dimanche 27 décembre 2015

UN CAPITAL COUTUMIER NEGATIF PROMU

UN CAPITAL COUTUMIER NEGATIF PROMU
UN CAPITAL COUTUMIER POSITIF MECONNU
LA DESINTEGRATION AFRICAINE DANS TOUS SES ETATS

La vie sur terre est dominée par la recherche d'un monde juste et équitable. Cette recherche d'un monde meilleur fait que chaque société se dote de valeurs qu'elle considère légitimes pour assurer son équilibre. Ces valeurs ainsi reconnues, c'est le mal qui va être stigmatisé et interdit, là, où, le bien, reconnu comme tel va être permis, souhaité par tous, promu, et encouragé de tous. Cela veut dire que des origines du monde jusqu'à nos jours, le combat contre le mal, et la promotion du bien sont la principale préoccupation de l'être humain, lequel veut compter sur les valeurs qu'il s'est données, dans sa quête du bonheur, et pour son combat visant le triomphe sur le mal.
Cependant, force est de reconnaître que toutes les valeurs en vigueur dans les sociétés humaines ne sont pas universellement partagées car à chaque société humaine ses valeurs, ses permis, et ses interdits. Et voilà pourquoi ce qui est valable ici, peut être interdit ailleurs, faisant que l'humanité connaît une diversité de valeurs, parfois reconnues comme telles par plusieurs sociétés différentes, parfois condamnées par d'autres sociétés qui les trouvent ignominieuses. De même, l'humanité connaît une diversité d'interdits sociaux, parfois communs à plusieurs sociétés qui les partagent, lorsque d'autres sociétés au contraire pensent que ces interdits sociaux prohibés ailleurs, sont pour eux, des valeurs sociales à promouvoir. Que tout cela est compliqué !
Compliqué à cause de la variété des peuples sur terre, mais aussi compliqué à cause de la variété des coutumes. Compliqué davantage lorsqu'on entend dire que le monde est beau à cause de sa diversité, qu'un monde unifié dans ses valeurs et coutumes serait monotone !
On le voit bien, la recherche d'un monde juste et équitable par les humains a encore un bon bout de chemin à faire, la préoccupation de la majorité étant de savoir comment arriver à fédérer le monde entier autour d'un idéal qui formerait pour tous, un contrat social, et comment faire de ce monde, un monde paisible, un monde heureux, respectueux de l'humain, de son environnement... 

Devant la complexité de la situation, certains se veulent philosophes. Pour eux, en tout homme, il y a du bon et du mauvais. Qu'il en est ainsi de toute société humaine où, on peut rencontrer des valeurs morales de cohésion qui forcent l'admiration, mais aussi des pratiques sociales qui heurtent la conscience humaine. Pour ces femmes et hommes qui se veulent philosophes et rassurants, il faut du tout pour faire un monde, c'est-à-dire, en même temps des lâches et des courageux, des menteurs et des honnêtes, des méchants et des gentils, des infidèles et des fidèles...etc. Car pour ces personnes qui se veulent des sages, de toute façon, le monde est ainsi. Et qu'il ne faut pas chercher à le transformer, à le changer, car cela serait contraire à la nature humaine mais aussi contraire à la nature des choses.
Ajoutons que cette philosophie qui, disons-le, est une vision en même temps réaliste et défaitiste va jusqu'à dire qu'il ne faut pas rêver car le monde sera toujours mauvais. C'est d'ailleurs dans cette perspective, que la théologie chrétienne classique soutient l'existence d'un royaume de Dieu, dans l'au-delà, où, les souffrances et toutes les injustices prendront fin, pour assurer à l'homme, enfin, un bonheur éternel, en lui procurant le monde juste et équitable qu'il a passé son existence sur terre à rechercher. A l'opposé, d'autres courants de la théologie chrétienne, portés par exemple par la Process Theology et les Témoins de Jéhovah avancent qu'au contraire, le monde peut devenir meilleur. Que le royaume de Dieu, c'est ici et maintenant. Que nous pouvons vivre éternellement dans un monde qui deviendra un paradis. On le voit bien, quelque soit la société humaine, le courant philosophie, et quelque soit l'époque, les générations, l'idée du bien et du mal est au cœur de la pensée humaine qui cherche à savoir comment éradiquer le mal pour que triomphe le bien.
Cette quête du bien étant inhérente à tout humain et à toute société, l'Afrique au sud du Sahara qui, la première, a inauguré l'humanité l'a de facto poursuivie. Ainsi, l'étude de ses sociétés traditionnelles révèle un patrimoine socio-politique et culturel immense, fondé essentiellement sur le respect de la vie humaine et le bonheur social. Encore aujourd'hui, le sens commun fait de l'Afrique, le synonyme de l'hospitalité, de la solidarité, de la sagesse. En effet, c'est à cela que l'on reconnaît le continent noir ou du moins, c'est à cela qu'il devait être reconnu, vu que l'hospitalité, la solidarité et la sagesse constituent le substrat du «Capital Coutumier Positif» de l'Afrique au sud du Sahara et des Peuples Africains de civilisations Ébènes. Ce «Capital Coutumier Positif» qui constitue les «Fondamentaux du Panafricanisme», c'est l'ensemble des règles qui régissent les rapports familiaux, les rapports amicaux, les rapports avec l'autorité, les rapports avec l'étranger c'est-à-dire les rapports diplomatiques, les rapports entre humains pour ne pas dire les rapports sociaux, les rapports avec les animaux, avec l'environnement, la nature, les rapports avec le divin...etc. Si ce dispositif normatif a consisté à réguler les sociétés de l'Afrique subsaharienne depuis des temps immémoriaux, toutes les valeurs qu'il véhicule n'ont pas une portée universelle.
Ainsi, et, comme partout ailleurs dans le monde où, les valeurs sociales des uns sont réprouvées par d'autres, certaines valeurs prônées en Afrique, de même que certains interdits observés par les Africains ont une portée relative. En effet, les sociétés africaines affirment des principes, des valeurs qui sont partagés par d'autres peuples, en tant qu'ils font le bonheur effectif de l'humain. Par contre, d'autres valeurs prônées, de même que certaines interdits sociaux observés au sein des sociétés africaines sont décriés par d'autres peuples et d'autres sociétés qui les considèrent comme contraignants, et ne favorisant pas l'épanouissement total de l'humain. En tant que tels, ces coutumes contraires à ceux qui promeuvent le bien-être social peuvent être classées au sein du «Capital Coutumier Néfaste», lequel «Capital Coutumier Néfaste» devrait en principe être mis en berne en tant qu'il favorise une minorité et défavorise une majorité, au profit du «Capital Coutumier Positif» faisant le bonheur d'un grand nombre.
Toutefois, au 21ème siècle, il est regrettable de constater que dans bon nombre de sociétés africaines, c'est le «Capital Coutumier Positif» qui est en voie de Disparition (I), là, où, le «Capital Coutumier Négatif» est en plein essor (II).

I) UN «CAPITAL COUTUMIER POSITIF» EN PLEINE DECADENCE

La déchéance du «Capital Coutumier Positif» en Afrique au Sud du Sahara est caractérisée par la disparition des sociétés globales (A) et l'émergence d'un individualisme débridé, accompagnée de l'avènement d'autorités socio-politiques méconnaissant leurs devoirs et obligations(B)

A) La disparition des «sociétés globales»
L'Encyclopédie Universalis définit ainsi les « Société Globales » :
«Les sociétés globales – ainsi appelées parce qu'en chacune d'elles l'individu trouve l'ensemble des réseaux de relations sociales dont il a besoin au cours de sa vie – furent nombreuses dans l'Afrique traditionnelle, celle qui prit fin avec la période coloniale en ses débuts, vers le dernier quart du XIXe siècle.» 1
Les Sociétés globales constituent un principe bien du «Capital Coutumier Positif» africain parce qu'elles donnent un sens aux notions de : «Communauté», «Esprit de Groupe» et «Peuple». Au sein des sociétés globales, les agents sociaux observent les mêmes règles, visent un idéal commun. De ce fait, il existe une synergie des intelligences, des forces et des compétences dans la poursuite du bien commun. C'est ainsi que la solidarité, l'hospitalité et la cordialité sont rendues possibles, inspirées par une sagesse collective. On parlait alors de tel vaillant peuple de telle région ou telle tribu, de tel brave peuple de telle région, de tel peuple généreux de telle tribu. Il y avait une osmose entre les acteurs sociaux, laquelle osmose des acteurs sociaux conduisait à une fusion des mérites, à une unification des talents, pour doter le groupe d'une identité commune à tous ses membres. On se désignait alors par les valeurs du groupe et non en tant qu'individu. Dans les sociétés globales, l'individu n'était pas isolé, il faisait partie d'un groupe duquel il recevait sa force vitale et auquel il donnait sa vie pour le bien-être de tous. Or, il se trouve que dans cette Afrique moderne des 20ème et 21ème siècle, les sociétés globales africaines décroissent. Ce dépérissement des sociétés globales entraîne le déclin des notions de Communauté, d'Esprit de groupe, et de peuple. Alors qu'elles auraient pu inspirer les temps modernes, la Mondialisation, et la Macroéconomie, les Sociétés globales africaines qui ont disparu laissent derrière elles une Afrique complètement désintégrée, et désolidarisée. La notion de peuple qui constituait une valeur essentielle dans les sociétés globales africaines par le fait que le Peuple insinuait la sûreté et la sécurité par la pratique de la solidarité, - est vidé de son sens primordial. Aujourd'hui, en Afrique, les notions de «peuple» et de «communauté» ne rassurent pas puisque renvoyées à leur fonction congrue. Le plus désolant, c'est qu'aujourd'hui, ces deux notions de «peuple» et «communauté» renvoient à des groupes d'intérêts, coalisés pour protéger égoïstement leurs seuls intérêts et plus soucieux de neutraliser les autres peuples et communautés. Les sociétés globales traditionnelles qui reposaient sur des échanges économiques justes respectant les partenaires commerciaux et recherchant la justice sociale auraient pu inspirer la Mondialisation sous sa forme actuelle, fondée sur la compétition et la paupérisation des plus faibles.
Et pourtant, lorsqu'on découvre la définition donnée au mot «Macroéconomie», mot cher à la Mondialisation sous sa forme actuelle, il ne fait aucun doute, l'Afrique avait inventé ce concept à travers ses sociétés globales, bien avant qu'elle ne le perde. En effet, si l'on tient compte d'une page Wikipédia, «La macroéconomie est l'approche théorique qui étudie l'économie à travers les relations existantes entre les grands agrégats économiques, le revenu, l'investissement, la consommation, le taux de chômage, l'inflation, etc. La macroéconomie constitue l'outil essentiel d'analyse des politiques économiques des États ou des organisations internationales. Il s'agit d'expliquer les mécanismes par lesquels sont produites les richesses à travers le cycle de la production, de la consommation, et de la répartition des revenus au niveau national »2
L'Afrique ancienne pratiquait donc la macroéconomie avec ses sociétés globales. Autrement dit, sans la mondialisation actuelle. Le lien entre les sociétés globales africaines et la macroéconomie est bien mis en évidence par l'Encyclopédie Universalis qui dit : «La culture d'une société globale est une réalité dont les dépositaires sont conscients ; ils savent qu'ils sont Dogon ou Luba et que leur mode de vie est différent de celui de leurs voisins. C'est pourquoi les ethnologues ont pris comme unité d'étude, le plus souvent, une société globale et sa culture. Mais certaines de ces cultures présentent, évidemment, des ressemblances qui permettent de les regrouper en quelques vastes unités que nous proposons d'appeler civilisations. Chacune de celles-ci résume ce qui est commun et essentiel aux différentes cultures concrètes qu'elle rassemble. L'adaptation fondamentale d'une société au monde qui l'environne consiste à en tirer ce qui est nécessaire à la subsistance du groupe ; c'est pourquoi la production des biens matériels caractérise de manière essentielle chaque culture. Les sociétés qui utilisent des techniques semblables de production sont rangées dans une même civilisation3 Les sociétés globales africaines ayant disparu, on assiste à l'émergence d'individualisme débridé, et à l'avènement d'autorités politiques ignorant leurs devoirs et leurs obligations.

B) L'émergence d'un individualisme débridé, accompagnée de l'avènement d'autorités socio-politiques méconnaissant leurs devoirs et obligations

Les notions de Communauté, d'Esprit de Groupe et Peuple étant frappées de caducité en Afrique au 21ème siècle, cela engendre trois situations : l'individualisme débridé (1), le culte de la personnalité (2), la naissance d'une catégorie d'autorités civiles et politiques méconnaissant ses devoirs et ses obligations (3) et la dévalorisation de l'homme assortie d'une folle passion pour l'argent (4).

  1. Un individualisme débridé
Hier, en Afrique traditionnelle, l'individu ne se concevait qu'au sein d'un groupe, d'une structure, d'une profession. Par exemple, on parlait de la caste des griots, des corporations de forgerons, des corporations de ferronniers, des corporations de cordonniers, des corporations de menuisiers, des corporations d'agriculteurs, des corporations de pécheurs, des corporations de chasseurs, des corporations de guerriers..etc.
Aujourd'hui, l'Africain s'appréhende au singulier, dans un individualisme débridé.
Cet individualisme débridé se vit surtout dans les villes, mais aussi dans les campagnes, au sein des populations aisées qui se barricadent dans des «Tours de Babel» pour se rendre inaccessibles des pauvres qu'ils soupçonnent de leur vouloir du mal. Imbues de leurs fortunes, les classes sociales africaines aisées n'en ont que cure pour le pauvre et le faible qu'elles piétinent à longueur de journée, exploitent à souhait, en les chargeant des corvées les plus dures et les plus dégradantes. Un tel individualisme qui méprise les droits de l'homme aggrave les inégalités sociales, renforce les frustrations et alimente le conflit par la fracture sociale, nourrit l'exclusion par la déchirure du tissu social. Entre temps, le culte de la personnalité est en essor.
  1. L'essor du culte de la personnalité
Pendant que quelques-uns constituant la catégorie sociale défavorisée sont réifiés, méprisés et ignorés, d'autres constituant la catégorie sociale aisée sont adoubés. Ces derniers ne se gênent pas d'ailleurs, qu'on leur fasse des courbettes, qu'on se plie en deux pour les saluer. Les masses médias les exhibent à longueur de journée, la presse ne parle que d'eux. Leurs vices sont teintés en vertu et voilà pourquoi leurs galimatias sexuels, et leur prétendue prospérité sont évoqués urbi et orbi, alors qu'ils sont celles et ceux qui paupérisent le peuple. Eux et leurs enfants sont au-dessus des lois : quelque soit la gravité des actes qu'ils ont commis, eux, leurs enfants, leurs parents ne connaissent pas les interpellations de la police comme c'est le cas dans les États de droit, ils ne connaissent pas la perquisition, ignorent la garde-à-vue, ne vont jamais en prison quelque soit le délit et le crime qu'ils ont commis. Ils bénéficient entièrement d'une immunité pénale. Alors qu'en fouillant bien, ce sont eux qui entretiennent les réseaux de banditisme, de proxénétisme, de trafics d'organes humains, de trafics de produits illicites, le blanchiment d'argent, le trafic de faux billets de banque...etc., et que leur vie n'est pas si exemplaire que çà. Toutefois, ils échappent au droit. Au-dessus de la loi qu'ils sont. Car, il suffit que l'un deux soit mis aux arrêts par la puissance publique pour que la théorie du complot se mette en route, pour le défendre, à hue et à dia.
En résumé, disons qu'avec la disparition des sociétés globales, et l'émergence de l'individualisme et du culte de personnalité, même l'autorité publique, telle que conçue par l'Afrique ancienne est en voie d’affaiblissement, une nouvelle catégorie méconnaissant ses devoirs et obligations lui succède.
  1. Une catégorie d'autorités civiles et politiques méconnaissant leurs devoirs et leurs obligations
Jadis, le chef en Afrique, c'est celui-là même qui avait à cœur la justice sociale et la pratique de l'équité. Gardant sa neutralité envers tous, il était le père de tous, était à l'écoute de son peuple et marchait dans la voie que lui indiquait celui-ci. Aujourd'hui, dans une Afrique désintégrée, l'autorité civile et politique est séparée de son peuple. Elle n'a rien à voir avec son peuple. Puisque ce qui la préoccupe, c'est d'abord son intérêt et l'intérêt de celles et ceux qu'elle agrée. Le chef de l'Afrique traditionnelle qui devait être choisi parmi les plus riches de la société, - cela, pour qu'il prenne à sa charge les démunis et autres nécessiteux de la société -, ce chef a disparu. Aujourd'hui, en Afrique, c'est le riche, et surtout le voleur, le caïd (comme dans la Rome antique) qui veut diriger les campagnes, les villes, les communes, les régions, et parfois aussi le pays ; juste pour s'en mettre plein les poches. Par conséquent, en Afrique, la pauvreté peut ainsi se développer, car les guides des peuples ne remplissant plus le critère de l’opulence avant leur onction par le peuple, ils viennent pauvres au pouvoir, pour devenir riches. Voici comment les peuples se retrouvent pillés, et appauvris, par celles et ceux qu'ils ont placés à leur tête. Là, où, dans les sociétés globales, le chef avait à cœur de pourvoir aux besoins du peuple et d'épargner le peuple de la misère, dans cette Afrique moderne désintégrée, le chef vise d'abord l'affaiblissement économique de son peuple, pour s'enrichir lui seul.
  1. La dévalorisation de l'homme assortie d'une folle passion pour l'argent
Jadis, en Afrique, la fortune de l'individu se mesurait au nombre élevé des enfants dont il est le géniteur, à la densité de la population de son clan, de son village et de sa tribu. Un homme ou une femme était considéré comme heureux et comblé en fonction du grand nombre de ses réseaux sociaux, ainsi que des liens sociaux intenses et réguliers qu'il entretient au sein de ses réseaux sociaux. Aujourd'hui, l'être humain est dévalorisé dans les sociétés modernes africaines au profit de l'argent qui a pris le dessus sur tout. La faiblesse des liens sociaux est en progression. On tue l'humain pour de l'argent. Et pour l'argent, on fait tout et n'importe quoi. Les familles nombreuses qui faisaient la fierté des hommes et des femmes, donnaient envie dans la société sont méprisées de nos jours, et certaines femmes africaines vont jusqu'à choisir de ne pas procréer dans leur vie, pour favoriser une carrière professionnelle fructueuse. Un tel choix passerait pourtant pour insensé, dans la société traditionnelle. Avec cette passion folle pour l'argent, finis les temps où les liens sociaux étaient intenses, où, l'on frappait spontanément à la porte du voisin au matin pour savoir qu'il s'est réveillé, et qu'il a passé une bonne nuit. Pareillement, finis les temps où, on invitait spontanément les amis a venir partager du gibier, un ver de vin de palme, un morceau d'igname ou de manioc, de façon gratuite, et délibéré. Tout est vendu aujourd'hui en Afrique. L'esprit mercantile vire à l'escroquerie purement et simplement. Choisir de se lier d'amitié avec une personne est devenu si risqué ! En effet, l'amitié n'est plus gratuite comme autrefois, elle est rémunérée car de chaque lien amical que l'on tisse, l'on espère et attend des dividendes. Même s'amouracher d'un homme, d'une femme pour vivre librement les délices des choses visibles est devenu aujourd'hui une affaire d'argent en Afrique. En effet, on n'aime que les personnes de familles aisées, on n'épouse que les filles et les garçons de familles données pour être opulentes. Hommes ou femmes, mariés ou divorcés, célibataires ou veufs, on ne les désirera que si on est persuadé qu'ils sont riches et ont du pognon à offrir. Cette passion pour de l'argent est devenue maladive. Elle envenime les relations amicales à cause du soupçon d'escroquerie qu'elle entraîne. Le culte de l'argent, de l'argent fait roi, est tel que, comme si la providence et les ancêtres voulaient châtier l'Africain, l'argent est devenu très rare sur le continent noir. On en est donc venu à des pratiques mafieuses, moralement répréhensibles pour gagner de l'argent. C'est la raison qui explique la multiplication des trafics clandestins dans les différents pays et le détournement massif de deniers publics à l'origine du sous-développement des pays et du continent. En effet, avant, partout en Afrique, on était aimé parce qu'on était tout simplement un être humain. Aujourd'hui, en Afrique, pour être aimé, il faut soit se transformer en argent, soit posséder de l'argent à gogo.
De tout ce qui précède, on peut dire l'Afrique subsaharienne contribuer à détruire son «Capital Coutumier Positif», dont les fondements sont foulés aux pieds. Et, en fin de compte, c'est le «Capital Coutumier Négatif» qui évolue.

II) UN «CAPITAL COUTUMIER NEGATIF» EN PLEINE PROGRESSION

Cette progression du «Capital Coutumier Négatif» est caractérisée par un retour aux obscurantismes
basé sur l'accroissement des croyances superstitieuses (A) et une explosion des Messes noires (B)

A) Un accroissement des croyances superstitieuses

L’accroissement des croyances superstitieuses se manifeste par les abus des personnes, de nombreuses atteintes aux droits de la personne humaine (1) et la stigmatisation grandissante des «sorciers et sorcières»(2)
  1. Les abus des personnes et les atteintes aux droits de la personne humaine
Les pratiques anciennes qui consistaient à mépriser le corps des coupables d'infractions et des esclaves, et à sous-estimer puis à déconsidérer leur personne, sont revenues en force au 20ème et 21ème siècle en Afrique.
On pratique ainsi des actes de tortures et de barbaries dans nos prisons mais aussi dans nos villages, campagnes, quartiers des villes, où, les voleurs appréhendés, les personnes considérées comme sorcières sont victime d'une justice expéditive. Lynchés à mort pour certains, laissés vivants avec des séquelles à vie pour d'autres, le respect de la dignité de la personne humaine est en forte régression, le respect des droits humains en net recul.
Selon le reproche qui est fait aux victimes, certaines (cas des sorciers) ne reçoivent même pas de soin suite aux blessures causées sur eux par les actes de tortures et de barbaries.
En outre, la sorcellerie qui ne peut pas se démontrer matériellement parce que relevant de la superstition est pourtant admise par des «juristes intellectuels» de certains pays de cette Afrique moderne, qui classent la sorcellerie au rang des infractions punissables par la loi ! On est en droit de se demander : «où est passé le principe de la légalité des délits et des peines » ; clé de voûte du Droit Pénal en Droit Positif ?
  1. La stigmatisation grandissante des «sorciers et sorcières»
De toute façon, encore en Afrique moderne, au 21ème siècle, le sorcier est toujours redevable de tout. Par exemple, même si les politiques publiques en matière d'emploi sont désastreuses et qu'elles entraînent un chômage de masse, c'est le sorcier qui sera tenu coupable. L'infertilité des femmes, c'est le sorcier, le coupable désigné. L'échec scolaire des uns, l'échec social des autres, le divorce des uns, les malheurs des autres, la maladie des uns et la mort des autres, le VIH/Sida, le Paludisme, l'Ebola, la Tuberculose et les autres maladies graves, même les MST, la mort des victimes de guerre, la mort des accidentés de la circulation, les victimes des catastrophes naturelles...etc., sont le fait du sorcier. Or, vu que la mortalité est très élevée en Afrique pour fautes de structures de soins, du fait des violences routières imputables à la dégradation des routes et à l'état catastrophique des véhicules de transport, considérant le fait que dans cette Afrique moderne, les conflits armés sont très nombreux, la violence sociale très intense, avec de nombreux morts, les sorciers ont de nombreux comptes à rendre. Et comme les seules sanctions réservées aux sorciers sont les tortures et les actes de barbaries, on comprend que dans cette Afrique moderne, en définitive, les atteintes à la personne humaine soient en recrudescence. La mise en cause des sorciers dans tous les fléaux de la société épargnant les pouvoirs publics dans leur mauvaise gestion des pays, ces derniers ne font rien pour protéger les faibles et pauvres accusés de sorcier ! Les pouvoirs publics ne font rien pour protéger les droits à la vie, à la sécurité et à la sûreté des plus faibles, donnés pour être des sorciers. Au contraire, les prétendus «sorciers» constituent le bouclier qui empêche le peuple de voir l'inaction du gouvernement en place, et de lui imputer une faute. Tout est mis sur le dos du sorcier. Le gouvernement est ainsi dédouané de tout dommage de ses politiques sur le peuple. Comme quoi, les gouvernements africains, c'est le « sorcier » qui les protège du courroux du peuple en prenant tout sur lui. Là, où, la progression du «Capital Coutumier Négatif» atteint son paroxysme, c'est avec le retour en force des Messes Noires.
B) Une insupportable explosion des Messes noires

Les pays Africains font peur au 21ème siècle. Une insécurité totale prive les populations de leur sécurité et de leur sûreté. En effet, la course à la richesse, la quête du pouvoir, la quête du jeunisme et la quête de l'immortalité sont à l'origine d'un développement de l'occultisme sur le continent noir. Ainsi, on assiste au retour en force des Messes Noires, avec le règne du sang, le culte du sang. Les sacrifices humains se multiplient. La presse annonce régulièrement la disparition d'enfants, d'adolescents, mais aussi d'adultes, dont les corps sont retrouvés sans vie, mutilés de leurs organes vitaux. Ces pratiques maléfiques, très courants, ne concernent pas qu'un pays mais plusieurs pays.
Dans certains cas, l'on enlève les enfants des autres pour les tuer, en vue de leur prendre des organes pour les vendre aux plus riches qui veulent vivre plus longtemps. Ou alors, ce sont des parents, qui, gagnés par la pauvreté, font enlever aux femmes et aux enfants, c'est-à-dire, aux plus faibles de la société, des organes pour les vendre et s'enrichir. Mais dans d'autres cas, ce sont des pratiques maléfiques consistant à faire des sacrifices humains sordides pour obtenir le pouvoir qui poussent des Africains à faire tuer d'autres Africains, ou faire enlever les enfants d'autres Africains plus faibles et plus pauvres, pour les faire tuer, là, où, les enfants de ces criminels se la coulent douce dans les pays développés, ou dans des villas cossues de quartiers chics d’Afrique !
A cause de l'argent, du pouvoir, du jeunisme et de l'immortalité, au 21ème siècle, l'Afrique est retournée au stade ancien où, le roi, le noble devaient pour sa survie, supprimer d'autres vies pour des sacrifices, et, où, à sa mort, il fallait l'enterrer avec ses esclaves vivants, son épouse qu'il aimait au milieu de plusieurs, elle aussi vivante !
Ces pratiques archaïques et rétrogrades qui consistaient à asservir le plus faible en l'exploitant, ou à enterrer le roi, le noble, avec ses esclaves vivants, avec son épouse bien-aimée vivante, c'est l'évangélisation qui a accompagné la colonisation européenne de l'Afrique qui y a mis fin à bien d'endroits. Hélas ! Tel n'est pas le goût de l'Africain moderne qui refuse de tirer profit du «Capital Colonial Positif», et du «Capital Coutumier Positif». Par conséquent, voici ce que l'Africain moderne a fait : d'abord, dans son «Capital Coutumier», il a pris ce qu'il y avait de pire, c'est-à-dire, le «Capital Colonial Négatif». Ensuite, dans le «Capital Colonial», l'Africain moderne a pris ce qu'il y avait de pire, c'est-à-dire, le «Capital Colonial Négatif». Enfin, en combinant les deux «Capitaux Négatifs», l’Africain Moderne a obtenu le cocktail explosif pour détruire son continent et ses populations ! Voilà la situation de l'Afrique au 21ème siècle.
Tant que les Africains n'ouvriront pas leurs yeux pour faire le ménage de l'intérieur, mais qu'ils seront toujours distraits par les plus cyniques qui les feront regarder à l'extérieur, pour chercher des coupables à leurs maux, c'est comme ça que nous, Peuples Africains de Civilisations Ébènes (PACEB) allons souffrir sur la terre des hommes !
Dans ce contexte, qu'on le veuille ou non, le plus faible se tournera toujours vers l'extérieur pour rechercher sa protection. Cela veut dire que le maintien de l'Afrique féodale avec ses servitudes qui favorise une minorité et défavorise les faibles, plus nombreux, ne fait qu'aggraver la désintégration de notre continent.
L'UPACEB, en appelle donc vivement à la REPUBLIQUE, avec ses droits et libertés, ses droits de l'homme, pour éradiquer entièrement la féodalité avec ses servitudes en Afrique, en vue de l'intégration pleine et entière du continent noir et de ses peuples.


Yéble Martine-Blanche OGA épouse POUPIN
1 In Universalis, « AFRIQUE NOIRE (Culture et société) Civilisations traditionnelles »

2In Wikipédia

3In Encyclopédie Universalis

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