lundi 31 août 2015

LES ANCÊTRES DE L'UPACEB ET LES CAUSES DE LEUR INEFFICIENCE

LES ANCÊTRES DE L'UPACEB ET LES CAUSES DE LEUR INEFFICIENCE

Les PACEB (Peuples Africains de Civilisations Ébènes) existent naturellement. Il leur manque seulement une reconnaissance juridique, une base légale, qui les fassent advenir à une entité politique autonome. A défaut d'une telle base légale qu'ils sont les premiers à ne pas rechercher, toutes les actions qu'ils posent sont disséminées en groupes parcellaires, qualifiées diversement, vécues dans l'incohérence, donnant l'impression d'être tantôt en symbiose, tantôt en contradiction. Une telle disparité dans les actions, annihilant tout esprit de groupe et ne permettant pas assez de lisibilité, on a tendance à se retrouver dans une confusion totale qui laisse penser qu'au fond, les PACEB ne posent aucune action en leur faveur et c'est à juste titre. En effet, la confusion n'a jamais produit de résultat appréciable.
Or, dans nos civilisations existentialistes voire matérialistes, où, il est de notoriété que les catégories de la logique ne sont pas tombées du ciel, le plus important est que, les choses, pour exister doivent être accessibles au toucher et à la vue. Pareillement, les idées, même les plus ingénieuses doivent être déployées dans le concret, à défaut de quoi, elles sont frappées du sceau de l'abstraction, et en ce qui concerne les idéologies, c'est la menace de déboucher sur l'utopie qu'elles encourent.
Il est donc entendu que dans de telles civilisations matérialistes, ce qui compte, c'est le factuel, c'est la matérialité. Le reste pouvant rimer avec de la poudre aux yeux, du vain verbiage. Autrement dit, lorsque rien n'est fait, et que rien de fait n'a été vu, on est à même de déduire qu'on n'a rien fait, et que du coup, rien n'ayant été fait, rien donc n'a jamais existé. En raisonnant ainsi, on peut légitimement affirmer que le projet de l'UPACEB n'a aucun antécédent, qu'il est sorti du néant, qu'il est un nouveau projet qui n'a jamais été envisagé, ni évoqué, en Afrique, ni ailleurs sur un autre continent. Et pourtant !
En effet, à voir de près, le projet de l'UPACEB (Union des Peuples Africains de Civilisations Ébènes) n'est pas si nouveau que çà. Au contraire, de tout temps, les filles et fils d'Afrique ont toujours émis le souhait de se retrouver pour bâtir leur continent.
A ce sujet,
  • faut-il rappeler le Reggae-man Bob Marley et les Rastas qui affirmaient que pour eux, la Jamaïque n'était qu'une étape, et que leur destination finale était l'Afrique ?
  • Faut-il insister sur le rêve primordial du Rastafarisme qui se considère en exil dans le monde, en pleines pérégrinations en l'attente de leur terre promise, l'Afrique ; en rappel de l'histoire des Juifs ?
  • Faut-il évoquer le dernier souhait de millions d'Africains-Américains de l'Amérique Latine et de l'Amérique du nord, ainsi que celui des Caribéens qui est de retourner en Afrique, la terre de leurs ancêtres ; avant de mourir et quitter ce bas monde ?
  • Est-il question de mentionner que sur le continent africain, ces dernières années, certains propos d'hommes d’État faisaient allusion d'une certaine façon au projet de l'UPACEB : et que des structures nationales en Afrique y font penser ?

Au risque de paraître rébarbatif, signalons en passant que sur le continent européen même, des groupements à caractère associatif et politique ont donné à penser que les enfants d'Afrique avaient hâte de se retrouver pour vivre leur spécificité à des degrés différents. Mieux, dans certains débats et propos à caractère privé ou public, que ce soit en terre africaine ou en terre occidental, des filles et fils d'Afrique expriment bien le souhait de retrouver leurs sœurs et frères éparpillés sur la planète entière pour vivre en toute solidarité.
Bref, aussi longtemps que l'on remonte jusqu'à nos jours, les filles et fils d'Afrique, - que la faute morale des humains a dispersés sur toute la planète, - il ne faut pas l'oublier, - ont de tout temps rêvé de se retrouver un jour.
En exemples supplémentaires, plusieurs Négro Spirituals et Gospels expriment bien ce désir primordial pour ce qui est des descendants des déportés de revenir en Afrique. Et pour ce qui est des Africains résidents sur le Continent, de même que de leurs diasporas issues de l'immigration, des initiatives pour retrouver et unir les enfants d'Afrique sont entreprises. Toutefois, il est à remarquer que toutes ces initiatives qui renvoient à l'UPACEB ont présenté certaines faiblesses, - et ce n'est que dommage, - à la base de leur défaut de consistance, lesquelles expliquent bien leur inefficience.
D'où, tout l'intérêt de revenir sur quelques-unes de ces initiatives qui ont précédé le projet de l'UPACEB (I), sans oublier les causes de leur inefficience (II).

I) QUELQUES INITIATIVES AYANT DES POINTS COMMUNS AVEC L'UPACEB

Ces initiatives qui renvoient au projet de l'UPACEB ont été prises tantôt en Afrique (A), tantôt en Europe (B), tantôt à un niveau intercontinental (C).

A) Les initiatives africaines en lien avec l'UPACEB
En Afrique, ces dernières années, un homme politique a tenu des propos qui renvoient au projet de l'UPACEB (1) et deux pays de l'Afrique de l'Ouest ont mis en place des structures qui concordent bien avec le projet de l'UPACEB (2).

  1. Maître Abdoulaye WADE, un précurseur des idéaux de l'UPACEB
Les propos du président Abdoulaye Wade qui coïncident avec le projet de l'UPACEB se situent à deux niveaux :

- Premièrement, tout débute en 2008. Cette année-là, il y avait juste un an que Nicolas Sarkozy était élu Président des Français. Au sein de son programme de gouvernement, le concept de l'Immigration Choisie. Cependant, avec la perspicacité d'esprit qui est sienne, Maître Abdoulaye Wade, alors président de la République du Sénégal y voit aussitôt une supercherie. Il dénonce sans ambages «un pillage des cerveaux» africains.
Dans un article encore en ligne, Violaine Carrère, Chargée d’études au Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés) revient sur cette réaction avisée du maître du Sopi sur le sujet, dont il est utile de vous livrer quelques morceaux choisis :
«Le problème, c’est l’immigration choisie. J’avais préconisé l’immigration «concertée» : consultons-nous avant de prendre des décisions. Or, la France est toujours dans la disposition de ne laisser venir que des diplômés. C’est cette fuite des cerveaux qu’on ne peut accepter. Le Sénégal consacre 40 % de son budget à l’éducation. Si nos meilleurs étudiants partent en Europe, c’est absurde.» Dixit Abdoulaye Wade.

Maître Wade ne s'arrête pas là, car il va jusqu'à demander le remboursement des investissements d'avenir entrepris par son pays, le Sénégal, pour la formation de ses cerveaux. Et c'est Violaine Carrère qui s'en fait l'écho : «Abdoulaye Wade a par exemple émis l’idée que les jeunes envoyés se former à l’étranger aient à rembourser à leur pays l’investissement que celui-ci a consenti pour eux.»
A la suite du Président Wade, Violaine Carrère mentionne que : «Le secrétaire exécutif de la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), Mohamed Ibn Chambas, imagine, lui, un partenariat euro-africain qui «incite au retour» les migrants africains, les intégrant «systématiquement» à des programmes de soutien à des projets générateurs d’emplois dans leurs pays.»

Le fléau de la fuite des cerveaux en Afrique, c'est bien ce que votre servante appelait tantôt «fuite des cerveaux dans les deux sens» ou «fuite des cerveaux au départ, et fuite des cerveaux à l'arrivée.» Phénomène que le projet de l'UPACEB compte résoudre une bonne fois pour toute par l'ouverture d'un espace Afro-ébène et la mise en circulation d'un Passeport Ébène qui permettraient à tout Africain d'être au service de son pays, de son continent, où qu'il se trouve sur la terre des hommes, sans qu'il soit empêché par quelque mécanisme juridique que ce soit. Or donc, le Président Abdoulaye Wade se préoccupait déjà de solutions à ce fléau. Pour cela, il devient le précurseur des idéaux que compte véhiculer l'UPACEB.

- Deuxièmement, en 2008, Haïti est victime d'une grand catastrophe naturelle qui a fait des milliers de sinistrés. Le monde entier est alors gagné par l'émotion. L'aide afflue de tous côtés. Contre toute attente, le président Wade propose aux Haïtiens de regagner l'Afrique. Jeune Afrique publie un article à ce sujet, encore en ligne, et c'est un réel plaisir de citer quelques bribes de la pensée du président Sénégalais : «La récurrence des calamités qui tombent sur Haïti m’amène à proposer une solution radicale: (. . . ) créer en Afrique, quelque part, avec des Africains bien entendu, avec l’Union africaine, (. . . ) un espace, à déterminer avec des Haïtiens, pour y créer les conditions de retour des Haïtiens».

Ou alors : «Ils n’ont pas choisi d’aller dans cette île et ce ne serait pas la première fois que des anciens esclaves ou leurs descendants soient ramenés en Afrique. C’est le cas du Liberia, où ils ont dû s’intégrer à la population locale pour former aujourd’hui la nation libérienne. Notre devoir, c’est de leur reconnaître le droit de revenir sur la terre de leurs ancêtres.»

Le porte-parole du président sénégalais, Mamadou Bamba Ndiaye renchérit : «Si ce ne sont que quelques personnes, nous leur offrirons un toit et un bout de terre. S’ils viennent en masse, nous leur donnerons une région»

Imaginez la joie de votre servante à cette époque !
Enfin, enfin, enfin, l'Afrique y songe ! Et un Africain l'exprime !
Inutile de le rappeler, tout le projet de l'UPACEB consiste à faire revenir tous les enfants d'Afrique éparpillés dans le monde au sein d'un grand ensemble où ils formeront un seul peuple au service de leur continent. Et l'UPACEB y croit dur comme fer. Le peuple Juif l'a fait. En Israël, le vote d'une Loi de retour est rentré en vigueur depuis 1948. Cette loi a valeur constitutionnelle. Grâce à cette loi, tous les Juifs répandus sur la terre peuvent retourner en Israël n'importe quand, et ils y sont accueillis. A défaut de vouloir retourner en Israël, ils peuvent visiter le pays n'importe quand, et, où qu'ils se trouvent sur la terre des hommes, ils contribuent au développement de leur pays sans y vivre ! Qu'est-ce qui empêche que l'Afrique Subsaharienne fasse autant ?
Vous l'auriez compris, c'est tout le combat que veut mener l'UPACEB.
Alors, lorsque l'ancien président du Sénégal offre la possibilité d'un retour aux Haïtiens en terre africaine, il ne fait que répondre à l'aspiration du projet de l'UPACEB. Pour cela aussi, Maître Wade est le précurseur des idéaux que veut véhiculer l'UPACEB.

Ceci dit, en Afrique, deux pays d'Afrique de l'Ouest ont mis en place des structures qui rejoignent bien le projet de l'UPACEB.

2) Deux structures ouest-africaines en lien avec le projet de l'UPACEB
La Côte d'ivoire, et le Sénégal offrent à la postérité africaine et au monde une institution et monument qui symbolisent l'histoire et la culture africaines d'une part, et d'autre part, sont en lien avec le projet de l'UPACEB.

1) L'ASCAD : L'Académie des sciences, des arts, des cultures d'Afrique et des diasporas africaines
C'est le 1er septembre 2003 que l'ASCAD naît à Abidjan. Cette institution culturelle ivoirienne vise à développer l'influence des sciences, des arts, de la culture africaine et de celle de la diaspora africaine. En tant que telle, l'ASCAD épouse entièrement les idéaux de l'UPACEB.
C'est d'ailleurs la raison principale qui a poussé votre servante à choisir la Côte d'ivoire pour abriter le sommet de Février 2016 sur les fondements de l'UPACEB.
En effet, jamais auparavant, sauf erreur de notre part, aucune institution africaine n'a englobé tant l'Afrique et ses diasporas ! Du coup, vu son caractère global et systémique qui vise à rassembler l'Afrique et ses diasporas, l'ASCAD de Côte d'ivoire reste la précurseuse idéale du projet de l'UPACEB. On peut donc comprendre qu'il lui revienne de prendre en charge le pilotage du sommet de Février 2016 sur l'UPACEB. Votre servante en formulera la demande auprès des instances dirigeantes de l'illustre institution le moment venu.

2) Le Monument de la Renaissance Africaine
A l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance du Sénégal, le Monument de la Renaissance Africaine situé à Ouakam, à Dakar, a été inauguré le 03 Avril 2010 par le Président de la République du Sénégal, son Excellence Monsieur Abdoulaye Wade. Il est dit qu'avec ses 52 mètres de hauteur, cette statue est, au 21ème siècle, la plus grande des statues du monde. La statue de la Liberté à New York la suivrait juste après.
Vous avez dit Renaissance africaine ? C'est-à-dire, tout le projet de l'UPACEB.

Dans la même lignée, en terre européenne, plus précisément en France, des initiatives ont été prises en relation, même partielle avec l'UPACEB.

B) Des initiatives en terre européenne renvoyant au projet de l'UPACEB
En Europe, plus précisément en France, deux groupements à caractère politique rappellent partiellement le projet de l'UPACEB. Il s'agit d'une part du CRAN (1), et d'autre part, du MAF (2).

1) Le CRAN Le Conseil représentatif des associations noires de France
Le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) est né le 26 novembre 2005 à l'Assemblée nationale française. A l'origine, une soixantaine d'associations d'Afrique et des Antilles en France. Dès le départ, le CRAN s'est donné pour but, la défense des populations noires de France contre les discriminations dont elles sont victimes. On peut alors dire que le CRAN épouse partiellement les idéaux de l'UPCAB car elle défend en partie, les intérêts des peuples africains.

2) Le MAF : Mouvement des Africains Français
Le Mouvement des Africains Français est né en Juillet 2011 grâce à l’Écrivaine Camerounaise Calixthe Beyala qui en est la Présidente. A la première sortie nationale de ce Mouvement des Africains-Français (MAF) qui a eu lieu au Grand Palais de Lille le 26 novembre2011, chacun a pu constater le grand déferlement de militants qui donne la preuve que vraisemblablement, la soif de se retrouver des Africains de par le monde, pour s'affirmer en tant qu'un seul peuple à la destinée commune est irrépressible. Du coup, parler des Africains Français, c'est évoquer une catégorie sociale des PACEB (Peuples Africains de Civilisations Ébènes) et donc, il n'est pas exagéré de dire que le MAF épouse en partie, les idéaux de l'UPACEB.

On l'a vu, au niveau africain comme au niveau européen, des initiatives même partielles sont prises qui sont en lien avec le projet de l'UPACEB. Mais ce qu'il faut ajouter, c'est qu'une structure intercontinentale rejoint elle aussi, de façon partielle, le projet de l'UPACEB. Il s'agit des pays ACP.

C) Les pays ACP : Les pays (Afrique, Caraïbes, Pacifique), précurseurs partiels de l'UPACEB
Les pays ACP regroupent les pays de l'Afrique Subsaharienne, les pays des Caraïbes anglophones et d'autres pays de l'Océan Pacifique sans les DOM-TOM français. Les pays ACP sont ceux qui ont signé la Convention de Lomé. Cette convention de Lomé est un accord de coopération commerciale qui a été signé le 28 février 1975 entre la Communauté Économique Européenne (CEE) et 46 pays d'Afrique, certains pays des Caraïbes et du Pacifique. Cette convention de Lomé a été renouvelée en à plusieurs reprises :
  • en 1979, la convention de Lomé II, signée par 57 pays.
  • En 1984, la convention de Lomé III, signée par 66 pays
  • En 1990, la Convention de Lomé IV, signée par 70 pays.
Le 23 juin 2000, la Convention de Lomé a été remplacée par l’accord de Cotonou qui a été signé dans la capitale économique du Bénin, entre l'Union européenne et les États d'Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP). Conclu pour 20 ans, cet accord est révisé tous les 5 ans et il réunit les 79 États du groupe ACP et les 28 pays de l'Union européenne, soit une population totale de plus de 700 millions de personnes.
Toutes choses égales par ailleurs, les pays ACP ont le mérite de prendre en compte une grande partie des PACEB mais cette prise en compte n'est que partielle. Toutefois, il y a lieu de reconnaître que cette institution intercontinentale préfigure d'une certaine manière, le projet de l'UPACEB.

On le voit bien, plusieurs initiatives en Afrique, en Europe comme dans un cadre intercontinental rappellent des aspects du projet de l'UPACEB. Cependant, toutes ces initiatives présentent des failles qui caractérisent les causes de leur inefficience.


II) LES CAUSES DE L'INEFFICIENCE DES INITIATIVES PRECURSEUSES DU PROJET DE L'UPACEB

Il convient d'appréhender les faiblesses des initiatives africaines (A) pour en venir aux faiblesses des initiatives européennes et intercontinentales (B)

A) Les faiblesses des initiatives africaines
Les faiblesses des initiatives africaines concernent l'action du Président Abdoulaye WADE (1) d'une part et d'autre part, l'ASCAD (2).

1) L'action du président Abdoulaye WADE
Reconnaissons que le président Abdoulaye WADE n'a pas manqué de volonté dans son engagement pour la cause africaine et pour cela, il convient de saluer ses efforts. Toutefois, on peut déplorer le fait qu'il ne soit pas allé plus loin, au-delà des paroles. En effet, Maître Wade est un homme de Droit. De surcroît, il était président de la république au moment de ses discours mémorables. Il avait donc tous les leviers en mains, en tout cas, tout, pour conduire son gouvernement à faire des projets de lois pour consolider et crédibiliser ses discours sur son souhait de mettre fin à la fuite des cerveaux dans son pays, mais aussi son souhait de voir les Haïtiens revenir en Afrique. S'il l'avait fait, il est à parier que d'autres chefs d’États africains lui auraient emboîté le pas. Il se trouve qu'à part ses discours de bonne augure, il n'a pas posé d'acte concret sur les sujets importants qu'il a abordés courageusement. Or, ne pas avoir posé d'acte concret, lui devient préjudiciable, car il peut donner à penser que ses discours étaient purement démagogiques. En tant qu'un homme de loi, il n'ignore pas le poids du juridique face à une simple parole. Il a donc fragilisé la portée de ses discours en ne les traduisant pas concrètement en projets de lois puis en lois.

2) Les faiblesses de l'ASCAD
Bien que l'ASCAD soit une académie nationale, ivoirienne, elle a songé à prendre en compte l'Afrique entière et ses diasporas et c'est son seul mérite qu'il convient de saluer. Sa faiblesse réside dans le fait que cette institution donne l'impression de reposer sur de la fiction juridique à cause du déficit structurel qui la touche. En l'espèce, l'ASCAD repose sur un fait, et non sur du droit. Et ce fait, irréfutable, tangible, c'est l'existence d'une Afrique concrète et de ses diasporas, c'est l'existence des PACEB (Peuples Africains de Civilisations Ebènes), un grand ensemble aux caractéristiques et spécificités diverses. Mais, avouons-le, ce grand ensemble n'a pas de reconnaissance juridique à travers le monde, au jour d'aujourd'hui.
En clair, il manque à l'ASCAD un instrument politique, une institution politique, une organisation politique, qui puisse incarner son projet. Et cet instrument politique de l'ASCAD, cette institution politique de l'ASCAD, cette organisation politique de l'ASCAD, c'est incontestablement l'UPACEB. Or, l'UPACEB n'existe pas encore.
En effet, sans l'UPACEB, l'ASCAD n'a pas d'assise juridique. Cela veut dire qu'en Droit, l'ASCAD ne repose sur rien. Et ce vide juridique, logiquement, il aurait dû être comblé avant même de mettre sur place l'ASCAD. Du coup, à défaut d'avoir comblé ce vide juridique, on a mis en quelque sorte, la charrue avant les bœufs, car, entre l'ASCAD et l'UPACEB, c'est l'UPACEB qui devait précéder l'ASCAD et donner naissance à l'ASCAD au plan juridique. Jamais l'inverse.
Au fond, l'ASCAD présente les mêmes difficultés que le Panafricanisme, ce «bébé» conçu en dehors de la matrice d'une mère, et qui recherche encore une mère pour l'allaiter et prendre soin de lui.
Tout cela explique l'urgence qu'il y a, à mettre sur place l'UPACEB, à défaut de laquelle, plusieurs institutions panafricaines encourent la bâtardise à perpétuité.

B) Les faiblesses des initiatives européennes et intercontinentales
Les faiblesses des initiatives européennes et intercontinentales concernent, nous l'avons vu, le CRAN, le MAF et les pays ACP.
Si le CRAN présente les mêmes failles (d'être un mouvement trop exclusif) que le mouvement de la Négritude, parce que trop orienté vers la couleur de peau, là, où, le Panafricanisme au sens lato sensu se veut inclusif, le MAF (Mouvement des Africains Français) et les pays ACP ont en commun d'être fondés sur un critère géographique avec une particularité pour les pays ACP de ne privilégier que le rapport économique au grand mépris de l'aspect culturel.
Or, le critère géographique, - nous l'avons déjà dit, - n'est pas source de rapprochement entre les peuples. En effet, il ne fait pas de doute que le mot «Géographie» implique immédiatement les mots de «territoire», «frontière», «souveraineté», et «conflits».
Cela veut dire que dans l'imaginaire des peuples, plusieurs mots en appellent à d'autres mots avec lesquels ils se conjuguent inextricablement. Du coup, on a :

1) Géographie = territoire = frontière = souveraineté = conflits.

2) Culture = savoir = connaissance = érudition = instruction = éducation = civilisation = découverte = relation = lien = amitié = fraternité = partage = liberté = neutralité..; etc.

Il suffit de jeter un coup d’œil sur le territoire africain pour s'en rendre compte : en Afrique au sud du Sahara, il n'existe aucune organisation continentale basée sur la culture. Toutes les organisations continentales africaines reposent sur la géographie, le territoire, sachant que la géographie qui implique le territoire, la frontière et la souveraineté est source de conflits !
Depuis l'Union Africaine, - la seule Organisation continentale - jusqu'aux Organisations sous-régionales africaines que sont la CEDEAO, la CEMAC, l'EAC, jusqu'à la SADEC, toutes les organisations africaines sont bâties sur un critère géographique ! Et aucune organisation africaine n'est bâtie sur un critère culturel sachant que la culture renvoie à l'amitié entre les peuples vu qu'elle ne promeut aucune frontière !
En l'espèce, comment s'étonner qu'il y ait toujours des conflits en Afrique ; jusque entre pays voisins ? Les pays ACP qui excluent les Latino-Américains et les Africains-Américains devraient élargir leurs perspectives. Pareillement, le MAF gagnerait à s'ouvrir aux autres Africains que l'idiotie humaine a séparés de l'Afrique.
En tout cas, on le voit bien, tout tourne autour de l'UPACEB. Toutes les initiatives africaines en Afrique et en dehors de l'Afrique renvoient à l'UPACEB. Mais on n'ose pas aller tout droit au but. On préfère gratter ici et là, chacune, chacun, prenant un morceau qui lui convient.
Autant de contournements qui ont pour conséquence de générer une complète confusion qui mène à croire à l'inexistence des PACEB en même temps qu'ils sont fortement dommageable à leur unité.
A ce niveau, l'UPACEB n'est même plus le projet d'une organisation continentale, il est une urgence, une nécessité. Incontournable. Impérieuse.


Yéble Martine-Blanche OGA épouse POUPIN

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