jeudi 30 juillet 2015

FACE A L'EPINEUX PROBLEME DE LA FUITE DES CERVEAUX EN AFRIQUE

FACE A L’ÉPINEUX PROBLEME DE LA FUITE DES CERVEAUX EN AFRIQUE
DEUX SOLUTIONS EFFICACES : L'UPACEB ET LE PASSEPORT ÉBÈNE

Depuis quelques années, on entend dire que l'Afrique est victime du phénomène de «la fuite des cerveaux», jargon employé plutôt par les sociologues, mais aussi jargon qui prend différentes appellations selon les disciplines, les langues et les pays. Par exemple, pour les économistes, «la fuite des cerveaux» est tout simplement «la fuite du capital humain». En langue anglaise, on évoque le «Brain drain». Au Québec, l'on parle de «l'exode des cerveaux».
Quoiqu'il en soit, et quelque soit l'appellation retenue, sachons seulement que «la fuite des cerveaux» signifie le fait qu'une main d’œuvre qualifiée ou très qualifiée d'un pays donné choisisse de s'installer dans un autre pays, et mette à la disposition de ce pays étranger, ses compétences, en vue d'une meilleure rémunération et de meilleures conditions de vie.
Il est intéressant de rappeler que si dans les années 1960, ce phénomène de la «fuite des cerveaux» concernait l'Angleterre, où, de grands scientifiques Britanniques ont choisi de s'installer aux États Unis, à partir des années 1990-2000, c'est sur le continent africain que le phénomène de «la fuite des cerveaux» est devenu récurrent, ce qui fait couler encore beaucoup d'encre. A juste titre.
En effet, comment comprendre que le continent qui compte 80% d'analphabètes dans sa population globale ; et qui devrait pour cela conserver sa main d’œuvre qualifiée ; soit celui-là même qui alimente en grand nombre, et de ses professionnels, le phénomène de «la fuite des cerveaux»?
L'étude de cette question permet de découvrir que si au départ, on a pu légitimement attribuer les causes de «la fuite des cerveaux» en Afrique à une pauvreté initialement conjoncturelle mais qui a fini par devenir structurelle, il n'en demeure pas moins que la «fuite des cerveaux» en Afrique a des causes profondes (I), de même qu'il existe des solutions pour y remédier (II).


I) LES CAUSES PROFONDES DE LA FUITE DES CERVEAUX EN AFRIQUE

La «fuite des cerveaux» en Afrique a une explication naturelle, laquelle trouve ses origines dans la mobilité (A). Mais, en même temps, «la fuite des cerveaux» en Afrique est motivée par des causes intellectuelles à savoir les obligations législatives des pays d'accueil (B).

A) Les causes naturelles de «la fuite des cerveaux» en Afrique : la mobilité

Par les termes «causes naturelles», il faut comprendre les causes indépendantes de la volonté humaine, lesquelles expliquent le phénomène de la fuite des cerveaux en Afrique au sud du Sahara. En effet, de tout temps, les êtres humains sont inscrits dans la mobilité car elle constitue le moyen leur permettant de se déployer, de se mouvoir, de se déplacer, de sortir de leur train-train quotidien. Aussi banal que cela puisse paraître, le mouvement voire la mobilité est un fait instinctif propre au genre humain en générale, et au règne animal en particulier.
Par ailleurs, grâce à leur mobilité, les humains peuvent s'accomplir, en se créant des richesses, et ce, dans la distance ou dans la proximité, et c'est ainsi qu'ils œuvrent pour la recherche des biens de consommation qui leur garantissent le développement mais aussi la survie.
Encore faut-il le rappeler, la mobilité n'est pas un concept nouveau. C'est ainsi que partant de nos ancêtres nomades sans domicile fixe qui erraient dans la nature, vivant de chasse et des cueillettes, jusqu'à ceux ayant découvert la vie sédentaire à l'origine de nos sociétés modernes, la mobilité a toujours fait partie de la vie humaine. Plus précisément, dans nos sociétés modernes sédentarisées, et surtout avec le développement des moyens de locomotions, la mobilité des êtres humains n'a fait que s'amplifier, se densifier. Par ailleurs, avec la massification sociale, nourrie de la mondialisation au 21ème siècle, la mobilité est devenue un concept massif, avec un effet de mode. En témoigne le déplacement de nombreuses populations fuyant tantôt des guerres, tantôt la pauvreté et la famine, tantôt des catastrophes naturelles, tantôt des épidémies,...etc., faisant penser à des flux migratoires. Et ces flux migratoires ont lieu parfois sur un plan local, parfois aussi à un plan national, mais dans certains cas, ils prennent une dimension internationale, voire transcontinentale. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer ce qui se passe en Méditerranée et dans le bassin calésien.

De ce qui précède, une remarque s'impose : c'est que, les agents engagés dans la mobilité, c'est-à-dire, ces humains qui bougent sans cesse - n'ont pas forcément pour vocation de tout quitter et tout abandonner du jour au lendemain, - en laissant tout sur place, pour se déporter ailleurs, et ne plus jamais revenir vers leurs origines. Loin de là !
Au contraire, chacun veut bouger, juste pour aller travailler, produire des ressources pour s'assurer une vie confortable, et améliorer son existence. En effet, comme dit ci-haut, le but de la mobilité depuis la nuit des temps est de permettre aux humains de se déployer pour s'investir dans des activités génératrices de ressources qui leur garantissent le développement mais aussi la survie.
Par exemple, partout dans le monde y compris en Afrique, dans les campagnes, tous les matins, les paysans se lèvent, vont à la pêche pour certains, labourer et cultiver des champs pour d'autres, récolter pour certains, aller vendre les fruits de récoltes et de pêches sur les marchés pour d'autres, les élèves, apprentis et étudiants quant à eux prennent le chemin des lieux de leur formation...etc. Donc, partout dans le monde, tous les jours ouvrables, on note un mouvement centrifuge qui va des campagnes et villages (centres de vie) aux différents lieux d'activités professionnelles. Mais, au crépuscule, un dynamisme inverse s'opère, en ceci que l'on note un mouvement centripète qui fait partir tout le monde des différents lieux de leurs activités professionnelles ou de leurs lieux de formation vers les campagnes et villages (centres de vie) ; dans l'attente du lendemain et des jours suivants où la mobilité reprendra le dessus.
Pareillement, dans les villes, à travers le monde, tous les jours ouvrables, les citadins quittent le domicile tous les matins, les uns pour les bureaux, les autres pour les usines, certains pour les lieux de commerces, les autres pour les centres d'études et de formation...etc. Mais, en fin de journée, tous regagnent le domicile. Quoi de plus normal !
Ce qu'il faut donc retenir, c'est que, qu'il s'agisse de déplacements internes dans un même pays, ou de déplacements externes entre différents pays, ou entre différents continents, les agents ne recherchent qu'un mieux être en allant ailleurs ; et nul n'a en tête de quitter définitivement sa patrie, son lieu de naissance, ses souvenirs d'enfance, surtout que l'abandon de ses origines génère toujours de l'inconfort au travers du déracinement, du dépaysement, lesquels peuvent devenir des cauchemars, constitutifs de traumatismes dans des bien des cas.
On l'aura compris, quelque soit l'éloignement de son lieu de son travail ou de formation, et quelque soit le pays lointain choisi pour la création de ses richesses, chacun ne nourrit qu'un espoir : revenir chez lui, sur la terre de ses ancêtres.
Toutefois, cet espoir de revenir vers ses origines, après un séjour dans des pays lointains, aussi banal qu'il puisse paraître est en l'état actuel, pour plusieurs Africains, un trop grand luxe qui s'apparente même à un leurre. Au fond, pour les Africains du 20ème et 21ème siècle qui migrent en Occident, le voyage d'aventure se transforme très vite en voyage sans retour, pris au piège qu'ils sont dans des corsets de réglementations dissuasives. C'est ce qu'il convient d'appeler «les causes intellectuelles de la fuite des cerveaux» en Afrique.

B) Les causes intellectuelles de «la fuite des cerveaux» en Afrique : le verrou législatif des pays d'accueil

A l'inverse des causes naturelles et indépendantes de la volonté humaine, lesquelles incitent les humains à la mobilité et par delà à l'immigration, il existe des «causes intellectuelles» qui elles, dépendent de la volonté humaine, en tant qu'elles sont le fruit de leur esprit, et qui favorisent «la fuite des cerveaux» en Afrique. Ces dernières causes proviennent en grande partie des lois sur l'immigration, en vigueur dans les pays d'accueil des immigrés Africains, principalement, les pays d'Europe, première terre d'accueil des immigrés Africains.
En effet, à voir de près, du moins pour ce que je sais, toutes les lois sur l'immigration dans les pays européens mettent à la charge des immigrés, et ceci, en fonction de leurs catégories, des obligations, qui, selon leur caractère peuvent soit, confiner les immigrés dans la clandestinité pour cause d'illégalité (cas des sans-papiers) (1), soit, les contraindre à renier leur nationalité d'origine en vertu du principe de non-cumul des nationalités (2).

1) La clandestinité pour cause d'immigration illégale : un motif de la «fuite des cerveaux»

Comme l'indique bien le titre, l'immigration illégale revoit au cas de l'immigré qui ne remplit pas les conditions d'un séjour régulier dans son pays d'accueil. Devenu sans-papiers, ce type d'immigré vit en clandestinité par peur d'un rapatriement dans son pays d'origine. Cette situation qui peut s'étaler dans la durée constitue un frein à son retour au pays d'origine et en l'espèce, elle est un motif favorisant la «fuite des cerveaux» vu que l'immigré clandestin ne peut retourner dans son pays d'origine lui prive de son expertise.
C'est le lieu d'apporter un éclaircissement sur la typologie d'immigrés clandestins en occident en provenance d'Afrique sub-saharienne.
Généralement, lorsque l'on parle d'immigrés Africains, tout de suite, on pense à un spécimen, c'est-à-dire, aux travailleurs précaires ou autres chômeurs en difficultés ; ce regard péjoratif devient très vite un stigmate qui colle à la peau de tous les immigrés, et qui consiste à penser que tous sont analphabètes, illettrés et sous-diplômés, d'où ils sont incapables de constituer une main d'oeuvre qualifiée. D'emblée, que celles et ceux qui pensent ainsi se ravisent.
En effet, si la première vague d'immigrés venue d'Afrique subsaharienne en Europe dans la première moitié du 20ème siècle et le début de la moitié du même siècle était constituée en grande partie de personnes sans instruction, majoritairement venues pour travailler dans le secteur primaire pour les unes, et le secteur secondaire pour les autres en vue de la reconstruction des pays européens après-guerre, il n'en est pas ainsi des immigrés Africains venus en France vers la fin du 20ème siècle et en ce début du 21ème siècle.
Le disant, reconnaissons que nous disposons pas de de statistiques pour soutenir nos assertions. Cependant, force est de constater qu'à la fin du 20ème siècle et au début du 21ème siècle, les Africains qui migrent vers l'occident sont en général des diplômés. Ce qui veut dire que dans la masse des immigrés clandestins originaire d'Afrique subsaharienne, se trouvent un grand nombre de professionnels qualifiés. A commencer par ceux qui viennent étudier légalement et ne retournent plus dans leurs pays d'origine après leurs études, et ceux qui passent par les filières clandestines comme par exemple les candidats à la traversée maritime dans des bateaux de fortunes. Une chose intéressante à laquelle on ne songe pas, serait que l'on essaie de faire une évaluation sur le niveau d'instruction des rescapés et autres naufragés en mer Méditerranée. L'on découvrira que parmi cette population complètement paumée et désemparée se trouvent des intellectuels africains de haut niveau, titulaires de BTS, de Licence, de Master, de Doctorat...etc.
En plus, lorsque l'on prend les anciens étudiants d'origine africaine, c'est-à-dire, ces diplômés qui, à la fin de leurs études ne veulent pas retourner dans leur pays d'origine, bien qu'ils ne justifient plus d'aucune raison valable pour prolonger leur séjour en Europe, ce qui les fait entrer en clandestinité, et, en ajoutant à ces derniers, les diplômés Africains qui empruntent la voie de l'immigration clandestine, le bilan en ressources humaines mais aussi en coût et avantage est lourd, très lourd pour l'Afrique, les pertes et profits pouvant se chiffrer en milliards d'Euros...
Curieusement, cette population d'immigrés Africains clandestins «à la tête chargée» est celle qui agrémente bien le phénomène de «la fuite des cerveaux». Malédiction pour l'Afrique ? Bénédiction pour les pays d'accueil ? A chacun d'en juger.
On pourra retenir seulement que les lois sur l'immigration dans les pays occidentaux qui favorisent la clandestinité des immigrés illégaux, lesquels ne disposent pas du droit à la libre circulation, voire du droit d'aller et venir, sont en soi, des lois qui nourrissent «la fuite des cerveaux» en Afrique.
Dans ce chapitre, il convient de ranger le cas des lois faisant obstacle au bénéfice de la double-nationalité.

2) Le principe de non-cumul des nationalités : un facteur d'aggravation de «la fuite des cerveaux»

Dans les pays européens qui pratiquent le droit du sol, les enfants d'immigrés qui naissent sur le territoire européen ont droit à la nationalité du pays de leur naissance. Dans certains cas, leurs parents bénéficient de cette nationalité par ricochet.
Par ailleurs, par le mariage mixte, il est possible pour des immigrés Africains d'obtenir la nationalité de leur conjointe, de leur conjoint. En outre, selon la qualité d'un immigré et ses services rendus à un État européen, celui-ci peut voir ses mérites couronnés en se voyant octroyer la nationalité du pays européen qu'il a servi. C'est dire que pour diverses raisons, un immigré peut obtenir la nationalité de son pays d'accueil.
Mais, cette possibilité de naturalisation est assortie en général d'une mesure contraignante redoutable qui est le principe de non-cumul des nationalités. Ce principe de non-cumul de nationalités signifie qu'il est impossible pour une personne de revendiquer à la fois sa nationalité d'origine et la nouvelle nationalité qu'il a acquise dans son pays d'accueil. Il se trouve qu'entre pays pays européens, entre pays occidentaux, la double nationalité ne pose aucun problème et que les nationalités se cumulent aisément en double, en triple, ...en quintuple, bref, à l'infini, tant que c'est au sein des pays européens ou des pays occidentaux.
C'est avec les pays africains que ce principe de non-cumul des nationalités produit ses effets les plus accablants. Cela veut dire qu'il est difficile d'avoir la nationalité d'un pays africain, et la garder en même temps qu'une autre nationalité d'un pays européen.
Du coup, sauf peut-être dans quelques rares cas que j'ignore encore, il est quasiment impossible pour un immigré Africain d'avoir une double nationalité dans un pays européen car dans leur majorité, la nationalité d'un pays africain se couple rarement, ou jamais, avec la nationalité d'un pays européen ou d'un pays occidental. Et ce principe de non-cumul des nationalités a valeur législative. Inutile de le répéter, ce verrou de non-cumul des nationalités est d'autant plus ravageur pour le continent africain qu'il constitue un grand facteur d'aggravation du fléau de la fuite des cerveaux en Afrique. En effet, qu'il s'agisse des enfants africains nés en Europe et naturalisés au nom du droit du sol, ou qu'il s'agisse des Africains naturalisés par la voie matrimoniale, ou tout simplement des Africains dont les mérites ont été couronnés par la naturalisation, les victimes du principe du non-cumul de nationalités entre les pays européens et les pays africains se comptent par des dizaines de milliers. Et, au sein d'elles, des compétences qui auraient pu servir à l'Afrique, mais qui sont tout simplement gâchées pour la simple raison qu'elles sont soumises à la Fatwa du non-cumul des nationalités. Ce faisant, elles ne peuvent pas se rendre dans leur pays d'origine, même pour un bref séjour, sans l'obtention d'un visa ; non plus, elles ne peuvent y exercer des fonctions régaliennes depuis leur pays d'accueil, et il est exclu qu'elles envisagent de s'établir durablement dans leur pays d'origine pour quelque activité que ce soit auquel cas elles compromettraient gravement leurs droits sociaux dans leur pays d'accueil en Europe. Cela donne des frissons d'y penser, et en parler fait verser des larmes car, du jour au lendemain, un Africain qui obtient la nationalité d'un pays européen est condamné à tout renier : ses origines, son histoire, son pays, bref, son âme. Ce qui fait mal, c'est que, sans être à l'ère du commerce triangulaire, on assiste à un autre «voyage sans retour» de l'Africain qui se naturalise. Quelle cruauté !
Quand on l'ignore, on vit heureux. Mais quand on en prend conscience, croyez-moi, on saigne du cœur.
Le plus dur encore, c'est qu'en voyant de près, dans les pays d'accueil d'Europe, toutes ces compétences africaines privées désormais de l'Afrique par la voie de la naturalisation ne sont pas si rentabilisées, encore moins rendues si opérationnelles que çà. En effet, elles constituent la catégorie la plus frappée par le chômage, et elle fait partie des immigrés les plus précaires. Si les immigrés Africains en Europe évoluant dans le secteur primaire ont plus de chance de trouver un emploi, il n'en est pas ainsi des immigrés Africains plus ou moins diplômés pour œuvrer dans le secteur tertiaire. Ils sont nombreux à botter en touche, à raser les murs pour décrocher un intérim ici, un CDD (Contrat à Durée Déterminée) par là, et rien du tout pour certains. Et voilà pourquoi, las d'attendre une profession de leur niveau d'études qui n'arrivent pas, et face aux factures des charges familiales qui s'accumulent, des immigrés Africains hyper diplômés en Europe se résolvent à se rabattre dans le secteur primaire.
On peut continuer à rallonger la liste des déboires des diplômés Africains qui immigrent en Europe sans rien changer. En effet, que cette liste de déboires soit courte ou longue, la réalité ne trouve pas pour autant impactée. Et cette réalité, c'est la «fuite des cerveaux» en Afrique.
Eh! Oui! Le principe du non-cumul des nationalités qui vicie gravement le partage des compétences de la diaspora africaine avec l'Afrique est aussi, et sans surprise, le principe qui vivifie «la fuite des cerveaux» en Afrique.
Là où il y a un véritable paradoxe, c'est que si pour les Africains issus de l'immigration de la fin du 20ème siècle et du début du 21ème siècle, la naturalisation est un choix, il existe d'autres Africains pour lesquelles la naturalisation et ses obligations législatives trop pesantes comme par exemple la règle de non-cumul de nationalité ont été imposées : il s'agit des Africains déportés au moment de l'esclavage et de leurs descendants. Ils vivaient tranquillement dans les villages africains. Ils n'avaient souhaité ni de près, ni loin partir en immigration. Et pourtant, du jour au lendemain, ils se sont retrouvés dans des bateaux, déportés loin de chez eux, pour un voyage sans retour.
Là où le bat blesse, c'est que même des siècles après, l'Afrique n'a engagé aucune politique pour les rapprocher de leurs terres natales. Quelle lâcheté ! Et quelle démission !
S'agit-il d'une négligence ou d'un oubli ? L'indifférence serait-elle à évoque ?
Selon la réponse à ces questions, la cruauté pourrait tout simplement être retenue.

Un espoir peut-être : face à ce tableau sombre, des solutions existent....
    II) SOLUTIONS AU FLEAU DE LA FUITE DES CERVEAUX EN AFRIQUE :
    L'UPACEB ET LE PASSEPORT EBENE
Le Continent africain ne peut pas empêcher la mobilité de ses citoyens car la mobilité est un phénomène propre à la bipédie dont les hommes sont dotés, voire doués.
Rien ne sert donc d'envisager des politiques visant à freiner la mobilité. Non seulement de telles politiques seraient vaines, elles ne serviraient à rien, mais encore, elles seraient attentatoires au droit de la libre circulation. Face à «la fuite des cerveaux», des techniques adéquates existent, pour s’accommoder à cette mobilité de plus en plus grandissante, prépondérante voire prégnante au 21ème siècle. Parmi ces techniques, l'UPACEB (A) et le Passeport Ébène (B).

A) L'UPACEB : un instrument de lutte contre la fuite des cerveaux en Afrique

L'UPACEB (l'Union des Peuples Africains de Civilisations Ébènes) telle que projetée est une organisation supra-nationale, continentale et internationale. Si l'on tient compte de son objectif premier qui est de réunir sur une base culturelle les Peuples Africains au sud du Sahara avec ses diasporas, on réalise qu'en grande partie, l'UPACEB repose géographiquement sur l'ancien «Grand Triangle», hier, à l'origine du commerce triangulaire, et aujourd'hui, à la base de l'immigration, et qui regroupe les trois continents à savoir : l'Europe, l'Afrique et l'Amérique.
Autant dire que la superficie de cette organisation en perspective qu'est l'UPACEB suffit à elle seule à éradiquer le fléau de «la fuite des cerveaux» en ceci que le citoyen Africain qui choisit d'immigrer en Amérique ou en Europe est dans un espace qui le lie forcément à l'Afrique : il s'agit de l'Espace Afro-ébène.
Mieux, les descendants d'Africains déportés n'ont plus à démontrer leurs origines africaines, ils seraient dans un espace africain, par l'entremise de la culture. Au sein de l'UPACEB.
En outre, ils participeront de plein droit aux activités de leur choix en Afrique, depuis leurs pays de résidence.
Cela veut dire que si le projet de l'UPACEB était réalisé, quelque soit le lieu de résidence de tout Africain sur la surface du «Grand Triangle» et en fonction de ses compétences, il peut être mis à la disposition du continent africain, ou de son pays d'origine en Afrique (pour certains), ou de son pays africain d'adoption (pour les autres), et ce, sans aucune difficulté. Cela n'est pas impossible car de nos jours, les nouvelles technologies permettent de travailler pour un pays lointain, tout en résidant dans un autre pays étranger. En exemple, tous les conseillers des grandes firmes que nous avons au téléphone ne sont pas forcément dans le pays ou le contient d'où, nous téléphonons. C'est ainsi que les conseillers au téléphone des services après-ventes des ordinateurs ou autres appareils électroménagers peuvent nous répondre depuis la Corée du Sud, le Japon, la Chine, le Singapour, la Thaïlande...etc., alors que nous les appelons au téléphone de l'Allemagne, de l'Angleterre, de la Belgique, de l'Espagne, de la France, de l'Italie, de la Suisse,...etc.
Pourquoi ne pas envisager un tel fonctionnement en Afrique, au sein de l'UPACEB ?
Comme quoi, «la fuite des cerveaux» en Afrique, ce n'est pas une fatalité.
En tout cas, pas avec l'UPACEB.

B) Le passeport Ébène

Le Passeport Panafricaniste, le Passeport Afro-ébène, le Passeport Nubien, le Passeport Kémit...etc., appelons-le comme on veut, mais gardons en l'esprit que c'est le passeport qui va restituer aux Africains, leur dignité et leurs droits les plus fondamentaux comme par exemple la liberté d'aller et venir qui est jusque là confisquée aux Africains descendants d'Africains déportés, et aux Africains récemment immigrés en occident ayant en commun avec les premiers, le fait d'être naturalisés dans leurs pays d'accueil ; de nationalités non-cumulables avec les nationalités des pays africains ; aux Africains immigrés clandestins, condamnés à ne plus revoir l'Afrique sous peine d'interdiction de retourner dans leurs pays d'accueils.
En un mot comme en mille, le Passeport Ébène qui va couvrir tout l'espace de l'UPACEB c'est-à-dire la surface du «Grand Triangle» et au-delà, c'est le passeport qui va enfin corriger tous les torts de l'histoire, effacer les inégalités entre Africains résidents et Africains des diasporas, en matière de droits civils et droits administratifs pour ne pas dire, en matière de droit privé et droit public.

Vraisemblablement, le passeport Ébène va réduire les effets du verrou législatif du principe de non-cumul de nationalités qui lie les Africains descendants de déportés depuis le Moyen-Âge jusqu'au 19ème siècle et les Africains immigrés au 20ème et 21ème siècle dans les pays occidentaux, les empêchant de jouir pleinement des prérogatives liées à leur double nationalité.
L'UPACEB réalisée, l'espace afro-ébène créé et le passeport Ébène mis en vigueur, c'est absolument la libération des Africains des diasporas retenus loin de leur continent par des sérails législatifs qui les enserrent et les privent de leur liberté de circulation, les coupent ipso facto de leurs attaches avec leurs pays d'origine.
En définitive, avec le Passeport Afro-Ebène, c'est la mise à mort du fléau de «la fuite des cerveaux» en Afrique.


Yéble Martine-Blanche OGA épouse POUPIN


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire