UN
CAPITAL COUTUMIER NEGATIF PROMU
UN
CAPITAL COUTUMIER POSITIF MECONNU
LA
DESINTEGRATION AFRICAINE DANS TOUS SES ETATS
La vie sur terre est
dominée par la recherche d'un monde juste et équitable. Cette
recherche d'un monde meilleur fait que chaque société se dote de
valeurs qu'elle considère légitimes pour assurer son équilibre.
Ces valeurs ainsi reconnues, c'est le mal qui va être stigmatisé et
interdit, là, où, le bien, reconnu comme tel va être permis,
souhaité par tous, promu, et encouragé de tous. Cela veut dire que
des origines du monde jusqu'à nos jours, le combat contre le mal, et
la promotion du bien sont la principale préoccupation de l'être
humain, lequel veut compter sur les valeurs qu'il s'est données,
dans sa quête du bonheur, et pour son combat visant le triomphe sur
le mal.
Cependant, force est de
reconnaître que toutes les valeurs en vigueur dans les sociétés
humaines ne sont pas universellement partagées car à chaque société
humaine ses valeurs, ses permis, et ses interdits. Et voilà pourquoi
ce qui est valable ici, peut être interdit ailleurs, faisant que
l'humanité connaît une diversité de valeurs, parfois reconnues
comme telles par plusieurs sociétés différentes, parfois
condamnées par d'autres sociétés qui les trouvent ignominieuses.
De même, l'humanité connaît une diversité d'interdits sociaux,
parfois communs à plusieurs sociétés qui les partagent, lorsque
d'autres sociétés au contraire pensent que ces interdits sociaux
prohibés ailleurs, sont pour eux, des valeurs sociales à
promouvoir. Que tout cela est compliqué !
Compliqué à cause de la
variété des peuples sur terre, mais aussi compliqué à cause de la
variété des coutumes. Compliqué davantage lorsqu'on entend dire
que le monde est beau à cause de sa diversité, qu'un monde unifié
dans ses valeurs et coutumes serait monotone !
On le voit bien, la
recherche d'un monde juste et équitable par les humains a encore un
bon bout de chemin à faire, la préoccupation de la majorité
étant de savoir comment arriver à fédérer le monde entier
autour d'un idéal qui formerait pour tous, un contrat social, et
comment faire de ce monde, un monde paisible, un monde heureux,
respectueux de l'humain, de son environnement...
Devant la complexité de
la situation, certains se veulent philosophes. Pour eux, en tout
homme, il y a du bon et du mauvais. Qu'il en est ainsi de toute
société humaine où, on peut rencontrer des valeurs morales de
cohésion qui forcent l'admiration, mais aussi des pratiques sociales
qui heurtent la conscience humaine. Pour ces femmes et hommes qui se
veulent philosophes et rassurants, il faut du tout pour faire un
monde, c'est-à-dire, en même temps des lâches et des courageux,
des menteurs et des honnêtes, des méchants et des gentils, des
infidèles et des fidèles...etc. Car pour ces personnes qui se
veulent des sages, de toute façon, le monde est ainsi. Et qu'il ne
faut pas chercher à le transformer, à le changer, car cela serait
contraire à la nature humaine mais aussi contraire à la nature des
choses.
Ajoutons que cette
philosophie qui, disons-le, est une vision en même temps réaliste
et défaitiste va jusqu'à dire qu'il ne faut pas rêver car le monde
sera toujours mauvais. C'est d'ailleurs dans cette perspective, que
la théologie chrétienne classique soutient l'existence d'un royaume
de Dieu, dans l'au-delà, où, les souffrances et toutes les
injustices prendront fin, pour assurer à l'homme, enfin, un bonheur
éternel, en lui procurant le monde juste et équitable qu'il a passé
son existence sur terre à rechercher. A l'opposé, d'autres courants
de la théologie chrétienne, portés par exemple par la Process
Theology et les Témoins de Jéhovah avancent qu'au contraire, le
monde peut devenir meilleur. Que le royaume de Dieu, c'est ici et
maintenant. Que nous pouvons vivre éternellement dans un monde qui
deviendra un paradis. On le voit bien, quelque soit la société
humaine, le courant philosophie, et quelque soit l'époque, les
générations, l'idée du bien et du mal est au cœur de la pensée
humaine qui cherche à savoir comment éradiquer le mal pour que
triomphe le bien.
Cette quête du bien
étant inhérente à tout humain et à toute société, l'Afrique au
sud du Sahara qui, la première, a inauguré l'humanité l'a de facto
poursuivie. Ainsi, l'étude de ses sociétés traditionnelles révèle
un patrimoine socio-politique et culturel immense, fondé
essentiellement sur le respect de la vie humaine et le bonheur
social. Encore aujourd'hui, le sens commun fait de l'Afrique, le
synonyme de l'hospitalité, de la solidarité, de la sagesse. En
effet, c'est à cela que l'on reconnaît le continent noir ou du
moins, c'est à cela qu'il devait être reconnu, vu que
l'hospitalité, la solidarité et la sagesse constituent le substrat
du «Capital Coutumier Positif» de l'Afrique au sud du Sahara
et des Peuples Africains de civilisations Ébènes. Ce «Capital
Coutumier Positif» qui constitue les «Fondamentaux du
Panafricanisme», c'est l'ensemble des règles qui régissent les
rapports familiaux, les rapports amicaux, les rapports avec
l'autorité, les rapports avec l'étranger c'est-à-dire les rapports
diplomatiques, les rapports entre humains pour ne pas dire les
rapports sociaux, les rapports avec les animaux, avec
l'environnement, la nature, les rapports avec le divin...etc. Si ce
dispositif normatif a consisté à réguler les sociétés de
l'Afrique subsaharienne depuis des temps immémoriaux, toutes les
valeurs qu'il véhicule n'ont pas une portée universelle.
Ainsi, et, comme partout
ailleurs dans le monde où, les valeurs sociales des uns sont
réprouvées par d'autres, certaines valeurs prônées en Afrique, de
même que certains interdits observés par les Africains ont une
portée relative. En effet, les sociétés africaines affirment des
principes, des valeurs qui sont partagés par d'autres peuples, en
tant qu'ils font le bonheur effectif de l'humain. Par contre,
d'autres valeurs prônées, de même que certaines interdits sociaux
observés au sein des sociétés africaines sont décriés par
d'autres peuples et d'autres sociétés qui les considèrent comme
contraignants, et ne favorisant pas l'épanouissement total de
l'humain. En tant que tels, ces coutumes contraires à ceux qui
promeuvent le bien-être social peuvent être classées au sein du
«Capital Coutumier Néfaste», lequel «Capital Coutumier
Néfaste» devrait en principe être mis en berne en tant qu'il
favorise une minorité et défavorise une majorité, au profit du
«Capital Coutumier Positif» faisant le bonheur d'un grand
nombre.
Toutefois, au 21ème
siècle, il est regrettable de constater que dans bon nombre de
sociétés africaines, c'est le «Capital Coutumier Positif»
qui est en voie de Disparition (I), là, où, le «Capital
Coutumier Négatif» est en plein essor (II).
I)
UN «CAPITAL COUTUMIER POSITIF» EN PLEINE DECADENCE
La déchéance du «Capital
Coutumier Positif» en Afrique au Sud du Sahara est caractérisée
par la disparition des sociétés globales (A) et l'émergence d'un
individualisme débridé, accompagnée de l'avènement d'autorités
socio-politiques méconnaissant leurs devoirs et obligations(B)
A)
La disparition des «sociétés globales»
L'Encyclopédie Universalis
définit ainsi les « Société Globales » :
«Les
sociétés globales – ainsi appelées parce qu'en chacune d'elles
l'individu trouve l'ensemble des réseaux de relations sociales dont
il a besoin au cours de sa vie – furent nombreuses dans l'Afrique
traditionnelle, celle qui prit fin avec la période coloniale en ses
débuts, vers le dernier quart du XIXe siècle.»
1
Les Sociétés globales
constituent un principe bien du «Capital Coutumier Positif»
africain parce qu'elles donnent un sens aux notions de :
«Communauté», «Esprit de Groupe» et «Peuple».
Au sein des sociétés globales, les agents sociaux observent les
mêmes règles, visent un idéal commun. De ce fait, il existe une
synergie des intelligences, des forces et des compétences dans la
poursuite du bien commun. C'est ainsi que la solidarité,
l'hospitalité et la cordialité sont rendues possibles, inspirées
par une sagesse collective. On parlait alors de tel vaillant peuple
de telle région ou telle tribu, de tel brave peuple de telle région,
de tel peuple généreux de telle tribu. Il y avait une osmose entre
les acteurs sociaux, laquelle osmose des acteurs sociaux conduisait à
une fusion des mérites, à une unification des talents, pour doter
le groupe d'une identité commune à tous ses membres. On se
désignait alors par les valeurs du groupe et non en tant
qu'individu. Dans les sociétés globales, l'individu n'était pas
isolé, il faisait partie d'un groupe duquel il recevait sa force
vitale et auquel il donnait sa vie pour le bien-être de tous. Or, il
se trouve que dans cette Afrique moderne des 20ème et 21ème siècle,
les sociétés globales africaines décroissent. Ce dépérissement
des sociétés globales entraîne le déclin des notions de
Communauté, d'Esprit de groupe, et de peuple. Alors qu'elles
auraient pu inspirer les temps modernes, la Mondialisation, et la
Macroéconomie, les Sociétés globales africaines qui ont disparu
laissent derrière elles une Afrique complètement désintégrée, et
désolidarisée. La notion de peuple qui constituait une valeur
essentielle dans les sociétés globales africaines par le fait que
le Peuple insinuait la sûreté et la sécurité par la pratique de
la solidarité, - est vidé de son sens primordial. Aujourd'hui, en
Afrique, les notions de «peuple» et de «communauté» ne rassurent
pas puisque renvoyées à leur fonction congrue. Le plus désolant,
c'est qu'aujourd'hui, ces deux notions de «peuple» et «communauté»
renvoient à des groupes d'intérêts, coalisés pour protéger
égoïstement leurs seuls intérêts et plus soucieux de neutraliser
les autres peuples et communautés. Les sociétés globales
traditionnelles qui reposaient sur des échanges économiques justes
respectant les partenaires commerciaux et recherchant la justice
sociale auraient pu inspirer la Mondialisation sous sa forme
actuelle, fondée sur la compétition et la paupérisation des plus
faibles.
Et pourtant, lorsqu'on
découvre la définition donnée au mot «Macroéconomie», mot cher
à la Mondialisation sous sa forme actuelle, il ne fait aucun doute,
l'Afrique avait inventé ce concept à travers ses sociétés
globales, bien avant qu'elle ne le perde. En effet, si l'on tient
compte d'une page Wikipédia, «La
macroéconomie est l'approche théorique qui étudie l'économie
à
travers les relations existantes entre les grands agrégats
économiques, le revenu,
l'investissement,
la consommation,
le taux
de chômage,
l'inflation,
etc. La macroéconomie constitue l'outil essentiel d'analyse des
politiques
économiques des
États ou des organisations internationales. Il s'agit d'expliquer
les mécanismes par lesquels sont produites les richesses à travers
le cycle de la production, de la consommation, et de la répartition
des revenus au niveau national »2
L'Afrique ancienne
pratiquait donc la macroéconomie avec ses sociétés globales.
Autrement dit, sans la mondialisation actuelle. Le lien entre les
sociétés globales africaines et la macroéconomie est bien mis en
évidence par l'Encyclopédie Universalis qui dit : «La
culture d'une société globale est une réalité dont les
dépositaires sont conscients ; ils savent qu'ils sont Dogon ou
Luba et que leur mode de vie est différent de celui de leurs
voisins. C'est pourquoi les ethnologues ont pris comme unité
d'étude, le plus souvent, une société globale et sa culture. Mais
certaines de ces cultures présentent, évidemment, des ressemblances
qui permettent de les regrouper en quelques vastes unités que nous
proposons d'appeler civilisations. Chacune
de celles-ci résume ce qui est commun et essentiel aux différentes
cultures concrètes qu'elle rassemble. L'adaptation fondamentale
d'une société au monde qui l'environne consiste à en tirer ce qui
est nécessaire à la subsistance du groupe ; c'est pourquoi la
production des biens matériels caractérise de manière essentielle
chaque culture. Les sociétés qui utilisent des techniques
semblables de production sont rangées dans une même civilisation.»3
Les sociétés globales africaines ayant disparu, on assiste à
l'émergence d'individualisme débridé, et à l'avènement
d'autorités politiques ignorant leurs devoirs et leurs obligations.
B)
L'émergence d'un individualisme débridé, accompagnée de
l'avènement d'autorités socio-politiques méconnaissant leurs
devoirs et obligations
Les
notions de Communauté, d'Esprit de Groupe et Peuple étant frappées
de caducité en Afrique au 21ème siècle, cela engendre trois
situations : l'individualisme débridé (1), le culte de la
personnalité (2), la naissance d'une catégorie d'autorités
civiles et politiques méconnaissant ses devoirs et ses obligations
(3) et la dévalorisation de l'homme assortie d'une folle passion
pour l'argent (4).
- Un individualisme débridé
Hier,
en Afrique traditionnelle, l'individu ne se concevait qu'au sein d'un
groupe, d'une structure, d'une profession. Par exemple, on parlait de
la caste des griots, des corporations de forgerons, des corporations
de ferronniers, des corporations de cordonniers, des corporations de
menuisiers, des corporations d'agriculteurs, des corporations de
pécheurs, des corporations de chasseurs, des corporations de
guerriers..etc.
Aujourd'hui,
l'Africain s'appréhende au singulier, dans un individualisme
débridé.
Cet
individualisme débridé se vit surtout dans les villes, mais aussi
dans les campagnes, au sein des populations aisées qui se
barricadent dans des «Tours de Babel» pour se rendre inaccessibles
des pauvres qu'ils soupçonnent de leur vouloir du mal. Imbues de
leurs fortunes, les classes sociales africaines aisées n'en ont que
cure pour le pauvre et le faible qu'elles piétinent à longueur de
journée, exploitent à souhait, en les chargeant des corvées les
plus dures et les plus dégradantes. Un tel individualisme qui
méprise les droits de l'homme aggrave les inégalités sociales,
renforce les frustrations et alimente le conflit par la fracture
sociale, nourrit l'exclusion par la déchirure du tissu social. Entre
temps, le culte de la personnalité est en essor.
- L'essor du culte de la personnalité
Pendant
que quelques-uns constituant la catégorie sociale défavorisée sont
réifiés, méprisés et ignorés, d'autres constituant la catégorie
sociale aisée sont adoubés. Ces derniers ne se gênent pas
d'ailleurs, qu'on leur fasse des courbettes, qu'on se plie en deux
pour les saluer. Les masses médias les exhibent à longueur de
journée, la presse ne parle que d'eux. Leurs vices sont teintés en
vertu et voilà pourquoi leurs galimatias sexuels, et leur prétendue
prospérité sont évoqués urbi
et orbi, alors
qu'ils sont celles et ceux qui paupérisent le peuple. Eux et leurs
enfants sont au-dessus des lois : quelque soit la gravité des
actes qu'ils ont commis, eux, leurs enfants, leurs parents ne
connaissent pas les interpellations de la police comme c'est le cas
dans les États de droit, ils ne connaissent pas la perquisition,
ignorent la garde-à-vue, ne vont jamais en prison quelque soit le
délit et le crime qu'ils ont commis. Ils bénéficient entièrement
d'une immunité pénale. Alors qu'en fouillant bien, ce sont eux qui
entretiennent les réseaux de banditisme, de proxénétisme, de
trafics d'organes humains, de trafics de produits illicites, le
blanchiment d'argent, le trafic de faux billets de banque...etc., et
que leur vie n'est pas si exemplaire que çà. Toutefois, ils
échappent au droit. Au-dessus de la loi qu'ils sont. Car, il suffit
que l'un deux soit mis aux arrêts par la puissance publique pour que
la théorie du complot se mette en route, pour le défendre, à hue
et à dia.
En
résumé, disons qu'avec la disparition des sociétés globales, et
l'émergence de l'individualisme et du culte de personnalité, même
l'autorité publique, telle que conçue par l'Afrique ancienne est en
voie d’affaiblissement, une nouvelle catégorie méconnaissant ses
devoirs et obligations lui succède.
- Une catégorie d'autorités civiles et politiques méconnaissant leurs devoirs et leurs obligations
Jadis,
le chef en Afrique, c'est celui-là même qui avait à cœur la
justice sociale et la pratique de l'équité. Gardant sa neutralité
envers tous, il était le père de tous, était à l'écoute de son
peuple et marchait dans la voie que lui indiquait celui-ci.
Aujourd'hui, dans une Afrique désintégrée, l'autorité civile et
politique est séparée de son peuple. Elle n'a rien à voir avec son
peuple. Puisque ce qui la préoccupe, c'est d'abord son intérêt et
l'intérêt de celles et ceux qu'elle agrée. Le chef de l'Afrique
traditionnelle qui devait être choisi parmi les plus riches de la
société, - cela, pour qu'il prenne à sa charge les démunis et
autres nécessiteux de la société -, ce chef a disparu.
Aujourd'hui, en Afrique, c'est le riche, et surtout le voleur, le
caïd (comme dans la Rome antique) qui veut diriger les campagnes,
les villes, les communes, les régions, et parfois aussi le pays ;
juste pour s'en mettre plein les poches. Par conséquent, en Afrique,
la pauvreté peut ainsi se développer, car les guides des peuples ne
remplissant plus le critère de l’opulence avant leur onction par
le peuple, ils viennent pauvres au pouvoir, pour devenir riches.
Voici comment les peuples se retrouvent pillés, et appauvris, par
celles et ceux qu'ils ont placés à leur tête. Là, où, dans les
sociétés globales, le chef avait à cœur de pourvoir aux besoins
du peuple et d'épargner le peuple de la misère, dans cette Afrique
moderne désintégrée, le chef vise d'abord l'affaiblissement
économique de son peuple, pour s'enrichir lui seul.
- La dévalorisation de l'homme assortie d'une folle passion pour l'argent
Jadis,
en Afrique, la fortune de l'individu se mesurait au nombre élevé
des enfants dont il est le géniteur, à la densité de la population
de son clan, de son village et de sa tribu. Un homme ou une femme
était considéré comme heureux et comblé en fonction du grand
nombre de ses réseaux sociaux, ainsi que des liens sociaux intenses
et réguliers qu'il entretient au sein de ses réseaux sociaux.
Aujourd'hui, l'être humain est dévalorisé dans les sociétés
modernes africaines au profit de l'argent qui a pris le dessus sur
tout. La faiblesse des liens sociaux est en progression. On tue
l'humain pour de l'argent. Et pour l'argent, on fait tout et
n'importe quoi. Les familles nombreuses qui faisaient la fierté des
hommes et des femmes, donnaient envie dans la société sont
méprisées de nos jours, et certaines femmes africaines vont jusqu'à
choisir de ne pas procréer dans leur vie, pour favoriser une
carrière professionnelle fructueuse. Un tel choix passerait pourtant
pour insensé, dans la société traditionnelle. Avec cette passion
folle pour l'argent, finis les temps où les liens sociaux étaient
intenses, où, l'on frappait spontanément à la porte du voisin au
matin pour savoir qu'il s'est réveillé, et qu'il a passé une bonne
nuit. Pareillement, finis les temps où, on invitait spontanément
les amis a venir partager du gibier, un ver de vin de palme, un
morceau d'igname ou de manioc, de façon gratuite, et délibéré.
Tout est vendu aujourd'hui en Afrique. L'esprit mercantile vire à
l'escroquerie purement et simplement. Choisir de se lier d'amitié
avec une personne est devenu si risqué ! En effet, l'amitié
n'est plus gratuite comme autrefois, elle est rémunérée car de
chaque lien amical que l'on tisse, l'on espère et attend des
dividendes. Même s'amouracher d'un homme, d'une femme pour vivre
librement les délices des choses visibles est devenu aujourd'hui une
affaire d'argent en Afrique. En effet, on n'aime que les personnes de
familles aisées, on n'épouse que les filles et les garçons de
familles données pour être opulentes. Hommes ou femmes, mariés ou
divorcés, célibataires ou veufs, on ne les désirera que si on est
persuadé qu'ils sont riches et ont du pognon à offrir. Cette
passion pour de l'argent est devenue maladive. Elle envenime les
relations amicales à cause du soupçon d'escroquerie qu'elle
entraîne. Le culte de l'argent, de l'argent fait roi, est tel que,
comme si la providence et les ancêtres voulaient châtier
l'Africain, l'argent est devenu très rare sur le continent noir. On
en est donc venu à des pratiques mafieuses, moralement
répréhensibles pour gagner de l'argent. C'est la raison qui
explique la multiplication des trafics clandestins dans les
différents pays et le détournement massif de deniers publics à
l'origine du sous-développement des pays et du continent. En effet,
avant, partout en Afrique, on était aimé parce qu'on était tout
simplement un être humain. Aujourd'hui, en Afrique, pour être aimé,
il faut soit se transformer en argent, soit posséder de l'argent à
gogo.
De
tout ce qui précède, on peut dire l'Afrique subsaharienne
contribuer à détruire son «Capital Coutumier Positif»,
dont les fondements sont foulés aux pieds. Et, en fin de compte,
c'est le «Capital Coutumier Négatif» qui évolue.
II)
UN «CAPITAL COUTUMIER NEGATIF» EN PLEINE PROGRESSION
Cette
progression du «Capital Coutumier Négatif» est caractérisée par
un retour aux obscurantismes
basé sur l'accroissement
des croyances superstitieuses (A) et une explosion des Messes noires
(B)
A)
Un accroissement des croyances superstitieuses
L’accroissement
des croyances superstitieuses se manifeste par les abus des
personnes, de nombreuses atteintes aux droits de la personne humaine
(1) et la stigmatisation grandissante des «sorciers et sorcières»(2)
- Les abus des personnes et les atteintes aux droits de la personne humaine
Les
pratiques anciennes qui consistaient à mépriser le corps des
coupables d'infractions et des esclaves, et à sous-estimer puis à
déconsidérer leur personne, sont revenues en force au 20ème et
21ème siècle en Afrique.
On
pratique ainsi des actes de tortures et de barbaries dans nos prisons
mais aussi dans nos villages, campagnes, quartiers des villes, où,
les voleurs appréhendés, les personnes considérées comme
sorcières sont victime d'une justice expéditive. Lynchés à mort
pour certains, laissés vivants avec des séquelles à vie pour
d'autres, le respect de la dignité de la personne humaine est en
forte régression, le respect des droits humains en net recul.
Selon
le reproche qui est fait aux victimes, certaines (cas des sorciers)
ne reçoivent même pas de soin suite aux blessures causées sur eux
par les actes de tortures et de barbaries.
En
outre, la sorcellerie qui ne peut pas se démontrer matériellement
parce que relevant de la superstition est pourtant admise par des
«juristes intellectuels» de certains pays de cette Afrique moderne,
qui classent la sorcellerie au rang des infractions punissables par
la loi ! On est en droit de se demander : «où est
passé le principe de la légalité des délits et des peines » ;
clé de voûte du Droit Pénal en Droit Positif ?
- La stigmatisation grandissante des «sorciers et sorcières»
De
toute façon, encore en Afrique moderne, au 21ème siècle, le
sorcier est toujours redevable de tout. Par exemple, même si les
politiques publiques en matière d'emploi sont désastreuses et
qu'elles entraînent un chômage de masse, c'est le sorcier qui sera
tenu coupable. L'infertilité des femmes, c'est le sorcier, le
coupable désigné. L'échec scolaire des uns, l'échec social des
autres, le divorce des uns, les malheurs des autres, la maladie des
uns et la mort des autres, le VIH/Sida, le Paludisme, l'Ebola, la
Tuberculose et les autres maladies graves, même les MST, la mort des
victimes de guerre, la mort des accidentés de la circulation, les
victimes des catastrophes naturelles...etc., sont le fait du sorcier.
Or, vu que la mortalité est très élevée en Afrique pour fautes de
structures de soins, du fait des violences routières imputables à
la dégradation des routes et à l'état catastrophique des véhicules
de transport, considérant le fait que dans cette Afrique moderne,
les conflits armés sont très nombreux, la violence sociale très
intense, avec de nombreux morts, les sorciers ont de nombreux comptes
à rendre. Et comme les seules sanctions réservées aux sorciers
sont les tortures et les actes de barbaries, on comprend que dans
cette Afrique moderne, en définitive, les atteintes à la personne
humaine soient en recrudescence. La mise en cause des sorciers dans
tous les fléaux de la société épargnant les pouvoirs publics dans
leur mauvaise gestion des pays, ces derniers ne font rien pour
protéger les faibles et pauvres accusés de sorcier ! Les
pouvoirs publics ne font rien pour protéger les droits à la vie, à
la sécurité et à la sûreté des plus faibles, donnés pour être
des sorciers. Au contraire, les prétendus «sorciers» constituent
le bouclier qui empêche le peuple de voir l'inaction du gouvernement
en place, et de lui imputer une faute. Tout est mis sur le dos du
sorcier. Le gouvernement est ainsi dédouané de tout dommage de ses
politiques sur le peuple. Comme quoi, les gouvernements africains,
c'est le « sorcier » qui les protège du courroux du
peuple en prenant tout sur lui. Là, où, la progression du «Capital
Coutumier Négatif» atteint son paroxysme, c'est avec le retour en
force des Messes Noires.
B)
Une insupportable explosion des Messes noires
Les
pays Africains font peur au 21ème siècle. Une insécurité totale
prive les populations de leur sécurité et de leur sûreté. En
effet, la course à la richesse, la quête du pouvoir, la quête du
jeunisme et la quête de l'immortalité sont à l'origine d'un
développement de l'occultisme sur le continent noir. Ainsi, on
assiste au retour en force des Messes Noires, avec le règne du sang,
le culte du sang. Les sacrifices humains se multiplient. La presse
annonce régulièrement la disparition d'enfants, d'adolescents, mais
aussi d'adultes, dont les corps sont retrouvés sans vie, mutilés de
leurs organes vitaux. Ces pratiques maléfiques, très courants, ne
concernent pas qu'un pays mais plusieurs pays.
Dans
certains cas, l'on enlève les enfants des autres pour les tuer, en
vue de leur prendre des organes pour les vendre aux plus riches qui
veulent vivre plus longtemps. Ou alors, ce sont des parents, qui,
gagnés par la pauvreté, font enlever aux femmes et aux enfants,
c'est-à-dire, aux plus faibles de la société, des organes pour les
vendre et s'enrichir. Mais dans d'autres cas, ce sont des pratiques
maléfiques consistant à faire des sacrifices humains sordides pour
obtenir le pouvoir qui poussent des Africains à faire tuer d'autres
Africains, ou faire enlever les enfants d'autres Africains plus
faibles et plus pauvres, pour les faire tuer, là, où, les enfants
de ces criminels se la coulent douce dans les pays développés, ou
dans des villas cossues de quartiers chics d’Afrique !
A
cause de l'argent, du pouvoir, du jeunisme et de l'immortalité, au
21ème siècle, l'Afrique est retournée au stade ancien où, le roi,
le noble devaient pour sa survie, supprimer d'autres vies pour des
sacrifices, et, où, à sa mort, il fallait l'enterrer avec ses
esclaves vivants, son épouse qu'il aimait au milieu de plusieurs,
elle aussi vivante !
Ces
pratiques archaïques et rétrogrades qui consistaient à asservir
le plus faible en l'exploitant, ou à enterrer le roi, le noble, avec
ses esclaves vivants, avec son épouse bien-aimée vivante, c'est
l'évangélisation qui a accompagné la colonisation européenne de
l'Afrique qui y a mis fin à bien d'endroits. Hélas ! Tel n'est
pas le goût de l'Africain moderne qui refuse de tirer profit du
«Capital
Colonial Positif»,
et du «Capital
Coutumier Positif».
Par conséquent, voici ce que l'Africain moderne a fait :
d'abord, dans son «Capital Coutumier», il a pris ce qu'il y
avait de pire, c'est-à-dire, le «Capital Colonial Négatif».
Ensuite, dans le «Capital Colonial», l'Africain moderne a
pris ce qu'il y avait de pire, c'est-à-dire, le «Capital
Colonial Négatif». Enfin, en combinant les deux «Capitaux
Négatifs», l’Africain Moderne a obtenu le cocktail explosif
pour détruire son continent et ses populations ! Voilà la situation
de l'Afrique au 21ème siècle.
Tant que les Africains
n'ouvriront pas leurs yeux pour faire le ménage de l'intérieur,
mais qu'ils seront toujours distraits par les plus cyniques qui les
feront regarder à l'extérieur, pour chercher des coupables à leurs
maux, c'est comme ça que nous, Peuples Africains de Civilisations
Ébènes (PACEB) allons souffrir sur la terre des hommes !
Dans ce contexte, qu'on
le veuille ou non, le plus faible se tournera toujours vers
l'extérieur pour rechercher sa protection. Cela veut dire que le
maintien de l'Afrique féodale avec ses servitudes qui favorise une
minorité et défavorise les faibles, plus nombreux, ne fait
qu'aggraver la désintégration de notre continent.
L'UPACEB, en appelle donc
vivement à la REPUBLIQUE, avec ses droits et libertés, ses droits
de l'homme, pour éradiquer entièrement la féodalité avec ses
servitudes en Afrique, en vue de l'intégration pleine et entière du
continent noir et de ses peuples.
Yéble Martine-Blanche
OGA épouse POUPIN
1
In Universalis, « AFRIQUE
NOIRE (Culture et société) Civilisations
traditionnelles »
2In
Wikipédia
3In
Encyclopédie Universalis
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