vendredi 29 mai 2015

LE PANAFRICANISME : CE CONTENU A LA RECHERCHE D'UN CONTENANT MODERNE


LE PANAFRICANISME : CE CONTENU A LA RECHERCHE D'UN CONTENANT MODERNE OU L'AUTRE VICTIME DU DEFICIT STRUCTUREL EN MATIERE DES CULTURES NEGRO-AFRICAINES

En général, dans une perspective positive, et plus particulièrement lorsqu'ilS ne connotent rien de négatif, les mots se terminant par « isme » ont un potentiel d'idéologie.
Et selon le Dictionnaire « Larousse », l'idéologie dans son sens premier est un « ensemble de croyances, des idées caractéristiques d'une personne, d'un groupe, d'une société à un moment donné. »
En outre, pour la plupart des idéologies, c'est dans leur mise en exercice qu'elles sont perceptibles et appréhendables. En d'autres termes, c'est dans la pratique, dans le vécu existentiel des adeptes d'une idéologie que cette dernière prend tout son sens. Et voilà pourquoi toute idéologie a besoin d'un cadre, non seulement pour son élaboration, sa systématisation, mais aussi sa mise en œuvre.
Par exemple, le christianisme dans sa phase pratique a besoin de lieux de cultes (églises) pour se déployer. Le militantisme politique nécessite la création de Partis politiques et des sièges pour ses adhérents. C'est le cas du Marxisme-Léninisme qui se déploie au sein du Parti Communiste.
Pour ne donner que ces exemples.
Toutes choses égales par ailleurs, sans la pratique, les idéologies ont vocation à demeurer idéelles, et en tant que telles, elles ont vocation à être « une utopie » selon le deuxième sens du mot « idéologie » que l'on trouve dans le Larousse 

Prenons le cas du Panafricanisme. En jetant un coup d'oeil sur Wikipédia, voilà comment il est défini :
« Le panafricanisme est une idée politique et un mouvement qui promeut et encourage la pratique de la solidarité entre les africains où qu'ils soient dans le monde.
Le panafricanisme est à la fois une vision sociale, culturelle et politique d'émancipation des africains et un mouvement qui vise à unifier les africains du continent et de la diaspora africaine en une communauté africaine globale. Le cœur de son principe est la croyance que les peuples d'Afrique et de la diaspora partagent une histoire et une destinée commune et que leur progrès social, économique et politique est lié à leur unité. Son objectif ultime est la réalisation d'une organisation politique intégrée de toutes les nations et peuples d'Afrique. »
Dans cette définition ci-dessus, vous le remarquerez avec moi, à aucun moment, il n'est question des cultures africaines ! Ainsi, tout se passe dans cette définition comme si le panafricanisme était un vain concept issu du positivisme kelsénien, qui n'aurait aucune incarnation ni dans la cosmogonie africaine, ni même dans le vécu quotidien africain ! Au fond, l'auteur nous laisse dans l'illusion que les cultures africaines, dans leur réalité ne connaissent pas les notions de solidarité au sein des groupes ni même les réseaux sociaux (familles, villages, clans, tribus..) pourtant très actifs depuis la nuit des temps pour assurer chaleur et confort à l'individu. Dans la définition, tout se passe comme si c'est maintenant seulement que l'Afrique va découvrir la vie sociale. Personnellement, c'est ainsi que je comprends cette définition. Je ne sais pas ce qu'il en est de vous.
Une précision avant de poursuivre : je ne suis pas en train de susciter un débat entre Essentialistes et Existentialistes. Je laisse un tel débat aux philosophes.
Concernant la définition du Panafricanisme dans Wikipédia, à mon avis, tout se passe comme si c'est maintenant, au 21ème siècle, que l'Afrique va découvrir la solidarité.
Maintenant, tenez-vous tranquille :
* Qui d'entre vous peut m'indiquer le Siège officiel du Panafricanisme en tant qu'idéologie censée se déployer dans la vie quotidienne de chaque Africain ?
  • Quels sont les Organes officiels assurant les pouvoirs de contrôle et de direction au plan continental ou mondial du Panafricanisme ?
J'ai recherché les réponses à ces questions sur le net, mais, je n'ai pas trouvé ces renseignements. J'ai seulement trouvé un Parlement panafricain au sein de l'Union Africaine. Puis, un MOPAJEF ( MOUVEMENT PANAFRICAIN DE LA JEUNESSE FEMININE POUR LA PAIX) en Côte d'ivoire.
A part ces deux mouvements, aucun siège officiel, aucun indice sur un quelconque représentant. Et là, où, j'ai raison de m'inquiéter, c'est le contenu de la phrase finale de la définition du Panafricanisme par Wikipédia. La phrase dit : « Son objectif ultime est la réalisation d'une organisation politique intégrée de toutes les nations et peuples d'Afrique. »
Ah ! Bon ! Parce qu'encore au 21ème siècle les conditions ne sont pas réunies pour la mise en place d'une telle organisation politique ? Et qu'au 21ème siècle, il faut encore attendre combien de temps pour atteindre les objectifs du Panafricanisme ?
De ce qui précède, une évidence : en fait, tel le citoyen Africain perdu dans la nature en pleine mondialisation, auquel on ne reconnaît aucun droit, si ce n'est celui d'errer partout sans être propriétaire de rien du tout, sinon qu'à se contenter des miettes, ainsi en est-il du Panafricanisme, mouvement censé regrouper les Africains autour des mêmes valeurs, mais qui est perdu dans la nature, entre errance et nomadisme.
Vous comprenez que j'insiste pour la mise en place urgente, rapide de l'UPACEB (Union des Peuples Africains de Civilisations Ebènes) car avec cette organisation, l'espoir d'une sédentarisation du citoyen africain et du Panafricanisme est désormais permis.
Car, le Panafricanisme lui-même est victime (comme les autres expulsés au sommet de Malabo) du déficit structurel en matière de civilisations négro-africaines et c'est çà qui est la vérité.

Bien sûr que parmi vous, quelques-uns diront toujours : « mais, la culture africaine, il y a les campagnes, villages, villes, quartiers, et pays africains pour qu'elle trouve espace pour se déployer. Pourquoi forcément un organe officiel y serait consacrée ? »
Et moi aussi, je leur donnerai la réponse du berger à la bergère : « Oui, mais, dans l'Union Européenne aussi, les pays membres observent les droits de l'homme à leur niveau y compris dans leurs villages, villes et communes. Pourquoi on a besoin d'une organisation supplémentaire comme l'UE fondée autour des droits de l'homme ? »

Mes amis(es), sœurs et frères, ouvrons un peu les yeux !
Le Panafricanisme n'a pas besoin de beaucoup de mots pour être défini. Car il est la réalité visible, tangible qui définit la vie sociale africaine. En une phrase, on l'a défini :
« le Panafricanisme, c'est l'ensemble des politiques économiques et sociales des sociétés traditionnelles africaines. » Point final.
Et parce qu'il s'agit de politiques publiques des sociétés africaines, elles ont vocation à être déployées dans tous les pays ! Sans exception !
Pour cela, il faut un organe supérieur, transcendant des pays pour contrôler leur mise en œuvres !
Sous peine de sanctions ! C'est ce que fait l'Union Européenne ! Tout pays membre doit respecter les droits de l'homme. A défaut, il est exclu du groupe !

Un exemple concret qui débute par une question : à votre avis, si vraiment les pays africains observaient le contenu du Panafricanisme, croyez-vous qu'un seul enfant africain traînerait dans les rues africaines alors que ses pairs d'âge sont en classe ?
Bien sûr que non ! Et la réponse par analogie se trouve dans la tradition africaine, c'est-à-dire dans le panafricanisme. En effet, en Afrique traditionnelle, les rites initiatiques englobent l'ensemble des composantes de la catégorie sociale concernée. Ils n'excluent personne ! Et les rites sont des actes publics qui reçoivent leur onction de la communauté toute entière ! Et c'est la communauté qui les organise, prend en charge les dépenses afférentes après avoir identifié les initiés. Quant aux familles, elles n'ont qu'à préparer leurs membres impétrants dans des apparats prévus tantôt par elles-mêmes, tantôt à elles fournies pour la communauté villageoise organisatrice du rite, tantôt à elles octroyées par les ritualistes eux-mêmes. Ensuite, elles présentent leurs membres impétrants au lieu-dit. La famille qui manquerait à cette obligation fondamentale est frappée d'amende et selon l'importance du rite à subir, elle encourt la sanction suprême du bannissement ou autres sanctions infamantes.
Transposée dans l'Afrique moderne, cette tradition ancestrale sur les rites initiatiques devrait rendre l'école gratuite et obligatoire pour tous les enfants du même âge scolarisables sur le continent noir. Et aucun enfant en âge d'aller à l'école ne doit être délaissé quand d'autres seraient inscrits à l'école.
Seulement voilà, contrairement aux villages africains dotés de pouvoir de sanctions en cas de manquements aux obligations rituelles, au niveau continental africain, il n'existe aucune organisation ayant pouvoir de coercition sur les États membres comme c'est le cas dans l'Union Européenne. Du coup, chaque État Africain fait ce qu'il veut !
Et dire qu'en matière de publiques où les États africains ont manqué à leur rendez-vous au dialogue universel, le cas de l'école n'est qu'un exemple !
Amis(es), sœurs et frères, je vous en prie, quittons nos conforts et nos résidences douillettes d'occident pour aller au chevet de l'Afrique ! Là-bas, le devoir nous appelle !
Cet appel que je vous lance depuis quelques moments déjà n'est pas une comptine car vous le savez comme moi, en Afrique, une femme qui appelle au secours n'est pas une femme qui chante des berceuses.



Yéble Martine-Blanche OGA épouse POUPIN

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