe et non en tant qu'individu. Dans les sociétés globales, l'individu n'était pas isolé, il faisait partie d'un groupe duquel il recevait sa force vitale et auquel il donnait sa vie pour le bien-être de tous. Or, il se trouve que dans cette Afrique moderne des 20ème et 21ème siècle, les sociétés globales africaines décroissent. Ce dépérissement des sociétés globales entraîne le déclin des notions de Communauté, d'Esprit de groupe, et de peuple. Alors qu'elles auraient pu inspirer les temps modernes, la Mondialisation, et la Macroéconomie, les Sociétés globales africaines qui ont disparu laissent derrière elles une Afrique complètement désintégrée, et désolidarisée. La notion de peuple qui constituait une valeur essentielle dans les sociétés globales africaines par le fait que le Peuple insinuait la sûreté et la sécurité par la pratique de la solidarité, - est vidé de son sens primordial. Aujourd'hui, en Afrique, les notions de «peuple» et de «communauté» ne rassurent pas puisque renvoyées à leur fonction congrue. Le plus désolant, c'est qu'aujourd'hui, ces deux notions de «peuple» et «communauté» renvoient à des groupes d'intérêts, coalisés pour protéger égoïstement leurs seuls intérêts et plus soucieux de neutraliser les autres peuples et communautés. Les sociétés globales traditionnelles qui reposaient sur des échanges économiques justes respectant les partenaires commerciaux et recherchant la justice sociale auraient pu inspirer la Mondialisation sous sa forme actuelle, fondée sur la compétition et la paupérisation des plus faibles.
Et pourtant, lorsqu'on découvre la définition donnée au mot «Macroéconomie», mot cher à la Mondialisation sous sa forme actuelle, il ne fait aucun doute, l'Afrique avait inventé ce concept à travers ses sociétés globales, bien avant qu'elle ne le perde. En effet, si l'on tient compte d'une page Wikipédia, «La macroéconomie est l'approche théorique qui étudie l'économie à travers les relations existantes entre les grands agrégats économiques, le revenu, l'investissement, la consommation, le taux de chômage, l'inflation, etc. La macroéconomie constitue l'outil essentiel d'analyse des politiques économiques des États ou des organisations internationales. Il s'agit d'expliquer les mécanismes par lesquels sont produites les richesses à travers le cycle de la production, de la consommation, et de la répartition des revenus au niveau national »2
L'Afrique ancienne pratiquait donc la macroéconomie avec ses sociétés globales. Autrement dit, sans la mondialisation actuelle. Le lien entre les sociétés globales africaines et la macroéconomie est bien mis en évidence par l'Encyclopédie Universalis qui dit : «La culture d'une société globale est une réalité dont les dépositaires sont conscients ; ils savent qu'ils sont Dogon ou Luba et que leur mode de vie est différent de celui de leurs voisins. C'est pourquoi les ethnologues ont pris comme unité d'étude, le plus souvent, une société globale et sa culture. Mais certaines de ces cultures présentent, évidemment, des ressemblances qui permettent de les regrouper en quelques vastes unités que nous proposons d'appeler civilisations. Chacune de celles-ci résume ce qui est commun et essentiel aux différentes cultures concrètes qu'elle rassemble. L'adaptation fondamentale d'une société au monde qui l'environne consiste à en tirer ce qui est nécessaire à la subsistance du groupe ; c'est pourquoi la production des biens matériels caractérise de manière essentielle chaque culture. Les sociétés qui utilisent des techniques semblables de production sont rangées dans une même civilisation3 Les sociétés globales africaines ayant disparu, on assiste à l'émergence d'individualisme débridé, et à l'avènement d'autorités politiques ignorant leurs devoirs et leurs obligations.

B) L'émergence d'un individualisme débridé, accompagnée de l'avènement d'autorités socio-politiques méconnaissant leurs devoirs et obligations

Les notions de Communauté, d'Esprit de Groupe et Peuple étant frappées de caducité en Afrique au 21ème siècle, cela engendre trois situations : l'individualisme débridé (1), le culte de la personnalité (2), la naissance d'une catégorie d'autorités civiles et politiques méconnaissant ses devoirs et ses obligations (3) et la dévalorisation de l'homme assortie d'une folle passion pour l'argent (4).

  1. Un individualisme débridé
Hier, en Afrique traditionnelle, l'individu ne se concevait qu'au sein d'un groupe, d'une structure, d'une profession. Par exemple, on parlait de la caste des griots, des corporations de forgerons, des corporations de ferronniers, des corporations de cordonniers, des corporations de menuisiers, des corporations d'agriculteurs, des corporations de pécheurs, des corporations de chasseurs, des corporations de guerriers..etc.
Aujourd'hui, l'Africain s'appréhende au singulier, dans un individualisme débridé.
Cet individualisme débridé se vit surtout dans les villes, mais aussi dans les campagnes, au sein des populations aisées qui se barricadent dans des «Tours de Babel» pour se rendre inaccessibles des pauvres qu'ils soupçonnent de leur vouloir du mal. Imbues de leurs fortunes, les classes sociales africaines aisées n'en ont que cure pour le pauvre et le faible qu'elles piétinent à longueur de journée, exploitent à souhait, en les chargeant des corvées les plus dures et les plus dégradantes. Un tel individualisme qui méprise les droits de l'homme aggrave les inégalités sociales, renforce les frustrations et alimente le conflit par la fracture sociale, nourrit l'exclusion par la déchirure du tissu social. Entre temps, le culte de la personnalité est en essor.
  1. L'essor du culte de la personnalité
Pendant que quelques-uns constituant la catégorie sociale défavorisée sont réifiés, méprisés et ignorés, d'autres constituant la catégorie sociale aisée sont adoubés. Ces derniers ne se gênent pas d'ailleurs, qu'on leur fasse des courbettes, qu'on se plie en deux pour les saluer. Les masses médias les exhibent à longueur de journée, la presse ne parle que d'eux. Leurs vices sont teintés en vertu et voilà pourquoi leurs galimatias sexuels, et leur prétendue prospérité sont évoqués urbi et orbi, alors qu'ils sont celles et ceux qui paupérisent le peuple. Eux et leurs enfants sont au-dessus des lois : quelque soit la gravité des actes qu'ils ont commis, eux, leurs enfants, leurs parents ne connaissent pas les interpellations de la police comme c'est le cas dans les États de droit, ils ne connaissent pas la perquisition, ignorent la garde-à-vue, ne vont jamais en prison quelque soit le délit et le crime qu'ils ont commis. Ils bénéficient entièrement d'une immunité pénale. Alors qu'en fouillant bien, ce sont eux qui entretiennent les réseaux de banditisme, de proxénétisme, de trafics d'organes humains, de trafics de produits illicites, le blanchiment d'argent, le trafic de faux billets de banque...etc., et que leur vie n'est pas si exemplaire que çà. Toutefois, ils échappent au droit. Au-dessus de la loi qu'ils sont. Car, il suffit que l'un deux soit mis aux arrêts par la puissance publique pour que la théorie du complot se mette en route, pour le défendre, à hue et à dia.
En résumé, disons qu'avec la disparition des sociétés globales, et l'émergence de l'individualisme et du culte de personnalité, même l'autorité publique, telle que conçue par l'Afrique ancienne est en voie d’affaiblissement, une nouvelle catégorie méconnaissant ses devoirs et obligations lui succède.
  1. Une catégorie d'autorités civiles et politiques méconnaissant leurs devoirs et leurs obligations
Jadis, le chef en Afrique, c'est celui-là même qui avait à cœur la justice sociale et la pratique de l'équité. Gardant sa neutralité envers tous, il était le père de tous, était à l'écoute de son peuple et marchait dans la voie que lui indiquait celui-ci. Aujourd'hui, dans une Afrique désintégrée, l'autorité civile et politique est séparée de son peuple. Elle n'a rien à voir avec son peuple. Puisque ce qui la préoccupe, c'est d'abord son intérêt et l'intérêt de celles et ceux qu'elle agrée. Le chef de l'Afrique traditionnelle qui devait être choisi parmi les plus riches de la société, - cela, pour qu'il prenne à sa charge les démunis et autres nécessiteux de la société -, ce chef a disparu. Aujourd'hui, en Afrique, c'est le riche, et surtout le voleur, le caïd (comme dans la Rome antique) qui veut diriger les campagnes, les villes, les communes, les régions, et parfois aussi le pays ; juste pour s'en mettre plein les poches. Par conséquent, en Afrique, la pauvreté peut ainsi se développer, car les guides des peuples ne remplissant plus le critère de l’opulence avant leur onction par le peuple, ils viennent pauvres au pouvoir, pour devenir riches. Voici comment les peuples se retrouvent pillés, et appauvris, par celles et ceux qu'ils ont placés à leur tête. Là, où, dans les sociétés globales, le chef avait à cœur de pourvoir aux besoins du peuple et d'épargner le peuple de la misère, dans cette Afrique moderne désintégrée, le chef vise d'abord l'affaiblissement économique de son peuple, pour s'enrichir lui seul.
  1. La dévalorisation de l'homme assortie d'une folle passion pour l'argent
Jadis, en Afrique, la fortune de l'individu se mesurait au nombre élevé des enfants dont il est le géniteur, à la densité de la population de son clan, de son village et de sa tribu. Un homme ou une femme était considéré comme heureux et comblé en fonction du grand nombre de ses réseaux sociaux, ainsi que des liens sociaux intenses et réguliers qu'il entretient au sein de ses réseaux sociaux. Aujourd'hui, l'être humain est dévalorisé dans les sociétés modernes africaines au profit de l'argent qui a pris le dessus sur tout. La faiblesse des liens sociaux est en progression. On tue l'humain pour de l'argent. Et pour l'argent, on fait tout et n'importe quoi. Les familles nombreuses qui faisaient la fierté des hommes et des femmes, donnaient envie dans la société sont méprisées de nos jours, et certaines femmes africaines vont jusqu'à choisir de ne pas procréer dans leur vie, pour favoriser une carrière professionnelle fructueuse. Un tel choix passerait pourtant pour insensé, dans la société traditionnelle. Avec cette passion folle pour l'argent, finis les temps où les liens sociaux étaient intenses, où, l'on frappait spontanément à la porte du voisin au matin pour savoir qu'il s'est réveillé, et qu'il a passé une bonne nuit. Pareillement, finis les temps où, on invitait spontanément les amis a venir partager du gibier, un ver de vin de palme, un morceau d'igname ou de manioc, de façon gratuite, et délibéré. Tout est vendu aujourd'hui en Afrique. L'esprit mercantile vire à l'escroquerie purement et simplement. Choisir de se lier d'amitié avec une personne est devenu si risqué ! En effet, l'amitié n'est plus gratuite comme autrefois, elle est rémunérée car de chaque lien amical que l'on tisse, l'on espère et attend des dividendes. Même s'amouracher d'un homme, d'une femme pour vivre librement les délices des choses visibles est devenu aujourd'hui une affaire d'argent en Afrique. En effet, on n'aime que les personnes de familles aisées, on n'épouse que les filles et les garçons de familles données pour être opulentes. Hommes ou femmes, mariés ou divorcés, célibataires ou veufs, on ne les désirera que si on est persuadé qu'ils sont riches et ont du pognon à offrir. Cette passion pour de l'argent est devenue maladive. Elle envenime les relations amicales à cause du soupçon d'escroquerie qu'elle entraîne. Le culte de l'argent, de l'argent fait roi, est tel que, comme si la providence et les ancêtres voulaient châtier l'Africain, l'argent est devenu très rare sur le continent noir. On en est donc venu à des pratiques mafieuses, moralement répréhensibles pour gagner de l'argent. C'est la raison qui explique la multiplication des trafics clandestins dans les différents pays et le détournement massif de deniers publics à l'origine du sous-développement des pays et du continent. En effet, avant, partout en Afrique, on était aimé parce qu'on était tout simplement un être humain. Aujourd'hui, en Afrique, pour être aimé, il faut soit se transformer en argent, soit posséder de l'argent à gogo.
De tout ce qui précède, on peut dire l'Afrique subsaharienne contribuer à détruire son «Capital Coutumier Positif», dont les fondements sont foulés aux pieds. Et, en fin de compte, c'est le «Capital Coutumier Négatif» qui évolue.

II) UN «CAPITAL COUTUMIER NEGATIF» EN PLEINE PROGRESSION

Cette progression du «Capital Coutumier Négatif» est caractérisée par un retour aux obscurantismes
basé sur l'accroissement des croyances superstitieuses (A) et une explosion des Messes noires (B)

A) Un accroissement des croyances superstitieuses

L’accroissement des croyances superstitieuses se manifeste par les abus des personnes, de nombreuses atteintes aux droits de la personne humaine (1) et la stigmatisation grandissante des «sorciers et sorcières»(2)
  1. Les abus des personnes et les atteintes aux droits de la personne humaine
Les pratiques anciennes qui consistaient à mépriser le corps des coupables d'infractions et des esclaves, et à sous-estimer puis à déconsidérer leur personne, sont revenues en force au 20ème et 21ème siècle en Afrique.
On pratique ainsi des actes de tortures et de barbaries dans nos prisons mais aussi dans nos villages, campagnes, quartiers des villes, où, les voleurs appréhendés, les personnes considérées comme sorcières sont victime d'une justice expéditive. Lynchés à mort pour certains, laissés vivants avec des séquelles à vie pour d'autres, le respect de la dignité de la personne humaine est en forte régression, le respect des droits humains en net recul.
Selon le reproche qui est fait aux victimes, certaines (cas des sorciers) ne reçoivent même pas de soin suite aux blessures causées sur eux par les actes de tortures et de barbaries.
En outre, la sorcellerie qui ne peut pas se démontrer matériellement parce que relevant de la superstition est pourtant admise par des «juristes intellectuels» de certains pays de cette Afrique moderne, qui classent la sorcellerie au rang des infractions punissables par la loi ! On est en droit de se demander : «où est passé le principe de la légalité des délits et des peines » ; clé de voûte du Droit Pénal en Droit Positif ?
  1. La stigmatisation grandissante des «sorciers et sorcières»
De toute façon, encore en Afrique moderne, au 21ème siècle, le sorcier est toujours redevable de tout. Par exemple, même si les politiques publiques en matière d'emploi sont désastreuses et qu'elles entraînent un chômage de masse, c'est le sorcier qui sera tenu coupable. L'infertilité des femmes, c'est le sorcier, le coupable désigné. L'échec scolaire des uns, l'échec social des autres, le divorce des uns, les malheurs des autres, la maladie des uns et la mort des autres, le VIH/Sida, le Paludisme, l'Ebola, la Tuberculose et les autres maladies graves, même les MST, la mort des victimes de guerre, la mort des accidentés de la circulation, les victimes des catastrophes naturelles...etc., sont le fait du sorcier. Or, vu que la mortalité est très élevée en Afrique pour fautes de structures de soins, du fait des violences routières imputables à la dégradation des routes et à l'état catastrophique des véhicules de transport, considérant le fait que dans cette Afrique moderne, les conflits armés sont très nombreux, la violence sociale très intense, avec de nombreux morts, les sorciers ont de nombreux comptes à rendre. Et comme les seules sanctions réservées aux sorciers sont les tortures et les actes de barbaries, on comprend que dans cette Afrique moderne, en définitive, les atteintes à la personne humaine soient en recrudescence. La mise en cause des sorciers dans tous les fléaux de la société épargnant les pouvoirs publics dans leur mauvaise gestion des pays, ces derniers ne font rien pour protéger les faibles et pauvres accusés de sorcier ! Les pouvoirs publics ne font rien pour protéger les droits à la vie, à la sécurité et à la sûreté des plus faibles, donnés pour être des sorciers. Au contraire, les prétendus «sorciers» constituent le bouclier qui empêche le peuple de voir l'inaction du gouvernement en place, et de lui imputer une faute. Tout est mis sur le dos du sorcier. Le gouvernement est ainsi dédouané de tout dommage de ses politiques sur le peuple. Comme quoi, les gouvernements africains, c'est le « sorcier » qui les protège du courroux du peuple en prenant tout sur lui. Là, où, la progression du «Capital Coutumier Négatif» atteint son paroxysme, c'est avec le retour en force des Messes Noires.
B) Une insupportable explosion des Messes noires

Les pays Africains font peur au 21ème siècle. Une insécurité totale prive les populations de leur sécurité et de leur sûreté. En effet, la course à la richesse, la quête du pouvoir, la quête du jeunisme et la quête de l'immortalité sont à l'origine d'un développement de l'occultisme sur le continent noir. Ainsi, on assiste au retour en force des Messes Noires, avec le règne du sang, le culte du sang. Les sacrifices humains se multiplient. La presse annonce régulièrement la disparition d'enfants, d'adolescents, mais aussi d'adultes, dont les corps sont retrouvés sans vie, mutilés de leurs organes vitaux. Ces pratiques maléfiques, très courants, ne concernent pas qu'un pays mais plusieurs pays.
Dans certains cas, l'on enlève les enfants des autres pour les tuer, en vue de leur prendre des organes pour les vendre aux plus riches qui veulent vivre plus longtemps. Ou alors, ce sont des parents, qui, gagnés par la pauvreté, font enlever aux femmes et aux enfants, c'est-à-dire, aux plus faibles de la société, des organes pour les vendre et s'enrichir. Mais dans d'autres cas, ce sont des pratiques maléfiques consistant à faire des sacrifices humains sordides pour obtenir le pouvoir qui poussent des Africains à faire tuer d'autres Africains, ou faire enlever les enfants d'autres Africains plus faibles et plus pauvres, pour les faire tuer, là, où, les enfants de ces criminels se la coulent douce dans les pays développés, ou dans des villas cossues de quartiers chics d’Afrique !
A cause de l'argent, du pouvoir, du jeunisme et de l'immortalité, au 21ème siècle, l'Afrique est retournée au stade ancien où, le roi, le noble devaient pour sa survie, supprimer d'autres vies pour des sacrifices, et, où, à sa mort, il fallait l'enterrer avec ses esclaves vivants, son épouse qu'il aimait au milieu de plusieurs, elle aussi vivante !
Ces pratiques archaïques et rétrogrades qui consistaient à asservir le plus faible en l'exploitant, ou à enterrer le roi, le noble, avec ses esclaves vivants, avec son épouse bien-aimée vivante, c'est l'évangélisation qui a accompagné la colonisation européenne de l'Afrique qui y a mis fin à bien d'endroits. Hélas ! Tel n'est pas le goût de l'Africain moderne qui refuse de tirer profit du «Capital Colonial Positif», et du «Capital Coutumier Positif». Par conséquent, voici ce que l'Africain moderne a fait : d'abord, dans son «Capital Coutumier», il a pris ce qu'il y avait de pire, c'est-à-dire, le «Capital Colonial Négatif». Ensuite, dans le «Capital Colonial», l'Africain moderne a pris ce qu'il y avait de pire, c'est-à-dire, le «Capital Colonial Négatif». Enfin, en combinant les deux «Capitaux Négatifs», l’Africain Moderne a obtenu le cocktail explosif pour détruire son continent et ses populations ! Voilà la situation de l'Afrique au 21ème siècle.
Tant que les Africains n'ouvriront pas leurs yeux pour faire le ménage de l'intérieur, mais qu'ils seront toujours distraits par les plus cyniques qui les feront regarder à l'extérieur, pour chercher des coupables à leurs maux, c'est comme ça que nous, Peuples Africains de Civilisations Ébènes (PACEB) allons souffrir sur la terre des hommes !
Dans ce contexte, qu'on le veuille ou non, le plus faible se tournera toujours vers l'extérieur pour rechercher sa protection. Cela veut dire que le maintien de l'Afrique féodale avec ses servitudes qui favorise une minorité et défavorise les faibles, plus nombreux, ne fait qu'aggraver la désintégration de notre continent.
L'UPACEB, en appelle donc vivement à la REPUBLIQUE, avec ses droits et libertés, ses droits de l'homme, pour éradiquer entièrement la féodalité avec ses servitudes en Afrique, en vue de l'intégration pleine et entière du continent noir et de ses peuples.


Yéble Martine-Blanche OGA épouse POUPIN
1 In Universalis, « AFRIQUE NOIRE (Culture et société) Civilisations traditionnelles »

2In Wikipédia

3In Encyclopédie Universalis

dimanche 20 décembre 2015

LA MECONNAISSANCE DES NOTIONS POLITIQUES DE BASE

LA MECONNAISSANCE DES NOTIONS POLITIQUES DE BASE
UN GÂCHIS DU «CAPITAL COLONIAL POSITIF» IMPUTABLE AUX REFLEXES FEODAUX
ET AUX INSTINCTS GREGAIRES A L'ORIGINE DE LA DESINTEGRATION AFRICAINE

La rencontre de l'Afrique subsaharienne avec ses voisins les plus proches n'a pas été du tout paisible en ce sens que le continent noir y a laissé des plumes à bien d'endroits. Mais en même temps, force est de reconnaître que cette rencontre afro-subsaharienne avec ses voisins présente une ambivalence :
  • d'une part, elle a appauvri l'Afrique sur un plan démographique
  • mais d'autre part, elle a enrichi l'Afrique au plan politique et culturel.

D'abord, l'Afrique au sud du Sahara a été appauvrie au plan démographique parce que dépeuplée du fait des trois grands processus d'esclavage qu'elle a connus, notamment :
  • l'esclavage auquel elle a été soumise par l'Empire Romain qui remonte au 3ème siècle de la période Ante Christum Natum jusqu'aux premiers siècles de la période Post Christum Natum  (le plus ancien).
  • La Traite Arabe que certains historiens datent du moyen âge au début du 20ème siècle.
  • Le Commerce Triangulaire qui s'est étalé du 15ème siècle au 19ème siècle.

Ensuite, l'Afrique au Sud du Sahara, dans le cadre de sa rencontre avec ses voisins a connu un autre processus qui est celui de sa colonisation au 19ème siècle, par l'Europe, sa grande voisine. Aussi discutable qu'elle puisse paraître aujourd'hui, on peut affirmer sans se tromper que cette colonisation a enrichi l'Afrique au plan politique et culturel, malgré ses nombreux abus qui en constituent le « Capital Colonial Négatif ». Avant de venir aux profits tirés de la colonisation par l'Afrique, disons que par le terme « Capital Colonial Négatif », nous entendons dénoncer les travaux forcés, l'infantilisation de l'homme africain, le mépris et la sous-traitance dont lui-même et sa civilisation ont été l'objet, la méconnaissance de ses mérites intellectuels et moraux, son abaissement à l'état animalier, l'expropriation de ses terres...etc., par le colonisateur.

Pour venir aux profits tirés de la colonisation par l'Afrique, disons qu'ils se situent au niveau politique et culturel. En effet, sur un plan politique, avec la colonisation, l'Afrique noire qui était composée d'empires à certains endroits (l'Empire du Mali, l'empire Shanghai, l’Empire du Ghana), caractérisée à d'autres endroits par des royaumes (le Royaume de Sosso) ou des cantons de tribus - a découvert les États-nations. Avec les États-nations, les empires et les royaumes qui échappaient au contrôle d'un pouvoir central avec le risque d'un désordre et d'une insécurité à cause de leur immensité ont connu un découpage raisonnable. En outre, le morcellement territorial issu des cantons, nés des tribus, qui pouvait rendre difficile la gestion globale sur un territoire donné a débouché en une unité territoriale, sans oublier le bénéfice d'un pouvoir politique central renforcé. Au plan politique toujours, l'organisation de type féodal avec toutes les servitudes qu'elle entraîne a trouvé une réponse dans la république grâce à la colonisation. De ce fait, le pouvoir féodal très personnel qui confond la personne du Seigneur local avec l’État, accroît sans limites les pouvoirs de ce Seigneur local au détriment du reste de la collectivité a été transféré dans les institutions républicaines, avec la séparation des pouvoirs qui a valeur constitutionnelle et non arbitraire. Désormais, la gestion de la cité n'est plus arbitraire, instiguée selon le goût et l'humeur du chef. Au contraire, le permis et l'interdit sont contenus dans une loi fondamentale, la Constitution. Au plan pénal même, l'on est censé vivre en sûreté grâce aux lois véhiculées par la colonisation en terre africaine. Du coup, on était en droit de passer à une Afrique à la justice distributive faite d'arbitraires et de règlements de compte sordides, à une Afrique faite de justice commutative, où la loi est l'expression de la volonté générale. En l'espèce donc, on ne devait plus appliquer des délits et des peines arbitraires au mépris de la légalité des délits et des peines. Par ailleurs, en lieu et place des traitements inhumains et dégradants, des actes de torture et de barbarie exercés impunément sur de prétendus malfaiteurs sous le fallacieux prétexte qu'ils seraient des voleurs, des sorciers..., aujourd'hui, l'Europe qui a colonisé l'Afrique lui fait découvrir le respect de la dignité humaine. Toujours dans le registre des bénéfices de la colonisation, là, où, l'on croulait sous le poids des droits féodaux, la colonisation a apporté les droits l'Homme à l'Afrique. Et à la place des servitudes qui caractérisent la féodalité, l'Afrique a gagné les libertés fondamentales et ce, grâce au processus de la colonisation.
Au plan culturel même, le domaine de la communication qui était obstrué par la multiplicité des langues avec le risque de quiproquos pouvant alimenter le conflit inutile a connu une solution avec l'émergence de langues véhiculaires. L'éducation des enfants qui était éparpillée dans les mains des parents qui l'exerçaient chacun en fonction de sa propre éducation clanique, villageoise et tribale trouve son unification dans l'école. Les stéréotypes sexistes qui privaient les femmes de l'exercice de certaines fonctions sociales et fonctions politiques ont été interdites par les lois européennes transférées en Afrique au cours de la Colonisation. Par conséquent, aujourd'hui, des pays africains comptent dans les rangs des femmes, des Chefs d’État, des responsables administratives, des responsables politiques, des responsables financières...etc. Mais qui l'eût cru ?
Dans la suite des droits sociaux acquis en Afrique grâce à la colonisation, on n'oubliera pas de mentionner que les droits de l'enfant proclamés en Europe ont été introduits en Afrique. Ce qui, en principe, devait de facto faire disparaître le joug des droits inhérentes à la primogéniture c'est-à-dire le droit d'aînesse qui défavorise les plus jeunes enfants d'une fratrie.
Ajoutons que la liste de tous les acquis de la Colonisation en Afrique est longue à citer, et que même dix livres ne suffiraient pas à les égrainer. Et tous ces acquis de la colonisation, c'est ce que nous appelons ici « le Capital Colonial Positif ». Son contenu est vaste, tellement vaste !

Encore faut-il le rappeler, ces notions de base, devenues des droits, l'Europe est arrivée à les obtenir en luttant d'arrache-pied contre la féodalité. L'Europe les a obtenues au prix du sang !
Mais, avec le recul, on se rend bien compte que par le processus de colonisation, elle les a livrées à l'Afrique noire sur un plateau d'or, gratuitement. L'Afrique n'avait alors qu'à en profiter intelligemment, en complétant ce «Capital Colonial Positif» par ses propres valeurs coutumières, ses lois traditionnelles bénéfiques aux hommes et à la société, c'est-à-dire, son «capital coutumier positif » conforme à ce «Capital Colonial Positif» . Cela passait simplement par un tri sélectif de ses us et coutumes, pour extraire les valeurs qui ne trahissaient pas l'esprit du «Capital Colonial Positif ». Et la voie s'ouvrait grande de facto au continent noir, pour revendiquer la civilisation la plus humainement riche, alors qu'elle n'avait rien fait pour l'obtenir entièrement, elle n'avait fait que la recevoir en grande partie d'ailleurs, parla processus de colonisation européenne.
Vraie leurre ! En effet, c'était sans compter sur la résistance du système féodal africain dont les suppôts ont tout fait pour empêcher les peuples Africains de Civilisations Ébènes de profiter pleinement de leur manne, c'est-à-dire, du « Capital Colonial Positif ». Ainsi, par leur stratagème, ils sont arrivés à conserver l'Afrique en son état féodal, sous le couvert de semblants de républiques ! Le « Capital Coutumier Positif »et le «Capital Colonial Positif» écartés, le «Capital Poutumier Négatif»  ne pouvait qu'être déployé, nourri par le «Capital Colonial Négatif»; l'ignorance de la grande partie des Africains le boostant aisément.
Il en résulte qu'au 21ème siècle, l'Afrique qui a pourtant tout reçu, en ce « Capital Colonial Positif » pour vivre paisiblement, tranquillement, dans la modernité, en est encore à engager des combats archaïques et rétrogrades, que l'Europe a déjà menés pour elle-même et pour le reste du monde y compris pour l'Afrique noire depuis la Révolution Française de 1789.
Mais, quel gâchis !

Et, en fait de gâchis, il s'agit d'une vraie régression sociale de l'Afrique qui non seulement dépasse l'entendement humain, mais encore questionne sur la volonté des Africains eux-mêmes à vouloir déserter le monde des ténèbres pour celui de la lumière. Pour les pousser à faire ce saut qualitatif, d'abord l'UPACEB est née. Ensuite, dans le présent article, il conviendra de rappeler aux Africains les définitions juridiques, voire sociologiques de ces notions de bases véhiculées par le «Capital Colonial Positif», et qui fondent les États modernes (I), de même qu'un effort sera fait pour leur rappeler l'application erronée qui en est faite par les pays africains au sud du Sahara qui lui ont ainsi préféré le «Capital Coutumier Négatif» alimenté par le « Capital Colonial Négatif » (II)

I) DEFINITIONS JURIDIQUES ET SOCIOLOGIQUES DES NOTIONS POLITIQUES ELEMENTAIRES FONDANT LE «CAPITAL COLONIAL POSITIF»

Les notions politiques élémentaires peuvent être classées en deux groupes : Des dispositifs institutionnels (A) et des principes issus de dispositions constitutionnelles (B)

A) Définition des Dispositifs institutionnels
Au rang des dispositifs institutionnels qui symbolisent des notions politiques de base se trouvent :
le Pays (1), la Nation (2), l’État (3) et la République (4).

1) Définition du Pays
D'après la 18ème Édition du Lexique des termes juridiques de 2011 qui donne une définition de Droit administratif, un Pays est l'ensemble de «fractions du territoire reconnues par l’État qui en publie la liste – comme présentant une cohésion géographique, culturelle, économique ou sociale. Pour tenir compte de la communauté d'intérêts qu'ils représentent, les collectivités territoriales ( communes, départements) dont ils relèvent définissent pour les pays un projet de développement, et l’État tient compte de leur existence pour l'organisation de ses services1
2) La Nation
Toujours dans la 18ème Édition du Lexique des termes juridiques de 2011 qui donne une définition de Droit constitutionnel, «Groupement d'hommes ayant entre eux des affinités tenant à des éléments communs à la fois objectifs (origine ethnique, langue, religion, mode de vie) et subjectifs (histoire commune sentiment de parenté spirituelle, désir de vivre ensemble) qui les unissent et les distinguent des hommes appartenant aux autres groupements nationaux. L'intensité de ces liens de solidarité nationale a conduit à la formation de l’État-nation, forme d’État dont la pratique montre qu'il assure seul une continuité véritable.»2
3) L’État
Dans la perspective du Droit constitutionnel et celle du Droit International, l’État est défini au sens juridique, comme « personne morale titulaire de la souveraineté »3. Dans un sens étroit et concret, et au sens sociologique, l’État est « l'ensemble des organes politiques, des gouvernants, par opposition aux gouvernés (par exemple quand on dit que l’État est envahissant, qu'il faut réformer l’État, etc.) »4

Pour le Dictionnaire de la Pensée Sociologique « l’État constitue un mode spécifique de régulation politique de la société, une véritable invention résultant de la modernité : il se caractérise par une centralisation extrême, une forte maîtrise du territoire, l'exercice entier de la souveraineté, il implique également une réelle institutionnalisation de ses structures ainsi que leur différenciation à l'égard de toutes les formes d'appartenances collectives particulières. Par beaucoup d'aspects, l’État ainsi conçu se présente comme l'incarnation d'un universalisme, comme la Raison détachée de toutes considérations particulières. Ce triomphe du rationnel sur les formes traditionnelles d'exercice de l'autorité est souvent interprété comme le résultat d'une évolution qui conduirait inéluctablement toutes les sociétés, en dépit de leur histoire et de leur culture propres, vers la mise en œuvre nécessaire d'un État qui, par son ambition universaliste et son mode de fonctionnement soucieux de réalisation de l'intérêt général mettrait un terme à toutes les formes antérieurs d'appropriation privée du pouvoir, au patrimonialisation, à la domination d'un chef charismatique ou encore, d'un groupe dominant spécifique se recrutant parmi les guerriers, les nobles, ou encore les marchands. L’État se présente ainsi sous la forme achevée de la Raison prenant en charge les intérêts de tous les citoyens, un mode d'invention du politique plus complexe mais aussi plus juste qui s'épanouit dans l'Occident moderne et représente le but presque ultime de l'évolution politique des sociétés gérées dorénavant par des États-nations fonctionnels, méritocratiques, tournés essentiellement vers la réalisation du bonheur public, et non la satisfaction d'intérêts privés. »5
4) La République

Le Droit constitutionnel définit la République comme « Régime politique où le pouvoir est chose publique (res publica), ce qui implique que ses détenteurs l'exercent non en vertu d'un droit propre (droit divin, hérédité) mais en vertu d'un mandat conféré par le corps social. Ainsi définie, la République s'oppose à la monarchie ou royauté, mais elle ne se confond pas avec la démocratie : une monarchie peut être démocratique «(Exemple : Grande Bretagne). »6
Après la définition de ces dispositifs institutionnels concernant les notions politiques de base, passons à la définitions de principes issus de dispositions constitutionnelles qui forment des notions politiques de base.

B) Des principes issus de dispositions constitutionnelles et constitutifs de notions politiques de base

Ces principes découlant de dispositions constitutionnelles et qui sont des notions politiques élémentaires sont la Constitution (1), l’Égalité (2) la Séparation des Pouvoirs (3), les Droits et Libertés fondamentaux(4).
1) La Constitution
Selon le Vocabulaire Juridique Gérard CORNU, Association Henri CAPITANT, la Constitution est un « Ensemble des règles suprêmes fondant l'autorité étatique, organisations ses institutions, lui donnant ses pouvoirs, , et souvent aussi lui imposant des limitations, en particulier en garantissant des libertés aux sujets ou citoyens. »7
Au sens formel, ce sont les «Règles revêtant une forme spéciale, consistant en un document écrit, solennellement adopté, d'une autorité, généralement supérieure à celle des lois ordinaires.» Et au sens matériel, ce sont les « Règles ayant ainsi un objet constitutionnel, quelques que soient les formes qu'elles revêtent »8
Il y a deux sortes de Constitutions :
  • la Constitution rigide : elle ne peut pas être modifiée. Ou alors que sa modification est soumise à une procédure spéciale, prévue par la Constitution elle-même, laquelle envisage sa révision. Et cette procédure de révision de la Constitution, elle est différente de celle des lois ordinaires.
  • La constitution souple : c'est une constitution qui est facilement modifiable, en général par une simple loi ordinaire.
2) l’Égalité
Le principe d’Égalité est « un principe juridique fondamental, garanti tant par des actes internationaux que par la Constitution »9. Le principe d’Égalité est prévu à l'article 1er de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789 qui dispose : « les hommes naissent libres et égaux en droit ». Il implique que tous les citoyens sont égaux devant la loi, devant l'impôt, devant les emplois publics, et devant les services publics, sans aucune discrimination sauf si l'intérêt général et des situations exceptionnelles le justifiaient .
3) La Séparation des Pouvoirs
« Principe qui tend à prévenir les abus du pouvoirs en confiant l'exercice de celui-ci non à un organe unique, mais à plusieurs organes, chargés chacun d'une fonction différente et en mesure de se faire mutuellement contrepoids.»10 Habituellement, on attribue à Montesquieu d'être à l'origine de la distinction de trois types de pouvoirs : le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. La séparation des pouvoirs peut être rigides (indépendance des pouvoirs caractéristiques du régime présidentiel) ou souple (collaboration des pouvoirs caractéristiques du régime parlementaire) »11.

4) Les Droits et Libertés fondamentaux

« Il s’agit des libertés et les droits reconnus par la Constitution, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, le préambule de la Constitution de 1946 (repris par celle de 1958), la Charte de l’environnement (intégrée dans le préambule de la Constitution en 2005) et les principes fondamentaux auxquels ces textes renvoient. Ils sont à la base de la démocratie […] On peut distinguer différentes catégories.
  • Les droits inhérents à la personne humaine : ils sont pour la plupart établis par la Déclaration de 1789. Il s’agit de l’égalité (art. 1), de la liberté, de la propriété, de la sûreté et de la résistance à l’oppression (art. 2).
  • Les droits qui sont des aspects ou des conséquences des précédents : ainsi du principe d’égalité découlent, par exemple, le suffrage universel, l’égalité des sexes, mais aussi l’égalité devant la loi, l’emploi, l’impôt, la justice, l’accès à la culture. Le principe de liberté induit l’existence de la liberté individuelle, d’opinion, d’expression, de réunion, de culte, de la liberté syndicale et du droit de grève. Le droit de propriété implique la liberté de disposer de ses biens et d’entreprendre. Le droit à la sûreté justifie l’interdiction de tout arbitraire, la présomption d’innocence, le respect des droits de la défense, la protection de la liberté individuelle par la justice.
  • Les droits sociaux, c’est-à-dire les prestations à la charge de la collectivité : on peut citer le droit à l’emploi, à la protection de la santé, à la gratuité de l’enseignement public.
  • Les droits dits "de troisième génération" énoncés dans la Charte de l’environnement qui affirme le droit de chacun de "vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé" et qui consacre la notion de développement durable et le principe de précaution.Selon la Déclaration de 1789, l’exercice de ces droits et libertés fondamentaux n’a de limites "que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits " (art. 4). »12

Que dire de la démocratie ? Du suffrage universel ? Du code électoral ? Du service public ?
Le «Capital Colonial Positif» est énorme. C'est un labyrinthe. Un puits sans fond. Un trésor inépuisable. Mais, les peuples Africains n'en savent pas le bénéfice. En effet, en lieu et place de ce «Capital Colonial Positif», une certaine classe politique africaine a opté pour le «Capital Colonial Négatif» fondé sur le Régime Féodal.

II) «UN CAPITAL COLONIAL POSITIF» DETRUIT PAR LA TRANSLATION DU BLOC DE FEODALITE DANS LA REPUBLIQUE

Le «Capital Colonial Positif» qui aurait pu opérer un métissage culturel d'une richesse rare en Afrique et moderniser le Continent est constamment foulé aux pieds par la classe politique fidèle à la féodalité (A) et par des populations majoritairement analphabète et à la mentalité moutonnière (B)
A) Une classe politique prise en flagrant délit de féodalité en pleine république : un inadmissible détournement de pouvoir

Mus par les réflexes féodaux et les instincts grégaires, nombreux sont des dirigeants africains qui confondent le Pays, la Nation, l’État et la République avec leur village ou leur campement. En tant que tel, ils règnent sans partage vu qu'ils méconnaissent le Principe de la Séparation des Pouvoirs. Véritables chefs coutumiers dont le pouvoir est profondément féodal, ils exercent un pouvoir personnel alors qu'en Droit Administratif en particulier et en général en Droit public, les compétences sont dites indisponibles ; cela veut dire que l'autorité administrative ne dispose pas de sa propre compétence. En l'espèce, il s'agit d'un détournement de pouvoir caractérisé. En effet, le suffrage universel à eux conféré par le peuple ne vise pas un tel but. Il consistait à exercer les fonctions publiques en toute objectivité, en toute neutralité, dans le respect du principe d'égalité. Or, guidé par l'esprit féodal, ce suffrage universel est utilisé par ces élus et autres représentants de la Nation à satisfaire, non pas l'intérêt général mais des intérêts privés, familiaux, claniques, tribaux, religieux...etc. Le détournement de pouvoir qui est consacré par la Jurisprudence Pariset de 1875 est défini ainsi : «il y a détournement de pouvoir lorsqu'une autorité administrative exerce ses pouvoirs dans un but autre que celui en vu duquel il lui a été consacré par les lois et les règlements. » Désignés par la peuple, nommés par les représentants nationaux pour satisfaire l'intérêt général, celles et ceux citoyens qui ont reçu cette onction en Afrique au Sud du Sahara méconnaissent l'intérêt général par le fait qu'ils sont au service de leurs propres ventres, de leurs familles, de leurs tribus, de leurs clans, de leurs religions...etc., abandonnant le reste du peuple dans la galère et la souffrance.
Ainsi par exemple, sans autre forme de procès, la Constitution, Norme suprême, sacrée est modifiée au gré de l'humeur du président de la république alors que selon la définition de la Constitution ci-dessus, une procédure particulière est requise pour sa révision surtout lorsqu'il s'agit d'une constitution rigide. C'est à croire qu'en Afrique, où la manipulation constitutionnelle est une épidémie, toutes les constitutions sont souples. Le principe d’Égalité qui devait être salutaire dans une société africaine fondée sur les Ordres et les Corporations est devenu un leurre !
Et voilà pourquoi encore aujourd'hui, il existe des Africains pour traiter avec un mépris d'autres personnes en fonction de leurs origines, de couleur de peau, de leur statut social ! Le cas des Albinos est des plus parlant. On n'oubliera pas de mentionner qu'en Afrique, au 21ème siècle, quelques-uns se définissent de la royauté, de la noblesse, d'autochtones, traitant les autres d'esclaves, d'étrangers, de main d’œuvre servile, de moins que rien ! Rappelons que l'esclavage a pourtant été depuis le 19ème siècle !
L’Égalité devant les emplois publics n'est que poudre de perlimpinpin car ce qui donne droit à l'emploi, c'est l'appartenance tribale et religieuse.
Là, où, avec la Révolution Française, l'on est passé de la noblesse d'épée à la noblesse de robe, c'est-à-dire, du règne par les armes au règne par le diplôme, en Afrique, les hautes fonctions étatiques sont occupées par celles et ceux qui ont pris les armes pour perpétrer un coup d'état !
Alors que la Révolution Française a proclamé l'aristocratie de fonction fondée sur la méritocratie en lieu et place de l'aristocratie de statut, encore en Afrique, on compte des fils et filles à papa et à maman, qui au seul nom de leurs parents, en vertu de leur seule origine tribale, religieuse et familiale ont droit à tout, dans la fonction publique !
Les droits et libertés garantis par la Constitution sont inexistants dans bien d'endroits. Ne profitant qu'à une minorité, de façon arbitraire. La République (Chose Publique) est devenue chose privée. Le pouvoir étatique qui, de son essence, ne se transmet pas par hérédité l'est, sur le Continent noir !
Au fond, certains dirigeants africains préfèrent le régime féodal car il moins contraignant et plus juteux pour eux. Mais les Peuples Africains eux aussi s'en accommodent, par ignorance.

B) Des Peuples Africains maintenus dans l'ignorance pour la fructification du bloc de féodalité

L’Épître de Paul aux Romains au Chapitre 10 des Versets 14 à15 dit ceci :
«Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche ? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés ?»

Voilà le mal pernicieux qui ronge l'Afrique. Le peuple n'a pas accès à la vérité républicaine !
Son droit d'information lui est volé par des dirigeants de mauvaise foi, et une presse aux ordres !Maintenu dans l'ignorance, le peuple est victime d'un féodalisme débridé, cruel et cynique !
Ignorant les valeurs républicaines tels le principe d'unité territoriale, le principe d'indivisibilité territoriale, le principe d'unité nationale...etc, il arrive que, du jour au lendemain, des citoyens souhaitent faire sésession, ou alors, organisent une rébellion armée en prenant en otage un morceau du territoire dont ils pillent les ressources naturelles pour s'enrichir eux-mêmes, et non enrichir l'Etat, y font régner la terreur sur la population...etc.

Mais parlant de «Capital Colonial Positif», précisons que c'est privilège rare des colonies françaises ! Cette précision est très importante car très souvent, des Africains s'interrogent sur le fait que c'est l'Afrique francophone seulement qui est très souvent en ébullition. Certains vont jusqu'à soupçonner la main de la FRANCE derrière les remous sociaux en Afrique francophone. Nous avons ici, l'occasion de donner des explications rationnelles.
En effet, l'Angleterre ayant pratiqué la colonisation dite d'association, elle a laissé ses colonies à l'état où elle les a trouvées, c'est-à-dire avec leurs régimes féodaux !
Quant à la France, avec sa colonisation dite assimilationniste, elle a légué à ses colonies, toute sa civilisation ! C'est de là que les Africains Francophones ont reçu ce « Capital Colonial Positif » qui un vrai trésor socio-politique inégalable.
Que les Africains l'apprennent aujourd'hui, une bonne fois pour toute : la langue française, c'est la langue des droits de l'homme et donc, c'est une langue très subversive. Celle ou celui qui s'exprime en français est sensible aux questions de justice sociale, elle/il a d'emblée l'esprit propice à la controverse. Il suffit d'observer la vie publique en Française en rapport avec les autres pays du monde. Jamais pays ne connaît autant de grèves et de contestation sociale que la France ! Depuis les agriculteurs, les buralistes et les différents corps de métiers qui manifestent pour réclamer l'augmentation de leurs subventions pour les uns, la pression fiscale pour les autres, en passant par les syndicats et leurs revendications pour défendre le service public, le sort des travailleurs et réclamer plus de justice sociale, sans oublier la presse très critique de la vie publique, jusqu'à la classe politique avec l'opposition qui ne manque pas d'arguments pour mettre à mal le gouvernement, chaque année, en France, ce ne sont pas les remous sociaux qui manquent. Et, une telle intensité de mouvements est rendu possible grâce à la langue française qui est une langue d'émancipation des esprits. On remarquera que face à ces mouvements sociaux récurrents, les autorités françaises n'ont jamais accusé les pays étrangers de vouloir déstabiliser la France.
Or, en Afrique, dès lors qu'il y a des mouvements sociaux dans un pays africain, on soupçonne déjà les pays étrangers et surtout l'ancien colonisateur. Soupçon qui rend délétères, les relations bilatérales. C'est donc le moment d'expliquer à tous que la langue française en elle-même est fauteuse de révolte car cette langue qui est une langue d'intellectuelle fertilise l'esprit en matière de justice sociale.C'est ce qui explique que l'Afrique Francophone est souvent en ébullition car par le français qu'il parle, l'Africain francophone accède de facto à son «capital colonial positif.» Le regret est total là où, l'Africain Francophone n'arrive pas à atteindre ses idéaux de fraternité, d'égalité et de justice sociale. En effet, l'Africain francophone qui ace grand privilège de s'exprimer dans une langue qui lui ouvre les yeux sur ses droits et libertés fondamentaux est vite happé par le filet à lui tendu par l'oiseleur féodal. En effet pour l'empêcher d'atteindre son but, ses dirigeants politiques disposent de stratagèmes pour l'aveugler en lui mentant que l'ancien colonisateur est la source de ses malheurs! Du coup, alors qu'il était bien parti pour lutter et obtenir ses droits et libertés, il est distrait. S'en suit alors qu'il tourne le dos à la lumière à même de l'éclairer dans sa lutte pour ses droits, et retourne dans la féodalité où il bénéficie de droits féodaux en fonction de sa fidélité à son chef, en lieu et place des droits de l'homme que lui offrent la République qu'il recherche ! Et c'est le fonctionnement typique du système féodo-vassalique : jurer fidélité à un homme qui conçoit le pouvoir de façon personnel. Et en retour, il vous octroie quelques droits méprisables !
En effet, là où, la République donne des droits de l'homme, le système féodal quant à lui donne des droits féodaux c'est-à-dire l'échange de services. Curieusement donc, en Afrique, la vie politique est si féodalisée, que les militants politiques sont des vassaux qui jurent fidélité à leur suzerain pour lequel ils combattent jusqu'à donner leur vie !
Et ce n'est qu'un gâchis ! Surtout pour l'Afrique francophone !
En effet, l'Afrique Francophone qui a connu la colonisation de type assimilationniste, a donc reçu un «Capital Colonial Positif» d'une valeur inestimable qui lui aurait permise d'être pionnière de la Démocratie en Afrique,- comme l'est la France à l'échelle internationale en matière de droits de l'homme - a sombré dans la régression sociale, à cause des réflexes féodaux de certains de ses dirigeants qui sont allés jusqu'à se faire remplacer au pouvoir par leurs fils ! Une vraie insulte pour les anciens colonisés Africains francophones, dont une majorité ne se pas compte, maintenue dans l'ignorance qu'elle est, dans le carcan féodal.
L'autre contresens que les Africains sont nombreux à commettre en ce 21ème, et qui leur est dommageable est la propagande du nationalisme. En effet, une telle propagande est contraire à l'esprit francophone et à l'esprit des droits de l'homme car les droits de l'homme ont une portée universelle. Par conséquent, on ne peut pas en même temps parler des droits de l'homme et prôner le nationalisme ! C'est contradictoire !
Ensuite, on est au 21ème siècle, siècle de la mondialisation ! Les politiques nationalistes étaient valables au 19ème siècle ! Plus au 21ème siècle. L'instinct grégaire n'a pas sa place dans un contexte mondialisé. Ces explications simples sont très importantes et devraient aider à comprendre les quiproquos très nombreux qui existent entre l'Afrique subsaharienne et le monde occidental en général et en particulier avec la France.
Par exemple, pendant la crise ivoirienne, les partisans du président Gbagbo qui ont déformé sa pensée socialiste, en le faisant passer pour un Nationaliste soucieux prioritairement des seuls intérêts des Ivoiriens ne lui ont pas rendu service. En effet, en présentant Laurent Gbagbo comme un Nationaliste irréductible, ils l'ont fait passer comme celui qui ôtait aux droits de l'homme, leur caractère universel. La France et le monde occidental ne pouvaient pas être de leur côté.

Pour finir, disons qu'avec l'amorce de son apprentissage démocratique, le moment est sans doute venu pour l'Afrique francophone particulièrement, mais aussi pour l'Afrique en général de se réapproprier des bases notionnelles qui fondent les nations modernes.
Depuis la Maternelle, en passant par le Cours Primaire, le Cours Élémentaire, le Cours Moyen, le Cours Secondaire jusqu'aux Universités et Grandes Écoles, l'enseignement des fondamentaux d'une Nation doivent être plus que jamais enseignés aux écoliers, collégiens, lycéens et étudiants Africains, de telle manière qu'en chaque Africain d'aujourd'hui et demain, le monde retrouve tout simplement un Citoyen. En effet, la méconnaissance des notions politiques de base alimente gravement la désintégration africaine par des conflits récurrents entre les dirigeants politiques et leur opposition qui débouchent en général sur des violences politiques avec morts d'hommes, mais aussi par l'accroissement des disparités économiques entre une classe politique opulente et un peuple appauvri et précarisé. Au fond, la désintégration de l'Afrique, c'est la gestion féodale des pays par certains gouvernants qui l'explique au mieux. Le sous-développement du continent et la pauvreté des populations aussi sont largement imputables à la féodalité. En effet, le système féodal est un système arbitraire et discriminatoire qui opère une vraie sélection entre les citoyens devant les charges publiques mais aussi dans le partage des richesses nationales. Là, où, la République assure à tous les citoyens, l'égalité des chances.
Les intellectuels africains sur place et les diasporas seront d'une grande utilité pour relever ce défi.
Pour sa part, l'UPACEB ne ménagera aucun effort pour apporter sa contribution partout où elle sera sollicitée.

Yéble Martine-Blanche OGA épouse POUPIN
1 In 18ème Édition du Lexique des termes juridiques de 2011, Page 588
2 In 18ème Édition du Lexique des termes juridiques de 2011, Page538
3 In 18ème Édition du Lexique des termes juridiques de 2011, Page 249
4LTJ 2011, opcit, Page 249
5Massimo Borlando, Raymond Boudon, Mohamed Cherkaoui, Bernard Valade, « Dictionnaire de la pensée sociologique, PUF, 2005, Page 248-249
6LTJ 2011, opcit, Page 701
7 Vocabulaire Juridique Gérard CORNU, Association Henri CAPITANT, 2005, Page 248
8 Vocabulaire Juridique Gérard CORNU, Association Henri CAPITANT opcit
9Vocabulaire Juridique Gérard CORNU, Association Henri CAPITANT opcit, Page 327
10LTJ 2011, Page 739
11LTJ 2011, Page 739, opcit

12 In http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/citoyen/citoyenneté/définition/droits-libertes/que-sont-libertes-droits-fondamentaux.html