L'AFRIQUE
NOIRE : LA CATASTROPHE DE LA BIPOLARISATION RELIGIEUSE IMPUTABLE
AU DEFICIT STRUCTUREL
Dans l'histoire humaine,
la grandeur et la force des peuples se trouvent dans les leçons
qu'ils ont sues tirer de leur histoire commune, de même que leur
fidélité vis-à-vis des principes, normes et valeurs qu'ils ont en
partage. Et l'histoire commune des peuples, leurs principes, leurs
normes et leurs valeurs, il faut pouvoir les identifier, et les
regrouper dans des supports qui puissent garantir leur survie, et en
même temps assurer leur propagation, voire même leur retransmission
aussi bien aux générations ascendantes qu'aux générations
descendantes, dans le temps et dans l'espace.
Et ne l'oublions pas, ces
supports de conservation de l'histoire et des cultures des peuples
eux aussi tour créés et gérés par les peuples eux-mêmes, qui les
transforment en des structures, des institutions pérennes...etc.,
lesquelles ont vocation à survivre aux humains, encore une fois,
dans le temps et dans l'espace.
Par exemple, dans les
civilisations qui ont les traditions écrites, les supports de
conservation de leur histoire commune sont les livres dont les
structures et institutions de propagande sont les écoles, collèges,
lycées, universités, ...etc.
Ensuite, pour ces
civilisations écrites, les associations et les organisations
politiques et humanitaires servent à promouvoir et servir certains
idéaux qu'elles veulent défendre.
Venons-en maintenant en
Afrique noire.
Disons qu'en Afrique
noire, si traditionnellement notre tradition était orale, ce qui la
menaçait de disparition partielle ou totale avec le décès de ses
dépositaires, depuis, avec la colonisation, la tradition écrite a
été intégrée dans nos us et coutumes. Nous disposons ainsi des
structures et des institutions modernes pour assurer la survie à
notre histoire commune, nos principes, nos normes et nos valeurs dont
un travail d'unification reste à faire. Or, à défaut de ce travail
d'unification de notre histoire commune, de nos principes, nos
normes, nos us et coutumes, mais aussi à cause de notre manque de
volonté d'entamer un tel travail d'unification de ce qu'il convient
d'appeler notre patrimoine commun, et vu le déficit de structures et
d'institutions pour les regrouper, les gérer et les promouvoir, un
vide abyssal subsiste.
Or, dit l'adage, la
nature a horreur du vide. Par conséquent, ce vide abyssal né de
l'absence de travail d'unification de notre histoire commune, de nos
principes et valeurs, de même que de l'absence de structures et
d'institutions qui les promeuvent, - il fallait s'y attendre, - ne
pouvait rester vide pendant longtemps.
Ainsi, c'est dans ce vide
abyssal que chacun peut débarquer de nulle part, pour y déposer
tout ce qui lui plaît, y compris y déverser les eaux les plus
infestes et les plus immondes qui polluent notre continent d'un point
de vue humain et moral.
En effet, dans ce vide
abyssal constitué par le déficit structurel en matière de
promotion de notre civilisation, tout ce qui est déposé se trouve
être en général, à l'opposé de tout ce qui est valeureux,
admissible, tolérable, et valorisable sur le champs des principes
africains.
Est-il besoin d'insister
pour le dire et le faire comprendre ; le prix que l'Afrique paie
au manque de structures et d'institutions continentales en charge de
promotion de sa civilisation est lourde !
C'est pourquoi, au 21ème
siècle, le continent noir est perçu comme celui de la bipolarité
entre deux religions : d'une part, la religion chrétienne et
d'autre part, la religion musulmane.
Comme si depuis ses
origines, l'Afrique noire connaissait ses deux religions !
Idiotie et absurdité,
quand vous tenez l'Africain !
En tout cas, des deux
côtés, Chrétiens et Musulmans sont instrumentalisés pour
s'affronter dans le virtuel comme dans le réel. Ainsi, transformés
du jour au lendemain en protagonistes, ils sont devenus dans
plusieurs pays africains le glaive que l'on utilise pour détruire le
continent noir, y semer la zizanie, la déstabilisation et le tirer
par le bas.
Du coup, chauffés à
blancs par des idéologies néfastes, extrémisés, fanatisés et
radicalisés dans la violence, ces filles et fils d'Afrique,
premières victimes du déficit structurel de promotion de la
civilisation africaine sèment dans l'ignorance, mort et désolation
sur leur passage avec : extermination de populations, tueries
massives, incendies de villages entiers, viols massifs de femmes,
assassinats d'enfants et de vieillards, atteintes graves aux
personnes et aux biens au nom de la religion...etc.
Devant
ce chaos, une question se pose avec acuité : que
dit la coutume africaine ? Ordonne-t-elle de violer les femmes,
de tuer les enfants et les vieillards au cours des guerres ; et
permet-elle le versement du sang du prochain ?
Réponse :
Non, non, et non !
En effet, dans la coutume
africaine, le Droit de la guerre prohibe fortement de faire des
victimes parmi les femmes, les enfants et les vieillards. Et voilà
pourquoi, au cours d'une guerre dans l'Afrique traditionnelle, ils
ont beau assiéger le village ou la tribu adversaire, les guerriers
traditionnels ne touchaient jamais à l'intégrité des enfants, des
femmes et des vieillards qu'ils choisissent d'épargner, soit en les
laissant là, où, ils les ont trouvés, soit en les constituant
simplement comme otages qu'on libérera après pourparlers entre les
deux parties !
Questions :
1)
Pourquoi au 21ème siècle, dans cette Afrique moderne, les femmes,
les enfants et les vieillards sont des chairs à canon ?
Réponse :
par ignorance des coutumes africaines frappées d'oubli et de manque
de structures pour les promouvoir.
2)
Qu'en est-il du versement de sang de son prochain dans le droit
coutumier africain ?
Réponse :
En Afrique traditionnelle, le crime de sang constitue la plus grande
des infractions. Ce qui vaut à son auteur, la peine suprême du
bannissement.
En effet, en Afrique
traditionnelle, le meurtre ou l'assassinat d'une personne n'engage
pas que la responsabilité pénale de l'auteur du crime, mais plutôt
celle de la société toute entière qui subit ainsi la disgrâce
d'un tel acte ignominieux. Et voilà pourquoi la réparation d'une
telle infraction passe d'une part par l'extraction de l'auteur du
sein de la communauté (son bannissement) mais aussi par des rites
d'expiation dédiés aux ancêtres considérés comme les seuls
pourvoyeurs d'enfants aux vivants. Ces sacrifices d'expiation du mal
ainsi né du versement du sang de l'autre visent d'une part à
demander le pardon et la grâce aux ancêtres pourvoyeurs d'enfants
aux familles, mais aussi à purifier la société ainsi salie et
souillée par l'abomination du crime de sang.
Questions :
1)
pourquoi, au 21ème siècle, en terre africaine, on tue le prochain
sans remords, comme si on tuait une mouche ?
Réponse :
parce que les Africains ignorent leurs coutumes ancestrales. En
effet, aux jeunes générations africaines, on ne leur enseigne pas
leurs coutumes, et en plus, en Afrique noire, il n'y pas de
structures ni d'institutions modernes qui soient basées sur les
coutumes africaines pour les promouvoir et faire connaître aux
jeunes générations les interdits et les usages coutumiers.
2)
Pourquoi, en Afrique noir, au 21ème siècle, les peuples ne sont
appréhendés que sous le prisme de la religion chrétienne et
musulmane ?
Réponse :
parce que sur tout le continent noir, il n'y a que ces deux religions
qui se sont structurées, se sont organisées en institutions et
savent propager leurs idéaux et leur idéologie.
Quant
à la civilisation africaine, ses us et coutumes, ses principes, ses
normes et ses valeurs, elles sont reléguées aux oubliettes,
piétinées, malmenées, méprisées, et il n'y a aucune structure,
ni institution pour les promouvoir.
Finalement,
l'Afrique toute entière a intérêt à mettre en place un organe
officiel, une institution continentale et internationale qui promeuve
ses principes, ses normes, ses valeurs, ses us et coutumes. C'est de
cette manière que le continent noir se protégera du radicalisme,
du sectarisme, de l'extrémisme et des fanatismes religieux avec
leurs multiples ravages sur les personnes et les biens.
Pareillement,
une telle organisation continentale et internationale basée sur le
respects des normes et principes africains en matière de droits de
l'Homme sera un formidable outil de réduction et de prévention des
conflits qui mettra un frein aux tueries massives pendant les
conflits.
Assurément,
l'UPACEB est le bienvenu !
Yéble
Martine-Blanche OGA épouse POUPIN
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