samedi 3 octobre 2015

L'AFRIQUE, CE PREFABRIQUE QUI TIENT GRÂCE AUX FONDAMENTAUX DU PANAFRICANISME

L'AFRIQUE, CE PREFABRIQUE QUI TIENT GRÂCE AUX FONDAMENTAUX DU PANAFRICANISME
L'UPACEB ET LES FONDAMENTAUX DU PANAFRICANISME
UN INSTRUMENT DE PREVENTION DES CONFLITS EN AFRIQUE

En général, lorsqu'on évoque le terme «panafricanisme», tout le monde est effrayé. Comme si le ciel allait nous tomber dessus. D'abord, à l'entente de ce mot « panafricanisme », on commence à rechercher des souverainistes ici, des séditieux par là. Ensuite, chacun se fait mauvais sang, en posant un regard inquisiteur sur les autres. Et voilà comment le « panafricanisme » est devenu le « gros mot » qu'il ne faut pas prononcer de nos jours, sous peine de connaître la marginalisation.
Une telle attitude de peur de cette doctrine s'explique par quatre raisons :

  1. rares sont les travaux d'abstraction sur la notion du panafricanisme pour permettre à un large public de s'imprégner de son contenu réel.
  2. Le terme «panafricanisme», à force d'être utilisé, n'importe quand, et n'importe comment, a fini par être galvaudé.
  3. C'est sûr, il y a eu un resserrement de la notion lorsqu'elle est réduite aux seuls africains de teint noir, et donc la notion a été vidée de son contenu, renvoyée à sa fonction congrue.
  4. Lorsqu'on utilise le terme «panafricanisme», c'est toujours comme un instrument de révolte populaire.
De ce qui précède, on constate que le terme « panafricanisme » manque de produire ses effets concrets, et même lorsqu'il produit ses effets, ils ne sont pas visibles par simple mépris, ou alors que la mauvaise foi les occulte. Du coup, chacun pense que l'Afrique n'a aucun poids dans le monde, et qu'à part ses matières premières, elle ne représente pas grande chose pour la planète. Naturellement, cette façon de voir l'Afrique a fini par gagner les Africains eux-mêmes, qui sont nombreux à penser que, le continent qui a expérimenté le premier, la vie humaine sur terre, n'a véritablement aucun poids.
En outre, cette façon de considérer l'Afrique avec mépris a même bénéficié d'une construction intellectuelle pour donner la notion d'afro-pessimisme. Ce mot savant, aussi banal que cela puisse paraître, a lui aussi un rôle important à jouer dans l'imaginaire collectif, il représente des enjeux.
En effet, l'afro-pessimisme n'est pas un vain mot. L'afro-pessimisme est une doctrine forgée pour décourager les Africains d'espérer en un avenir meilleur. Ce mot, à la fois philosophique et politique a pour finalités de dissuader les Africains d'avoir confiance en eux-mêmes et en l'Afrique. Il vise à empêcher les enfants d'Afrique de tenter quoique ce soit pour leur progrès. Au fond, il ne s'agit pas d'un simple mot, il s'agit de tout un programme de manipulation psychologique.
Si l'origine de ce mot «afro-pessimisme» reste jusque-là inconnue, c'est la manière dont les Africains sont nombreux à s'en acclimater, en l'utilisant sans retenue, qui laisse à penser qu'ils en sont les principaux auteurs.
Au fond, tout donne à penser que ce sont les filles et fils d'Afrique eux-mêmes, qui, sans doute, las d'attendre des miracles sur leur continent par un coup de baguette magique, sans le moindre effort de leur part, ont forgé ce mot cynique pour exprimer leur ras le bol.
Qu'ils se sont créés par ce mot «afro-pessimisme» ! Qu'ils ont créé leur continent par ce mot !

En effet, nul n'ignore la portée de la parole, ni même celle de simples mots sur la vie des individus. Ainsi, par la parole, on crée, on construit. Mais aussi par la parole, on détruit. Par conséquent, les auteurs de ce syntagme «afro-pessimisme» auraient voulu créer l'Afrique et les Africains, les détruire même, qu'ils ne s'y prendraient pas autrement.
C'est le lieu de dire que contrairement à ce qui est véhiculé, l'Afrique a donné vie à l'espèce humaine, qu'elle l'a dotée d'une civilisation, - la sienne, - mais qu'encore, elle continue de porter à bouts de bras l'humanité qu'elle a engendrée, grâce, bien sûr, aux fondamentaux du panafricanisme, même comme l'on refuse de le voir. Et, mieux, les fondamentaux du panafricanisme restent désormais incontournables pour la survie de l'Afrique elle-même, mais aussi pour la survie de notre monde. Dit ainsi, quelques-uns ne le comprennent pas forcément. Ils peuvent donc être nombreux à se demander en quoi la survie des fondamentaux du panafricanisme peut être salutaire pour l'Afrique et pour le monde. Et pourtant, cette affirmation selon laquelle la prise en compte des fondamentaux du panafricanisme serait une garantie de paix et de stabilité est indiscutable. Elle ne devrait même pas laisser planer l'ombre d'aucun doute, et elle ne devrait pas laisser pantois, dubitatif, et douteux celle ou celui qui l'entend. Au contraire !
Vraisemblablement, en l'état actuel des choses, l'Afrique ne peut que compter sur les fondamentaux du Panafricanisme pour s'en sortir, et le reste du monde n'a d'autre choix que celui de se laisser inspirer par les fondamentaux du panafricanisme. Ce propos ne sera mieux compris que si l'on fait un résumé de la géostratégie de l'Afrique (I), et que l'on rappelle le bénéfice que ce continent tire des fondamentaux du panafricanisme sans le savoir (II)

I) LA PROBLEMATIQUE DE LA GEOSTRATEGIE DE L'AFRIQUE AU SUD DU SAHARA
La question de la géostratégie africaine demeure dans les frontières politiques des pays (A) mais aussi dans les frontières linguistiques (B)

A) Les frontières politiques africaines, causes de vulnérabilités des États et du Continent
Le continent africain sous sa forme moderne, c'est un édifice fragile, parce que reposant sur un artifice.
Jamais continent n'a présenté autant de fragilités, autant de vulnérabilités que l'Afrique !
Conçu sur un découpage artificiel à la Conférence de Berlin de 1884, le Continent africain est un réel pré-fabriqué prêt à s'écrouler. Tout, est, en même sensible et fragile, au regard de ces frontières artificielles. Et, il suffit d'un petit faux pas, pour que tout s'écroule. En effet, les frontières terrestres et politiques africaines telles que tracées à Berlin ne reflètent pas la réalité des peuples et des tribus sur le continent, encore moins leurs langues. Ainsi, des tribus entières ont été divisées en plusieurs parties, essaimées sur plusieurs pays voisins en même temps. C'est ce qui explique qu'en Afrique, les guerres entre deux pays voisins dégénèrent assez vite, constituant des espèces de bagarres rangées de village, où, chaque tribu essaimée sur plusieurs pays voisins vient en renfort aux restes de la tribu partie au conflit. En pareille situation, on ne peut pas s'étonner que les conflits se généralisent rapidement et prennent de l'ampleur sur le continent.
L'UPACEB tire la sornette d'alarme, en disant que ce critère géographique a alimenté les conflits sur le continent européen au 19ème siècle, il est à l'origine des deux grandes guerres au début du 20ème siècle. L'Afrique doit très vite tirer les leçons pour l'avenir, avant que ce découpage artificiel ne devienne la flamme qui embrasera le continent un jour, dans son ensemble.
En effet, il ne faut pas se leurrer, tous ces conflits actuels auxquels l'Afrique fait face à présent ne sont pas prêts de se terminer aussitôt. Ils ne sont que des portes ouvertes que les générations à venir pourront emprunter, si rien n'est fait aujourd'hui. Rappelons-nous que les deux grandes guerres du 20ème siècle sont l'aboutissement des guerres du 19ème siècle, et que c'est seulement le « plus jamais çà » des pères de l'Europe qui a pacifié le continent européen, et a permis la construction de l'Union Européenne des 28, aux 24 langues officielles. « Plus jamais çà », justement parce que rien n'était fini, et que tout pouvait au contraire basculer.
Précisément, les deux guerres mondiales du siècle dernier ne sont pas nées au hasard. Elles trouvent leur source dans les conflits du 19ème siècle, où, les uns et les autres, vaincus ou humiliés recherchaient leur revanche. Voilà pourquoi nous devons craindre que toutes ces crises africaines passées ou actuelles, ne soient pas les premières, ni les dernières, mais qu'elles reviennent dans un avenir proche ou lointain, inspirées par la vengeance, d'où, nous devons dire ici et maintenant, à la manière des pères de l' Europe : « plus jamais çà ! ».
L'Afrique n'a rien à gagner, en perdant du temps pour l'exécution du projet de l'UPACEB car on est dans une situation d'urgence, devant les dégâts des sectes comme par exemple, l secte Islamiste Boko Haram. L'Afrique a intérêt à exécuter le plus rapidement possible, le projet de l'UPACEB. On ne le dira jamais assez : la géographie implique le territoire qui, à son tour, implique la souveraineté qui, elle aussi, implique les conflits. C'est l'enseignement tiré du Manifeste de Ventotene, écrit en juin 1941 par les pères de l'Europe, lorsqu'ils ont dit : «plus jamais çà». Cela veut dire que tant que l'Afrique continuera de maintenir ces frontières artificielles, il est fort à parier que le continent connaîtra de graves guerres de souveraineté dans le futur, lesquelles risquent d'être plus mortelles encore. Sans oublier la problématique des langues.

B) Les frontières linguistiques, une bombe à retardement en Afrique
L'Afrique qui a de nombreuses langues a enrichi son répertoire linguistique par les langues coloniales : l'anglais, l'espagnol, le français, le portugais et le néerlandais.
De ce fait, le continent vit en sourdine des velléités hégémoniques qu'il ne faut pas ignorer. Par exemple, nombreux sont les Africains Francophones, Hispanophones et Lusophones qui ne comprennent pas que les plus grandes institutions continentales africaines comme l'Union Africaine et la BAD, soient aux mains des seuls Anglophones.
En effet, non seulement l'Union Africaine a son siège à Addis-Abeba pour des raisons historiques, mais encore la présidence de la commission de l'Union est présidée par Mme ZUMA, une Anglophone. Par ailleurs, la présidence tournante de l'institution est échue au président Robert Mugabe l'an dernier, un autre Anglophone. Et maintenant, c'est la Banque Africaine de développement qui se retrouve aux mains d'un Anglophone du Nigeria. Tout cela suscite de l'incompréhension chez bon nombre d'Africains non-anglophones.
Précisons à ce sujet que ce n'est pas parce que les gens se taisent, qu'ils n'ont rien à dire. Au contraire !
Par exemple, on a vu l'élection de Mme ZUMA qui l'a opposée à M. Jean PING. L'Union Africaine est passée juste à côté de l'implosion, les Francophones ayant été nombreux à ne pas supporter l'éviction de Monsieur Jean PING.
Les frontières politiques artificielles, nourries des frontières linguistiques, ce sont là, des foyers de tension que l'Afrique ne devrait pas négliger, mais auxquels elle doit faire face très rapidement avant que la situation ne s'envenime plus tard, et ne devienne sujet à conflits.
Voilà pourquoi il est plus qu'impérieux de mettre sur place l'UPACEB, qui est un modèle de l'Union Européenne en vue d'équilibrer les pouvoirs entre zones linguistiques en Afrique.
Avec l'UPACEB, des Institutions continentales supplémentaires peuvent être créées. Par exemple, un parlement multicaméral avec des Chambres de :
  • Députés,
  • du Sénat,
  • des Rois et Chefs Coutumiers,
  • des femmes,
  • des jeunes,
  • des handicapés,
  • des minorités (personnes Albinos, personnes rousses, métis...),
  • La chambre des commerçants, des femmes et hommes d'affaires au Nigeria, ...etc.
L'UPACEB veillerait dans ce cas à éviter le regroupement de toutes ces chambres parlementaires au même endroit, dans un même pays ; mais au contraire, elle devrait chercher à doter différents pays africains d'une des chambres parlementaires.
Par exemple :
  • la Chambre et le siège des rois et chefs coutumiers en Guinée Équatoriale,
  • la chambre et le sièges des Députés en Angola,
  • la Chambre et le siège du Sénat en RDC,
  • la Chambre et le siège des femmes au Zimbabwe,
  • la chambre et le siège des jeunes au Cameroun,
  • la chambre et le siège des handicapés au Ghana,
  • la chambre et le siège des minorités en Afrique du sud,
  • La chambre des commerçants, des femmes et hommes d'affaires au Nigeria, ...etc.
    L'UPACEB devra veiller à regrouper le siège officiel de l'Organisation et la Banque Centrale de l'Organisation dans le même pays pour ne pas susciter des velléités hégémoniques entre le pays détenteur du siège exécutif, et le pays détenteur du siège de l'économie et des finances. En même temps, l'UPACEB veillera à ce que chaque pays membre possède une représentation diplomatique de l'Union et une succursale de la Banque Centrale.
En tout cas, c'est par la multiplication des institutions continentales et internationales, et leur juste répartition dans les pays membres, que l'UPACEB contribuera à renforcer l'installation de contre-pouvoirs entre les zones linguistiques sur le continent africain, et aider l'Afrique à contrecarrer ce que plusieurs africains soupçonnent d'être une hégémonie de la seule langue anglaise, porteuse de germes de conflits.

L'UPACEB ne devra pas répéter cette faute de l'Union Africaine qui a choisi d'opter le Ki Swahili comme sa seule langue. Au sein de l'UPACEB, il faudra opter pour plusieurs langues officielles comme l'a fait l'Union Européenne. En effet, l'Union Européenne des 28 pays, possède 24 langues officielles !
C'est ainsi que personne, ni aucune langue n'est évincée, et c'est ainsi qu'on évite les conflits de souveraineté. Pour ce qui concerne l'Afrique subsaharienne particulièrement, la prévention des conflits politiques pouvant être générées par ses fragilités, ses vulnérabilités telles ses frontières terrestres politiques et ses frontières linguistiques, passe indubitablement par l'adoption et l'exécution du projet de l'UPACEB.
En effet, si jusque-là, ce continent «pré-fabriqué» qui présente tant de vulnérabilités n'a pas volé en éclats, ce n'est pas le fruit du hasard ; au contraire, c'est grâce aux fondamentaux du panafricanisme, encore en vigueur dans les villages et campagnes africains.

    1. L'AFRIQUE AU BENEFICE DES FONDAMENTAUX DU PANAFRICANISME

Si jusque-là, l'Afrique ne s'est pas embrasée entièrement alors qu'elle a tout pour l'être, à cause de ses frontières politiques artificielles et de ses frontières linguistiques, c'est surtout grâce aux fondamentaux du panafricanisme parmi lesquels les institutions traditionnelles africaines (A) et la gestion africaine de la cité (B).

A) Les institutions traditionnelles africaines, un ciment pour la cohésion sociale
Si, en dépit de toutes ses fragilités institutionnelles, l'on n'a pas encore assisté à des conflits de grande ampleur sur le continent noir, cela est tout simplement dû à la force des fondamentaux du panafricanisme.
En général, on a tendance à penser qu'à défaut d'être la norme officielle en Afrique moderne née de la colonisation, les fondamentaux du panafricanisme sont réduits à néant, qu'ils sont rendus invalides. C'est une méprise que de raisonner ainsi.
D'abord, ce n'est pas parce que le panafricanisme et ses fondamentaux sont marginalisés, qu'ils ne sont pas systématisés et enseignés dans les chaires universitaires africaines, et de par le monde, qu'ils n'existent pas.
Ensuite, même si parler du panafricanisme peut s'apparenter à un délit, il n'en demeure pas moins que les fondamentaux de la notion constituent les normes qui régulent les villages et campagnes africains. L'imaginaire des Peuples Africains de Civilisations Ébènes est teinté par ces fondamentaux du panafricanisme, leur cosmogonie en vibre. Citons quelques exemples.

    1) La cosmogonie africaine : l'unité et l'unicité du monde, les dieux, les ancêtres le grand Dieu
La vision africaine du monde est inclusive. Elle n'admet pas de discrimination entre les peuples. D'ailleurs, le mot "racisme" n'existe dans aucune langue africaine, en tout cas pas dans la langue Modjoukrou que nous connaissons bien.Voilà pourquoi, même artificiellement découpée, et linguistiquement morcellée, l'Afrique tient debout. Ensuite, le rôle des dieux, des ancêtres et du grand Grand Dieu, garants des morales sociales, des conduites individuelles et des conduites collectives renforce la cohésion sociale. Ces êtres invisibles qui sont censés piloter la vie sociale permettent aux Africains de trouver l'espérance nécessaire à la cohabitation, et à l'évitement des conflits fratricides.
    2) La force des institutions traditionnelles
La force des institutions traditionnelles sont aussi source de stabilité et de paix dans les campagnes et villages africains où, le pouvoir du chef n'est pas remis en cause, et où, le rôle des anciens, assez prépondérant est suffisamment solide et rassurant pour un contrôle social sans défaut. Si l'Afrique survit encore aux pièges de la déstabilisation posés par ses frontières politiques artificielles et ses frontières linguistiques, c'est assurément grâce à la sûreté et à la sécurité qu'offre son système traditionnel incarné par l'autorité traditionnelle. Cette autorité traditionnelle est celle qui, d'une main de fer, empêche les conflits politiques de s'étendre dans les villes et villages. Et voilà pourquoi, en général, les conflits politiques en Afrique ne s'arrêtent que dans les capitales et grandes villes.
On l'a vu récemment dans le conflit post-électoral en Côte d'ivoire où, les habitants des grandes et précisément de la capitale Abidjan ont dû trouver refuge dans les villages, désertant ainsi Abidjan, transformée en champs de bataille.

    3) La parenté à plaisanterie
La parenté à plaisanterie, institution établissant des relations de coopération pacifique et établissant des alliances entre différents peuples et différentes tribus sont un instrument de paix et de bonheur au service de la cohésion en Afrique. En Côte d'ivoire par exemple, on a le cas des Toukpê, (parenté à plaisanterie entre les peuples Dida et Ôdjoukrou d'une part, et d'autre part, entre d'autres peuples et d'autres tribus du pays).
En principe, dans une relation de parenté à plaisanterie, il est conclu un pacte de non-agression réciproque et un serment de paix perpétuelle. D'après une page Wikipédia, «La parenté à plaisanterie, ou sinankunya au Mali, rakiré chez les Mossis du Burkina Faso, toukpê en Côte d'Ivoire, Kalungoraxu chez les Soninkés, dendiraagal chez les Halpulaaren, kalir ou massir chez les Sérères, Kal chez les Wolofs, est une pratique sociale typiquement ouest-africaine, qui autorise, et parfois même oblige, des membres d'une même famille (tels que des cousins éloignés), ou des membres de certaines ethnies entre elles, à se moquer ou s'insulter, et ce sans conséquence ; ces affrontements verbaux étant en réalité des moyens de décrispation sociale».

Ce sont là, des exemples de fondamentaux du Panafricanisme qui permettent encore à l'Afrique de tenir debout malgré son morcellement territorial et son éparpillement linguistique. Sans oublier la façon dont le système traditionnel africain gère la cité.

B) La gestion africaine de la cité, un garant de stabilité sociale
En dépit de tout ce que l'on raconte à cause de l'ignorance généralisée sur l'Afrique, ce continent est le plus démocratique du monde entier, si l'on ne s'en tenait qu'à ses campagnes et ses villages. Donc, en matière de démocratie, c'est l'Afrique moderne qui ignore le système traditionnel qui est le talon d'Achille de ce continent. Autrement dit, les campagnes et villages africains sont garants de démocratie.
Comme il a été mentionné dans un article précédent, avec justesse, la compagne et le village africains ne se gèrent pas par des décrets divins. Au contraire, en milieu rural africain, la communauté est gérée par les décisions générales issues de l'Arbre à Palabres. Et nulle part en Afrique traditionnelle, on n'a attendu que Dieu dicte des normes pour la gestion de la cité. Seul l'Arbre à Palabres le fait.
    1) L'Arbre à Palabres, synonyme de la démocratie
Les bienfaits du panafricanisme sur l'Afrique sont perceptibles à tous les niveaux même comme cela se passe d'une manière non-réglementaire comme le veut le Droit moderne hérité de la colonisation.
Par exemple, l'Arbre à Palabres. Synonyme de démocratie, l'Arbre à Palabres n'est pas un mythe en Afrique. Au contraire, chaque campagne et chaque village africains ont, chacun, plusieurs Arbres à Palabres. Principalement, la communauté dans son ensemble dispose de son Arbre à Palabres central, situé le plus souvent, au centre du village. Et, en dehors de l'Arbre à Palabres central commun à tous, dans la même campagne, dans le même village, chaque quartier a son Arbre à Palabres. Les Arbres à Palabres de quartiers sont en quelques sortes, des assemblées préliminaires, où, l'on prend part aux discussions publiques sur tous les sujets d'intérêt général, avant même d'en arriver sous l'Arbre à Palabres central. Catalyseur des consciences, l'Arbre à Palabres a protégé l'Afrique des extensions de conflits qui ravagent les pays depuis les capitales et les grandes villes, aux villages et campagnes, où, subsistent encore cette institution séculaire, avec des pouvoirs locaux solides. Grâce à l'Arbre à Palabres, les feux conflictuels à l'origine des guerres dans les pays africains sont contenus, éteints, avant même qu'ils ne s'approchent des campagnes et villages où, les populations locales informées et averties, les tuent dans l’œuf avant leur arrivée, par le seul fait de l'Arbre à Palabres. Pareillement, l'institution de l'Arbre à Palabres est consolidée par la conception de la politique en Afrique traditionnelle à savoir, la philosophie politique.

    2) l'Afrique de la philosophie politique, n'est pas l'Afrique de la science politique
L'Afrique est considérée abusivement comme anti-démocratique à cause de l'Afrique moderne.
Au fond, en parlant de l'Afrique, il convient maintenant de parler de l'Afrique au pluriel. En effet, Afrique au sud du Sahara, deux catégories sociales coexistent : l'Afrique rurale et traditionnelle dont l'organisation et le fonctionnement restent féodaux en grande partie, et l'Afrique moderne, c'est-à-dire, l'Afrique des villes.
Cette distinction vaut tout son poids dans la mesure où, l'Afrique rurale et traditionnelle gère ses cités dans la perspective de la philosophie politique, au sens aristotélicien du terme, à savoir, la recherche de l'équité, en vue d'une société juste.
Il n'en est pas ainsi de l'Afrique moderne, qui elle, est gérée dans la conception de la science politique au sens machiavélique du terme, à savoir, seule la fin justifie les moyens.
Cette double perception de la politique a pour effet de maintenir l'équilibre social et la paix en milieu rural africain favorables à la philosophie politique pendant les conflits socio-politiques africains, là où, les milieux urbains, favorables à la science politique quant à eux connaissent l'embrassement. A ce niveau aussi, l'exemple de la crise ivoirienne est des plus éloquent.

En général, lorsqu'on demande aux Ivoiriens de savoir pourquoi Laurent Gbagbo jouit d'une telle popularité dans son pays, la réponse qui vient, mais ne convainc pas du tout est celle-ci :
de l'avis de tous, dans son pays, Laurent Gbagbo est aimé, parce qu'il est l'opposant historique qui n'a jamais eu recours aux armes pour accéder au pouvoir. D'autre part, il est dit que Laurent Gbagbo avait un projet de société merveilleux pour la Côte d'ivoire.
Effectivement, Laurent Gbagbo était un opposant historique qui n'a jamais eu recours aux armes mais en Afrique, il n'est pas le seul à avoir agi ainsi. On a des exemples sur le continent d'opposants historiques qui n'ont jamais eu recours aux armes. C'est le cas de :

  • Abdoulaye Wade au sénégal
  • Etienne Tschisékédi en RDC
  • Alpha Condé en Guinée...etc.
Lesquels sont des opposants historiques, n'ayant jamais eu recours aux armes.

Concernant le projet de société de Laurent Gbagbo, il n'en était pas le concepteur. Le concepteur était feu Harris Mêmel Fôtê.
Enfin, Laurent Gbagbo n'est pas apprécié que dans son pays, il est admiré partout en Afrique, par la jeunesse africaine.
Alors, qu'est-ce qui peut bien expliquer la mobilisation populaire africaine en faveur de Laurent Gbagbo ?
La réponse est simple : c'est la philosophie politique, conception africaine de la politique., reprise par Aristote, philosophe Grec.

En effet, élu président de la république de Côte d'ivoire en 2000, Laurent Gbagbo gouvernait le pays légitimement lorsqu'une rébellion a voulu le renverser par un coup d’État. De ce point de vue, et, pour la philosophie politique africaine, Laurent Gbagbo était une victime. Or, par la suite, de victime qu'il était, la science politique en a fait un bourreau.

En clair, celui que la philosophie politique en Afrique considérait comme une victime, - Laurent Gbagbo -, est devenu un bourreau pour la science politique.
Par conséquent, l'opinion publique africaine dominée par la philosophie politique a été heurtée, et les morales sociales africaines interpellées.
C'est la seule raison valable, explicative du soutien massif, apporté à Laurent Gbagbo par de nombreux Africains qui le soutiennent, à cause de leur fidélité à la conception politique de l'Afrique, c'est-à-dire, la philosophie politique, au sens aristotélicien du terme.

Autre exemple de la crise ivoirienne : la rébellion ivoirienne explique avoir pris les armes pour mettre fin à une injustice, celle de lutter contre les discriminations faites aux citoyens ivoiriens du nord, et aux fidèles musulmans, plus précisément à Alassane Ouattara qui serait exclu de l'élection présidentielle.
A ce niveau aussi, c'est un principe fondamental du Panafricanisme, à savoir l'Unité du monde qui est soulevé. En effet, dans la cosmogonie africaine, le monde est UN. Du monde visible au monde invisible, tout est relié. Et il n'y a pas de place pour les discriminations.
L'exclusion d'un candidat à l'élection présidentielle ne se justifie aucunement devant les principes fondamentaux du Panafricanisme.

Pour conclure, les deux exemples ci-dessus, pris de la crise ivoirienne, démontrent à tous points de vue que les Africains sont nombreux à être attachés à leurs fondamentaux. Et que les fondamentaux du Panafricanisme sont ceux qui régulent encore l'Afrique afro-subsaharienne dans sa majorité.
Au fond, les fondamentaux du Panafricanisme restent un instrument de paix et de stabilité pour l'Afrique, et que l'Afrique a tout intérêt à les exploiter, en leur donnant une place plus importante encore au plan national et au plan international.
En effet, au lieu de réserver ces fondamentaux aux seuls ruraux, l'Afrique moderne a, au contraire, intérêt à les intégrer dans les lois fondamentales régissant les pays et les institutions nationales et continentales car, c'est en agissant ainsi, que le continent garantira sa stabilité, et qu'elle préservera ses peuples, ses populations et son territoire de guerres fratricides à l'avenir.

Pour cela aussi, la mise à exécution du projet de l'UPACEB devient nécessaire.



Yéble Martine-Blanche OGA-POUPIN

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