LE
PANAFRICANISME : CE CONTENU
A LA RECHERCHE D'UN CONTENANT MODERNE OU L'AUTRE VICTIME DU DEFICIT
STRUCTUREL EN MATIERE DES CULTURES NEGRO-AFRICAINES
En
général, dans une perspective positive, et plus particulièrement
lorsqu'ilS ne connotent rien de négatif, les mots se terminant par
« isme »
ont un potentiel d'idéologie.
Et
selon le Dictionnaire « Larousse », l'idéologie dans son
sens premier est un « ensemble de croyances, des idées
caractéristiques d'une personne, d'un groupe, d'une société à un
moment donné. »
En
outre, pour la plupart des idéologies, c'est dans leur mise en
exercice qu'elles sont perceptibles et appréhendables. En d'autres
termes, c'est dans la pratique, dans le vécu existentiel des adeptes
d'une idéologie que cette dernière prend tout son sens. Et voilà
pourquoi toute idéologie a besoin d'un cadre, non seulement pour son
élaboration, sa systématisation, mais aussi sa mise en œuvre.
Par
exemple, le christianisme dans sa phase pratique a besoin de lieux de
cultes (églises) pour se déployer. Le militantisme politique
nécessite la création de Partis politiques et des sièges pour ses
adhérents. C'est le cas du Marxisme-Léninisme qui se déploie au
sein du Parti Communiste.
Pour
ne donner que ces exemples.
Toutes
choses égales par ailleurs, sans la pratique, les idéologies ont
vocation à demeurer idéelles, et en tant que telles, elles ont
vocation à être « une utopie » selon le
deuxième sens du mot « idéologie » que l'on trouve dans
le Larousse
Prenons
le cas du Panafricanisme. En jetant un coup d'oeil sur Wikipédia,
voilà comment il est défini :
« Le panafricanisme est
une idée politique et un mouvement qui promeut et encourage la
pratique de la solidarité entre les africains où qu'ils soient dans
le monde.
Le
panafricanisme est à la fois une vision sociale, culturelle et
politique d'émancipation des africains et un mouvement qui vise à
unifier les africains du continent et
de la diaspora
africaine en
une communauté africaine globale. Le cœur de son principe est la
croyance que les peuples d'Afrique et de la diaspora partagent une
histoire et une destinée commune et que leur progrès social,
économique et politique est lié à leur unité. Son objectif ultime
est la réalisation d'une organisation politique intégrée de toutes
les nations et peuples d'Afrique. »
Dans
cette définition ci-dessus, vous le remarquerez avec moi, à aucun
moment, il n'est question des cultures africaines ! Ainsi, tout
se passe dans cette définition comme si le panafricanisme était un
vain concept issu du positivisme kelsénien, qui n'aurait aucune
incarnation ni dans la cosmogonie africaine, ni même dans le vécu
quotidien africain ! Au fond, l'auteur nous laisse dans l'illusion
que les cultures africaines, dans leur réalité ne connaissent pas
les notions de solidarité au sein des groupes ni même les réseaux
sociaux (familles, villages, clans, tribus..) pourtant très actifs
depuis la nuit des temps pour assurer chaleur et confort à
l'individu. Dans la définition, tout se passe comme si c'est
maintenant seulement que l'Afrique va découvrir la vie sociale.
Personnellement, c'est ainsi que je comprends cette définition. Je
ne sais pas ce qu'il en est de vous.
Une
précision avant de poursuivre : je ne suis pas en train de
susciter un débat entre Essentialistes et Existentialistes. Je
laisse un tel débat aux philosophes.
Concernant
la définition du Panafricanisme dans Wikipédia, à mon avis, tout
se passe comme si c'est maintenant, au 21ème siècle, que l'Afrique
va découvrir la solidarité.
Maintenant,
tenez-vous tranquille :
* Qui
d'entre vous peut m'indiquer le Siège officiel du Panafricanisme en
tant qu'idéologie censée se déployer dans la vie quotidienne de
chaque Africain ?
- Quels sont les Organes officiels assurant les pouvoirs de contrôle et de direction au plan continental ou mondial du Panafricanisme ?
J'ai
recherché les réponses à ces questions sur le net, mais, je n'ai
pas trouvé ces renseignements. J'ai seulement trouvé un Parlement
panafricain au sein de l'Union Africaine. Puis, un MOPAJEF (
MOUVEMENT PANAFRICAIN DE LA JEUNESSE FEMININE POUR LA PAIX) en Côte
d'ivoire.
A part
ces deux mouvements, aucun siège officiel, aucun indice sur un
quelconque représentant. Et là, où, j'ai raison de m'inquiéter,
c'est le contenu de la phrase finale de la définition du
Panafricanisme par Wikipédia. La phrase dit : « Son
objectif ultime est la réalisation d'une organisation politique
intégrée de toutes les nations et peuples d'Afrique. »
Ah !
Bon ! Parce qu'encore au 21ème siècle les conditions ne sont
pas réunies pour la mise en place d'une telle organisation
politique ? Et qu'au 21ème siècle, il faut encore attendre
combien de temps pour atteindre les objectifs du Panafricanisme ?
De
ce qui précède, une évidence : en fait, tel le citoyen
Africain perdu dans la nature en pleine mondialisation, auquel on ne
reconnaît aucun droit, si ce n'est celui d'errer partout sans être
propriétaire de rien du tout, sinon qu'à se contenter des miettes,
ainsi en est-il du Panafricanisme, mouvement censé regrouper les
Africains autour des mêmes valeurs, mais qui est perdu dans la
nature, entre errance et nomadisme.
Vous
comprenez que j'insiste pour la mise en place urgente, rapide de
l'UPACEB (Union des Peuples Africains de Civilisations Ebènes) car avec cette organisation, l'espoir d'une sédentarisation
du citoyen africain et du Panafricanisme est désormais permis.
Car,
le Panafricanisme lui-même est victime (comme les autres expulsés
au sommet de Malabo) du déficit structurel en matière de civilisations négro-africaines et c'est çà qui est la vérité.
Bien
sûr que parmi vous, quelques-uns diront toujours : « mais,
la culture africaine, il y a les campagnes, villages, villes,
quartiers, et pays africains pour qu'elle trouve espace pour se
déployer. Pourquoi forcément un organe officiel y serait
consacrée ? »
Et
moi aussi, je leur donnerai la réponse du berger à la bergère :
« Oui,
mais, dans l'Union Européenne aussi, les pays membres observent les
droits de l'homme à leur niveau y compris dans leurs villages,
villes et communes. Pourquoi on a besoin d'une organisation
supplémentaire comme l'UE fondée autour des droits de l'homme ? »
Mes
amis(es), sœurs et frères, ouvrons un peu les yeux !
Le
Panafricanisme n'a pas besoin de beaucoup de mots pour être défini.
Car il est la réalité visible, tangible qui définit la vie sociale
africaine. En une phrase, on l'a défini :
« le
Panafricanisme, c'est l'ensemble des politiques économiques et
sociales des sociétés traditionnelles africaines. »
Point final.
Et
parce qu'il s'agit de politiques publiques des sociétés africaines,
elles ont vocation à être déployées dans tous les pays !
Sans exception !
Pour
cela, il faut un organe supérieur, transcendant des pays pour
contrôler leur mise en œuvres !
Sous
peine de sanctions ! C'est ce que fait l'Union Européenne !
Tout pays membre doit respecter les droits de l'homme. A défaut, il
est exclu du groupe !
Un
exemple concret qui débute par une question : à votre avis, si
vraiment les pays africains observaient le contenu du Panafricanisme,
croyez-vous qu'un seul enfant africain traînerait dans les rues
africaines alors que ses pairs d'âge sont en classe ?
Bien
sûr que non ! Et la réponse par analogie se trouve dans la
tradition africaine, c'est-à-dire dans le panafricanisme. En effet,
en Afrique traditionnelle, les rites initiatiques englobent
l'ensemble des composantes de la catégorie sociale concernée. Ils
n'excluent personne ! Et les rites sont des actes publics qui
reçoivent leur onction de la communauté toute entière ! Et
c'est la communauté qui les organise, prend en charge les dépenses
afférentes après avoir identifié les initiés. Quant aux familles,
elles n'ont qu'à préparer leurs membres impétrants dans des
apparats prévus tantôt par elles-mêmes, tantôt à elles fournies
pour la communauté villageoise organisatrice du rite, tantôt à
elles octroyées par les ritualistes eux-mêmes. Ensuite, elles
présentent leurs membres impétrants au lieu-dit. La famille qui
manquerait à cette obligation fondamentale est frappée d'amende et
selon l'importance du rite à subir, elle encourt la sanction suprême
du bannissement ou autres sanctions infamantes.
Transposée
dans l'Afrique moderne, cette tradition ancestrale sur les rites
initiatiques devrait rendre l'école gratuite et obligatoire pour
tous les enfants du même âge scolarisables sur le continent noir.
Et aucun enfant en âge d'aller à l'école ne doit être délaissé
quand d'autres seraient inscrits à l'école.
Seulement
voilà, contrairement aux villages africains dotés de pouvoir de
sanctions en cas de manquements aux obligations rituelles, au niveau
continental africain, il n'existe aucune organisation ayant pouvoir
de coercition sur les États membres comme c'est le cas dans l'Union
Européenne. Du coup, chaque État Africain fait ce qu'il veut !
Et
dire qu'en matière de publiques où les États africains ont manqué
à leur rendez-vous au dialogue universel, le cas de l'école n'est
qu'un exemple !
Amis(es),
sœurs et frères, je vous en prie, quittons nos conforts et nos
résidences douillettes d'occident pour aller au chevet de
l'Afrique ! Là-bas, le devoir nous appelle !
Cet
appel que je vous lance depuis quelques moments déjà n'est pas une
comptine car vous le savez comme moi, en Afrique, une femme qui
appelle au secours n'est pas une femme qui chante des berceuses.
Yéble
Martine-Blanche OGA épouse POUPIN
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