mercredi 1 juillet 2015

LES FONDAMENTAUX DU PANAFRICANISME QUELLES VALEURS ?

    LES FONDAMENTAUX DU PANAFRICANISME
    QUELLES VALEURS AU 21è SIECLE ?

La réparation des dysfonctionnements structurels et culturels en Afrique subsaharienne passe avant tout par la prise en compte des fondamentaux du Panafricanisme, seuls, à même de rassembler les Afro-subsahariens au-delà des frontières africaines, autour d'un idéal commun, en ceci qu'ils forgent pour eux, un contrat social.
Mais, disons-le tout net, les fondamentaux du Panafricanisme sont très largement ignorés aussi bien par bon nombre d'Africains des jeunes générations que par une grande partie du monde. D'où, en général, lorsqu'il plaît à la pensée dominante de les évoquer, ce n'est que partiellement, d'autant qu'elle ne mentionne que deux des fondamentaux du Panafricanisme à savoir :
  • la sagesse africaine
  • l'hospitalité légendaire africaine
De toute évidence, une telle partialité dans l'évocation des fondamentaux du Panafricanisme ne peut qu'appeler à un travail de fond, et de longue haleine. Et, ce travail de fond a vocation à être effectué avec minutie et sérieux par tous les citoyens de l'Espace Ébène, si l'on souhaite une unanimité autour de sa validité. A ce sujet, comment pourrait-il en être autrement lorsque dans un précédent article, il a été démontré que le Panafricanisme, ayant pour objectif la prise en compte de l'Afrique dans sa totalité est un labyrinthe, un puits sans fond. Et cette assertion sur la densité culturelle du Panafricanisme est corroborée par les trois caractéristiques globale, systémique et synthétique qui fondent le concept du Panafricanisme.
Bien entendu, ce travail de fond en perspective devient pour l'Espace Ébène, un impératif en ceci qu'il viendra mettre un terme aux approximations et autres sous-traitements affublés depuis la nuit des temps à ce Mythe Fondateur des Civilisations Ébènes qu'est le Panafricanisme, le seul qui reste des plus méconnus parmi ceux des plus grandes civilisations du monde contemporain.
La méconnaissance des fondamentaux du Panafricanisme par une bonne partie des Africains n'est que regrettable, quand l'ignorance des mêmes fondamentaux par le reste du monde s'avère préjudiciable à l'équilibre même du monde.
En effet, au plan mondial, le Panafricanisme est sans nul doute le plus grand des Mythes Fondateurs connus jusque-là, et cela se comprend par sa définition ontologique qui instigue que « tout est Afrique », ou alors que « tout est africain ».
Le plus intéressant, c'est que, lorsque l'on passe en revue les autres mythes fondateurs de quelques grandes civilisations, on découvre qu'ils sont si modestes et si insignifiants au côté du Panafricanisme. Par exemple, le Mythe Fondateur des Droits de l'Homme dont la France est porteuse et par delà le monde occidental ne concerne que les hommes en tant qu'individus, même si en 1948, l'on l'a voulu universel.
Autre exemple, le Mythe Fondateur du peuple Juif ne parle que de l'élection du seul Israël.
Alors qu'en matière de Panafricanisme, « tout est Afrique » et « tout est africain » !
Au fond, le Panafricanisme dans sa définition ontologique est une instigation qui se transforme en décret, stipulant que l'univers entier, y compris les cieux et la terre, les océans, les abîmes et les cimes, les profondeurs et les hauteurs, la flore terrestre et la faune terrestre, du visible à l'invisible, tout est africain. En clair, pour le Panafricanisme, même le Bouddha, Moïse, Jésus et Mahomet sont Africains. Autrement dit, même toute l'Amérique, du nord au sud, l'Asie, l'Europe, l'Océanie, le Pacifique...sont africains. Pour tout dire, dans sa définition ontologique, le Panafricanisme qui décrète que tout est africain insinue que le monde entier est africain, même Dieu.
C'est ce qui fait du Panafricanisme, le plus grand de tous les Mythes Fondateurs de civilisations à l'échelle mondiale. On comprend que les fondamentaux qu'il véhicule soient tout aussi immenses et inépuisables à la hauteur de la densité du concept. C'est dans ce contexte que, ne retenir que la sagesse africaine et l'hospitalité légendaire africaine comme seuls fondamentaux des civilisations de l'Afrique noire et donc des Civilisations Ébènes devient un réel raccourci qui plus est, ne rend pas compte de tous les fondamentaux qui constituent le socle des civilisations Ébènes.
En effet, de par son caractère global, systémique et synthétique, le Panafricanisme appréhende non seulement les fondamentaux originels des civilisations Ébènes, mais encore les fondamentaux des autres civilisations américaines, arabes, asiatiques, européennes...etc., auxquels il a fait des emprunts culturels à travers l'esclavage, la colonisation, l'immigration et maintenant la mondialisation. Cette mixité culturelle propre au Panafricanisme fait du Mythe Fondateur des Civilisations Ébènes le plus dense au plan mondial en ce 21ème siècle, en même temps qu'elle fait des Civilisations Ébènes, les civilisations les plus riches de l'époque contemporaine.
Disons-le sans fausse modestie, le plus grand continent au 21ème siècle, c'est l'Afrique et la plus grande civilisation de la même époque reste et demeure les Civilisations Ébènes !
Non seulement le Mythe Fondateur des Civilisations Ébènes qu'est le Panafricanisme est porteur de ce rêve de grandeur desdites civilisations, mais encore, cette grandeur est tangible dans la réalité.
Le sommet d'Abidjan qui va s'occuper du cadre juridique de l'UPACEB aura pour tâche de regrouper tous les fondamentaux originels des Civilisations Ébènes mais aussi les fondamentaux d'emprunts des Civilisations Ébènes qui fondent la grandeur de nos civilisations au 21ème siècle.
S'agissant des fondamentaux originels des Civilisations Ébènes, il conviendra de dégager des coutumes africaines, les valeurs communes aux peuples africains, tribu par tribu, région par région, des peuples sahéliens aux peuples forestiers, jusqu'aux valeurs véhiculées par nos diasporas répandues sur la planète entière...etc.
Pour exemple, parmi les fondamentaux originels des Civilisations Ebènes, on a le Manden Kalikan, traduit en français par « Charte du Manden », appelé aussi Charte du Manding ou charte du Mandé ou charte de Kouroukan Fouga dont il est de notoriété qu'il date du 13ème siècle de notre ère. Dans le Manden Kalika si ancien, on parle déjà des droits de l'Homme.
Une page Wikipédia consacrée au Manden Kalika (Charte du Manden) en indique le contenu et en fait un commentaire qui mérite d'être cité entièrement :
« La charte du Manden,
Contenu de la charte
le droit à la vie, les principes d'égalité et de non-discrimination sont déclarés : « Une vie n'est pas plus ancienne ni plus respectable qu'une autre vie, de même qu'une autre vie n'est pas supérieure à une autre vie »
« Que nul ne s'en prenne gratuitement à son voisin, que nul ne cause du tort à son prochain, que nul ne martyrise son semblable.»
« Le tort demande réparation »
« Pratique l'entraide »
« Veille sur la patrie »
« La faim n'est pas une bonne chose, l'esclavage n'est pas non plus une bonne chose.»
« La guerre ne détruira plus jamais de village pour y prélever des esclaves; c'est dire que nul ne placera désormais le mors dans la bouche de son semblable pour aller le vendre; personne ne sera non plus battu au Mandé, a fortiori mis à mort, parce qu'il est fils d'esclave.»
Le principe moderne de liberté est ainsi énoncé : « Chacun est libre de ses actes, dans le respect des interdits des lois de sa Patrie. » »

Par cet exemple du Manden Kalika (Charte du Menden), on voit bien qu'aux Civilisations Ébènes et à tous les peuples du monde, dès le 13ème siècle de notre ère, les fondamentaux du Panafricanisme offraient déjà une perspective de vie paisible, faite d'entente cordiale ; en quelque sorte, un pacte de non-agression en vue de la préservation des droits des individus et des groupes.
C'est en cela que l'usage du mot « Panafricanisme » de manière ridicule et folklorique par des agitateurs sociaux en Afrique pour aiguiser les passions des personnes précaires peut valablement heurter le conscience noire, car, lorsque l'on découvre le Panafricanisme dans son ontologie, on réalise que ce concept est d'une grandeur qui dépasse les individus et leurs passions et donc, on ne peut pas tolérer que notre Mythe Fondateur soit ce chiffon rouge que brandissent à des fins politiciennes, des activistes africains pour effrayer je ne sais quel oppresseur.
De surcroît, à voir de près, les fondamentaux du Panafricanisme possèdent des propriétés d'unification des peuples, de régulation sociale équivalentes (d'égale valeur) à celles des textes devenues de grandes normes internationales comme par exemple la Bill of Rights (1689), la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (1798)...etc.
Au fond, le Panafricanisme utilisé dans la banalité, ce sont ses fondamentaux qui sont dénaturés et vidés de leur sens unificateur et pacificateur. Et donc, la banalisation du Panafricanisme fait perdre à ses fondamentaux, leurs effets.
C'est là, le danger permanent qui guette tout Africain dans l'utilisation de ce concept qui n'est pas un vain mot, mais bien le Mythe Fondateur des Peuples Africains de Civilisations Ébènes ; lequel Mythe Fondateur est revêtu de fondamentaux aux propriétés de régulation sociale, de protection et de respect de la vie humaine et de la dignité humaine, de respect de l'environnement.
En principe, tout comme on n'entend pas un Juif dire « je suis l'élu de Dieu » ou même un Français déclarer « je suis les Droits de l'Homme ou j'ai les droits de l'homme », un Africain authentique ne devrait pas dire : « je suis Panafricain ou je suis Panafricaniste ».
Car, le propre du Mythe Fondateur, c'est d'être vécu, et non d'être dit. Et c'est par le déploiement concret dans la vie quotidienne de ses fondamentaux par une qualité de vie, qu'un Mythe Fondateur produit ses effets.
Pour ce qui concerne les fondamentaux du Panafricanisme, nous l'avons déjà dit, il leur manque un espace pour leur déploiement, mais aussi un instrument politique pour assurer leur managment.
L'UPACEB veut combler ce vide.



Yéble Martine-Blanche OGA épouse POUPIN

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