L'AFRIQUE,
CE PREFABRIQUE QUI TIENT GRÂCE AUX FONDAMENTAUX DU PANAFRICANISME
L'UPACEB
ET LES FONDAMENTAUX DU PANAFRICANISME
UN INSTRUMENT DE PREVENTION DES
CONFLITS EN AFRIQUE
En
général, lorsqu'on évoque le terme «panafricanisme», tout
le monde est effrayé. Comme si le ciel allait nous tomber dessus.
D'abord, à l'entente de ce mot « panafricanisme », on
commence à rechercher des souverainistes ici, des séditieux par là.
Ensuite, chacun se fait mauvais sang, en posant un regard inquisiteur
sur les autres. Et voilà comment le « panafricanisme »
est devenu le « gros mot » qu'il ne faut pas prononcer de
nos jours, sous peine de connaître la marginalisation.
Une
telle attitude de peur de cette doctrine s'explique par quatre
raisons :
- rares sont les travaux d'abstraction sur la notion du panafricanisme pour permettre à un large public de s'imprégner de son contenu réel.
- Le terme «panafricanisme», à force d'être utilisé, n'importe quand, et n'importe comment, a fini par être galvaudé.
- C'est sûr, il y a eu un resserrement de la notion lorsqu'elle est réduite aux seuls africains de teint noir, et donc la notion a été vidée de son contenu, renvoyée à sa fonction congrue.
- Lorsqu'on utilise le terme «panafricanisme», c'est toujours comme un instrument de révolte populaire.
De
ce qui précède, on constate que le terme « panafricanisme »
manque de produire ses effets concrets, et même lorsqu'il
produit ses effets, ils ne sont pas visibles par simple mépris, ou
alors que la mauvaise foi les occulte. Du coup, chacun pense que
l'Afrique n'a aucun poids dans le monde, et qu'à part ses matières
premières, elle ne représente pas grande chose pour la planète.
Naturellement, cette façon de voir l'Afrique a fini par gagner les
Africains eux-mêmes, qui sont nombreux à penser que, le continent
qui a expérimenté le premier, la vie humaine sur terre, n'a
véritablement aucun poids.
En
outre, cette façon de considérer l'Afrique avec mépris a même
bénéficié d'une construction intellectuelle pour donner la notion
d'afro-pessimisme. Ce mot savant, aussi banal que cela puisse
paraître, a lui aussi un rôle important à jouer dans l'imaginaire
collectif, il représente des enjeux.
En
effet, l'afro-pessimisme n'est pas un vain mot. L'afro-pessimisme est
une doctrine forgée pour décourager les Africains d'espérer en un
avenir meilleur. Ce mot, à la fois philosophique et politique a pour
finalités de dissuader les Africains d'avoir confiance en eux-mêmes
et en l'Afrique. Il vise à empêcher les enfants d'Afrique de
tenter quoique ce soit pour leur progrès. Au fond, il ne s'agit pas
d'un simple mot, il s'agit de tout un programme de manipulation
psychologique.
Si
l'origine de ce mot «afro-pessimisme» reste jusque-là inconnue,
c'est la manière dont les Africains sont nombreux à s'en
acclimater, en l'utilisant sans retenue, qui laisse à penser qu'ils
en sont les principaux auteurs.
Au
fond, tout donne à penser que ce sont les filles et fils d'Afrique
eux-mêmes, qui, sans doute, las d'attendre des miracles sur leur
continent par un coup de baguette magique, sans le moindre effort de
leur part, ont forgé ce mot cynique pour exprimer leur ras le bol.
Qu'ils
se sont créés par ce mot «afro-pessimisme» ! Qu'ils ont créé
leur continent par ce mot !
En
effet, nul n'ignore la portée de la parole, ni même celle de
simples mots sur la vie des individus. Ainsi, par la parole, on crée,
on construit. Mais aussi par la parole, on détruit. Par conséquent,
les auteurs de ce syntagme «afro-pessimisme» auraient voulu créer
l'Afrique et les Africains, les détruire même, qu'ils ne s'y
prendraient pas autrement.
C'est
le lieu de dire que contrairement à ce qui est véhiculé, l'Afrique
a donné vie à l'espèce humaine, qu'elle l'a dotée d'une
civilisation, - la sienne, - mais qu'encore, elle continue de porter
à bouts de bras l'humanité qu'elle a engendrée, grâce, bien sûr,
aux fondamentaux du panafricanisme, même comme l'on refuse de le
voir. Et, mieux, les fondamentaux du panafricanisme restent désormais
incontournables pour la survie de l'Afrique elle-même, mais aussi
pour la survie de notre monde. Dit ainsi, quelques-uns ne le
comprennent pas forcément. Ils peuvent donc être nombreux à se
demander en quoi la survie des fondamentaux du panafricanisme peut
être salutaire pour l'Afrique et pour le monde. Et pourtant, cette
affirmation selon laquelle la prise en compte des fondamentaux du
panafricanisme serait une garantie de paix et de stabilité est
indiscutable. Elle ne devrait même pas laisser planer l'ombre
d'aucun doute, et elle ne devrait pas laisser pantois, dubitatif, et
douteux celle ou celui qui l'entend. Au contraire !
Vraisemblablement,
en l'état actuel des choses, l'Afrique ne peut que compter sur les
fondamentaux du Panafricanisme pour s'en sortir, et le reste du monde
n'a d'autre choix que celui de se laisser inspirer par les
fondamentaux du panafricanisme. Ce propos ne sera mieux compris que
si l'on fait un résumé de la géostratégie de l'Afrique (I), et
que l'on rappelle le bénéfice que ce continent tire des
fondamentaux du panafricanisme sans le savoir (II)
I)
LA PROBLEMATIQUE DE LA GEOSTRATEGIE DE L'AFRIQUE AU SUD DU SAHARA
La
question de la géostratégie africaine demeure dans les frontières
politiques des pays (A) mais aussi dans les frontières linguistiques
(B)
A)
Les frontières politiques africaines, causes de vulnérabilités
des États et du Continent
Le
continent africain sous sa forme moderne, c'est un édifice fragile,
parce que reposant sur un artifice.
Jamais
continent n'a présenté autant de fragilités, autant de
vulnérabilités que l'Afrique !
Conçu
sur un découpage artificiel à la Conférence de Berlin de 1884, le
Continent africain est un réel pré-fabriqué prêt à s'écrouler.
Tout, est, en même sensible et fragile, au regard de ces frontières
artificielles. Et, il suffit d'un petit faux pas, pour que tout
s'écroule. En effet, les frontières terrestres et politiques
africaines telles que tracées à Berlin ne reflètent pas la réalité
des peuples et des tribus sur le continent, encore moins leurs
langues. Ainsi, des tribus entières ont été divisées en plusieurs
parties, essaimées sur plusieurs pays voisins en même temps. C'est
ce qui explique qu'en Afrique, les guerres entre deux pays voisins
dégénèrent assez vite, constituant des espèces de bagarres
rangées de village, où, chaque tribu essaimée sur plusieurs pays
voisins vient en renfort aux restes de la tribu partie au conflit. En
pareille situation, on ne peut pas s'étonner que les conflits se
généralisent rapidement et prennent de l'ampleur sur le continent.
L'UPACEB
tire la sornette d'alarme, en disant que ce critère géographique a
alimenté les conflits sur le continent européen au 19ème siècle,
il est à l'origine des deux grandes guerres au début du 20ème
siècle. L'Afrique doit très vite tirer les leçons pour l'avenir,
avant que ce découpage artificiel ne devienne la flamme qui
embrasera le continent un jour, dans son ensemble.
En
effet, il ne faut pas se leurrer, tous ces conflits actuels auxquels
l'Afrique fait face à présent ne sont pas prêts de se terminer
aussitôt. Ils ne sont que des portes ouvertes que les générations
à venir pourront emprunter, si rien n'est fait aujourd'hui.
Rappelons-nous que les deux grandes guerres du 20ème siècle sont
l'aboutissement des guerres du 19ème siècle, et que c'est seulement
le « plus
jamais çà »
des pères de l'Europe qui a pacifié le continent européen, et a
permis la construction de l'Union Européenne des 28, aux 24 langues
officielles. « Plus
jamais çà », justement parce que rien n'était fini, et que
tout pouvait au contraire basculer.
Précisément,
les deux guerres mondiales du siècle dernier ne sont pas nées au
hasard. Elles trouvent leur source dans les conflits du 19ème
siècle, où, les uns et les autres, vaincus ou humiliés
recherchaient leur revanche. Voilà pourquoi nous devons craindre que
toutes ces crises africaines passées ou actuelles, ne soient pas les
premières, ni les dernières, mais qu'elles reviennent dans un
avenir proche ou lointain, inspirées par la vengeance,
d'où, nous devons dire ici et maintenant,
à
la manière des pères de l' Europe :
« plus jamais çà ! ».
L'Afrique
n'a rien à gagner, en perdant du temps pour l'exécution du projet
de l'UPACEB car on est dans une situation d'urgence, devant les
dégâts des sectes comme par exemple, l secte Islamiste Boko Haram.
L'Afrique a intérêt à exécuter le plus rapidement possible, le
projet de l'UPACEB. On ne le dira jamais assez : la géographie
implique le territoire qui, à son tour, implique la souveraineté
qui, elle aussi, implique les conflits. C'est l'enseignement tiré du
Manifeste de
Ventotene,
écrit en juin 1941 par les pères de l'Europe,
lorsqu'ils ont
dit : «plus jamais çà».
Cela veut dire que tant que l'Afrique continuera de maintenir ces
frontières artificielles, il est fort à parier que le continent
connaîtra de graves guerres de souveraineté dans le futur,
lesquelles risquent d'être plus mortelles encore. Sans oublier la
problématique des langues.
B)
Les frontières linguistiques, une bombe à retardement en Afrique
L'Afrique
qui a de nombreuses langues a enrichi son répertoire linguistique
par les langues coloniales : l'anglais, l'espagnol, le français,
le portugais et le néerlandais.
De
ce fait, le continent vit en sourdine des velléités hégémoniques
qu'il ne faut pas ignorer. Par exemple, nombreux sont les Africains
Francophones, Hispanophones et Lusophones qui ne comprennent pas que
les plus grandes institutions continentales africaines comme l'Union
Africaine et la BAD, soient aux mains des seuls Anglophones.
En
effet, non seulement l'Union Africaine a son siège à Addis-Abeba
pour des raisons historiques, mais encore la présidence de la
commission de l'Union est présidée par Mme ZUMA, une Anglophone.
Par ailleurs, la présidence tournante de l'institution est échue au
président Robert Mugabe l'an dernier, un autre Anglophone. Et
maintenant, c'est la Banque Africaine de développement qui se
retrouve aux mains d'un Anglophone du Nigeria. Tout cela suscite de
l'incompréhension chez bon nombre d'Africains non-anglophones.
Précisons
à ce sujet que ce n'est pas parce que les gens se taisent, qu'ils
n'ont rien à dire. Au contraire !
Par
exemple, on a vu l'élection de Mme ZUMA qui l'a opposée à M. Jean
PING. L'Union Africaine est passée juste à côté de l'implosion,
les Francophones ayant été nombreux à ne pas supporter l'éviction
de Monsieur Jean PING.
Les
frontières politiques artificielles, nourries des frontières
linguistiques, ce sont là, des foyers de tension que l'Afrique ne
devrait pas négliger, mais auxquels elle doit faire face très
rapidement avant que la situation ne s'envenime plus tard, et ne
devienne sujet à conflits.
Voilà
pourquoi il est plus qu'impérieux de mettre sur place l'UPACEB, qui
est un modèle de l'Union Européenne en vue d'équilibrer les
pouvoirs entre zones linguistiques en Afrique.
Avec
l'UPACEB, des Institutions continentales supplémentaires peuvent
être créées. Par exemple, un parlement multicaméral avec des
Chambres de :
- Députés,
- du Sénat,
- des Rois et Chefs Coutumiers,
- des femmes,
- des jeunes,
- des handicapés,
- des minorités (personnes Albinos, personnes rousses, métis...),
- La chambre des commerçants, des femmes et hommes d'affaires au Nigeria, ...etc.
L'UPACEB
veillerait dans ce cas à éviter le regroupement de toutes ces
chambres parlementaires au même endroit, dans un même pays ;
mais au contraire, elle devrait chercher à doter différents pays
africains d'une des chambres parlementaires.
Par
exemple :
- la Chambre et le siège des rois et chefs coutumiers en Guinée Équatoriale,
- la chambre et le sièges des Députés en Angola,
- la Chambre et le siège du Sénat en RDC,
- la Chambre et le siège des femmes au Zimbabwe,
- la chambre et le siège des jeunes au Cameroun,
- la chambre et le siège des handicapés au Ghana,
- la chambre et le siège des minorités en Afrique du sud,
- La chambre des commerçants, des femmes et hommes d'affaires au Nigeria, ...etc.
L'UPACEB
devra veiller à regrouper le siège officiel de l'Organisation et
la Banque Centrale de l'Organisation dans le même pays pour ne pas
susciter des velléités hégémoniques entre le pays détenteur du
siège exécutif, et le pays détenteur du siège de l'économie et
des finances. En même temps, l'UPACEB veillera à ce que chaque
pays membre possède une représentation diplomatique de l'Union et
une succursale de la Banque Centrale.
En
tout cas, c'est par la multiplication des institutions continentales
et internationales, et leur juste répartition dans les pays membres,
que l'UPACEB contribuera à renforcer l'installation de
contre-pouvoirs entre les zones linguistiques sur le continent
africain, et aider l'Afrique à contrecarrer ce que plusieurs
africains soupçonnent d'être une hégémonie de la seule langue
anglaise, porteuse de germes de conflits.
L'UPACEB
ne devra pas répéter cette faute de l'Union Africaine qui a choisi
d'opter le Ki Swahili comme sa seule langue. Au sein de l'UPACEB, il
faudra opter pour plusieurs langues officielles comme l'a fait
l'Union Européenne. En effet, l'Union Européenne des 28 pays,
possède 24 langues officielles !
C'est
ainsi que personne, ni aucune langue n'est évincée, et c'est ainsi
qu'on évite les conflits de souveraineté. Pour ce qui concerne
l'Afrique subsaharienne particulièrement, la prévention des
conflits politiques pouvant être générées par ses fragilités,
ses vulnérabilités telles ses frontières terrestres politiques et
ses frontières linguistiques, passe indubitablement par l'adoption
et l'exécution du projet de l'UPACEB.
En
effet, si jusque-là, ce continent «pré-fabriqué» qui
présente tant de vulnérabilités n'a pas volé en éclats, ce n'est
pas le fruit du hasard ; au contraire, c'est grâce aux
fondamentaux du panafricanisme, encore en vigueur dans les villages
et campagnes africains.
- L'AFRIQUE AU BENEFICE DES FONDAMENTAUX DU PANAFRICANISME
Si
jusque-là, l'Afrique ne s'est pas embrasée entièrement alors
qu'elle a tout pour l'être, à cause de ses frontières politiques
artificielles et de ses frontières linguistiques, c'est surtout
grâce aux fondamentaux du panafricanisme parmi lesquels les
institutions traditionnelles africaines (A) et la gestion africaine
de la cité (B).
A)
Les institutions traditionnelles africaines, un ciment pour la
cohésion sociale
Si,
en dépit de toutes ses fragilités institutionnelles, l'on n'a pas
encore assisté à des conflits de grande ampleur sur le continent
noir, cela est tout simplement dû à la force des fondamentaux du
panafricanisme.
En
général, on a tendance à penser qu'à défaut d'être la norme
officielle en Afrique moderne née de la colonisation, les
fondamentaux du panafricanisme sont réduits à néant, qu'ils sont
rendus invalides. C'est une méprise que de raisonner ainsi.
D'abord,
ce n'est pas parce que le panafricanisme et ses fondamentaux
sont marginalisés, qu'ils ne sont pas systématisés et enseignés
dans les chaires universitaires africaines, et de par le monde,
qu'ils n'existent pas.
Ensuite, même
si parler du panafricanisme peut s'apparenter à un délit, il n'en
demeure pas moins que les fondamentaux de la notion constituent les
normes qui régulent les villages et campagnes africains.
L'imaginaire des Peuples Africains de Civilisations Ébènes est
teinté par ces fondamentaux du panafricanisme, leur cosmogonie en
vibre. Citons quelques exemples.
1)
La cosmogonie africaine : l'unité
et l'unicité du monde, les dieux, les
ancêtres le grand Dieu
La
vision africaine du monde est inclusive. Elle n'admet pas de
discrimination entre les peuples. D'ailleurs,
le mot "racisme" n'existe dans aucune langue africaine, en
tout cas pas dans la langue Modjoukrou que nous connaissons bien.Voilà pourquoi, même
artificiellement découpée, et linguistiquement morcellée,
l'Afrique tient debout. Ensuite, le rôle des dieux, des ancêtres et
du grand Grand Dieu, garants des morales sociales, des conduites
individuelles et des conduites collectives renforce la cohésion
sociale. Ces êtres invisibles qui sont censés piloter la vie
sociale permettent aux Africains de trouver l'espérance nécessaire
à la cohabitation, et à l'évitement des conflits fratricides.
2)
La force des institutions traditionnelles
La
force des institutions traditionnelles sont aussi source de stabilité
et de paix dans les campagnes et villages africains où, le pouvoir
du chef n'est pas remis en cause, et où, le rôle des anciens, assez
prépondérant est suffisamment solide et rassurant pour un contrôle
social sans défaut. Si l'Afrique survit encore aux pièges de la
déstabilisation posés par ses frontières politiques artificielles
et ses frontières linguistiques, c'est assurément grâce à la
sûreté et à la sécurité qu'offre son système traditionnel
incarné par l'autorité traditionnelle. Cette autorité
traditionnelle est celle qui, d'une main de fer, empêche les
conflits politiques de s'étendre dans les villes et villages. Et
voilà pourquoi, en général, les conflits politiques en Afrique ne
s'arrêtent que dans les capitales et grandes villes.
On
l'a vu récemment dans le conflit post-électoral en Côte d'ivoire
où, les habitants des grandes et précisément de la capitale
Abidjan ont dû trouver refuge dans les villages, désertant ainsi
Abidjan, transformée en champs de bataille.
3)
La parenté à plaisanterie
La
parenté à plaisanterie, institution établissant des relations de
coopération pacifique et établissant des alliances entre différents
peuples et différentes tribus sont un instrument de paix et de
bonheur au service de la cohésion en Afrique. En Côte d'ivoire par
exemple, on a le cas des Toukpê, (parenté à plaisanterie entre les
peuples Dida et Ôdjoukrou d'une part, et d'autre part, entre
d'autres peuples et d'autres tribus du pays).
En
principe, dans une relation de parenté à plaisanterie, il est
conclu un pacte de non-agression réciproque et un serment de paix
perpétuelle. D'après une page Wikipédia, «La
parenté à plaisanterie, ou sinankunya
au
Mali,
rakiré
chez
les Mossis
du
Burkina
Faso,
toukpê
en
Côte
d'Ivoire,
Kalungoraxu
chez
les Soninkés,
dendiraagal
chez
les Halpulaaren, kalir
ou
massir
chez
les Sérères,
Kal
chez
les Wolofs, est une pratique sociale typiquement ouest-africaine,
qui autorise, et parfois même oblige, des membres d'une même
famille (tels que des cousins éloignés), ou des membres de
certaines ethnies entre elles, à se moquer ou s'insulter, et ce sans
conséquence ; ces affrontements verbaux étant en réalité des
moyens de décrispation sociale».
Ce
sont là, des exemples de fondamentaux du Panafricanisme qui
permettent encore à l'Afrique de tenir debout malgré son
morcellement territorial et son éparpillement linguistique. Sans
oublier la façon dont le système traditionnel africain gère la
cité.
B)
La gestion africaine de la cité, un garant de stabilité sociale
En
dépit de tout ce que l'on raconte à cause de l'ignorance
généralisée sur l'Afrique, ce continent est le plus démocratique
du monde entier, si l'on ne s'en tenait qu'à ses campagnes et ses
villages. Donc, en matière de démocratie, c'est l'Afrique moderne
qui ignore le système traditionnel qui est le talon d'Achille de ce
continent. Autrement dit, les campagnes et villages africains sont
garants de démocratie.
Comme
il a été mentionné dans un article précédent, avec justesse, la
compagne et le village africains ne se gèrent pas par des décrets
divins. Au contraire, en milieu rural africain, la communauté est
gérée par les décisions générales issues de l'Arbre à Palabres.
Et nulle part en Afrique traditionnelle, on n'a attendu que Dieu
dicte des normes pour la gestion de la cité. Seul l'Arbre à
Palabres le fait.
1)
L'Arbre à Palabres, synonyme de la démocratie
Les
bienfaits du panafricanisme sur l'Afrique sont perceptibles à tous
les niveaux même comme cela se passe d'une manière
non-réglementaire comme le veut le Droit moderne hérité de la
colonisation.
Par
exemple, l'Arbre à Palabres. Synonyme de démocratie,
l'Arbre à Palabres n'est pas un mythe en Afrique. Au contraire,
chaque campagne et chaque village africains ont, chacun, plusieurs
Arbres à Palabres. Principalement, la communauté dans son ensemble
dispose de son Arbre à Palabres central, situé le plus souvent, au
centre du village. Et, en dehors de l'Arbre à Palabres central
commun à tous, dans la même campagne, dans le même village, chaque
quartier a son Arbre à Palabres. Les Arbres à Palabres de quartiers
sont en quelques sortes, des assemblées préliminaires, où, l'on
prend part aux discussions publiques sur tous les sujets d'intérêt
général, avant même d'en arriver sous l'Arbre à Palabres central.
Catalyseur des consciences, l'Arbre à Palabres a protégé l'Afrique
des extensions de conflits qui ravagent les pays depuis les capitales
et les grandes villes, aux villages et campagnes, où, subsistent
encore cette institution séculaire, avec des pouvoirs locaux
solides. Grâce à l'Arbre à Palabres, les feux conflictuels à
l'origine des guerres dans les pays africains sont contenus, éteints,
avant même qu'ils ne s'approchent des campagnes et villages où, les
populations locales informées et averties, les tuent dans l’œuf
avant leur arrivée, par le seul fait de l'Arbre à Palabres.
Pareillement, l'institution de l'Arbre à Palabres est consolidée
par la conception de la politique en Afrique traditionnelle à
savoir, la philosophie politique.
2)
l'Afrique de la philosophie politique, n'est pas l'Afrique de la
science politique
L'Afrique
est considérée abusivement comme anti-démocratique à cause de
l'Afrique moderne.
Au
fond, en parlant de l'Afrique, il convient maintenant de parler de
l'Afrique au pluriel. En effet, Afrique au sud du Sahara, deux
catégories sociales coexistent : l'Afrique rurale et
traditionnelle dont l'organisation et le fonctionnement restent
féodaux en grande partie, et l'Afrique moderne, c'est-à-dire,
l'Afrique des villes.
Cette
distinction vaut tout son poids dans la mesure où, l'Afrique rurale
et traditionnelle gère ses cités dans la perspective de la
philosophie politique, au sens aristotélicien du terme, à savoir,
la recherche de l'équité, en vue d'une société juste.
Il
n'en est pas ainsi de l'Afrique moderne, qui elle, est gérée dans
la conception de la science politique au sens machiavélique du
terme, à savoir, seule la fin justifie les moyens.
Cette
double perception de la politique a pour effet de maintenir
l'équilibre social et la paix en milieu rural africain favorables à
la philosophie politique pendant les conflits socio-politiques
africains, là où, les milieux urbains, favorables à la science
politique quant à eux connaissent l'embrassement. A ce niveau aussi,
l'exemple de la crise ivoirienne est des plus éloquent.
En
général, lorsqu'on demande aux Ivoiriens de savoir pourquoi Laurent
Gbagbo jouit d'une telle popularité dans son pays, la réponse qui
vient, mais ne convainc pas du tout est celle-ci :
de
l'avis de tous, dans son pays, Laurent Gbagbo est aimé, parce qu'il
est l'opposant historique qui n'a jamais eu recours aux armes pour
accéder au pouvoir. D'autre part, il est dit que Laurent Gbagbo
avait un projet de société merveilleux pour la Côte d'ivoire.
Effectivement,
Laurent Gbagbo était un opposant historique qui n'a jamais eu
recours aux armes mais en Afrique, il n'est pas le seul à avoir agi
ainsi. On a des exemples sur le continent d'opposants historiques qui
n'ont jamais eu recours aux armes. C'est le cas de :
- Abdoulaye Wade au sénégal
- Etienne Tschisékédi en RDC
- Alpha Condé en Guinée...etc.
Lesquels
sont des opposants historiques, n'ayant jamais eu recours aux armes.
Concernant
le projet de société de Laurent Gbagbo, il n'en était pas le
concepteur. Le concepteur était feu Harris Mêmel Fôtê.
Enfin,
Laurent Gbagbo n'est pas apprécié que dans son pays, il est admiré
partout en Afrique, par la jeunesse africaine.
Alors,
qu'est-ce qui peut bien expliquer la mobilisation populaire africaine
en faveur de Laurent Gbagbo ?
La
réponse est simple : c'est la philosophie politique, conception
africaine de la politique., reprise par Aristote, philosophe Grec.
En
effet, élu président de la république de Côte d'ivoire en 2000,
Laurent Gbagbo gouvernait le pays légitimement lorsqu'une rébellion
a voulu le renverser par un coup d’État. De ce point de vue, et,
pour la philosophie politique africaine, Laurent Gbagbo était une
victime. Or, par la suite, de victime qu'il était, la science
politique en a fait un bourreau.
En
clair, celui que la philosophie politique en Afrique considérait
comme une victime, - Laurent Gbagbo -, est devenu un bourreau pour la
science politique.
Par
conséquent, l'opinion publique africaine dominée par la philosophie
politique a été heurtée, et les morales sociales africaines
interpellées.
C'est
la seule raison valable, explicative du soutien massif, apporté à
Laurent Gbagbo par de nombreux Africains qui le soutiennent, à cause
de leur fidélité à la conception politique de l'Afrique,
c'est-à-dire, la philosophie politique, au sens aristotélicien du
terme.
Autre
exemple de la crise ivoirienne : la rébellion ivoirienne
explique avoir pris les armes pour mettre fin à une injustice, celle
de lutter contre les discriminations faites aux citoyens ivoiriens du
nord, et aux fidèles musulmans, plus précisément à Alassane
Ouattara qui serait exclu de l'élection présidentielle.
A ce
niveau aussi, c'est un principe fondamental du Panafricanisme, à
savoir l'Unité du monde qui est soulevé. En effet, dans la
cosmogonie africaine, le monde est UN. Du monde visible au monde
invisible, tout est relié. Et il n'y a pas de place pour les
discriminations.
L'exclusion
d'un candidat à l'élection présidentielle ne se justifie
aucunement devant les principes fondamentaux du Panafricanisme.
Pour
conclure, les deux exemples ci-dessus, pris de la crise ivoirienne,
démontrent à tous points de vue que les Africains sont nombreux à
être attachés à leurs fondamentaux. Et que les fondamentaux du
Panafricanisme sont ceux qui régulent encore l'Afrique
afro-subsaharienne dans sa majorité.
Au
fond, les fondamentaux du Panafricanisme restent un instrument de
paix et de stabilité pour l'Afrique, et que l'Afrique a tout intérêt
à les exploiter, en leur donnant une place plus importante encore au
plan national et au plan international.
En
effet, au lieu de réserver ces fondamentaux aux seuls ruraux,
l'Afrique moderne a, au contraire, intérêt à les intégrer dans
les lois fondamentales régissant les pays et les institutions
nationales et continentales car, c'est en agissant ainsi, que le
continent garantira sa stabilité, et qu'elle préservera ses
peuples, ses populations et son territoire de guerres fratricides à
l'avenir.
Pour
cela aussi, la mise à exécution du projet de l'UPACEB devient
nécessaire.
Yéble
Martine-Blanche OGA-POUPIN
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