LA BIPOLARISATION
NORD-SUD : L'AUTRE TALON D'ACHILLE AFRICAIN IMPUTABLE AU
DEFICIT STRUCTUREL EN MATIERE D'INTEGRATION
En
Afrique au sud du Sahara, les trois grandes variables « explicatives
des conflits politico-armés » se résument à :
- la bipolarisation Chrétiens-Musulmans
- la bipolarisation Nord-Sud
- l'ethnicité et le tribalisme.
Cela
veut dire qu'en Afrique, les populations ne sont censées développer
des relations de paix et de cordialité que lorsqu'ils appartiennent
à la même religion (Chrétiens ou Musulmans), ou parce qu'ils
habitent la même région selon qu'elle est australe ou
septentrionale, ou alors lorsqu'ils appartiennent à la même ethnie
ou à la même tribu.
Vraie
ou fausse, nul ne peut apporter une contradiction formelle à cette
assertion qui colle à la peau des Africains à la manière d'un
arbre et son écorce, et qui s'est propagée sur la planète entière
comme une traînée de poudre pour deux raisons :
- les Africains eux-mêmes ne se sont pas encore exprimés sur cette assertion, via un organe officiel et crédible qui les représente pour l'infirmer.
- Tout ce que l'on sait, c'est que dans leurs comportements et certains propos qu'ils tiennent par voie de retransmission des masse-médias, plusieurs sont des Africains qui soutiennent effectivement que les conflits dans leurs pays opposent véritablement Chrétiens et Musulmans d'une part, quand ils opposent les nordistes et les sudistes d'autre part, avec en fond, des haines tribales avec affrontements interethniques.
De
ce qui précède, quelque chose devrait intriguer quand même :
c'est que, le découpage des agglomérations voire des pays et des
continents entre le Nord et le Sud est un fait universellement
reconnu. En tant que tel, il ne devrait pas occasionner des troubles
ni des conflits. C'est ainsi qu'ailleurs, sur les autres continents,
ce découpage entre le nord et le sud n'est pas fauteur de troubles
ni de conflits armés qui soient à même d'embraser les peuples.
Insistons
pour dire que ce constat est seulement valable en dehors des
frontières de l'Afrique subsaharienne où, effectivement, le
découpage Nord-Sud ne constitue aucune problématique.
Mais,
pour ce qui est de l'Afrique au Sud du Sahara, le découpage entre
Nord et Sud est instrumentalisé pour répondre aux besoins de la
cause politique, de sorte que partout sur le continent noir, ce
découpage Nord-Sud est la petite flamme qui provoque de géants
brasiers.
Et
comment !
En
effet, en Afrique noire, le découpage entre le nord et le sud, c'est
tout un fond de commerce pour les femmes et hommes politiques. Et
c'est peu de dire que ce découpage entre le Nord et le Sud est la
sève qui irrigue tous les arbres de « la flore politicienne »
sur le continent.
N'ayons
pas peur de le dire, sans l'exploitation non pas bénéfique mais
maléfique, de surcroît malsaine et abusive à des fins
politiciennes de ce découpage naturel (admis de manière universelle
entre le nord et le sud partout dans le monde), en Afrique noire, les
femmes et hommes politiques n'auraient pas d'arguments pour leur
électorat. En tout cas, c'est l'impression qu'ils donnent au reste
du monde qui constate avec nous autres que sur ce continent noir,
tout se passe comme si les femmes et hommes politiques n'avaient pas
d'autres arguments intellectuels, économiques, éthiques et moraux
pour prospérer dans le champs politique à part le clivage Nord-Sud.
Ce
qu'il faut savoir et retenir est que cette dérive de nos femmes et
hommes politiques qui fondent leur
prospérité politique sur les clivages Nord-Sud n'est pas sans
raisons.
Au
contraire, cette dérive politicienne a son explication qui remonte à
la Conférence de Berlin du 15
novembre 1884
au 26
février 1885.
Laquelle Conférence de Berlin a vu le partage de l'Afrique en
territoires séparés pour donner lieu à des États-nations,
autonomes, les uns, vis-à-vis des autres.
En
effet, c'est
cet esprit des États-nations, avec sa politique obsessionnelle de
souverainisme qui inspire tous les États africains jusqu'aujourd'hui
au 21ème siècle.
Ainsi,
depuis 1844 jusqu'aux indépendances des pays africains, les seules
politiques des États africains sont celles du renforcement des
États-nations.
Du
coup, en Afrique noire, consciemment ou inconsciemment, une
préférence en matière de politiques publiques est accordée à la
rigidification des frontières terrestres et maritimes. Et comme il
fallait s'y attendre, ces politiques d'étanchéité des frontières
sont celles qui sont favorisées au détriment de celles favorisant
le rapprochement des peuples et par delà, la mixité sociale. Et,
c'est à ce niveau que le régionalisme et le tribalisme ne sont pas
loin de tout Africain, qu'ils guettent à la manière d'une fauve
guettant sa proie.
En
clair, en Afrique noire, nous avons des sociétés humaines
disséminées et sclérosées à cause des politiques agrémentant
l'étanchéité des frontières terrestres et maritimes, plutôt que
des politiques de brassage des peuples et des cultures.
Et,
c'est dans la logique d'une telle politique de rigidification des
frontières que les Africains qui accèdent au pouvoir d’État dans
nos pays respectifs au Sud du Sahara, sont très nombreux à se
préoccuper d'abord de la construction et de la modernisation de leur
région natale, plutôt que celles de leur pays tout entier,
délaissant ainsi certaines régions entières de leur pays qu'ils
considèrent comme ne leur appartiennent pas, sans électrification
ni eau potable, ni hôpitaux, ni écoles !
D'où,
partout sur le continent noir, les variables d’occurrence pour
qualifier nos gouvernements sont le tribalisme, le népotisme, le
régionalisme, la corruption...etc.
De
même, de cette politique d'étanchéité des frontières est né le
clivage Nord-Sud qui est aujourd'hui, la lime qui aiguise les
machettes qui tranchent, non plus les frontières géographiques,
mais bien les cous et les têtes des Africains !
A
bon entendeur, salut !
De
son côté, l'UPACEB veut et elle peut effacer tous ces faux clivages
pour regrouper les filles et fils d'Africains ensemble, autour d'un
seul et même projet : le développement de l'Afrique entière
et de ses peuples sans exceptions de pays ni de peuples. Vive
l'UPACEB !
Yéble
Martine-Blanche OGA épouse POUPIN
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