LES
CAUSES DE L'ECHEC DU PANAFRICANISME AU 20ème
Siècle ET LES RAISONS D'UN ESPOIR DE SA REUSSITE AU 21ème
Siècle
Le rêve Panafricaniste
prend ses sources chez les africains d'Amérique à la fin du 18ème
siècle. Sous sa forme doctrinale, le Panafricanisme a été
systématisé entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème
siècle. Programme de société des peuples africains de
civilisations nubiennes, le Panafricanisme depuis sa conception
jusqu'à nos jours est demeuré dans sa forme théorique et n'a pas
produit les effets escomptés. En réfléchissant aux causes d'une
telle improductivité, on se rend compte que si les obstacles à la
réalisation du projet Panafricain sont nombreux au 20ème siècle
(I), il n'en demeure pas moins que les signes d'un espoir de réussite
du projet panafricain sont très nombreux au 21ème siècle (II).
- LES OBSTACLES AU PROJET PANAFRICAIN DURANT LE 20ème SIECLE
Il convient d'appréhender
la situation en deux phases :
- la première moitié du 20ème siècle (A)
- et la deuxième moitié du 20ème siècle (B).
A)
Première moitié du 20ème siècle
Pendant
la première moitié du 20ème siècle, le Panafricanisme ne pouvait
aucunement prospérer pour plusieurs raisons, à savoir :
- La domination coloniale née des mouvements impérialistes
L'impérialisme,
cette doctrine politique consistant en une stratégie de conquête
pour former un empire est inspiré de la période dite de la Pax
Romana. Au 19ème siècle, il est à son apogée en Europe, à telle
enseigne que cette conquête de territoires à des fins impériales a
vite fait de se transformer en entreprise coloniale européenne dans
plusieurs continents dont l'Afrique. Par ailleurs, étant donné que
la politique coloniale européenne est caractérisée par la pratique
de table rase des cultures locales, lesquelles sont systématiquement
substituées par la culture du pays colonisateur, il était évident
que l'exécution du projet panafricain dans ces circonstances ne
pouvait qu'être mise entre parenthèse ; surtout que durant la
première moitié du 19ème siècle, l'Afrique était complètement
sous domination coloniale, et qu'à cette époque, aucune perspective
d'une sortie de cette situation ne se profilait à l'horizon.
L'Afrique, complètement dominée au début du 19ème siècle, le
Panafricanisme ne pouvait que prendre du plomb dans l'aile.
- Idéologie des États-nations
A
la première moitié du 20ème siècle, l'idéologie des
États-nations conçue au 19ème
siècle avait le vent en poupe. Les nouveaux États africains créés
lors de la Conférence de Berlin 26
février1885
étaient tous abreuvés au lait du souverainisme et du nationalisme.
La priorité était la sauvegarde des frontières et la jouissance
pleine et entière des souverainetés. En effet, nous le savons tous,
les compétences peuvent se partager, mais pas la souveraineté. Et
si on peut être un peu compétent, à l'inverse, on ne peut pas être
un peu souverain, car la souveraineté est un concept total. On est
souverain ou on ne l'est pas. D'où, la préoccupation des jeunes
États africains issus de la Conférence de Berlin de protéger leurs
frontières, et par delà, leur souveraineté avec pour conséquence,
le morcellement tant géographique que politique. Dans ces
conditions, à cette époque, le Panafricanisme dont le but est
d'englober toute l'Afrique était inconcevable.
- Le sens du mot « Panafricanisme »
Le mot « Panafricanisme »
a un sens double :
- au sens stricto sensu (sens strict) : le « Panafricanisme » prône non seulement la pureté originelle de la culture africaine, mais encore la pureté raciale du peuple noir. Dans cette perspective, ni aucun mélange de la culture africaine avec d'autres cultures n'est possible, ni aucune mixité sociale entre les peuples africains et d'autres peuples n'est envisageable. Au fond, cette tendance doctrinale qui prône la pureté raciale et la pureté culturelle par le Panafricanisme fait courir le danger du racisme, se rapprochant ainsi des thèses racistes soutenues par les doctrines raciales en vogue en Europe au cours du 19ème siècle, lesquelles prônaient la pureté raciale de l'homme blanc, avec la supériorité de certaines races (la race blanche) sur d'autres races. Entendu donc au sens stricto sensu, le Panafricanisme n'avait pas de chance de prospérer à la première moitié du 20ème siècle ni même après car cette conception du panafricanisme confinait les peuples africains dans l'enfermement, voire, dans la clandestinité vu qu'ils ne pouvaient en l'espèce, ni donner aux autres peuples, ni recevoir d'eux. La dégénérescence était gravement encourue.
- Au sens lato sensu (sens large) : le Panafricanisme englobe tous les peuples de civilisations africaines au-delà des frontières géographiques de l'Afrique. Mieux, il englobe toutes les personnes qui ont un quelconque lien avec l'Afrique (lien matrimonial, lien affectif, lien culturel, lien religieux,...etc.). En outre, fondamentalement, le Panafricanisme au sens large décrète que tout est africain. En quelque sorte, le Panafricanisme insinue « un Black Power » à l'échelle planétaire. Une telle propension du Panafricanisme à vouloir considérer le monde entier comme étant africain donnait à penser à un système total, ce qui faisait peur pour la période, comme nous le verrons au paragraphe suivant. Pour cela aussi, le projet Panafricain n'avait pas les chances d'aboutir.
- Montée des périls avec montée des idéologies à la première moitié du 19ème siècle
De
1919 (fin de la première Guerre Mondiale) à 1939 (début de la
Seconde Guerre Mondiale), de nouvelles dictatures sont apparues en
Europe, inspirées par des idéologies à caractère totalitaire.
Pour bon nombre d'histoiriens, elles constituent parmi tant d'autres,
les causes de la Seconde Guerre Mondiale. C'est que l'apparition de
ces nouvelles dictatures a pris le nom de montée des périls,
sous la plume des historiens. Dans un tel contexte de montée des
idéologies totalitaires qui alimentait sans nul doute la montée des
périls avec l'aggravation des vulnérabilités et des fragilités
causées aux populations par la Première Guerre Mondiale, le
Panafricanisme, idéologie prônant l'africanité de tout, et de
tous, ne pouvait qu'inspirer méfiance et suspicion. En effet, avec
ses caractères global, systémique et synthétique, quand elle est
entendue au sens large, la doctrine Panafricaniste cumule toutes les
tares d'un totalitarisme débridé. En l'espèce, elle encourait le
blâme. Et c'est ce qui fût.
Ainsi,
en vient-on à la situation concernant la deuxième moitié du 20ème
siècle.
B)
Deuxième moitié du 20ème siècle
1) La division du monde
en deux blocs et la guerre froide
Au
lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le monde est divisé en deux
blocs antagonistes. En effet, l'alliance
unissant la coalition des vainqueurs de la Guerre est rompue à cause
du président américain Truman qui, en 1947, exprime son intention
de réduire la prépondérance de l'Union soviétique sur le
continent européen. C'est la doctrine du « containment ».
De
ce fait, deux blocs militaires et idéologiques se sont formés :
l'un autour des États-Unis, et l'autre autour de l'Union soviétique.
Devant cette situation, les relations internationales se conçoivent
désormais dans la bipolarité, chaque pays étant appelé à choisir
un camp, le tout, dans une atmosphère lourde de guerre froide faite
de suspicions et d'espionnages permanents.
Dans
un tel contexte d'émiettement mondial, l'unité panafricaine,
fondement de la Doctrine Panafricaniste n'était que compromise
elle-même, les potentiels acteurs du mouvement Panafricaniste étant
éparpillés de chaque côté des deux blocs.
- Esprit de faction et sectarisme primaire au lendemain des indépendances des pays africains
Sortis de la colonisation,
et nouvellement indépendants, les tout jeunes pays africains doivent
faire face, entre eux, à un autre fléau : l'esprit de faction
et le sectarisme primaire. Chacun voulant être « roi en son
royaume », l'unité incarnée par la doctrine Panafricaniste
était impossible à réaliser.
- L'insolence du vainqueur et la non-appropriation des droits de l'indépendance
Au lendemain des
indépendances, certains leaders africains encore rancuniers ont
voulu afficher fièrement et sans doute orgueilleusement leur liberté
acquise au prix de la lutte. Ils n'admettaient plus la soumission au
pays colonisateur, et allaient jusqu'à refuser toute collaboration
avec lui. Pour ces leaders africains, le Panafricanisme, pourtant
conçu pour être le Mythe Fondateur des peuples africains était
plutôt utilisé comme un moyen de revendication de l'identité
africaine, dans le but de provoquer, de narguer l'ancien
colonisateur. Ainsi transformé en outil de contestation, voilà
comment le Panafricanisme a fini par devenir pour cette catégorie de
leaders africains, le chiffon rouge servant la cause de ce qu'il
convient d'appeler « le syndicalisme de type plébéien ».
L'image de la doctrine africaine (Panafricanisme) en fut
considérablement entamée, et ses effets, sérieusement réduits.
A l'opposé, d'autres
dirigeants africains sans doute plus tolérants voulaient oublier le
passé colonial douloureux, en tournant la page.
Ces deux philosophies
opposées, - entre pour et contre la collaboration avec l'ancien
colonisateur - ont été dommageables au projet panafricain dont les
effets ne sont possibles que dans l'unité africaine, répétons-le.
Par ailleurs, bien
qu'indépendants de droit, les pays africains ne se sont pas
appropriés dans les faits, de leurs droits, comme par exemple, le
droit de construire l'unité de l'Afrique sur la base de la culture
africaine. A ce niveau aussi, le Panafricanisme prit un sérieux
coup, et fut stoppé net, dans sa marche.
- conflits entre la minorité intellectuelle et la majorité analphabète
Le
quiproquos entre la minorité intellectuelle et la majorité
analphabète dans cette Afrique nouvellement indépendante
n'arrangera pas les choses. Il a constitué l'obstacle majeur à la
mise en œuvre du projet Panafricaniste car, entre les deux
catégories sociales, « la masse critique » volubile n'a
pas toujours été à l'endroit où on l'a pensée. En effet, à voir
de près, en Afrique, ce sont les analphabètes qui assument le
mieux, le projet Panafricain, là, où, les intellectuels sont
nombreux à combattre le Panafricanisme. En effet, alors qu'il
leur revenait (aux intellectuels africains) de donner de la substance
au symbole, par une construction théorique et pratique de leur
doctrine originelle, - le Panafricanisme -, les intellectuels
africains ont déserté le terrain. Et voilà pourquoi l'usage à des
fins folkloriques et plébéiennes du Panafricanisme a été aggravé
par la suite, mais encore qu'il a jusqu'aujourd'hui constitué le
seul moyen de propagande de notre Mythe Fondateur :
le Panafricanisme.
Dans ces conditions, le
Panafricanisme ne pouvait qu'être une utopie.
- L'état civil du Panafricanisme
Nom et Prénom :
Panafricanisme, doctrine de tout ce qui est africain.
Lieu de naissance :
Amérique du nord.
Père et Mère :
Africains-Américains
Nationalité :
anglo-saxonne
Voilà
qui portera au Panafricanisme, le coup fatal. En effet, ainsi
identifié, le sort du Panafricanisme était scellé. En Afrique
francophone surtout.
En clair, l'acte de
naissance du Panafricanisme portait en lui-même les germes d'une
mort prématurée du Mythe Fondateur des Peuples Africains de
civilisations nubiennes.
En effet, le rêve
Panafricaniste est né en Amérique, en milieu anglo-saxon. Du coup,
les séculaires rivalités franco-britanniques avec des guerres au
Moyen-âge jusqu'au 19ème siècle avec les guerres napoléoniennes,
lesquelles rivalités franco-britanniques ont été déportées dans
les anciennes colonies africaines ont fait du Panafricanisme, un
mort-né dans les anciennes colonies françaises. C'est à ce niveau
qu'il faut comprendre le conflit entre Houphouët-Boigny et Kwamé
Nkruman au sujet de la mise en œuvre du projet Panafricain dans
l'Afrique indépendante.
Houphouët-Boigny n'était
pas contre le Panafricanisme comme on l'a souvent entendu dire. Si
tel était le cas, non seulement, il n'aurait pas contribué à créer
le RDA, ni même l'OUA. Le seul problème du président Houphouët,
c'est la généalogie du Panafricanisme.
En effet,
Houphouët-Boigny était francophile. En tant que tel, il lui était
difficile « d'adopter » un bébé né en Amérique, dans
un pays anglo-saxon qui plus est, a pour porte-flambeau en Afrique,
le Ghanéen Kwamé Nkuman, Africain, mais originaire d'une colonie
anglaise.
Le
Panafricanisme serait né en France, porté en Afrique par un Léopold
Sedar Senghor, un Modibo Kéïta, un Lamine Gaye, un Maurice Yaméogo,
un Léon Mba, un Ahmadou Ahidjo, un Moktar Ould Dada, un Marien
Ngouabi, un Mobutu
Sese Seko alias
Kuku
Ngbendu Wa Za Banga, un Gnassingbé Eyadema,
que le Président Houhouët en aurait été attendri.
En clair, ce sont les
rivalités franco-britanniques transposées en Afrique qui ont
empêché l'émergence du Panafricanisme en Afrique, plus
précisément, dans les pays africains francophones.
- La barrière linguistique
Le Panafricanisme a payé
un lourd tribut à cette Afrique des Anglophones, Francophones,
Lusophones, Hispanophones...etc.
En effet, le choc des
cultures entre ces pays africains ne partageant pas la même langue
coloniale était dommageable à l'unité des Africains, et par delà,
au Panafricanisme. Avec en plus, pour ce qui est de l'Afrique
francophone, le problème de la complexité de la langue française.
La communication entre Africains francophones était déjà
difficile, plus difficile encore, était celle entre les Africains de
différentes colonies.
- Déficit Structurel : exemple de l'UPACEB
La construction de tout
édifice crédible repose sur trois conditions à savoir :
- l'identification d'un site, d'un lieu
- la définition des acteurs
- la définition des outils, des matériaux
Ainsi en est-il du
Panafricanisme qui, pour son déploiement nécessitait la définition
d'un cadre, des acteurs et des outils. Or, au
lendemain de leur indépendance, et même jusqu'aujourd'hui, les
Africains n'ont pas songé à définir ni un cadre au Panafricanisme,
ni définir les acteurs du Panafricanime, ni même les outils, les
matériaux devant faire fonctionner l'édifice, le système.
En
clair, il fallait une Institution, une Organisation supranationale
comme par exemple l'UPACEB, qui englobe des acteurs, c'est-à-dire,
tous les Africains du monde entier, et des outils, c'est-à-dire des
normes qui garantissent l'organisation et le fonctionnement du
système comme l'envisage le sommet de l'UPACEB à Abidjan en février
2016. A défaut de tout cela, le Panafricanisme était condamné à
une mort certaine.
- L'obstacle géographique ou le parricide caractérisé
Tout
au long du 20ème siècle, la notion d’États-nations et de
l'étanchéité des frontières entre les pays était prégnante en
Afrique. Il n'était pas envisageable de travailler pour un pays, de
servir un pays, même le sien, en dehors de ses frontières sauf dans
le cadre de la diplomatie. Du coup, les Africains de cette époque
pensaient au Panafricanisme en termes géographiques, excluant de
facto les Africains des diasporas. De ce fait, et alors que le
Panafricanisme est une conception d'Africains anciens déportés en
esclavage outre-Atlantique, sur le continent africain, on n'a jamais
pensé associer les pères et mères, les vrais géniteurs de la
doctrine Panafricaniste à la gestion de l'Afrique dans une
perspective Panafricaniste.
Avouons quand même que
c'est une forfaiture ! Et que tout de même, le parricide est
caractérisé !
Pouvait-on dans ces
circonstances, s'étonner que toute entreprise Panafricaniste sur le
continent africain ne soit voué qu'à l''échec ? Absolument
pas.
En effet, dans nos
traditions africaines si protocolaires, on ne peut réussir une
initiative rituelle sans consulter ni le maître ritualiste, ni même
solliciter son onction et sa bénédiction.
Par conséquent, écarter
les descendants des déportés africains en Amérique, authentiques
concepteurs du Panafricanisme, de toute initiative Panafricaniste
était d'avance, une cause perdue.
Le projet de l'UPACEB en
a conscience.
Dans tous les cas,
l'Afrique du 20ème siècle étant bien trempée dans la philosophie
européenne dix-neuvièmiste des États-nations qui privilégiait
plutôt l'intégration territoriale (critère géographique) que
l'intégration culturelle, il est évident qu'elle avait misé sur le
mauvais cheval dans la course vers son intégration panafricaine. En
effet, non seulement elle écartait les Africains descendants des
déportés outre-Atlantique, mais encore elle excluait les Africains
récemment immigrés dans le monde. Ce qui est aux antipodes de la
doctrine panafricaniste qui est un concept global pour tous les
filles et fils d'Afrique sans exception, où qu'ils soient à travers
le monde.
De tout ce qui précède,
il ressort que le Panafricanisme n'avait aucune chance de réussite
au 20ème siècle, pris au piège qu'il était dans diverses
servitudes. Et pourtant, au 21ème siècle, un espoir de réussite du
projet Panafricain subsiste encore.
II)
L'ESPOIR DE REUSSITE DU PROJET PANAFRICAIN AU 20ème SIECLE
- La globalisation
On dit souvent que le
21ème siècle est le siècle de l'Afrique. Disons qu'il est surtout
le siècle du Panafricanisme. En effet, le 21ème siècle est le
siècle de Mondialisation, c'est-à-dire, de la Globalisation. Or,
qui dit «Panafricanisme », dit Globalisation car les trois
caractéristiques du Panafricanisme sont : son aspect global,
son aspect systémique et son aspect synthétique.
En outre, la
Mondialisation vise l'unité, le rassemblement du monde entier,
c'est-à-dire, tout le projet du Panafricanisme qui décrète que
tout est africain, en d'autres termes, en l'Afrique, par l'Afrique et
pour l'Afrique, tout est UN, tous sont UN.
Par ailleurs, la
Mondialisation vise la brassage de toutes les cultures, là où le
Panafricanisme est un réel condensé de cultures et de civilisations
par le fait de l'esclavage et de la colonisation.
Au 21ème siècle, et
dans le monde entier, jamais continent n'a englouti en son sein
autant de cultures et de civilisations que l'Afrique !
Entre les civilisations
originelles d'Afrique noire, la civilisation européenne (française,
anglaise, espagnole, portugaise, russe...), la civilisation asiatique
(arabe, chinoise, indiennes...etc.), les civilisations
latino-américaines, les civilisations nord-américaines, les
civilisations du Pacifique...etc.
Au fond, au 21ème
siècle, c'est l'Afrique la capitale culturelle du monde.
Enfin, la Mondialisation
vise le brassage des peuples. Là aussi, l'Afrique, de par son
histoire est un grand ensemble composé de divers peuples.
En tout cas, après
analyse de la Mondialisation et de ses implications dans le
rapprochement des peuples d'une part, et d'autre part, après
l'examen de la Doctrine Panafricaniste dans tous ses aspects, il
ressort qu'une étude scientifique, sérieuse ne peut normalement
séparer les finalités du Panafricanisme et celles de la
Mondialisation.
Du coup, plus que jamais,
le Panafricanisme est son apogée.
- La victoire du sens large du Panafricanisme sur le sens strict du concept
Compris au sens strict,
la doctrine Panafricaniste exclue tout mélange de ce qui est
africain avec ce qui n'est pas africain. Mais compris au sens large,
la doctrine Panafricaniste englobe tout et tout le monde. Le 21ème
siècle étant celui des mélanges des cultures et des peuples, c'est
à juste titre que l'on peut parler de la victoire de la conception
au sens large du Panafricanisme, laquelle vise une mixité sociale et
un relativisme culturel ; sur la conception stricte du Panafricanisme
qui prône une espèce de pureté originelle de la culture africaine,
mais aussi du peuple africain caractérisant ainsi, une sorte
d'ethnocentrisme.
Au 21ème siècle, siècle
de la globalisation, le Panafricanisme ne rime plus avec la couleur
de peau mais plutôt avec les manières de faire et de vivre propres
aux Africains, dans une perspective globale. Ce qui veut dire,
qu'appartiennent à la communauté Panafricaniste, les noirs, leurs
conjoints et leurs conjointes caucasiens (blancs), jaunes,
rouges...etc., leurs enfants métis, leurs petits-enfants métis,
leurs alliés matrimoniaux, leurs alliés culturels, répandus sur la
terre entière.
Une telle conception
large du Panafricanisme assure au Mythe Fondateur des Peuples
Africains, une revitalisation, mais aussi une pérennité lorsque la
conception inverse de sa compréhension au sens strict la plombe dans
l'autarcie, pour l'atrophier, et pour finalement signer son acte de
décès.
3) Le pont
linguistique
La barrière linguistique
du siècle dernier qui séparait les Africains et constituait des
quiproquos entre eux s'est transformé en pont linguistique qui les
unit. Désormais, plusieurs Africains francophones immigrent et
étudient dans des pays anglophones, hispanophones, lusophones. Et
vice versa. Cela est rendu possible grâce aux relations
internationales qui favorisent le rapprochement des Anglais et des
Français qui, avec d'autres anciennes puissances coloniales font
désormais partie de groupes d'intérêts communs. Par exemple, ces
anciennes puissances coloniales faisaient partie de la coalition des
vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale. Nombre d'entre elles
siègent ensemble au Conseil de Sécurité. Elles sont membres de
l'OTAN. Et elles sont membres de l'Union Européenne...etc. Au fond,
le rapprochement entre anciennes puissances coloniales comme la
Grande Bretagne et la France entraîne forcément le rapprochement
des anciennes colonies d'Afrique. C'est dire que jamais auparavant,
les Africains de différentes anciennes colonies n'ont eu une
opportunité de collaboration franche et sincère, une possibilité
de communication facile. C'est un argument supplémentaire pour
booster le Panafricanisme au 21ème siècle et lui faire produire
tous ses effets dont le principal est l'unité des filles et fils
d'Afrique dans le monde entier.
4) La collaboration
entre Africains anglophones et Africains francophones
Les frères ennemis par
le fait de la colonisation sont de retour en famille. Ils s’asseyent
désormais à la même table via des organisations comme la CEDEAO,
la CEMAC, l'UA...etc., pour parler de ce qu'ils ont en commun :
l'Afrique.
Plus rien ne constitue un
obstacle en ce qui concerne la mise en œuvre du projet Panafricain.
L'UPACEB naît donc au bon moment.
5) La victoire des
Africains francophones sur les pièges de la langue française
Alors qu'au 20ème
siècle, l'Afrique francophone n'avait pas une quantité suffisante
d'érudits, parmi les intellectuels francophones au 21ème siècle,
on note de plus en plus érudits, dont, des professeurs de
Sciences-Po en Afrique mais aussi des professeurs africains à
Sciences-Po-Paris.
En outre, les universités
africaines regorgent de grands professeurs, de grands juristes, de
grands professeurs de lettres, de grands historiens, des
anthropologues, ethnologues et sociologues, des psychologues, des
fonctionnaires internationaux,...etc., et ils sont de plus en plus
nombreux à maîtriser désormais la difficile langue de Molière,
dont ils sont encore plus nombreux, à savoir contourner les pièges.
Le Panafricanisme peut compter sur eux pour être enfin systématisé.
Tel est le but du sommet de l'UPACEB dans la deuxième semaine de
Février 2016 à Abidjan.
6) L'accroissement du
nombre d'intellectuels en Afrique passionnés des traditions
ancestrales
Au 21ème siècle, le
nombre d'intellectuels africains ne fait que croître. Mieux, une
majorité d'entre eux veut retourner aux sources, pour renouer avec
les traditions ancestrales. Plus que jamais, le Panafricanisme a le
vent en poupe.
7) Le projet de
l'UPACEB
Alors qu'au 20ème
siècle, aucune structure ni aucune institution englobant toute
l'Afrique et au-delà des frontières africaines n'a été envisagée
pour englober les Africains résidents du continent et les Africains
des diasporas des quatre coins du monde, au 21ème siècle, le projet
de l'UPACEB pointe à l'horizon.
Alors qu'au 20ème
siècle, il n'était pas possible de travailler pour un pays, un
continent en dehors de leurs frontières, sauf dans un cadre
diplomatique, au 21ème siècle, grâce à Internet, à la téléphonie
cellulaire et aux nouvelles technologies, depuis le bout du monde, on
peut travailler pour un pays et un continent lointains. L'UPACEB veut
offrir au Panafricanisme, un cadre où, tout Africain puisse mettre
ses talents au profit de l'Afrique, où qu'il se trouve sur la terre.
Désormais, plus aucune
excuse ne sera permise, surtout pas celle qui justifiera l'inaction
envers le Panafricanisme. En effet, tout est réuni pour le
déploiement du projet Panafricain.
Yéble Martine-Blanche
OGA épouse POUPIN
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