LES
FONDAMENTAUX DU PANAFRICANISME
QUELLES
VALEURS AU 21è SIECLE ?
La réparation des
dysfonctionnements structurels et culturels en Afrique subsaharienne
passe avant tout par la prise en compte des fondamentaux du
Panafricanisme, seuls, à même de rassembler les Afro-subsahariens
au-delà des frontières africaines, autour d'un idéal commun, en
ceci qu'ils forgent pour eux, un contrat social.
Mais, disons-le tout net,
les fondamentaux du Panafricanisme sont très largement ignorés
aussi bien par bon nombre d'Africains des jeunes générations que
par une grande partie du monde. D'où, en général, lorsqu'il plaît
à la pensée dominante de les évoquer, ce n'est que partiellement,
d'autant qu'elle ne mentionne que deux des fondamentaux du
Panafricanisme à savoir :
- la sagesse africaine
- l'hospitalité légendaire africaine
De toute évidence, une
telle partialité dans l'évocation des fondamentaux du
Panafricanisme ne peut qu'appeler à un travail de fond, et de longue
haleine. Et, ce travail de fond a vocation à être effectué avec
minutie et sérieux par tous les citoyens de l'Espace Ébène, si
l'on souhaite une unanimité autour de sa validité. A ce sujet,
comment pourrait-il en être autrement lorsque dans un précédent
article, il a été démontré que le Panafricanisme, ayant pour
objectif la prise en compte de l'Afrique dans sa totalité est un
labyrinthe, un puits sans fond. Et cette assertion sur la densité
culturelle du Panafricanisme est corroborée par les trois
caractéristiques globale, systémique et synthétique qui fondent
le concept du Panafricanisme.
Bien entendu, ce travail
de fond en perspective devient pour l'Espace Ébène, un impératif
en ceci qu'il viendra mettre un terme aux approximations et autres
sous-traitements affublés depuis la nuit des temps à ce Mythe
Fondateur des Civilisations Ébènes qu'est le Panafricanisme, le
seul qui reste des plus méconnus parmi ceux des plus grandes
civilisations du monde contemporain.
La méconnaissance des
fondamentaux du Panafricanisme par une bonne partie des Africains
n'est que regrettable, quand l'ignorance des mêmes fondamentaux par
le reste du monde s'avère préjudiciable à l'équilibre même
du monde.
En effet, au plan
mondial, le Panafricanisme est sans nul doute le plus grand des
Mythes Fondateurs connus jusque-là, et cela se comprend par sa
définition ontologique qui instigue que « tout est Afrique »,
ou alors que « tout est africain ».
Le plus intéressant,
c'est que, lorsque l'on passe en revue les autres mythes fondateurs
de quelques grandes civilisations, on découvre qu'ils sont si
modestes et si insignifiants au côté du Panafricanisme. Par
exemple, le Mythe Fondateur des Droits de l'Homme dont la France est
porteuse et par delà le monde occidental ne concerne que les hommes
en tant qu'individus, même si en 1948, l'on l'a voulu universel.
Autre exemple, le Mythe
Fondateur du peuple Juif ne parle que de l'élection du seul Israël.
Alors qu'en matière de
Panafricanisme, « tout est Afrique » et « tout est
africain » !
Au fond, le
Panafricanisme dans sa définition ontologique est une instigation
qui se transforme en décret, stipulant que l'univers entier, y
compris les cieux et la terre, les océans, les abîmes et les cimes,
les profondeurs et les hauteurs, la flore terrestre et la faune
terrestre, du visible à l'invisible, tout est africain. En clair,
pour le Panafricanisme, même le Bouddha, Moïse, Jésus et Mahomet
sont Africains. Autrement dit, même toute l'Amérique, du nord au
sud, l'Asie, l'Europe, l'Océanie, le Pacifique...sont africains.
Pour tout dire, dans sa définition ontologique, le Panafricanisme
qui décrète que tout est africain insinue que le monde entier est
africain, même Dieu.
C'est ce qui fait du
Panafricanisme, le plus grand de tous les Mythes Fondateurs de
civilisations à l'échelle mondiale. On comprend que les
fondamentaux qu'il véhicule soient tout aussi immenses et
inépuisables à la hauteur de la densité du concept. C'est dans ce
contexte que, ne retenir que la sagesse africaine et l'hospitalité
légendaire africaine comme seuls fondamentaux des civilisations de l'Afrique noire et
donc des Civilisations Ébènes devient un réel raccourci qui plus
est, ne rend pas compte de tous les fondamentaux qui constituent le
socle des civilisations Ébènes.
En effet, de par son
caractère global, systémique et synthétique, le Panafricanisme
appréhende non seulement les fondamentaux originels des
civilisations Ébènes, mais encore les fondamentaux des autres
civilisations américaines, arabes, asiatiques, européennes...etc.,
auxquels il a fait des emprunts culturels à travers l'esclavage, la
colonisation, l'immigration et maintenant la mondialisation. Cette
mixité culturelle propre au Panafricanisme fait du Mythe Fondateur
des Civilisations Ébènes le plus dense au plan mondial en ce 21ème
siècle, en même temps qu'elle fait des Civilisations Ébènes, les
civilisations les plus riches de l'époque contemporaine.
Disons-le sans fausse
modestie, le plus grand continent au 21ème siècle, c'est l'Afrique
et la plus grande civilisation de la même époque reste et demeure
les Civilisations Ébènes !
Non seulement le Mythe
Fondateur des Civilisations Ébènes qu'est le Panafricanisme est
porteur de ce rêve de grandeur desdites civilisations, mais encore,
cette grandeur est tangible dans la réalité.
Le sommet d'Abidjan qui
va s'occuper du cadre juridique de l'UPACEB aura pour tâche de
regrouper tous les fondamentaux originels des Civilisations Ébènes
mais aussi les fondamentaux d'emprunts des Civilisations Ébènes qui
fondent la grandeur de nos civilisations au 21ème siècle.
S'agissant des
fondamentaux originels des Civilisations Ébènes, il conviendra de
dégager des coutumes africaines, les valeurs communes aux peuples
africains, tribu par tribu, région par région, des peuples
sahéliens aux peuples forestiers, jusqu'aux valeurs véhiculées par
nos diasporas répandues sur la planète entière...etc.
Pour exemple, parmi les
fondamentaux originels des Civilisations Ebènes, on a le Manden
Kalikan, traduit en français par « Charte
du Manden », appelé aussi Charte
du Manding ou charte du Mandé
ou charte de Kouroukan Fouga dont
il est de notoriété qu'il date du 13ème siècle de notre ère.
Dans le Manden Kalika si ancien, on parle déjà des droits de
l'Homme.
Une page Wikipédia
consacrée au Manden Kalika (Charte du
Manden) en indique le contenu et en fait un commentaire
qui mérite d'être cité entièrement :
« La
charte du Manden,
Contenu
de la charte
le
droit à la vie, les principes d'égalité et de non-discrimination
sont déclarés : « Une vie n'est pas plus ancienne ni plus
respectable qu'une autre vie, de même qu'une autre vie n'est pas
supérieure à une autre vie »
«
Que nul ne s'en prenne gratuitement à son voisin, que nul ne cause
du tort à son prochain, que nul ne martyrise son semblable.»
«
Le tort demande réparation »
«
Pratique l'entraide »
«
Veille sur la patrie »
«
La faim n'est pas une bonne chose, l'esclavage n'est pas non plus une
bonne chose.»
«
La guerre ne détruira plus jamais de village pour y prélever des
esclaves; c'est dire que nul ne placera désormais le mors dans la
bouche de son semblable pour aller le vendre; personne ne sera non
plus battu au Mandé, a fortiori mis à mort, parce qu'il est fils
d'esclave.»
Le
principe moderne de liberté est ainsi énoncé : « Chacun est libre
de ses actes, dans le respect des interdits des lois de sa Patrie.
» »
Par cet exemple du Manden
Kalika (Charte du Menden), on voit bien qu'aux
Civilisations Ébènes et à tous les peuples du monde, dès le 13ème
siècle de notre ère, les fondamentaux du Panafricanisme offraient déjà une
perspective de vie paisible, faite d'entente cordiale ; en quelque
sorte, un pacte de non-agression en vue de la préservation des
droits des individus et des groupes.
C'est en cela que l'usage
du mot « Panafricanisme » de manière ridicule et
folklorique par des agitateurs sociaux en Afrique pour aiguiser les
passions des personnes précaires peut valablement heurter le
conscience noire, car, lorsque l'on découvre le Panafricanisme dans
son ontologie, on réalise que ce concept est d'une grandeur qui
dépasse les individus et leurs passions et donc, on ne peut pas
tolérer que notre Mythe Fondateur soit ce chiffon rouge que
brandissent à des fins politiciennes, des activistes africains pour
effrayer je ne sais quel oppresseur.
De surcroît, à voir de
près, les fondamentaux du Panafricanisme possèdent des propriétés
d'unification des peuples, de régulation sociale équivalentes
(d'égale valeur) à celles des textes devenues de grandes normes internationales comme par exemple la Bill of
Rights (1689), la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen
(1798)...etc.
Au fond, le
Panafricanisme utilisé dans la banalité, ce sont ses fondamentaux
qui sont dénaturés et vidés de leur sens unificateur et
pacificateur. Et donc, la banalisation du Panafricanisme fait perdre
à ses fondamentaux, leurs effets.
C'est là, le danger
permanent qui guette tout Africain dans l'utilisation de ce concept
qui n'est pas un vain mot, mais bien le Mythe Fondateur des Peuples
Africains de Civilisations Ébènes ; lequel Mythe Fondateur est
revêtu de fondamentaux aux propriétés de régulation sociale, de
protection et de respect de la vie humaine et de la dignité humaine,
de respect de l'environnement.
En principe, tout comme
on n'entend pas un Juif dire « je suis
l'élu de Dieu » ou même un Français
déclarer « je suis les Droits de l'Homme ou j'ai les
droits de l'homme », un Africain authentique ne devrait pas
dire : « je suis Panafricain ou je suis
Panafricaniste ».
Car, le propre du Mythe
Fondateur, c'est d'être vécu, et non d'être dit. Et c'est par le
déploiement concret dans la vie quotidienne de ses fondamentaux par
une qualité de vie, qu'un Mythe Fondateur produit ses effets.
Pour ce qui concerne les
fondamentaux du Panafricanisme, nous l'avons déjà dit, il leur
manque un espace pour leur déploiement, mais aussi un instrument
politique pour assurer leur managment.
L'UPACEB veut combler ce
vide.
Yéble Martine-Blanche
OGA épouse POUPIN
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