LA
MECONNAISSANCE DES NOTIONS POLITIQUES DE BASE
UN
GÂCHIS DU «CAPITAL COLONIAL POSITIF» IMPUTABLE AUX REFLEXES
FEODAUX
ET
AUX INSTINCTS GREGAIRES A L'ORIGINE DE LA DESINTEGRATION AFRICAINE
La
rencontre de l'Afrique subsaharienne avec ses voisins les plus
proches n'a pas été du tout paisible en ce sens que le continent
noir y a laissé des plumes à bien d'endroits. Mais en même temps,
force est de reconnaître que cette rencontre afro-subsaharienne avec
ses voisins présente une ambivalence :
- d'une part, elle a appauvri l'Afrique sur un plan démographique
- mais d'autre part, elle a enrichi l'Afrique au plan politique et culturel.
D'abord,
l'Afrique au sud du Sahara a été appauvrie au plan démographique
parce que dépeuplée du fait des trois grands processus d'esclavage
qu'elle a connus, notamment :
- l'esclavage auquel elle a été soumise par l'Empire Romain qui remonte au 3ème siècle de la période Ante Christum Natum jusqu'aux premiers siècles de la période Post Christum Natum (le plus ancien).
- La Traite Arabe que certains historiens datent du moyen âge au début du 20ème siècle.
- Le Commerce Triangulaire qui s'est étalé du 15ème siècle au 19ème siècle.
Ensuite,
l'Afrique au Sud du Sahara, dans le cadre de sa rencontre avec ses
voisins a connu un autre processus qui est celui de sa colonisation
au 19ème siècle, par l'Europe, sa grande voisine. Aussi discutable
qu'elle puisse paraître aujourd'hui, on peut affirmer sans se
tromper que cette colonisation a enrichi l'Afrique au plan politique
et culturel, malgré ses nombreux abus qui en constituent le
« Capital Colonial Négatif ». Avant de venir aux profits
tirés de la colonisation par l'Afrique, disons que par le terme
« Capital Colonial Négatif », nous entendons dénoncer
les travaux forcés, l'infantilisation de l'homme africain, le mépris
et la sous-traitance dont lui-même et sa civilisation ont été
l'objet, la méconnaissance de ses mérites intellectuels et moraux,
son abaissement à l'état animalier, l'expropriation de ses
terres...etc., par le colonisateur.
Pour
venir aux profits tirés de la colonisation par l'Afrique, disons
qu'ils se situent au niveau politique et culturel. En effet, sur un
plan politique, avec la colonisation, l'Afrique noire qui était
composée d'empires à certains endroits
(l'Empire du Mali, l'empire
Shanghai, l’Empire du Ghana),
caractérisée à d'autres endroits par des royaumes (le Royaume
de Sosso) ou des cantons de tribus
- a découvert les États-nations. Avec les États-nations, les
empires et les royaumes qui échappaient au contrôle d'un pouvoir
central avec le risque d'un désordre et d'une insécurité à cause
de leur immensité ont connu un découpage raisonnable. En outre, le
morcellement territorial issu des cantons, nés des tribus, qui
pouvait rendre difficile la gestion globale sur un territoire donné
a débouché en une unité territoriale, sans oublier le bénéfice
d'un pouvoir politique central renforcé. Au plan politique toujours,
l'organisation de type féodal avec toutes les servitudes qu'elle
entraîne a trouvé une réponse dans la république grâce à la
colonisation. De ce fait, le pouvoir féodal très personnel qui
confond la personne du Seigneur local avec l’État, accroît sans
limites les pouvoirs de ce Seigneur local au détriment du reste de
la collectivité a été transféré dans les institutions
républicaines, avec la séparation des pouvoirs qui a valeur
constitutionnelle et non arbitraire. Désormais, la gestion de la
cité n'est plus arbitraire, instiguée selon le goût et l'humeur du
chef. Au contraire, le permis et l'interdit sont contenus dans une
loi fondamentale, la Constitution. Au plan pénal même, l'on est
censé vivre en sûreté grâce aux lois véhiculées par la
colonisation en terre africaine. Du coup, on était en droit de
passer à une Afrique à la justice distributive faite d'arbitraires
et de règlements de compte sordides, à une Afrique faite de justice
commutative, où la loi est l'expression de la volonté générale.
En l'espèce donc, on ne devait plus appliquer des délits et des
peines arbitraires au mépris de la légalité des délits et des
peines. Par ailleurs, en lieu et place des traitements inhumains et
dégradants, des actes de torture et de barbarie exercés impunément
sur de prétendus malfaiteurs sous le fallacieux prétexte qu'ils
seraient des voleurs, des sorciers..., aujourd'hui, l'Europe qui a
colonisé l'Afrique lui fait découvrir le respect de la dignité
humaine. Toujours dans le registre des bénéfices de la
colonisation, là, où, l'on croulait sous le poids des droits
féodaux, la colonisation a apporté les droits l'Homme à l'Afrique.
Et à la place des servitudes qui caractérisent la féodalité,
l'Afrique a gagné les libertés fondamentales et ce, grâce au
processus de la colonisation.
Au
plan culturel même, le domaine de la communication qui était
obstrué par la multiplicité des langues avec le risque de
quiproquos pouvant alimenter le conflit inutile a connu une solution
avec l'émergence de langues véhiculaires. L'éducation des enfants
qui était éparpillée dans les mains des parents qui l'exerçaient
chacun en fonction de sa propre éducation clanique, villageoise et
tribale trouve son unification dans l'école. Les stéréotypes
sexistes qui privaient les femmes de l'exercice de certaines
fonctions sociales et fonctions politiques ont été interdites par
les lois européennes transférées en Afrique au cours de la
Colonisation. Par conséquent, aujourd'hui, des pays africains
comptent dans les rangs des femmes, des Chefs d’État, des
responsables administratives, des responsables politiques, des
responsables financières...etc. Mais qui l'eût cru ?
Dans
la suite des droits sociaux acquis en Afrique grâce à la
colonisation, on n'oubliera pas de mentionner que les droits de
l'enfant proclamés en Europe ont été introduits en Afrique. Ce
qui, en principe, devait de facto faire disparaître le joug des
droits inhérentes à la primogéniture c'est-à-dire le droit
d'aînesse qui défavorise les plus jeunes enfants d'une fratrie.
Ajoutons
que la liste de tous les acquis de la Colonisation en Afrique est
longue à citer, et que même dix livres ne suffiraient pas à les
égrainer. Et tous ces acquis de la colonisation, c'est ce que nous
appelons ici « le
Capital Colonial Positif ».
Son contenu est vaste, tellement vaste !
Encore
faut-il le rappeler, ces notions de base, devenues des droits,
l'Europe est arrivée à les obtenir en luttant d'arrache-pied contre
la féodalité. L'Europe les a obtenues au prix du sang !
Mais,
avec le recul, on se rend bien compte que par le processus de
colonisation, elle les a livrées à l'Afrique noire sur un plateau
d'or, gratuitement. L'Afrique n'avait alors qu'à en profiter
intelligemment, en complétant ce «Capital Colonial Positif»
par ses propres valeurs coutumières, ses lois traditionnelles
bénéfiques aux hommes et à la société, c'est-à-dire, son
«capital coutumier positif » conforme à ce «Capital
Colonial Positif» . Cela passait simplement par un tri sélectif
de ses us et coutumes, pour extraire les valeurs qui ne trahissaient
pas l'esprit du «Capital Colonial Positif ». Et la voie
s'ouvrait grande de facto au continent noir, pour revendiquer la
civilisation la plus humainement riche, alors qu'elle n'avait rien
fait pour l'obtenir entièrement, elle n'avait fait que la recevoir
en grande partie d'ailleurs, parla processus de colonisation
européenne.
Vraie
leurre ! En effet, c'était sans compter sur la résistance du
système féodal africain dont les suppôts ont tout fait pour
empêcher les peuples Africains de Civilisations Ébènes de profiter
pleinement de leur manne, c'est-à-dire, du « Capital
Colonial Positif ». Ainsi, par leur stratagème, ils sont
arrivés à conserver l'Afrique en son état féodal, sous le couvert
de semblants de républiques ! Le « Capital Coutumier
Positif »et le «Capital Colonial Positif»
écartés, le «Capital Poutumier Négatif» ne pouvait
qu'être déployé, nourri par le «Capital Colonial Négatif»;
l'ignorance de la grande partie des Africains le boostant aisément.
Il
en résulte qu'au 21ème siècle, l'Afrique qui a pourtant tout reçu,
en ce « Capital Colonial Positif » pour vivre
paisiblement, tranquillement, dans la modernité, en est encore à
engager des combats archaïques et rétrogrades, que l'Europe a déjà
menés pour elle-même et pour le reste du monde y compris pour
l'Afrique noire depuis la Révolution Française de 1789.
Mais,
quel gâchis !
Et,
en fait de gâchis, il s'agit d'une vraie régression sociale de
l'Afrique qui non seulement dépasse l'entendement humain, mais
encore questionne sur la volonté des Africains eux-mêmes à vouloir
déserter le monde des ténèbres pour celui de la lumière. Pour les
pousser à faire ce saut qualitatif, d'abord l'UPACEB est née.
Ensuite, dans le présent article, il conviendra de rappeler aux
Africains les définitions juridiques, voire sociologiques de ces
notions de bases véhiculées par le «Capital Colonial Positif»,
et qui fondent les États modernes (I), de même qu'un effort sera
fait pour leur rappeler l'application erronée qui en est faite par
les pays africains au sud du Sahara qui lui ont ainsi préféré le
«Capital Coutumier Négatif» alimenté par le « Capital
Colonial Négatif » (II)
I)
DEFINITIONS JURIDIQUES ET SOCIOLOGIQUES DES NOTIONS POLITIQUES
ELEMENTAIRES FONDANT LE «CAPITAL COLONIAL POSITIF»
Les
notions politiques élémentaires peuvent être classées en deux
groupes : Des dispositifs institutionnels (A) et des principes
issus de dispositions constitutionnelles (B)
A)
Définition des Dispositifs institutionnels
Au
rang des dispositifs institutionnels qui symbolisent des notions
politiques de base se trouvent :
le
Pays (1), la Nation (2), l’État (3) et la République (4).
1)
Définition du Pays
D'après
la 18ème Édition du Lexique des termes juridiques de 2011 qui donne
une définition de Droit administratif, un Pays est l'ensemble de
«fractions
du territoire reconnues par l’État qui en publie la liste –
comme présentant une cohésion géographique, culturelle, économique
ou sociale. Pour tenir compte de la communauté d'intérêts qu'ils
représentent, les collectivités territoriales ( communes,
départements) dont ils relèvent définissent pour les pays un
projet de développement, et l’État tient compte de leur existence
pour l'organisation de ses services.»1
2)
La Nation
Toujours
dans la 18ème Édition du Lexique des termes juridiques de 2011 qui
donne une définition de Droit constitutionnel, «Groupement
d'hommes ayant entre eux des affinités tenant à des éléments
communs à la fois objectifs (origine ethnique, langue, religion,
mode de vie) et subjectifs (histoire commune sentiment de parenté
spirituelle, désir de vivre ensemble) qui les unissent et les
distinguent des hommes appartenant aux autres groupements nationaux.
L'intensité de ces liens de solidarité nationale a conduit à la
formation de l’État-nation, forme d’État dont la pratique
montre qu'il assure seul une continuité véritable.»2
3)
L’État
Dans
la perspective du Droit constitutionnel et celle du Droit
International, l’État est défini au sens juridique, comme
« personne
morale titulaire de la souveraineté »3.
Dans un sens étroit et concret, et au sens sociologique, l’État
est « l'ensemble
des organes politiques, des gouvernants, par opposition aux gouvernés
(par exemple quand on dit que l’État est envahissant, qu'il faut
réformer l’État, etc.) »4
Pour
le Dictionnaire de la Pensée Sociologique « l’État
constitue un mode spécifique de régulation politique de la société,
une véritable invention résultant de la modernité : il se
caractérise par une centralisation extrême, une forte maîtrise
du territoire, l'exercice entier de la souveraineté, il implique
également une réelle institutionnalisation de ses structures
ainsi que leur différenciation à l'égard de toutes les formes
d'appartenances collectives particulières. Par beaucoup d'aspects,
l’État ainsi conçu se présente comme l'incarnation d'un
universalisme, comme la Raison détachée de toutes considérations
particulières. Ce triomphe du rationnel sur les formes
traditionnelles d'exercice de l'autorité est souvent interprété
comme le résultat d'une évolution qui conduirait inéluctablement
toutes les sociétés, en dépit de leur histoire et de leur culture
propres, vers la mise en œuvre nécessaire d'un État qui, par son
ambition universaliste et son mode de fonctionnement soucieux de
réalisation de l'intérêt général mettrait un terme à toutes les
formes antérieurs d'appropriation privée du pouvoir, au
patrimonialisation, à la domination d'un chef charismatique ou
encore, d'un groupe dominant spécifique se recrutant parmi les
guerriers, les nobles, ou encore les marchands. L’État se présente
ainsi sous la forme achevée de la Raison prenant en charge les
intérêts de tous les citoyens, un mode d'invention du politique
plus complexe mais aussi plus juste qui s'épanouit dans l'Occident
moderne et représente le but presque ultime de l'évolution
politique des sociétés gérées dorénavant par des États-nations
fonctionnels, méritocratiques, tournés essentiellement vers la
réalisation du bonheur public, et non la satisfaction d'intérêts
privés. »5
4)
La République
Le
Droit constitutionnel définit la République comme « Régime
politique où le pouvoir est chose publique (res publica), ce qui
implique que ses détenteurs l'exercent non en vertu d'un droit
propre (droit divin, hérédité) mais en vertu d'un mandat conféré
par le corps social. Ainsi définie, la République s'oppose à la
monarchie ou royauté, mais elle ne se confond pas avec la
démocratie : une monarchie peut être démocratique «(Exemple :
Grande Bretagne). »6
Après
la définition de ces dispositifs institutionnels concernant les
notions politiques de base, passons à la définitions de principes
issus de dispositions constitutionnelles qui forment des notions
politiques de base.
B)
Des principes issus de dispositions constitutionnelles et
constitutifs de notions politiques de base
Ces
principes découlant de dispositions constitutionnelles et qui sont
des notions politiques élémentaires sont la Constitution (1),
l’Égalité (2) la Séparation des Pouvoirs (3), les Droits et
Libertés fondamentaux(4).
1)
La Constitution
Selon
le Vocabulaire Juridique Gérard CORNU, Association Henri CAPITANT,
la Constitution est un « Ensemble
des règles suprêmes fondant l'autorité étatique, organisations
ses institutions, lui donnant ses pouvoirs, , et souvent aussi lui
imposant des limitations, en particulier en garantissant des
libertés aux sujets ou citoyens. »7
Au
sens formel, ce sont les «Règles
revêtant une forme spéciale, consistant en un document écrit,
solennellement adopté, d'une autorité, généralement supérieure à
celle des lois ordinaires.» Et au sens matériel, ce
sont les «
Règles ayant ainsi un objet constitutionnel, quelques que soient les
formes qu'elles revêtent »8
Il
y a deux sortes de Constitutions :
- la Constitution rigide : elle ne peut pas être modifiée. Ou alors que sa modification est soumise à une procédure spéciale, prévue par la Constitution elle-même, laquelle envisage sa révision. Et cette procédure de révision de la Constitution, elle est différente de celle des lois ordinaires.
- La constitution souple : c'est une constitution qui est facilement modifiable, en général par une simple loi ordinaire.
2) l’Égalité
Le
principe d’Égalité est « un
principe juridique fondamental, garanti tant par des actes
internationaux que par la Constitution »9.
Le principe d’Égalité est prévu à l'article 1er de la
Déclaration des Droits de l'Homme de 1789 qui dispose : « les
hommes naissent libres et égaux en droit ». Il implique
que tous les citoyens sont égaux devant la loi, devant l'impôt,
devant les emplois publics, et devant les services publics, sans
aucune discrimination sauf si l'intérêt général et des situations
exceptionnelles le justifiaient .
3)
La Séparation des Pouvoirs
« Principe
qui tend à prévenir les abus du pouvoirs en confiant l'exercice de
celui-ci non à un organe unique, mais à plusieurs organes, chargés
chacun d'une fonction différente et en mesure de se faire
mutuellement contrepoids.»10
Habituellement, on attribue à Montesquieu d'être à l'origine de la
distinction de trois types de pouvoirs : le pouvoir législatif,
le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire.
La
séparation des pouvoirs peut être rigides (indépendance des
pouvoirs caractéristiques du régime présidentiel) ou souple
(collaboration des pouvoirs caractéristiques du régime
parlementaire) »11.
4)
Les Droits et Libertés fondamentaux
« Il
s’agit des libertés et les droits reconnus par la Constitution, la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, le
préambule de la Constitution de 1946 (repris par celle de 1958), la
Charte de l’environnement (intégrée dans le préambule de la
Constitution en 2005) et les principes fondamentaux auxquels ces
textes renvoient. Ils sont à la base de la démocratie […] On peut
distinguer différentes catégories.
- Les droits inhérents à la personne humaine : ils sont pour la plupart établis par la Déclaration de 1789. Il s’agit de l’égalité (art. 1), de la liberté, de la propriété, de la sûreté et de la résistance à l’oppression (art. 2).
- Les droits qui sont des aspects ou des conséquences des précédents : ainsi du principe d’égalité découlent, par exemple, le suffrage universel, l’égalité des sexes, mais aussi l’égalité devant la loi, l’emploi, l’impôt, la justice, l’accès à la culture. Le principe de liberté induit l’existence de la liberté individuelle, d’opinion, d’expression, de réunion, de culte, de la liberté syndicale et du droit de grève. Le droit de propriété implique la liberté de disposer de ses biens et d’entreprendre. Le droit à la sûreté justifie l’interdiction de tout arbitraire, la présomption d’innocence, le respect des droits de la défense, la protection de la liberté individuelle par la justice.
- Les droits sociaux, c’est-à-dire les prestations à la charge de la collectivité : on peut citer le droit à l’emploi, à la protection de la santé, à la gratuité de l’enseignement public.
- Les droits dits "de troisième génération" énoncés dans la Charte de l’environnement qui affirme le droit de chacun de "vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé" et qui consacre la notion de développement durable et le principe de précaution.Selon la Déclaration de 1789, l’exercice de ces droits et libertés fondamentaux n’a de limites "que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits " (art. 4). »12
Que
dire de la démocratie ? Du suffrage universel ? Du code électoral ?
Du service public ?
Le
«Capital Colonial Positif» est énorme. C'est un labyrinthe.
Un puits sans fond. Un trésor inépuisable. Mais, les peuples
Africains n'en savent pas le bénéfice. En effet, en lieu et place
de ce «Capital Colonial Positif», une certaine classe
politique africaine a opté pour le «Capital Colonial Négatif»
fondé sur le Régime Féodal.
II)
«UN CAPITAL COLONIAL POSITIF» DETRUIT PAR LA TRANSLATION DU BLOC DE
FEODALITE DANS LA REPUBLIQUE
Le
«Capital Colonial Positif» qui aurait pu opérer un métissage
culturel d'une richesse rare en Afrique et moderniser le Continent
est constamment foulé aux pieds par la classe politique fidèle à
la féodalité (A) et par des populations majoritairement analphabète
et à la mentalité moutonnière (B)
A)
Une classe politique prise en flagrant délit de féodalité en
pleine république : un inadmissible détournement de pouvoir
Mus
par les réflexes féodaux et les instincts grégaires, nombreux sont
des dirigeants africains qui confondent le Pays, la Nation, l’État
et la République avec leur village ou leur campement. En tant que
tel, ils règnent sans partage vu qu'ils méconnaissent le Principe
de la Séparation des Pouvoirs. Véritables chefs coutumiers dont le
pouvoir est profondément féodal, ils exercent un pouvoir personnel
alors qu'en Droit Administratif
en particulier et en général en Droit public, les compétences sont
dites indisponibles ; cela veut dire que l'autorité
administrative ne dispose pas de sa propre compétence. En l'espèce,
il s'agit d'un détournement de pouvoir caractérisé. En effet, le
suffrage universel à eux conféré par le peuple ne vise pas un tel
but. Il consistait à exercer les fonctions publiques en toute
objectivité, en toute neutralité, dans le respect du principe
d'égalité. Or, guidé par l'esprit féodal, ce suffrage universel
est utilisé par ces élus et autres représentants de la Nation à
satisfaire, non pas l'intérêt général mais des intérêts privés,
familiaux, claniques, tribaux, religieux...etc. Le détournement de
pouvoir qui est consacré par la Jurisprudence Pariset de 1875 est
défini ainsi : «il
y a détournement de pouvoir lorsqu'une autorité administrative
exerce ses pouvoirs dans un but autre que celui en vu duquel il lui a
été consacré par les lois et les règlements. » Désignés
par la peuple, nommés par les représentants nationaux pour
satisfaire l'intérêt général, celles et ceux citoyens qui ont
reçu cette onction en Afrique au Sud du Sahara méconnaissent
l'intérêt général par le fait qu'ils sont au service de leurs
propres ventres, de leurs familles, de leurs tribus, de leurs clans,
de leurs religions...etc., abandonnant le reste du peuple dans la
galère et la souffrance.
Ainsi
par exemple, sans autre forme de procès, la Constitution, Norme
suprême, sacrée est modifiée au gré de l'humeur du président de
la république alors que selon la définition de la Constitution
ci-dessus, une procédure particulière est requise pour sa révision
surtout lorsqu'il s'agit d'une constitution rigide. C'est à croire
qu'en Afrique, où la manipulation constitutionnelle est une
épidémie, toutes les constitutions sont souples. Le principe
d’Égalité qui devait être salutaire dans une société africaine
fondée sur les Ordres et les Corporations est devenu un leurre !
Et
voilà pourquoi encore aujourd'hui, il existe des Africains pour
traiter avec un mépris d'autres personnes en fonction de leurs
origines, de couleur de peau, de leur statut social ! Le cas des
Albinos est des plus parlant. On n'oubliera pas de mentionner qu'en
Afrique, au 21ème siècle, quelques-uns se définissent de la
royauté, de la noblesse, d'autochtones, traitant les autres
d'esclaves, d'étrangers, de main d’œuvre servile, de moins que
rien ! Rappelons que l'esclavage a pourtant été depuis le
19ème siècle !
L’Égalité
devant les emplois publics n'est que poudre de perlimpinpin car ce
qui donne droit à l'emploi, c'est l'appartenance tribale et
religieuse.
Là,
où, avec la Révolution Française, l'on est passé de la noblesse
d'épée à la noblesse de robe, c'est-à-dire, du règne par les
armes au règne par le diplôme, en Afrique, les hautes fonctions
étatiques sont occupées par celles et ceux qui ont pris les armes
pour perpétrer un coup d'état !
Alors
que la Révolution Française a proclamé l'aristocratie de fonction
fondée sur la méritocratie en lieu et place de l'aristocratie de
statut, encore en Afrique, on compte des fils et filles à papa et à
maman, qui au seul nom de leurs parents, en vertu de leur seule
origine tribale, religieuse et familiale ont droit à tout, dans la
fonction publique !
Les
droits et libertés garantis par la Constitution sont inexistants
dans bien d'endroits. Ne profitant qu'à une minorité, de façon
arbitraire. La République (Chose Publique) est devenue chose privée.
Le pouvoir étatique qui, de son essence, ne se transmet pas par
hérédité l'est, sur le Continent noir !
Au
fond, certains dirigeants africains préfèrent le régime féodal
car il moins contraignant et plus juteux pour eux. Mais les Peuples
Africains eux aussi s'en accommodent, par ignorance.
B)
Des Peuples Africains maintenus dans l'ignorance pour la
fructification du bloc de féodalité
L’Épître
de Paul aux Romains au Chapitre 10 des Versets 14 à15 dit ceci :
«Comment
donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru ? Et comment
croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler ? Et comment
en entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche ? Et
comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés ?»
Voilà
le mal pernicieux qui ronge l'Afrique. Le peuple n'a pas accès à la
vérité républicaine !
Son
droit d'information lui est volé par des dirigeants de mauvaise foi,
et une presse aux ordres !Maintenu dans l'ignorance, le peuple est
victime d'un féodalisme débridé, cruel et cynique !
Ignorant
les valeurs républicaines tels le principe d'unité territoriale, le
principe d'indivisibilité territoriale, le principe d'unité
nationale...etc, il arrive que, du jour au lendemain, des citoyens
souhaitent faire sésession, ou alors, organisent une rébellion
armée en prenant en otage un morceau du territoire dont ils pillent
les ressources naturelles pour s'enrichir eux-mêmes, et non enrichir
l'Etat, y font régner la terreur sur la population...etc.
Mais
parlant de «Capital Colonial Positif», précisons que c'est
privilège rare des colonies françaises ! Cette précision est
très importante car très souvent, des Africains s'interrogent sur
le fait que c'est l'Afrique francophone seulement qui est très
souvent en ébullition. Certains vont jusqu'à soupçonner la main de
la FRANCE derrière les remous sociaux en Afrique francophone. Nous
avons ici, l'occasion de donner des explications rationnelles.
En
effet, l'Angleterre ayant pratiqué la colonisation dite
d'association, elle a laissé ses colonies à l'état où elle les a
trouvées, c'est-à-dire avec leurs régimes féodaux !
Quant
à la France, avec sa colonisation dite assimilationniste, elle a
légué à ses colonies, toute sa civilisation ! C'est de là
que les Africains Francophones ont reçu ce « Capital Colonial
Positif » qui un vrai trésor socio-politique inégalable.
Que
les Africains l'apprennent aujourd'hui, une bonne fois pour toute :
la langue française, c'est la langue des droits de l'homme et donc,
c'est une langue très subversive. Celle ou celui qui
s'exprime en français est sensible aux questions de justice sociale,
elle/il a d'emblée l'esprit propice à la controverse. Il
suffit d'observer la vie publique en Française en rapport avec les
autres pays du monde. Jamais pays ne connaît autant de grèves et de
contestation sociale que la France ! Depuis les agriculteurs,
les buralistes et les différents corps de métiers qui manifestent
pour réclamer l'augmentation de leurs subventions pour les uns, la
pression fiscale pour les autres, en passant par les syndicats et
leurs revendications pour défendre le service public, le sort des
travailleurs et réclamer plus de justice sociale, sans oublier la
presse très critique de la vie publique, jusqu'à la classe
politique avec l'opposition qui ne manque pas d'arguments pour mettre
à mal le gouvernement, chaque année, en France, ce ne sont pas les
remous sociaux qui manquent. Et, une telle intensité de mouvements
est rendu possible grâce à la langue française qui est une langue
d'émancipation des esprits. On remarquera que face à ces
mouvements sociaux récurrents, les autorités françaises n'ont
jamais accusé les pays étrangers de vouloir déstabiliser la
France.
Or, en Afrique, dès lors qu'il y a des mouvements sociaux dans un pays africain, on soupçonne déjà les pays étrangers et surtout l'ancien colonisateur. Soupçon qui rend délétères, les relations bilatérales. C'est donc le moment d'expliquer à tous que la langue française en elle-même est fauteuse de révolte car cette langue qui est une langue d'intellectuelle fertilise l'esprit en matière de justice sociale.C'est ce qui explique que l'Afrique Francophone est souvent en ébullition car par le français qu'il parle, l'Africain francophone accède de facto à son «capital colonial positif.» Le regret est total là où, l'Africain Francophone n'arrive pas à atteindre ses idéaux de fraternité, d'égalité et de justice sociale. En effet, l'Africain francophone qui ace grand privilège de s'exprimer dans une langue qui lui ouvre les yeux sur ses droits et libertés fondamentaux est vite happé par le filet à lui tendu par l'oiseleur féodal. En effet pour l'empêcher d'atteindre son but, ses dirigeants politiques disposent de stratagèmes pour l'aveugler en lui mentant que l'ancien colonisateur est la source de ses malheurs! Du coup, alors qu'il était bien parti pour lutter et obtenir ses droits et libertés, il est distrait. S'en suit alors qu'il tourne le dos à la lumière à même de l'éclairer dans sa lutte pour ses droits, et retourne dans la féodalité où il bénéficie de droits féodaux en fonction de sa fidélité à son chef, en lieu et place des droits de l'homme que lui offrent la République qu'il recherche ! Et c'est le fonctionnement typique du système féodo-vassalique : jurer fidélité à un homme qui conçoit le pouvoir de façon personnel. Et en retour, il vous octroie quelques droits méprisables !
Or, en Afrique, dès lors qu'il y a des mouvements sociaux dans un pays africain, on soupçonne déjà les pays étrangers et surtout l'ancien colonisateur. Soupçon qui rend délétères, les relations bilatérales. C'est donc le moment d'expliquer à tous que la langue française en elle-même est fauteuse de révolte car cette langue qui est une langue d'intellectuelle fertilise l'esprit en matière de justice sociale.C'est ce qui explique que l'Afrique Francophone est souvent en ébullition car par le français qu'il parle, l'Africain francophone accède de facto à son «capital colonial positif.» Le regret est total là où, l'Africain Francophone n'arrive pas à atteindre ses idéaux de fraternité, d'égalité et de justice sociale. En effet, l'Africain francophone qui ace grand privilège de s'exprimer dans une langue qui lui ouvre les yeux sur ses droits et libertés fondamentaux est vite happé par le filet à lui tendu par l'oiseleur féodal. En effet pour l'empêcher d'atteindre son but, ses dirigeants politiques disposent de stratagèmes pour l'aveugler en lui mentant que l'ancien colonisateur est la source de ses malheurs! Du coup, alors qu'il était bien parti pour lutter et obtenir ses droits et libertés, il est distrait. S'en suit alors qu'il tourne le dos à la lumière à même de l'éclairer dans sa lutte pour ses droits, et retourne dans la féodalité où il bénéficie de droits féodaux en fonction de sa fidélité à son chef, en lieu et place des droits de l'homme que lui offrent la République qu'il recherche ! Et c'est le fonctionnement typique du système féodo-vassalique : jurer fidélité à un homme qui conçoit le pouvoir de façon personnel. Et en retour, il vous octroie quelques droits méprisables !
En
effet, là où, la République donne des droits de l'homme, le
système féodal quant à lui donne des droits féodaux c'est-à-dire
l'échange de services. Curieusement donc, en Afrique, la vie
politique est si féodalisée, que les militants politiques sont des
vassaux qui jurent fidélité à leur suzerain pour lequel ils
combattent jusqu'à donner leur vie !
Et
ce n'est qu'un gâchis ! Surtout pour l'Afrique francophone !
En
effet, l'Afrique Francophone qui a connu la colonisation de type
assimilationniste, a donc reçu un «Capital Colonial Positif»
d'une valeur inestimable qui lui aurait permise d'être pionnière de
la Démocratie en Afrique,- comme l'est la France à l'échelle
internationale en matière de droits de l'homme - a sombré dans la
régression sociale, à cause des réflexes féodaux de certains de
ses dirigeants qui sont allés jusqu'à se faire remplacer au pouvoir
par leurs fils ! Une vraie insulte pour les anciens colonisés
Africains francophones, dont une majorité ne se pas compte,
maintenue dans l'ignorance qu'elle est, dans le carcan féodal.
L'autre
contresens que les Africains sont nombreux à commettre en ce 21ème,
et qui leur est dommageable est la propagande du nationalisme. En
effet, une telle propagande est contraire à l'esprit francophone et
à l'esprit des droits de l'homme car les droits de l'homme ont une
portée universelle. Par conséquent, on ne peut pas en même temps
parler des droits de l'homme et prôner le nationalisme ! C'est
contradictoire !
Ensuite,
on est au 21ème siècle, siècle de la mondialisation ! Les
politiques nationalistes étaient valables au 19ème siècle !
Plus au 21ème siècle. L'instinct grégaire n'a pas sa place dans un
contexte mondialisé. Ces explications simples sont très importantes
et devraient aider à comprendre les quiproquos très nombreux qui
existent entre l'Afrique subsaharienne et le monde occidental en
général et en particulier avec la France.
Par
exemple, pendant la crise ivoirienne, les partisans du président
Gbagbo qui ont déformé sa pensée socialiste, en le faisant passer
pour un Nationaliste soucieux prioritairement des seuls intérêts
des Ivoiriens ne lui ont pas rendu service. En effet, en présentant
Laurent Gbagbo comme un Nationaliste irréductible, ils l'ont fait
passer comme celui qui ôtait aux droits de l'homme, leur caractère
universel. La France et le monde occidental ne pouvaient pas être de
leur côté.
Pour
finir, disons qu'avec l'amorce de son apprentissage démocratique, le
moment est sans doute venu pour l'Afrique francophone
particulièrement, mais aussi pour l'Afrique en général de se
réapproprier des bases notionnelles qui fondent les nations
modernes.
Depuis
la Maternelle, en passant par le Cours Primaire, le Cours
Élémentaire, le Cours Moyen, le Cours Secondaire jusqu'aux
Universités et Grandes Écoles, l'enseignement des fondamentaux
d'une Nation doivent être plus que jamais enseignés aux écoliers,
collégiens, lycéens et étudiants Africains, de telle manière
qu'en chaque Africain d'aujourd'hui et demain, le monde retrouve tout
simplement un Citoyen. En effet, la méconnaissance des notions
politiques de base alimente gravement la désintégration africaine
par des conflits récurrents entre les dirigeants politiques et leur
opposition qui débouchent en général sur des violences politiques
avec morts d'hommes, mais aussi par l'accroissement des disparités
économiques entre une classe politique opulente et un peuple
appauvri et précarisé. Au fond, la désintégration de l'Afrique,
c'est la gestion féodale des pays par certains gouvernants qui
l'explique au mieux. Le sous-développement du continent et la
pauvreté des populations aussi sont largement imputables à la
féodalité. En effet, le système féodal est un système arbitraire
et discriminatoire qui opère une vraie sélection entre les citoyens
devant les charges publiques mais aussi dans le partage des richesses
nationales. Là, où, la République assure à tous les citoyens,
l'égalité des chances.
Les
intellectuels africains sur place et les diasporas seront d'une
grande utilité pour relever ce défi.
Pour
sa part, l'UPACEB ne ménagera aucun effort pour apporter sa
contribution partout où elle sera sollicitée.
Yéble
Martine-Blanche OGA épouse POUPIN
1
In 18ème Édition du Lexique
des termes juridiques de 2011, Page 588
2
In 18ème Édition du Lexique
des termes juridiques de 2011, Page538
3
In 18ème Édition du Lexique
des termes juridiques de 2011, Page 249
4LTJ
2011, opcit, Page 249
5Massimo
Borlando, Raymond Boudon, Mohamed Cherkaoui, Bernard Valade,
« Dictionnaire de la pensée sociologique, PUF, 2005, Page
248-249
6LTJ
2011, opcit, Page 701
7
Vocabulaire Juridique Gérard CORNU, Association Henri CAPITANT,
2005, Page 248
8
Vocabulaire Juridique Gérard CORNU, Association Henri CAPITANT
opcit
9Vocabulaire
Juridique Gérard CORNU, Association Henri CAPITANT opcit, Page 327
10LTJ
2011, Page 739
11LTJ
2011, Page 739, opcit
12
In
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/citoyen/citoyenneté/définition/droits-libertes/que-sont-libertes-droits-fondamentaux.html
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